proposition de taxinomie et analyse des obstacles à ... - Robert Bibeau

d'amener l'apprenant à articuler différents acquis en vue de les mobiliser dans
des situations de production orale ou écrite. ... 2 séances de lecture
compréhension. 2 séances ..... L'évaluation de la lecture diction se passe sous
forme d'une récitation dont laquelle le professeur corrige les fautes de
prononciation des élèves ...

Part of the document


LES TIC À L'ÉCOLE : PROPOSITION DE TAXINOMIES
ET ANALYSE DE QUELQUES OBSTACLES À LEUR INTÉGRATION EN CLASSE [1]
Janvier 2006 Robert.Bibeau (@) sympatico.ca
INTRODUCTION
En 1985, le ministère de l'Éducation du Québec [2] publiait son premier
Plan de développement de la micro-informatique à l'école (Gouvernement du
Québec, 1985). Vingt ans plus tard, à la faveur de la Réforme, le Ministère
a introduit la compétence transversale technologies de l'information et de
la communication (TIC) dans le nouveau Programme de formation de l'école
québécoise. Était-ce la consécration des efforts consentis ou une nouvelle
tentative d'amorcer l'intégration des TIC en classe[3]? Vingt ans d'efforts et d'investissement et pourtant ce que l'on dit et ce
que l'on écrit sur l'intégration des TIC en classe au Québec n'a pas
changé. On dénombre toujours un petit cercle d'initiés, des enseignants
enthousiastes qui utilisent les technologies avec leurs élèves; une masse
d'enseignants dans l'expectative, attendant qu'on leur fasse la preuve de
la pertinence et de l'accessibilité de ces outils et une mince frange de
"réfractaires" qui n'y croient tout simplement pas (Larose, Grenon et Palm,
2004; Karsenti, 2004; Plante, et Beattie, 2004). Nous examinons ici
quelques difficultés explicatives de cette lente intégration. Une première difficulté concerne les ressources didactiques. Matériel
scolaire, matériel pédagogique, matériel didactique, matériel
complémentaire d'usage collectif, manuel scolaire, matériel
d'apprentissage, logiciel éducatif, didacticiel, contenu numérique
éducatif, ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA), "objet
d'apprentissage", voilà autant d'appellations que l'on utilise pour
identifier les ressources éducationnelles, culturelles et informationnelles
que l'enseignant utilise pour enseigner et l'élève pour apprendre. Pourquoi
tant de dénominations? Tous ces termes sont-ils équivalents? Comment
décrire et cataloguer ces ressources, particulièrement celles sur support
numérique, selon les normes internationales, de façon à en assurer le
stockage, la portabilité et l'interopérabilité [4]? Il semble qu'avec la réforme du curriculum privilégiant l'approche
constructiviste, le décloisonnement disciplinaire, les communautés
d'apprentissage et l'utilisation des technologies de l'information et de la
communication (Gouvernement du Québec, 2001a; p. 5, 6 et 10), pratiquement
toute donnée, toute information, toute banque de ressources, tout document
accessible sous format imprimé (manuel scolaire, livre de lecture, journal
ou magazine, etc.), sous format analogique (cassette audio ou vidéo) ou
sous format numérique (disquette, cédérom, DVD, Internet), puissent servir
de matériel pédagogique pour l'apprentissage. Tous ces documents pouvant
être considérés comme des ressources d'enseignement et d'apprentissage, il
devient impérieux de les indexer pour les classer, les partager, les
retrouver, les réutiliser et pour éviter de les dupliquer inutilement.
Selon Durpaire (1997) Loin d'être des carcans, les normes et les règles bibliothéconomiques
sont des conditions essentielles aux échanges, et donc à l'ouverture de
l'école sur l'inforoute. Faute de connaître ces règles et ces normes,
les élèves rencontrent de grandes difficultés et renoncent parfois à
chercher l'information (p. 40). Pour indexer ces ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA), il
faut les classer selon leur nature, leurs caractéristiques et leurs usages.
C'est l'objet des présentes taxinomies. Nous présentons ici une taxinomie
des ressources d'enseignement et d'apprentissage (REA) disponibles sur
support numérique ainsi qu'une taxinomie des projets pédagogiques pouvant
être réalisés à l'aide de ces ressources numériques (outils, contenus et
services). Nous décrivons également quelques difficultés d'intégration de
ces ressources en milieu scolaire, notamment les problèmes de formation des
enseignants.
1. Définir les expressions : "ressource numérique", "ressource
d'enseignement et d'apprentissage", "scénario pédagogique" et "objet
d'apprentissage". Il y a vingt ans, on distinguait les ordinateurs (hardware) des logiciels
(software). Dans la catégorie des logiciels, on distinguait les progiciels
(logiciels outils ou applications) des logiciels éducatifs. Nous avions
alors proposé une typologie des logiciels éducatifs utiles à
