Gérard Conio - unBlog.fr

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Gérard Conio
LA THEOLOGIE DE LA PROVOCATION Introduction
1. Le Principe du tiers inclus.
2. Le Spectre de la conspiration mondiale : mythe et
réalité.
3. La Russie, la démocratie, le capitalisme et le crime.
4. A l'ombre d'Azef
5. Les Protocoles des Sages de Sion
6. L'Apocalypse de notre temps
7. Conclusion. Révolution et provocation. INTRODUCTION L'une des leçons de l'expérience totalitaire vécue sous le régime
soviétique a été celle du « tiers inclus », à savoir l'espionnage des âmes
exercé par un pouvoir inquisiteur qui s'installait à l'intérieur même des
consciences. Ce principe tire son origine de la promesse du Christ de ne
jamais quitter ses disciples. Mais on aurait tort d'attribuer à la Russie
le privilège de cette inversion de la parole divine. Chaque révolution,
chaque libération, n'a été qu'une nouvelle étape sur le chemin de la
décadence. Aujourd'hui, aucune terre n'est en vue et le monde tout entier
est devenu la copie conforme du « cauchemar climatisé » décrit par Henry
Miller, lors de ses retrouvailles avec l'Amérique, en 1945, dans l'euphorie
de la victoire, et que Lévy-Strauss découvrait dans ses Tristes Tropiques
gangrenés par une civilisation universellement pourrissante.
L'un des axes principaux d'une idéologie totalitaire consiste à «
diviser pour régner » en séparant strictement tous les domaines de la vie
où elle exerce son emprise. Or, il suffit de relier tous les modes de cette
aliénation pour comprendre que depuis la naissance du capitalisme
l'humanité est soumise à une destruction programmée. C'est l'être humain
dans son essence qui est visé, qui est atteint.
C'est pourquoi, dans cet essai, j'ai essayé de reconstituer l'arbre
généalogique de ces modes d'un système de domination qui, au fond, est
toujours le même, sous la pluralité de ses incarnation successives.
Dans le grand théâtre du monde, l'illusion s'exerce toujours comme
l'instrument des mécanismes d'oppression et d'exclusion. Mais un nouveau
facteur renforce aujourd'hui le pouvoir de la pensée unique. C'est la
possibilité de tout dire. La grande faiblesse des anciens systèmes résidait
dans leur peur de la vérité. Aujourd'hui dans les « mass médias » la
presse, on déballe avec délice dans les moindres détails les ressorts de la
spoliation universelle. C'est la condition pour celle-ci de perdurer grâce
à la bonne conscience générée par les déluges de l'information.
Les pages qui suivent sont datées, mais elles gardent leur actualité car
elles se rapportent à la situation catastrophique de la Russie après
l'effondrement de l'Union soviétique sous le double parrainage de Mikhaïl
Gorbatchev et de Boris Eltsine, fossoyeurs du communisme, mais fossoyeurs
aussi de l'Etat russe, de la Nation russe, du Peuple russe. A cet égard, je
partage les analyses d'Alexandre Zinoviev que j'ai traduites et publiées à
l'Age d'homme.[1]
La situation a changé sous la gouvernance de Vladimir Poutine, devenue
la bête noire des dirigeants et des « médias » occidentaux pour avoir
commis le péché grave de redresser la tête devant la politique hégémonique
des Etats-Unis. Mais les récentes tensions au sein de la société russe
montrent que le danger d'une récidive n'est pas pour autant écarté. C'est
même le principal objet de la campagne internationale de diffamation et de
mensonge menée par les dirigeants et les médias occidentaux contre la
politique de Vladimir Polutine.
On a pu croire sous les deux mandats de Boris Eltsine que la Russie
était tombée dans un gouffre d'où elle ne pouvait pas se relever. Mais
conformément à son histoire elle a retrouvé une partie de sa puissance et a
relevé le défi de l'Occident. L'échec de l'expérience démocratique a prouvé
cependant que, si la Russie avait toujours été assez forte pour triompher
d'un ennemi extérieur, elle risquait de sombrer sous l'intrusion d'une
influence délétère et y perdre son âme.
Il est ridicule de croire que le peuple russe qui a vaincu Napoléon et
Hitler pourrait être sensible à des « sanctions » économiques qui ne
peuvent que blesser sa fierté et le rassembler autour de Vladimir Poutine.
La Russie est invincible quand elle est confrontée à une menace extérieure,
elle ne peut être détruite que du dedans. C'est ce qui a failli se produire
sous le gouvernement de Boris Eltsine et c'est l'objet du troisième
chapitre de cet essai. Bien que les pressions et les menaces occidentales
aient eu pour l'instant un résultat inverse à celui escompté, il existe
cependant un ennemi de l'intérieur, comme un ver dans le fruit, qui risque
d'entraîner de nouveau le pays dans de mortelles dérives.
