Circ
Je suis bien trop butor et trop mauvais sujet », avait-il répondu à l'invitation qui lui
était .... Quel admirable modèle de foi vive et pratique pour nous tous ! mais plus
..... bien pratiques pour l'accomplissement très fervent des exercices religieux
dans ... Soutenus et animés par les instructions du Vénérable Fondateur et par
ses ...
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Circ.Sup.16.1 V. J. M. J.
Grugliasco, le 2 février 1916.
Fête de la Purification de la B. V. Marie.
Mes Très Chers Frères,
A vous tous qui avez le bonheur d'être membres de notre Institut ou qui
aspirez à le devenir, salut paternel plus affectueux que jamais et paix en
Notre-Seigneur.
L'année dernière, à pareille date, je vous disais, en mon, nom et au
nom des Membres du Régime, combien nous avions été profondément touchés des
manifestations de piété filiale qui nous étaient venues en si grand nombre
de toutes les provinces, à l'occasion des fêtes de Noël et du nouvel an.
Ces religieuses manifestations de charité fraternelle étaient
provoquées principalement par les épreuves terribles occasionnées par la
guerre européenne, dont notre chère famille religieuse avait tant à
souffrir.
Ce qui eut lieu l'année dernière s'est reproduit cette année avec un
redoublement d'intensité.
L'épreuve se prolongeant et ses effets désastreux se multipliant, vous
avez voulu mettre vos manifestations de piété filiale à la hauteur des
douloureuses circonstances.
Que Dieu en soit béni, et vous M. T. C. F., soyez-en religieusement et
cordialement remerciés !
En cette dernière année qui précède, pour notre Institut, la
célébration du premier centenaire de sa fondation, il est particulièrement
agréable et bien réconfortant pour nous tous de voir se réaliser à un haut
degré les v?ux suprêmes du Vénérable Père Fondateur relatifs au culte de
l'Autorité et à la charité fraternelle entre les Frères.
Il nous est bien permis de penser que, du haut du Ciel où il jouit du
bonheur des saints, il contemple avec complaisance ses enfants qui, en
cette fin de siècle, sont, il est vrai, sous le coup de grandes épreuves,
mais qui aussi s'appliquent de leur mieux à être bien fidèles aux suprêmes
recommandations qu'il leur légua par testament spirituel avant de quitter
cette vallée de larmes.
ANNÉE 1916 DERNIERE DE LA NEUVAINE D'ANNEES PRÉPARATOIRE
AU GRAND CENTENAIRE. Que ferons-nous M. T. C. F., pour que 1916 soit vraiment et selon Dieu
une année préparatoire à la digne célébration du centenaire de la fondation
de notre Institut?
La réponse à cette question ne peut être douteuse.
Il faudra que nous ayons tous et partout grandement à c?ur de faire des
efforts exceptionnellement généreux et constants pour avancer d'un grand
pas dans la voie de l'imitation vraiment effective du Vénérable Fondateur
et de nos illustres aînés des premiers temps de l'Institut, les Frères
François, Jean-Baptiste, Louis, Stanislas, Louis-Marie, Laurent,
Bonaventure, Pascal Damien, Jean-Marie, Urbain, Léon et combien d'autres
qu'il serait trop long de nommer, et qui furent de si beaux modèles des,
vertus qui doivent caractériser tout bon Petit Frère de Marie.
Il serait à souhaiter que nous puissions tous être les parfaits
imitateurs de toutes les vertus qui brillèrent en eux d'un si vif éclat.
Mais pour nous aider à arriver plus sûrement à un bon résultat, nous
agirons sagement en faisant converger principalement nos généreux efforts
sur les trois points suivants, foi, ferveur et force.
C'est sur ces trois vertus que j'ai appelé l'attention de tout le
personnel de Grugliasco, le 1ier janvier dernier à la cérémonie
traditionnelle des souhaits de nouvel an.
1° La Foi.
On ne saurait trop répéter à tous les Petits Frères de Marie qui vivent
actuellement et à ceux qui composeront notre famille religieuse dans la
suite des âges que le Vénérable Père Champagnat fut un homme de Foi au
degré héroïque. Les nombreux témoins l'ont affirmé soit au procès de
l'Ordinaire, soit au procès Apostolique pour sa cause de Béatification, et
nous avons tout lieu d'espérer que bientôt la sainte Eglise le proclamera
de sa suprême autorité.
Ce que nous disons du Vénérable Fondateur sur l'héroïcité de sa foi,
nous pouvons le dire aussi du vénéré Frère François. Nous serons heureux et
surtout grandement édifiés quand nous en lirons bientôt les nombreuses
attestations dans le procès de l'Ordinaire pour sa cause de Béatification.
Un grand nombre de nos premiers Frères formés à l'Ecole du Vénérable
Père Fondateur et entraînés par ses saints exemples furent aussi à un haut
degré des hommes de foi.
Ce fut là, n'en doutons pas, le principe et le fonde" ment des solides
vertus qu'ils pratiquèrent si bien, et qui contribuèrent à donner à notre
chère Congrégation cette forte impulsion qui la fit prospérer d'une manière
si consolante, malgré les multiples et grandes épreuves qu'elle eut à
affronter pendant ce premier siècle qui s'achève.
