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Et les saints exercices, suivis des vêtures et des émissions des v?ux, ont eu ......
les enseigne, les exhorte, les corrige, leur soit bienveillant ou exerce sur eux ......
élèves du collège lorsqu'il fonctionnait dans les vieux locaux du Sémaphore.

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V. J. M. J. Saint-Genis-Laval, le 25 décembre 1939. Fête de la Nativité de Notre-Seigneur. MES CHERS FRÈRES,
L'année dont les derniers jours s'écoulent a été dangereusement agitée.
Les alertes de guerre imminente m'ont forcé plusieurs fois de quitter
brusquement l'Italie où je ne pouvais pas m'exposer à être retenu par la
fermeture des frontières.
Les familles françaises, alarmées par la situation politique, ont
réclamé le retour de leurs enfants qui poursuivaient paisiblement leur
formation religieuse dans les maisons de noviciat de San Maurizio, de San
Mauro et de Bairo où, depuis plus de trente ans, nous jouissions de la plus
complète liberté et qui nous donnaient toute satisfaction. Les populations,
comme les autorités religieuses et civiles dont nous avions gagné l'estime
et l'attachement, nous ont vus partir avec regret.
Grâce à la bonne Providence et au dévouement de nos amis et
bienfaiteurs qui avaient sauvé nos maisons de formation au temps de la
dispersion de la Congrégation et de la liquidation de nos biens, nous avons
réussi à trouver des refuges pour notre jeunesse dans les régions où nous
étions avantageusement connus autrefois.
En France, ces retours ont été considérés comme un commencement de
réparation de l'injustice commise contre les congrégations en 1903.
Néanmoins, les iniques lois de persécution ne sont pas encore rapportées ;
mais elles ne sont plus appliquées ; et je dois à la justice d'ajouter que
nous avons joui de mesures ouvertement favorables de la part du
gouvernement.
Pendant plusieurs mois, nous nous demandions où et comment il nous
serait possible de faire nos retraites annuelles. La Providence ne nous a
pas laissés dans l'inquiétude ni dans l'embarras : le R. P. Luppy, de la
Congrégation du Très Saint Rédempteur, a pu, dans la plus complète
tranquillité, prêcher la retraite, du 4 au 11 juin, aux membres de
l'administration générale. Et les saints exercices, suivis des vêtures et
des émissions des v?ux, ont eu lieu pendant les vacances scolaires aux
dates et aux conditions des autres années.
Comme tout le monde, nous avons suivi avec anxiété les négociations qui
ont accompagné l'invasion de la Pologne, et nous avons pris notre part à
l'émotion générale en apprenant la barbare destruction de Varsovie et le
criminel partage de cet héroïque et catholique pays.
Puis aussitôt a suivi la mobilisation générale. Des centaines de nos
Frères, y compris ceux des provinces situées hors d'Europe, ont dû quitter
leurs communautés pour répondre à leur affectation militaire. On comprend
la perturbation que ce manque de personnel a causée dans nos oeuvres.
La guerre nous a encore atteints d'une autre manière : plusieurs de nos
internats et de nos maisons de formation ont été totalement ou en partie
réquisitionnés comme hôpitaux militaires et refuges pour des
administrations civiles ou pour des populations évacuées. Et cela ne va
pas, on le conçoit, sans une notable diminution des ressources qui
alimentent nos juvénats, nos noviciats et nos établissements de vieillards
et malades.
Mais si l'on examine attentivement les débuts de cette guerre, les
efforts déployés et les sacrifices consentis par la France et l'Angleterre
pour l'éviter, les nobles et louables interventions de grandes nations et
du Souverain Pontife en vue du maintien de la paix, puis l'échec de tous
ces moyens suivi de l'extension des hostilités et de la manière inhumaine
dont elles sont conduites par l'Allemagne et la Russie, on ne peut manquer
de reconnaître que non seulement elle est juste mais que c'est une croisade
de la civilisation et de la religion contre la barbarie, l'athéisme, le
paganisme et toutes les erreurs condamnées par les Papes.
Combien est juste cette remarque de Son Excellence Mgr Grente, évêque
du Mans, à propos du conflit actuel : « Nous comprenons tous davantage
qu'au-dessus même des nations, la civilisation chrétienne et la liberté des
consciences sont en jeu. Voilà un caractère émouvant de la lutte où des
principes si graves sont engagés, où se réglera le maintien ou la
suppression de tant de pays, même la condition de ceux qui, par prudence,
demeurent encore, pour un temps, hors des combats.
« De telles perspectives ont haussé et fortifié les courages. Il y a
dans l'armée, mieux encore que l'acceptation du devoir, une ardeur de
libération. Écoutez nos chers soldats. Ils veulent que la menace
perpétuelle de barbarie disparaisse de l'horizon, que l'humanité retrouve
sa tranquillité et sa joie. Jamais, du côté de l'ennemi, guerre ne fut plus
injuste et odieuse ; jamais, de notre côté, riposte plus intrépide. »
Supplions le Seigneur, mes chers Frères, d'accorder à ceux qui
combattent pour sa cause et pour la justice, une victoire prochaine et
définitive.
