La conception néoclassique : L'équilibre macroéconomique avec ...

La conception néoclassique : L'équilibre macroéconomique avec des prix
flexibles. ... Ainsi, quand on examine l'évolution d'un marché après un
changement quelconque (par exemple, une variation de la demande), on n'
étudie pas précisément les processus concrets par lesquels le marché va passer
d'une position ...

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La conception néoclassique : L'équilibre macroéconomique avec des prix
flexibles. Les principales caractéristiques méthodologiques L'analyse est microéconomique. Plus précisément, le souci théorique est de développer une explication du
fonctionnement de l'économie nationale qui dérive du postulat de
rationalité des comportements individuels, ou qui, du moins, soit
compatible avec ce postulat. Si les problèmes, à l'échelle nationale, sont toujours macroéconomiques, la
théorie, elle, doit avoir des fondements microéconomiques. L'analyse est statique et non dynamique. Ainsi, quand on examine l'évolution d'un marché après un changement
quelconque (par exemple, une variation de la demande), on n'étudie pas
précisément les processus concrets par lesquels le marché va passer d'une
position d'équilibre à une autre -, on se contente de décrire la nouvelle
position d'équilibre.
Ce qui se passe entre deux points d'équilibre et le temps que cela prend ne
constituent pas un sujet d'analyse très important quand on part du postulat
que tout marché est automatiquement et instantanément équilibré grâce à la
parfaite flexibilité des prix. L'analyse se situe dans le long terme. Il s'agit là d'un corollaire de la caractéristique précédente. Le long
terme peut être considéré comme une période suffisamment longue pour que
tous les ajustements nécessaires à l'équilibre des marchés aient eu le
temps de s'opérer. Puisqu'on raisonne ici en postulant un équilibre instantané de tous les
marchés, l'analyse s'intéresse, par définition, au long terme. En fait,
cela revient à ne pas réellement prendre en compte le rôle du temps dans
les processus économiques.
Cette démarche est raisonnable si le temps nécessaire au passage d'un point
d'équilibre à un autre est relativement court, ou encore si le court terme
est vraiment court ; dans ce cas, en effet, ce qui importe, c'est le
résultat final du processus d'ajustement, ce vers quoi, très rapidement,
l'économie va tendre. Toutes ces caractéristiques méthodologiques sont attachées directement au
postulat central de l'approche développée dans l'analyse "néoclassique " :
la parfaite flexibilité des prix. Le seul fait de remettre en cause ce
postulat va transformer complètement la méthode d'analyse et ses résultats. L'enchaînement des équilibres Les marchés de facteurs étant parfaitement concurrentiels et les prix des
facteurs parfaitement flexibles, le produit national (ou revenu national)
est toujours à un niveau qui tire le meilleur parti de tout le travail et
le capital disponibles ; il n'y a pas de chômage en dehors du chômage de
recherche volontaire ou du chômage lié à des rigidités institutionnelles
qui bloquent la libre négociation des salaires ; il n'y a pas de capacités
de production inutilisées ; le PIB effectif est égal au PIB potentiel. La totalité du PIB est écoulée sans difficulté sur les différents marchés.
Il n'y a jamais d'insuffisance de la demande. En effet, toute la
production est transformée en revenu ; tout le revenu est utilisé en
dépenses de consommation ou en épargne ; toute l'épargne est orientée vers
le financement des dépenses d'investissement grâce aux fluctuations des
taux d'intérêt. Les éventuels déséquilibres ex ante entre la structure de la demande et la
structure de l'offre sont corrigés immédiatement par des fluctuations des
prix relatifs des différents biens et services.
