Jacques Lacan, Le Séminaire, livre V, Les formations de l ... - unBlog.fr

... primordialement, le désir et la réalité sont dans un rapport de texture sans
coupure. ...... Par contre, il vous suffit de considérer ce diagramme pour vous
apercevoir ...... La précision d'un exercice de cirque est d'autant moins donnée à
tout le ...... de ce que me fournissait de ternaire la proportion du Nombre d'or,
quelqu'un ...

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[pic] TABLE DES MATIERES LES STRUCTURES FREUDIENNES DE L'ESPRIT I. Le famillionnaire 9
II. Le fat-millionnaire 27
III. Le Miglionnaire 47
IV. Le Veau d'or 65
V Le peu-de-sens et le pas-de-sens 83
VI. Arrière cocotte! 101
VII. Une femme de non-recevoir 121 LA LOGIQUE DE LA CASTRATION VIII. La forclusion du Nom-du-Père 143
IX. La métaphore paternelle 161
X. Les trois temps de l'?dipe 179
XI. Les trois temps de l'?dipe (II) 197
XII. De l'image au signifiant dans le plaisir et dans la réalité 213
XIII. Le fantasme au-delà du principe du plaisir 233 LA SIGNIFIANCE DU PHALLUS XIV Le désir et la jouissance 251
XV. La fille et le phallus 269
XVI. Les insignes de l'Idéal 287
XVII. Les formules du désir 303
XVIII. Les masques du symptôme 319
XIX. Le signifiant, la barre et le phallus 335 LA DIALECTIQUE DU DÉSIR ET DE LA DEMANDE
DANS LA CLINIQUE ET DANS LA CURE DES NÉVROSES XX. Le rêve de la belle bouchère 355
XXI. Les rêves de « l'eau qui dort » 371
XXII. Le désir de l'Autre 387
XXIII. L'obsessionnel et son désir 405
XXIV Transfert et suggestion 423
XXV. La signification du phallus dans la cure 439
XXVI. Les circuits du désir 457
XXVIl. Une sortie par le symptôme 373
XXVIII. Tu es celui que tu hais 491 ANNEXES A. Le graphe du désir 511
B. Explications sur les schémas 513
Notice 517 LES STRUCTURES FREUDIENNES DE L'ESPRIT
I LE FAMILLIONNAIRE Ponctuation des séminaires antérieurs
Le schéma du Witz
L'esprit et ses traditions nationales
La sanction de l'Autre
Ce qui n'est vu qu'en regardant
ailleurs [9]Nous avons pris cette année pour thème de notre séminaire les formations
de l'inconscient.
Ceux d'entre vous, et je crois que c'est le plus grand nombre, qui
étaient hier soir à notre séance scientifique, sont déjà au diapason, et
savent que les questions que nous poserons ici concernent, cette fois de
façon directe, la fonction dans l'inconscient de ce que nous avons élaboré
au cours des années précédentes comme étant le signifiant.
Un certain nombre d'entre vous - je m'exprime ainsi parce que mes
ambitions sont modestes - ont, je l'espère, lu l'article que j'ai fait
passer dans le troisième numéro de la revue La Psychanalyse sous le titre
L'Instance de la lettre dans l'inconscient. Ceux qui auront eu ce courage
seront bien placés, voire mieux placés que les autres, pour suivre ce dont
il va s'agir. Au reste, c'est une prétention modeste, me semble-t-il, que
je puis avoir, que vous qui vous donnez la peine d'écouter ce que je dis,
vous vous donniez aussi celle de lire ce que j'écris, puisqu'en somme c'est
pour vous que je l'écris. Ceux qui ne l'ont pas fait feront donc mieux de
s'y reporter, d'autant que je m'y référerai tout le temps. Je suis forcé de
supposer connu ce qui a déjà été une fois énoncé.
Pensant à ceux qui n'ont aucune de ces préparations, je vais vous dire ce
à quoi je me limiterai aujourd'hui, et qui fera l'objet de cette leçon
d'introduction à notre propos.
Dans un premier temps, de façon forcément brève et allusive puisque je ne
puis recommencer, je vous rappellerai quelques points ponctuant ce qui,
dans les années précédentes, amorce et annonce ce que j'ai à vous dire sur
la fonction du signifiant dans l'inconscient.
[10] Ensuite, et pour le repos de l'esprit de ceux que ce bref rappel
pourra laisser un peu essoufflés, je vous expliquerai ce que signifie le
schéma auquel nous aurons à nous reporter dans toute la suite de notre
expérience théorique cette année.