« Mais ne l'oublions pas, dit de son côté Monseigneur l'évêque de
Bayeux et Lisieux, pour être efficace, notre prière doit s'accompagner d'un
redressement de notre vie, d'une véritable conversion. »
Notre crédit auprès de Dieu dépend de notre union avec Lui. Nous ne
serons vraiment ouvriers et réalisateurs de paix que si d'abord, la paix,
nous l'avons établie avec Dieu.
Pour obtenir la sauvegarde de nos soldats, au point de vue matériel
comme au point de vue surnaturel, il faut prier et joindre le sacrifice à
la prière. « Il faut faire, dit Mgr Fleury, évêque de Nancy, un effort
proportionné au poids des obstacles à vaincre.
« Or, pour atteindre la paix, c'est le monde paganisé, révolté contre
Dieu, contre sa loi d'amour fraternel, qu'il faut dominer. Le résultat se
fait attendre à cause de l'immensité de ces obstacles. Il se fait attendre
parce que nous ne sommes que le petit nombre à prier. Combien ne croient
plus guère à la prière ! Il faut donc que nous suppléions aux prières qui
manquent. Il faut que nous n'oublions pas de demander pardon à Dieu que
nous aimons de tout notre c?ur. Quand le monde est bouleversé, c'est lui,
le Père de ce monde, qui est le premier offensé. »
Pour triompher de toutes les calamités dont nous souffrons en ces jours
si pénibles, usons de l'arme du chapelet ; c'est toujours par Marie, notre
Mère bien-aimée, que nous devons faire passer notre prière ; nous
attirerons sur nous sa protection toute puissante. Je voudrais être
certain, mes chers Frères, qu'il n'est nulle part nécessaire de rappeler le
point de notre règlement qui nous fait une obligation de réciter chaque
jour le chapelet dans les classes. Sans aucun doute, nos élèves y mettront
toute leur ferveur, car toutes leurs familles sont plus ou moins durement
touchées par la guerre.
Cette nécessité de la prière me remet en mémoire un souvenir bien
édifiant et très instructif : c'était en 1918, les riches plaines de la
Flandre française où les armées ennemies n'avaient pas réussi à pénétrer
jusque-là venaient de subir un commencement d'envahissement. Le glorieux
maréchal Foch avait établi son quartier général au sommet de la colline de
Cassel. Le chevaleresque et héroïque roi de Belgique Albert 1ier était venu
aux informations. « Mon général, qu'allons-nous faire ? » lui disait-il. «
Nous allons prier, Sire. » Et nous savons que le roi et le maréchal ne se
faisaient pas faute de donner à leurs soldats et au monde ce magnifique et
pieux exemple.
Mais parmi tous les appels à la prière, le plus pressant, le plus
émouvant est certainement celui de Sa Sainteté Pie XII dans la conclusion
de l'incomparable encyclique qu'il vient d'adresser au monde :
« Dieu peut tout : il tient en ses mains non seulement la félicité et
le sort des peuples, mais aussi les conseils humains ; et, du côté qu'il
veut, doucement il les incline ; les obstacles même sont pour sa toute-
puissance des moyens dont il se sert pour modeler les choses et les
événements, tourner les esprits et les volontés libres à ses fins très
hautes.
« Priez donc, Vénérables Frères, priez sans interruption, priez surtout
quand vous offrez le divin sacrifice d'amour. Priez, vous à qui la
profession courageuse de la foi impose aujourd'hui de durs, de pénibles et,
bien des fois, d'héroïques sacrifices ; priez, vous, membres souffrants et
douloureux de l'Église, quand Jésus vient consoler et adoucir vos peines.
Et n'oubliez pas, grâce à un véritable esprit de mortification et de dignes
oeuvres de pénitence, de rendre vos prières plus agréables aux yeux de
Celui qui relève tous ceux qui tombent, et redresse ceux qui sont prostrés
(Ps. CXLIV, 14), afin que, dans sa miséricorde, il abrège les jours de
l'épreuve et que se réalisent ainsi les paroles du psaume : Ils ont crié
vers le Seigneur dans leurs tribulations, et il les a délivrés de leurs
angoisses (Ps. CVI, 13).
« Et vous, candides légions d'enfants, vous, les bien-aimés et les
privilégiés de Jésus, quand vous communiez au Pain de vie, élevez vers Dieu
vos naïves et innocentes prières et unissez-les à celles de toute l'Église.
Le C?ur de Jésus, qui vous aime, ne résiste pas à l'innocence suppliante :
priez tous, priez sans relâche : sine intermissione orate (I Thess., y,
17).
« De cette façon vous mettrez en pratique le sublime précepte du Divin
Maître, le testament le plus sacré de son c?ur : qu'ils ne soient tous
qu'un (Jo., XVII, 21) : qu'ils vivent tous dans cette unité de foi et
d'amour à laquelle le monde reconnaisse la puissance et l'efficacité de la
mission du Christ et de l'?uvre de son Église.
« L'Église pri