Je crois qu'il sera utile et très profitable de donner ici des détails
historiques sur la manière dont le Vénérable Père Fondateur et nos premiers
Frères montrèrent qu'ils étaient à un haut degré des hommes de foi.
Mais avant d'aborder ce petit historique, laissez-moi faire quelques
considérations générales sur la vertu de foi.
Pour qu'un arbre puisse vivre, se développer et porter des fruits, il
importe qu'il soit bien enraciné et que ses racines s'enfoncent
profondément dans une bonne terre. Alors une sève abondante monte des
racines et circule dans toutes les parties de son organisme, lui donne
l'accroissement et lui fait produire de riches récoltes de bons fruits.
C'est ce que nous constatons dans nos vergers et nos jardins.
De même, pour qu'un religieux éducateur puisse réaliser abondamment
dans l'exercice de son important ministère auprès de la jeunesse ce que
Dieu et l'Eglise demandent et attendent de lui, il est nécessaire, il est
indispensable que sa vie morale ait son principe et sa base dans une foi
ferme, éclairée et agissante. Il faut que cette foi soit la sève qui
féconde tous ses travaux, toutes ses entreprises.
Nous savons tous, M. T. C. F., qu'il est plus nécessaire que jamais, de
donner à la jeunesse une solide éducation chrétienne. Les Souverains
Pontifes de ces derniers temps ont tous insisté sur ce grand besoin de
notre époque. Ils n'ignoraient pas que, dans presque tous les pays du
monde, on voit se produire de pernicieux courants qui entraînent les
peuples vers l'hostilité contre l'Eglise et les divins enseignements du
saint Evangile. Et quand ces courants funestes ne vont pas jusqu'à
l'hostilité, c'est vers une indifférence qui peut avoir les suites les plus
regrettables pour la grande question du salut des âmes.
Un éminent religieux prêchait la retraite du Régime en juin 1894 à
Saint-Genis-Laval. Il nous dit alors une parole qui nous fit une pénible
impression. « Le surnaturel, affirma-t-il, a baissé beaucoup depuis cent
ans, au moins dans certains pays. »
Que dirait-il aujourd'hui? Quoi qu'il en soit, il est certain que Satan
et ses suppôts ne désarment pas.
Plus grand est le mal plus il importe que le remède soit efficace.
« Je régnerai malgré mes ennemis », a déclaré Notre-Seigneur dans une
révélation. Il attend de nous que nous soyons, dans la partie du monde où
nous a placés la sainte obéissance, ses dignes et zélés collaborateurs pour
contribuer à l'établissement et à l'affermissement de ce règne pacifique et
divinement bienfaisant.
Mais c'est ici qu'il importe de nous souvenir qu'on ne donne pas ce
qu'on n'a pas.
Pour travailler avec fruit à établir le règne de Jésus-Christ dans la
jeunesse dont l'éducation nous est confiée, il faut tout d'abord que nous
l'ayons établi solidement en nous-mêmes; et, pour cela, il faut avant tout
que nous soyons, à un haut degré, des hommes de foi.
Et maintenant, M. T. C. F., ayons recours aux enseignements de nos
Saints Livres pour y puiser une bonne doctrine sur la vertu de foi; c'est à
cette source que se trouve certainement le meilleur enseignement.
Et tout d'abord, que pensait de cette vertu Celui qui est le Docteur
des Docteurs, Notre-Seigneur Jésus-Christ, la Vérité même?
« Si vous aviez de la Foi gros comme un grain de sénevé, vous pourriez
dire aux montagnes de se déplacer et elles obéiraient.
« Voici les miracles que feront ceux qui auront la foi : ils chasseront
les démons, ils guériront les malades, s'ils boivent quelque poison mortel
il ne leur fera aucun. mal, etc.
A combien de malades Notre-Seigneur n'a-t-il pas dit : « Allez, mon
fils, votre foi vous a sauvé? »
« Hommes de peu de foi, pourquoi craignez-vous? » dit-il à ses apôtres
épouvantés, alors qu'ils étaient violemment battus par la tempête sur le
lac de Génésareth.
A Pierre, dont la foi fléchissait après avoir fait quelques pas sur les
eaux, et qui commençait de s'enfoncer : « Homme de peu de Foi, pourquoi
avez-vous douté? »
« En vérité, en vérité, je n'ai pas trouvé tant de foi dans Israël »,
dit Notre-Seigneur en parlant du centenier dont il venait de guérir le
fils.
« Ma fille, votre foi vous a guérie », dit Jésus à l'hémorroïsse qui
venait d'être subitement guérie en touchant la frange de son vêtement.
- « Croyez-vous que je puisse vous guérir? », dit Notre Seigneur à deux
aveugles qui le suivaient en criant : « Fils de David, ayez pitié de nous !
» - « Oui, Seigneur », lui répondirent-ils. Alors; il toucha leurs yeux en
disant : « Qu'il vous soit fait selon votre foi. »
A la Cananéenne, le divin Sauveur ému par son ardente et persévérante
prière dit : « 0 femme, votre Foi est grande, qu'il vous soit fait comme
Vous désirez. » Et sa fille fut guérie à l'heure même.
A la descente du Thabor, après la transfiguration, un homme amène à