0 - Exercices corriges

... travail des exercices de travaux dirigés, rédaction des exercices, préparation
des .... pour des matrices de grande dimension, méthode de la puissance itérée.

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|0. Objectifs et structuration du cours |
Plutôt qu'une vraie méthode d'acquisition des techniques et
stratégies spécifiques à la traduction de textes fonctionnels, le cours
« Initiation à la traduction de textes fonctionnels : techniques de
traduction » est une introduction à ces techniques et stratégies, ainsi
qu'aux théories qui les sous-tendent. Comme tel, il se propose de :
o de vous munir d'un minimum d'informations à la fois sur le processus
de traduction en tant que performance cognitive d'un individu (nous
réserverons le terme d'actes traductifs à cette première saisie de la
traduction-action[1]), et sur la gestion des traductions dans les
milieux professionnels (nous parlerons alors indifféremment de
pratique ou d'activité traduisante)[2] ;
o de vous sensibiliser aux implications de la traduction de textes
fonctionnels en tant que forme particulière de mise en contact de
deux langues-cultures ;
o sinon de vraiment vous créer tous les « bons réflexes » d'un
professionnel de la traduction (ce qui suit n'est qu'une initiation,
après tout), au moins de vous motiver à ne plus jamais traduire à vue
de nez[3].
Nous faisons donc nôtre l'idée qu'« au stade de l'apprentissage, la
démarche suivie pour aboutir à la traduction est plus importante que la
solution retenue » ( Lederer 1994 :144 (nous soulignons).
Malgré la « priorité logique » (et chronologique) du contexte socio-
économique et interculturel de la pratique professionnelle de la
traduction, sur ce que nous venons d'appeler « actes traductifs »[4], nous
avons choisi de commencer notre exposé par une approche, à vol d'oiseau, de
la problématique, à proprement parler textuelle, des actes traductifs et de
leurs résultats, et de laisser la problématique extra-textuelle de
l'activité traduisante et de ses visées pratiques, pour la fin, en raison
de considérations d'ordre à la fois didactique et d'adéquation théorique.
La partie irréductible, spécifique de la compétence de traduction est en
effet constituée par « l'aptitude à formuler/ produire des alternatives et
à faire un tri parmi celles-ci » et non par les habiletés de coopération,
de communication (au sens large), de négociation ou de gestion de la
pratique traduisante (cf. Pym 2003). |1. Justification du titre et autres remarques liminaires | 1. Textes fonctionnels (vs textes littéraires)
Un texte peut être dit « fonctionnel » comme un meuble est dit
fonctionnel : c'est-à-dire dans la mesure où il est adapté à son but, à un
usage (ou : fonction) déterminée - informer, enseigner, critiquer,
persuader, dissuader, divertir etc. - sans receler d'éléments de décor
superflus. L'opposition fonctionnel/ [non fonctionnel =] littéraire
participe ainsi de l'opposition utile/ agréable, pragmatique/
esthétique.[5]
Répondent à cette spécification les contrats, les documents comptables
et financiers, les lettres d'affaires, les procès-verbaux, notes de
service, notes de synthèse, rapports et autres comptes rendus, ..., les
notes officielles et autres communiqués et mémoranda, les propositions de
projet, dissertations, exposés en tous genres, les déclarations, CV,
testaments, ..., mais aussi les traités, les articles scientifiques,
..., les reportages et autres articles de presse écrite, les documents
promotionnels, slogans publicitaires etc. Bref, des textes (à degrés de
spécialisation divers) dont la caractéristique saillante est leur finalité
pratique, leur visée utilitaire - ce pourquoi on les désigne, souvent, par
le terme de textes pragmatiques[6].
De par leur allégeance définitoire respective à un certain domaine de
référence/ d'expérience, à l'exclusion d'autres, voire à un sous-domaine,
les textes fonctionnels, quel qu'en soit le degré de difficulté aux yeux du
profane, sont parfois nommés textes spécialisés.