Il serait toutefois erroné d'isoler la Russie des autres nations. Si
son territoire et ses ressources lui ont permis de subsister trois quarts
de siècle derrière le rideau de fer, son entrée dans la mondialisation
semble bien avoir créé des interactions irréversibles avec le reste du
monde.
Mais l'expérience russe n'importe pas seulement pour notre avenir. J'ai
voulu montrer que les dangers qui aujourd'hui nous menacent étaient déjà en
germe à l'orée de notre modernité, dans le pays de « la révolution
d'octobre ».
Suivant un chemin inverse de l'ordre chronologique, je suis donc remonté
aux sources de la provocation qui continue à embraser le monde. Et, bien
qu'on ne se baigne jamais dans le même fleuve, j'ai été frappé par les
récurrences et les analogies qui composent le mouvement de l'histoire
depuis la fin de l'Empire tsariste. La vague des attentats terroristes qui
défraient actuellement la chronique procède de la même folie sacrificielle
que celle des « Justes » exaltés par Albert Camus. Ainsi il m'a paru
éclairant de montrer la vraie personnalité de celui qui, à la veille de la
première guerre mondiale, était l'emblème de la provocation : Azef,[2] chef
de la section terroriste des socialistes-révolutionnaires et informateur de
l'Okhrana[3]. Azef était un animal froid de la même famille d'esprit que
les instigateurs des crises qui secouent régulièrement nos sociétés
soumises au pouvoir absolu des banques et des agences de notation, au
détriment des Etats et pour le plus grand malheur des populations.
Les thèses conspirationnistes sont l'arbre qui cache la forêt, soit
qu'elles reposent sur des faux avérés, soit qu'elles cultivent l'ambiguïté
sur un nouvel ordre mondial qui n'est que la couverture d'un désordre
organisé.
La révolution permanente imaginée par les contempteurs du capitalisme
était un rêve utopique destiné à entretenir l'espoir des masses
laborieuses, mais elle correspond à une réalité masquée, une réalité qui
existe grâce à ses masques, ceux d'une spéculation financière déguisée sous
les couleurs du progrès, de la modernisation et de la liberté démocratique. Un faux antisémite, concocté dans la Russie tsariste, m'a servi
d'exemple pour décrypter le mécanisme d'une intoxication de masse qui, sous
le nazisme, a été l'un des leviers du génocide : « Les protocoles des
Sages de Sion ».
A toutes les étapes de cette réflexion sur le monde moderne j'ai pris
pour guide Vassili Rozanov[4] qui a posé les jalons de la « théologie de
la provocation » en la mettant lui-même en pratique pour mieux en dénoncer
les tenants et les aboutissants. Joseph de Maistre[5] attribuait la
révolution française à un châtiment divin. Rozanov a vu dans la révolution
russe un effet pervers du christianisme lui-même. Mais ce n'était que le
début d'une histoire dont nous subissons aujourd'hui les prolongements dans
le nouvel ordre mondial. Car à travers les ruptures idéologiques, à
travers les crises financières, les chutes des dictatures et les avancées
de la démocratie, on voit se dessiner la continuité d'un déclin de
l'humanité qui est à la mesure des progrès technologiques, des performances
boursières et des discours biaisés.
Toutes les révolutions du XX ème siècle ont été autant de provocations
pour préparer l'essor de «la société de consommation et du spectacle »
qui est en voie d'engloutir l'humanité dans sa panse.
Rozanov en avait deviné l'essence, qui n'est ni politique, ni sociale, ni
économique, mais religieuse. Il avait, le premier, vu dans le christianisme
le modèle d'une apocalypse qui, au nom de la bonté, de l'amour et de la
fraternité, a consacré le règne du mal dans l'histoire.
Dans son dernier ouvrage, L'Apocalypse de notre temps, un recueil d'essais
écrits au jour le jour, à la manière de ses Feuilles tombées, Rozanov
écrivait ceci :
« La civilisation européenne tombe parce qu'elle n'a pas de contreforts.
Elle n'a pas de résistances, pas d'armatures, pas de points d'appui. Le
Christ lui a enlevé ses contreforts, ses points d'appui, ses résistances
( ...). Dans l'intention de conserver la vie, il ne fallait pas enseigner
un principe aussi naturel, aussi universel, aussi inconditionnel que
l'amour : « l'amour c'est la vie des siècles futurs » et son mystère. Et
en révélant prématurément « le mystère de la vie des siècles futurs », le
Christ a, par là même, coupé les racines des conditions de l'existence
humaine.
Le Christianisme fond sous l'amour du Christ, comme la cire au soleil. Il
ne peut pas vivre à une si haute température. Je meurs car « je ne peux
pas aimer tous mes semblables, quand je dois haïr tant de gens » :
« comment pu