Europe : - LIMAG Littératures du Maghreb

Si la pratique du roman féministe semble avoir fléchi au cours des récentes ......
KONE, Amadou, Les frasques d'Ebinto, Paris, Ed. La Pensée Universelle, 1975; ...

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Table des matières

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Introduction générale 5
Introduction à la collection : Les littératures francophones 5
Un objet problématique 6
Qualité littéraire ou représentativité ? 8
L'a priori linguistique et le comparatisme nécessaire 9
Une écriture de l'entre-deux 11
Une parole collective 13
Organisation de la collection 14
Introduction au volume 1 : le roman 17
Europe : 19
Le roman en Suisse romande 20
La littérature romande de fiction, entre repli identitaire et ouverture
cosmopolite 20
L'"helvétisme" et le roman 21
Roman autobiographique, roman d'introspection : les jeux de la fiction
24
L'attachement au "pays" 26
L'invention d'un style spécifique dans le roman 26
Helvetia mediatrix : entre le roman français et le roman allemand 29
Deux siècles de production romanesque en Belgique francophone 33
A l'ombre des modèles français 33
Une autonomisation complexe 35
De décalages en dénégations 37
Vers des formes nouvelles de réappropriation de soi 40
Amérique : 44
Le roman de langue française en Amérique du Nord 45
Un genre suspecté 46
« Maria Chapdelaine » 50
Un nouveau réalisme 53
Du roman canadien-français au roman québécois 57
Les romans québécois récents 60
Les littératures régionales au Canada 62
États-Unis 63
Proche et Moyen-Orient : 66
Le roman au Proche-Orient 67
Les origines d'une littérature d'expression française au Proche-Orient
67
Le roman et les genres de la fiction narrative 68
Roman et identités nationales 69
L' "amour de la langue" 71
L'univers référentiel de la fiction réaliste 72
Le récit poétique et l'héritage surréaliste : Georges Henein, Joyce
Mansour 77
Edmond Jabès et le "récit" du Livre 80
Quel avenir pour le roman de langue française ? 81
Maghreb 84
Le roman maghrébin 85
Quelle origine ? Quelle langue ? 85
Une insertion politique complexe 86
Ambiguïtés du genre romanesque 87
Le roman algérien 89
Quelles origines ? 89
Décrire 91
Nedjma 94
Double culture et engagement 95
L'Indépendance et sa stupeur 97
Pouvoirs et dérision de la parole 101
L'écriture comme projet 103
Un réel têtu et cruel 105
Le Roman marocain de langue française 109
De l'Exotisme colonial à l'expression identitaire 109
Identité et acculturation 110
« Souffles » : violence du texte et subversion formelle 111
Le contexte 111
Souffles et l'action subversive 112
Souffles et l'écriture narrative 114
L'Après Souffles : vers un récit postmoderne 117
Les Continuateurs de Souffles 118
La revendication des femmes 119
Vers un récit postmoderne 120
Pour ne pas conclure 122
TUNISIE 122
La génération des années 50 : Albert Memmi 123
Depuis la fin des années soixante-dix 126
Afrique : 132
Le roman africain d'expression francaise 133
Permanence du récit oral 134
Dans le sillage du roman colonial 135
Les romans de dénonciation 139
Les romans de combat 142
Deux romans discordants a l'heure des indépendances 143
Des romanciers responsables 144
L'inscription prospective de la tradition orale 146
Eloge de l'irresponsabilite romanesque 147
Roman et écriture du destin 149
Persistance et renouveau du roman de contestation 150
Le roman familial 152
Le roman entre mythe et philosophie 153
Ecrire les dictatures 154
Les romans de l'anomie 157
Les romans de la révolte solitaire 158
La montée des marginaux 159
Vers une écriture polyphonique 160
L'histoire revisitée 162
La trajectoire picaresque 165
Raconter pour exister comme sujet 166
Caraïbe : 169
Le roman caribéen d'expression francaise 170
Le roman beke ou la strategie exotico-romantique 171
Roman haïtien entre histoire et politique 172
Le roman de moeurs créole et la question mulâtre 172
Le roman de moeurs populaire 174
Le réalisme social haïtien 175
L'appel au réalisme merveilleux 176
Le roman anticolonialiste 178
Itinéraire romanesque vers la folie 180
L'illusoire recours africain 181
La nécessaire quête d'un passé 182
Vers un nouveau rapport au temps 183
Une poétique de l'errance et de l'exil 185
Puissance de la fable 187
Rumeurs publiques et ecriture romanesque 189
Vers un roman créole 190
Océan indien 193
Littératures francophones de l'océan Indien (romans et nouvelles) 194
L'île Maurice 196
La Réunion 199
Madagascar 203
Bibliographie 207
Amérique : Québec 207
Maroc 210
LE ROMAN AFRICAIN 213
Textes Litteraires: 214
BIBLIOGRAPHIE SUR LES CARAÏBES 222
Notices biographiques 229
Maroc : 229
Notices et ouvrages critiques sur les romanciers africains 230
Notice et ouvrages critiques sur les romanciers caribéens 231
Introduction générale