l'apprentissage (Bibeau, 1995). Cette typologie est toujours valable, même
si l'utilisation des logiciels éducatifs et des didacticiels semble moins
répandue (Larose, Grenon et Palm, 2004; Plante et Beattie, 2004)[5]. Pour
chacun, ordinateurs et logiciels, jusqu'en 2003 un budget était alloué aux
établissements par le ministère de l'Éducation du Québec. Ce budget
couvrait habituellement les deux tiers des dépenses technologiques, les
commissions scolaires devant pourvoir au tiers restant à même leurs
ressources financières. Les écoles achetaient, grâce à ces crédits,
ordinateurs, périphériques, connexions télématiques et logiciels.
Aujourd'hui, on distingue l'équipement (poste de travail et équipement de
mise en réseau) des ressources numériques (services en ligne, logiciels,
applications et contenus informatifs, éducatifs ou culturels de toute
nature). Un soutien financier est toujours alloué par le gouvernement aux
commissions scolaires pour l'infrastructure télématique et la mise en
réseau[6] mais plus aucun budget n'est alloué par le Ministère pour le
développement ou pour l'acquisition de ressources numériques[7]. Les ressources numériques pour l'éducation correspondent à l'ensemble des
services en ligne, des logiciels de gestion, d'édition et de communication
(portails, logiciels outils, plates-formes de formation, moteurs de
recherche, applications éducatives, portfolios) ainsi qu'aux données
(statistiques, géographiques, sociologiques, démographiques, etc.), aux
informations (articles de journaux, émissions de télévision, séquences
audio, etc.) et aux oeuvres numérisées (documents de références générales,
oeuvres littéraires, artistiques ou éducatives, etc.) utiles à l'enseignant
ou à l'apprenant dans le cadre d'une activité d'enseignement ou
d'apprentissage utilisant les TIC; activité ou projet pouvant être présenté
dans le cadre d'un scénario pédagogique. Un scénario pédagogique est un instrument d'explicitation et de
communication d'un projet de formation ou de déploiement d'activités
d'intégration des TIC. À ce titre, le scénario décrit la planification
d'un événement d'apprentissage organisé au profit d'apprenants déterminés
dans le contexte d'activités à entreprendre (recherche d'information, poser
un jugement, évaluer une assertion, écrire un texte, etc.) pour favoriser
l'apprentissage avec les technologies. La notion de scénario peut recouvrir
en partie les termes de projets, de séquences pédagogiques, d'usages
pédagogiques, de moyens d'enseignement-apprentissage, tels qu'ils sont
généralement compris en pédagogie. Un scénario pédagogique présente une
activité d'apprentissage "clé en main" initiée par un enseignant afin
d'encadrer les apprentissages de ses élèves (avant, pendant et après
l'activité avec mises en situation, ressources didactiques, fiches
d'évaluation, etc.). Un scénario pédagogique présente une démarche visant
l'atteinte d'objectifs pédagogiques et l'acquisition de compétences
générales ou transversales reliées à une ou plusieurs disciplines selon les
modalités et les spécifications du Programme d'études. Le scénario donne
lieu à un projet, une activité particulière d'apprentissage, dont la
réalisation fait appel aux ressources de l'Internet et aussi,
éventuellement, à des documents imprimés, audiovisuels ou multimédias
(Bibeau, 2004a). Une fiche normalisée de scénario pédagogique est un aide-mémoire qui permet
le partage des scénarios, c'est-à-dire des ressources et des projets entre
enseignants[8]. Dans l'esquisse que nous proposons, le scénario pédagogique
se présente en deux sections : a) la section identification rassemble les
éléments d'information qui permettront de le classer et de le retrouver
dans une base de données, par domaine d'apprentissage, par clientèle visée,
par compétence, par domaine général de formation, etc.; b) la section
présentation de l'activité permet de consigner les ressources qui serviront
à réaliser l'activité d'apprentissage, la description des objectifs et du
déroulement de l'activité, les préalables requis pour l'atteinte des
finalités de l'activité et le contexte de réalisation de la ou des tâches à
accomplir. Enfin, il comporte des instruments d'autoévaluation et
d'évaluation ainsi que des suggestions de réinvestissement afin que
l'activité consolide des acquis et donne lieu à de nouveaux apprentissages
par processus d'autorégulation (Richer, Deaudelin, et Brodeur, 2004).
Enfin, le scénario présente les remarques ou conseils que l'auteur aura
voulu proposer aux enseignants et aux utilisateurs du scénario
pédagogique[9]. Une ressource d'enseignement et d'apprentissage (REA) c'est toute entité
numérique ou non susceptible d'être utilisée, réutilisée ou évoquée dans un
contexte d'apprentissage à support technologique. Les "objets
d'apprentissage" ce sont les plus petites unités d'information ou les plus
petits out