En traductologie francophone cependant, la plupart des auteurs
préservent la distinction entre texte spécialisé d'une part, et texte
pragmatique ou : fonctionnel de l'autre, soit en faisant du premier un
cas particulier du second (Déjean Le Féal 1994 : 9), soit en les
envisageant comme s'opposant tous deux au texte littéraire selon des
paramètres distincts, mais non hiérarchisés. Il en va ainsi de Jeanne
Dancette, qui oppose le « texte spécialisé » au « texte pragmatique ou
à vocation commerciale », respectivement définis, par rapport au texte
littéraire, en termes de son absence d'originalité, pour le premier :
o « le texte spécialisé se lit par référence à l'intertexte. Par
exemple, en matière de valeurs mobilières, les concepts sont
contenus et précisés dans les lois, statuts et règlements, les
interprétations de jurisprudence, les avis des commissions de
valeurs mobilières (ou commissions des opérations boursières), les
prospectus de sociétés, les règles régissant les opérations des
sociétés de courtage, les bulletins de sociétés d'investissement,
etc. Le texte spécialisé n'est jamais oeuvre originale, d'où
l'importance pour le traducteur spécialisé de partager les
référents cognitifs liés au domaine » (Dancette 2003 : 142, nous
soulignons).
et en termes de l'absence d'autonomie de son univers référentiel, pour
le second[7] :
o « Par opposition au texte pragmatique ou à vocation commerciale,
que nous appelons « texte de communication », nous définissons
le texte littéraire comme un ensemble doté de significations
autonomes, où les univers de référents ne renvoient pas
nécessairement à des objets externes à l'?uvre » (idem). Le « texte
de communication » traitera, alors, lui, d'objets qui lui sont
externes.
À l'encontre d'un poème ou d'un roman, un slogan publicitaire (pour
comporter des éléments d'originalité) portera, par hypothèse, non
sur des référents fictifs, mais sur des produits ou services bien
réels, qu'il vous fera (éventuellement) acheter.
1.2. Texte de départ (texte-source)/ texte d'arrivée (texte-cible) ;
relation d'équivalence
Nous désignerons désormais le texte (document) à traduire par
l'expression texte de départ (ou encore : texte-source), et le résultat du
processus de traduction, par texte d'arrivée (ou : texte-cible).
Corrélativement, nous parlerons de langue-source/ langue-cible, culture-
source, culture-cible (sinon à la fois, pour rendre compte de leurs
interdépendances, de langue-culture source, langue-culture cible), et
qualifierons de sourcistes les théories de la traduction qui postulent
la dominance du texte-source/ de la langue-culture source et
respectivement, de ciblistes, les théories de la traduction davantage
orientées vers le texte-cible/ la langue-culture cible.
La relation établie, dans le processus de traduction, entre texte-
source et texte-cible n'est pas une relation d'identité, mais une relation
de ressemblance, communément désignée, en traductologie, par le terme de
relation d'équivalence.
1.3. Version vs thème/ traduction en langue maternelle vs traduction en
langue étrangère
Nous distinguerons ici soigneusement les exercices de traduction en
classe de langue seconde que sont la version et le thème (variétés de
traduction pédagogique), de la vectorisation des traductions
professionnelles en (vers la) langue maternelle et respectivement en (vers
la) langue étrangère.
Les premiers ont un objectif essentiellement didactique (contrôle de la
compréhension, contrôle de la fixation des structures, évaluation
(compétence-source) ou : apprentissage de langue, perfectionnement
(compétence-cible)). L'objectif du traducteur professionnel (quelle que
soit la vectorisation de l'acte traductif) est de produire un certain
document pour un certain public (performance-cible). Les traducteurs
professionnels n'emploient d'ailleurs eux-mêmes en général pas les termes
de version/ thème - cf. Lavault 1998 : 19-21.
Bien que les traductions qui illustreront nos considérations théoriques
et nos conseils pratiques aux apprentis-traducteurs puissent être
envisagés comme des exercices de version ou de thème, de par leur
contexte pédagogique et leurs visées formatives, nous avons choisi de
tenir un langage « professionnel » (ce qui équivaut à envisager ces
traductions comme autant de simulations de situations professionnelles)
et d'éviter la terminologie « didactique du FLE[8] ».
1. 4. Techniques de traduction/ stratégies du traducteur
Nous appliquerons ici le terme de techniques[9] aux aspects
linguistiques de la mise en équivalence (procédés de traduction), et
réserverons le terme de stratégies[10] aux aspects interactionnels de la
pratique traduisante (relation du traducteur à son client/ employeur
(relation qui peut y compris infléchir le choix de la technique (i.e. du
procédé) à employer, à tel ou tel endroit) et, dans le cadre d'un projet de
traduction donné, relation du traducteur aux autres professionnels de la
traduction).
Le terme de stratégie désigne, cela dit, le plus souvent, dans la
littérature, les « procédés de traduction » mêmes (cf. stratégies [de
transfert] syntaxiques, sémantiques et pragmatiques chez Andrew
Chesterman) - ce