Introduction à la collection :
Les littératures francophones

Les travaux sur les littératures francophones n'ont pas toujours bonne
presse dans le milieu universitaire français, alors même que de plus en
plus d'universités étrangères privilégient les littératures francophones,
plus en phase avec l'actualité politique mondiale. Le soupçon des
universités françaises, qui a longtemps porté sur la valeur des textes eux-
mêmes, porte à présent sur la validité de ce regroupement particulier
d'oeuvres venues d'horizons si différents et dont le seul point commun
serait l'usage du français. Les fils qui relient la catégorie « littérature
francophone » aux grandes manoeuvres géopolitiques de la « Francophonie
institutionnelle » seraient trop visibles pour que la noble tradition
universitaire accueille sans scepticisme ce nouveau venu. Les
universitaires travaillant dans ce domaine sont ainsi perçus parfois comme
les ouvriers d'une politique de la Francophonie se jouant dans les arcanes
du pouvoir, dont l'Université cependant est exclue le plus souvent.
Parmi ceux qui étudient ces littératures eux-mêmes, de nombreux
chercheurs sont réticents à voir leurs travaux mis au service d'une
stratégie visant à accroître le rayonnement de la langue française dans le
monde et restent convaincus que la littérature a mieux à faire que de
servir les enjeux de pouvoir (y compris de pouvoir linguistique). Il ne
s'agit pas de jouer aux « belles âmes », mais d'une part de rejoindre des
créateurs depuis longtemps engagés dans un combat contre les pouvoirs et
d'autre part de renouer avec l'autonomie de la recherche universitaire,
condition nécessaire à sa crédibilité.
Enfin, on sait que l'Université aime classer : réclamée depuis longtemps,
la pluridisciplinarité n'y a encore fait qu'une timide apparition dans les
études littéraires. De quelle discipline, se demande-t-elle dès lors,
dépendent ces littératures ? Est-ce de la littérature française ? Est-ce de
la linguistique ? Est-ce du comparatisme ? Est-ce de l'étude des langues,
ou encore de l'anthropologie ? Hésitation compréhensible devant tout objet
dont les contours ne sont pas encore nettement définis, à supposer qu'ils
puissent l'être un jour. Hésitation qui nous mène en tout cas à commencer
par nous interroger sur les limites d'une définition de l'objet :
littérature, ou littératures francophone(s).
L'un des objectifs de la collection de trois ouvrages que nous inaugurons
ici sur les littératures francophones, déjà présentées avant nous par
plusieurs manuels ou anthologies (Voir la bibliographie), sera donc une
sorte de mise en perspective universitaire d'un domaine littéraire
jusqu'ici souvent considéré comme marginal, ou réservé à des jeux
politiques dans lesquels l'université française n'a jamais eu ni revendiqué
sa place naturelle.

Un objet problématique

La catégorie « littérature francophone » est-elle viable ? Dans quelle
mesure peut-elle servir de sujet à une recherche universitaire autonome ?
La question est centrale. Si nous partons d'une définition en extension de
cette littérature nous rencontrons deux critères : un critère linguistique
(usage de la langue française) et un critère territorial (auteurs non
français). Le couplage de ces deux critères en fait une catégorie très
particulière. La littérature française par exemple ne retient que le
critère territorial et intègre les textes en bas latin, picard, occitan...
La double caractérisation de la littérature francophone l'enferme dans une
logique d'exclusion qui dresse des cloisons de tous côtés. On traitera des
littératures africaines mais en prenant bien soin d'exclure les textes
écrits en arabe, en lingala, en wolof..., la littérature belge sera amputée
des textes en flamand, la littérature québécoise des textes en anglais
voire en joual, la littérature caribéenne ne sera ni créole, ni anglophone,
ni hispanophone. Et diviser des pays comme la Suisse ou la Belgique en
plusieurs aires linguistiques posées comme absolus culturels n'est-il pas
nier cette autre identité, suisse ou belge celle-là, dont se réclament
aussi beaucoup d'écrivains romands ou wallons ?
Une des conséquences de cette double logique d'exclusion est que les
définitions souvent pratiquées des littératures à partir de ce qu'on
appelle commodément des « aires linguistiques » vont s