Enfin, je prendrai un exemple. C'est le premier exemple dont se sert
Freud dans son livre sur le trait d'esprit. Je ne le ferai pas à des fins
d'illustration, mais bien parce qu'il n'y a de trait d'esprit que
particulier - il n'y a pas de trait d'esprit dans l'espace abstrait. Je
commencerai de vous montrer à ce propos en quoi le trait d'esprit se trouve
être la meilleure entrée pour notre objet, à savoir les formations de
l'inconscient. C'est non seulement la meilleure entrée, mais aussi la forme
la plus éclatante sous laquelle Freud lui-même nous indique les rapports de
l'inconscient avec le signifiant et ses techniques.
Voici donc mes trois parties. Vous savez donc à quoi vous en tenir sur ce
que je vais vous expliquer, ce qui vous permettra du même coup de ménager
votre effort mental. 1 La première année de mon séminaire, consacrée aux écrits techniques de
Freud, a consisté essentiellement à vous introduire la notion de la
fonction du symbolique comme seule capable de rendre compte de ce que l'on
peut appeler la détermination dans le sens, en tant qu'il s'agit là de la
réalité fondamentale de l'expérience freudienne.
La détermination dans le sens n'étant rien d'autre en cette occasion
qu'une définition de la raison, je vous rappelle que cette raison se trouve
au principe même de la possibilité de l'analyse. C'est bien parce que
quelque chose a été noué à quelque chose de semblable à la parole, que le
discours peut le dénouer.
Je vous ai marqué à ce propos la distance qui sépare la parole en tant
qu'elle est remplie par l'être du sujet, du discours vide qui bourdonne au-
dessus des actes humains. Ces actes sont rendus impénétrables par
l'imagination de motifs qui sont irrationnels, en tant qu'ils ne sont
rationalisés que dans la perspective moïque de la méconnaissance. Que le
moi lui-même soit fonction de la relation symbolique et puisse en être
affecté dans sa densité, dans ses fonctions de synthèse, toutes également
faites d'un mirage, mais d'un mirage captivant, cela, vous ai-je enseigné
également la première année, n'est possible qu'en raison de la béance
ouverte dans l'être humain par la présence en lui, biologique, originelle,
de la mort, [11] en fonction de ce que j'ai appelé la prématuration de la
naissance. C'est le point d'impact de l'intrusion symbolique.
Voilà où nous en étions arrivés au joint de mon premier et de mon second
séminaire.
Le second séminaire a mis en valeur le facteur de l'insistance répétitive
comme venant de l'inconscient. Nous en avons identifié la consistance à la
structure d'une chaîne signifiante, et c'est ce que j'ai essayé de vous
faire entrevoir en vous en donnant un modèle sous la forme de la syntaxe
dite des ? ? ? ?.
Vous en avez maintenant dans mon article de La Lettre volée un exposé
écrit, qui constitue un résumé sommaire de cette syntaxe. Malgré les
critiques qu'il a reçues, dont certaines étaient motivées - il y a deux
petits manques qu'il conviendra de corriger dans une édition ultérieure -,
il doit pouvoir encore vous servir pour longtemps. Je suis même persuadé
qu'il se modifiera en vieillissant, et que vous y trouverez moins de
difficultés à vous y reporter dans quelques mois, voire à la fin de cette
année. Cela est dit pour répondre aux efforts louables qu'ont faits
certains afin d'en réduire la portée. Ce fut en tout cas pour eux une
occasion de s'y éprouver, et c'est précisément tout ce que je cherche.
Quelque impasse qu'ils y aient trouvée, c'est tout de même à cette
gymnastique que cela leur aura servi. Ils auront l'occasion d'en trouver
une autre dans ce que j'aurai lieu de leur montrer cette année.
Assurément, comme ceux qui se sont donné cette peine me l'ont souligné,
et même écrit, chacun de ces quatre termes est marqué d'une ambiguïté
fondamentale, mais c'est précisément celle-ci qui fait la valeur de
l'exemple. Nous sommes entrés avec ces groupements dans la voie de ce qui
fait la spéculation actuelle sur les groupes et sur les ensembles. Ces
recherches sont fondées sur le principe de partir de structures complexes,
les structures simples ne se présentant que comme des cas particuliers. Je
ne vous rappellerai pas comment sont engendrées les petites lettres, mais
il est certain que nous aboutissons, après les manipulations qui permettent
de les définir, à quelque chose de fort simple. Chacune d'elles est en
effet définie par les relations entre eux des deux termes de deux couples,
le couple du symétrique et du dissymétrique, du dissymétrique et du
symétrique, et ensuite le couple du semblable au dissemblable, et du
dissemblable au semblable. Nous avons donc là un groupe de quatre
signifiants qui ont pour propriété que chacun d'eux est analysable en
fonction de ses relations avec les trois autres. Pour confirmer au passage
cette analyse, j'ajouterai qu'un tel groupe est, selon Roman Jakobson, à
son propre dire que j'ai recueilli quand je l'ai rencontré