La détention de monnaie permet un développement optimal des échanges, mais
ne constitue pas une fuite susceptible de soustraire une partie du revenu à
la dépense. Les agents n'ont en effet aucune raison de détenir de la monnaie en dehors
du motif de transaction ; leur demande de monnaie pour ce motif est très
stable ; ils maintiennent la valeur réelle de leurs encaisses dans une
proportion stable par rapport au volume réel des échanges ; toute variation
inattendue de la quantité de monnaie en circulation conduit les agents à
ajuster la valeur de leurs dépenses de façon à rétablir le niveau désiré
des encaisses réelles ; l'économie étant en permanence au plein-emploi,
l'offre globale des biens et services ne peut varier. En conséquence, les mouvements de la demande induits par les variations de
la quantité de monnaie se reflètent entièrement dans le niveau général des
prix. La monnaie n'a donc pas d'effet réel sur l'économie ; elle détermine
seulement le niveau général des prix et n'agit ni sur les prix relatifs des
biens ou des facteurs, ni sur l'emploi, ni sur la production. L'approche keynésienne : L'équilibre macroéconomique avec des prix rigides
Le véritable changement de méthode de Keynes à l'égard de l'économie
politique classique et néoclassique se situe sur le plan des fondements
microéconomiques de l'analyse macroéconomique : dans un univers
d'information imparfaite, on ne peut pas faire confiance aux mécanismes de
prix pour rétablir rapidement l'équilibre sur tous les marchés, comme le
prétend la théorie de l'équilibre général. Que se passe-t-il dans l'économie si les ajustements ne se font pas par les
prix (salaires, prix des biens, taux d'intérêt), mais par les quantités
(production, emploi, chômage) ? Les principales caractéristiques méthodologiques : L'imperfection de l'information et la rigidité des prix. Le postulat essentiel de l'approche keynésienne, celui qui renverse la
logique d'analyse par rapport à l'approche néoclassique, porte sur le rôle
de l'information. Les marchés ne sont pas perçus comme un lieu de traitement infiniment
efficace de l'information délivrant instantanément les signaux pertinents
(à travers les prix) qui permettent aux agents d'atteindre les solutions
d'équilibre optimales en permanence. Dans l'économie réelle, l'information circule imparfaitement sur des
marchés qui ne peuvent être organisés comme des Bourses. La parfaite
flexibilité des prix n'existe pas sur la plupart des marchés non
financiers. Les prix s'ajustent donc approximativement et avec retard aux
transformations de l'environnement. Les prix sont rigides à court terme.
Les quantités s'ajustent plus vite que les prix. Même quand les prix sont flexibles, ils délivrent aux agents des
informations complexes, qui demandent du temps pour être déchiffrées, qui
peuvent susciter des interprétations divergentes selon les agents, et qui
ne conduisent pas nécessairement à l'équilibre optimum. - L'analyse est dynamique. Sur le plan formel, le modèle keynésien élémentaire reste un modèle de «
statique comparative » : on compare les différents états d'équilibre de
l'économie. Mais la problématique keynésienne est fondamentalement
dynamique. En effet, l'équilibre économique n'étant jamais garanti a priori quand un
marché quelconque subit un choc, le coeur même de l'analyse est constitué
par l'examen des processus concrets de cheminement du point d'équilibre
initial vers un nouvel équilibre. Le débat sur les mécanismes d'ajustement (prix ou quantités), qui n'a pas
de sens dans un contexte néoclassique d'ajustement instantané des marchés,
est au contraire essentiel dans l'approche keynésienne. - L'analyse se situe dans le court terme. L'approche keynésienne suppose que le long terme néoclassique (la période
suffisamment longue pour que tous les ajustements nécessaires à l'équilibre
des marchés aient eu le temps de s'opérer) est vraiment long. S'il faut attendre des années pour que les marchés tendent vers les
équilibres prévus par l'analyse néoclassique, les préoccupations réelles
des agents se situent, elles, dans le court terme. En outre, l'environnement d'un marché qui est en train de tendre vers une
solution de long terme change continuellement, si bien que la solution de
long terme change aussi en permanence : dans le monde réel, les marchés
sont donc probablement en permanence en situation de déséquilibre de court
terme. Le court terme paraît donc un horizon pertinent pour l'analyse et la
politique économique. A travers ces différentes caractéristiques méthodologiques, on perçoit que
l'approche keynésienne réintroduit des dimensions essentielles de l'analyse
économique : l'information, les anticipations, le temps, l'incertitude. Il n'est pas beaucoup de développements (keynésiens ou non) de la
macroéconomie moderne qui ne soient issus d'une meilleure prise en compte
de ces dimensions.