LE TROSNE ? DE L'ORDRE SOCIAL Application de l'épigraphe du ...

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LE TROSNE - DE L'ORDRE SOCIAL Application de l'épigraphe du Titre, au dessein de cet Ouvrage
(en note : l'édition originale contient sur la page de titre l'épigraphe
suivant : Veritas de terrâ orta est, & justitia de C?lo prospexit. Etenim
Dominus dabit benignitatem & terra nostra dabit fructum suum. Il s'agit
d'un passage des Psaumes, LXXXIV, qui peut se traduire comme suit : La
vérité est sortie de la terre, et la justice nous a regardés du haut du
Ciel. Car le Seigneur répandra sa bénédiction, et notre terre portera son
fruit.)
Cet enchaînement de vérités pratiques, qui constitue l'ordre des lois le
plus avantageux aux hommes réunis, ne renferme autre chose que les
conditions sociales les plus favorables à la reproduction, qui contient
l'intérêt de tous. L'Ordre social a donc pour base l'Ordre physique : et
dans ce sens très exact, il est vrai de dire que la vérité est née de la
terre, et que c'est en étudiant les lois de la reproduction auxquelles est
attachée la multiplication des biens, que les hommes peuvent découvrir
d'une manière évidente leurs droits et leurs devoirs, et les lois qui
doivent gouverner leur association. Veritas de terrâ orta est.
Cette étude les conduit à reconnaître la conformité parfaite de cet Ordre
avec les lois souveraines de la justice, toujours d'accord avec leur
véritable intérêt. Justitia de c?lo prospexit.
C'est à l'observation constante des lois sociales également dérivées de
l'Ordre moral et de l'Ordre physique, qu'il a plu à l'instituteur de la
société humaine, d'attacher l'abondance des biens, la paix, le repos et le
bonheur d'ici bas. Etenim Dominas dabit benignitatem, & terra nostra dabit
frudum suum.
L'épigraphe renferme donc parfaitement tout le plan de cet ouvrage. À SON ALTESSE SERENISSIME
MONSEIGNEUR
LE MARGRAVE REGNANT
DE BADE
MONSEIGNEUR,
Il est donc enfin sur la terre un endroit ou l'administration a pris pour
règle les lois simples et invariables de l'ordre social ; où les droits et
les devoirs de l'homme sont connus; ou la justice et l'autorité ont formé
par des n?uds indissolubles une étroite alliance, et règnent de concert par
l'observation exacte et indéfinie des principes de la liberté et de la
propriété ; où l'art qui nourrit et multiplie les hommes peut avec sûreté
développer toutes ses ressources ; où la terre cultivée par des mains
libres, va ouvrir son sein, et déployer ses richesses ; où l'impôt assis
directement sur le territoire et levé par un partage proportionnel, ne sera
plus un sujet de discorde entre le souverain et les sujets ; où la portion
du revenu qui reste au propriétaire, parfaitement libre dans son emploi,
lui appartient véritablement, et ne doit plus rien a l'état : ô cet
endroit, Monseigneur, le seul jusqu'à présent sur la surface du globe qui
soit parfaitement gouverné par les lois de l'ordre, est celui où vous
régnez.
On a dit que les peuples seraient heureux, lorsque les princes seraient
philosophes. Mais cette proposition ne peut être vraie que de cette
philosophie qui seule peut diriger sûrement l'exercice de l'autorité, qui
enseigne en même temps aux souverains et aux sujets leurs droits et leurs
devoirs, et qui les soumet aux lois de la justice.
On a souvent vu des Nations gouvernées par des princes vertueux et
bienfaisants, et n'en être pas plus heureuses, parce que le désir joint au
pouvoir de faire le bien, ne suffit pas pour l'opérer, et que les vertus
personnelles d'un souverain influent très peu sur le bonheur général de la
société, si son amour pour ses sujets n'est éclairé par la connaissance des
lois de l'ordre social établies, par une déduction nécessaire et évidente,
sur les lois de l'ordre physique.
Ce sont ces lois, Monseigneur, que j'expose dans cette suite de discours :
c'est cette liaison intime entre tes lois sociales et les lois physiques,
que j'ai tâché d'établir, et je n'ai pu le faire qu'en découvrant une
partie des maux qu'a causés aux nations l'ignorance de ces principes
simples et féconds. J'ose présenter ce faible essai à un prince pour qui la
connaissance et la pratique de ces vérités ont été la même chose ; à un
prince qui en a si bien saisi l'ensemble, qu'il a su les réunir et les
peindre à nos yeux dans un précis aussi exact que lumineux [1], et qui en
sent trop l'importance pour ne pas encourager de sa bienveillance les
travaux qui tendent à les développer.
La politique jusqu'ici s'était fait un mérite de se rendre impénétrable.
La science de l'administration ne présentait que des règles factices,
arbitraires et variables ; elle semblait emprunter l'obscurité mystérieuse
des oracles pour se concilier le respect, et elle ne pouvait obtenir la
confiance. Vous avez daigné, Monseigneur, mettre vos sujets en état de
juger par eux-mêmes des principes de votre administration, et de prévoir
toutes les opérations qu'entreprend successivement votre amour pour eux.
Vous avez bien voulu consigner ces principes dans un monument destiné à
perpétuer leur bonheur, et à instruire un fils que vos exemples forment
tous les jours au grand art de gouverner. II aura sans cesse sous les yeux
le tableau de vos leçons et de vos vertus : et si vous ne lui laissez plus
de réformes à entreprendre, il mettra sa gloire à maintenir l'ordre que vos
soins auront affermi, et à gouverner sur vos principes un peuple fidèle,
qui à jamais datera l'époque de son bonheur de celui de votre règne.
Il est de la nature de la société civile, où des millions d'hommes
contractent avec un seul, que l'avantage le plus sensible soit du côté du
plus grand nombre. Aussi tandis que vos sujets, pour prix d'une obéissance
qui n'est autre chose que la soumission à l'ordre, et d'une contribution
régulière dont l'objet est l'utilité commune, trouvent à l'ombre de votre
autorité la paix, le repos, l'assurance de leur liberté, la sûreté de leurs
propriétés, et toutes les douceurs de la vie civile ; quels avantages
trouvez-vous donc, Monseigneur, qui puisent compenser les soins et les
travaux de la souveraineté ? Vous savez que les droits dont vous jouissez
sont tous relatifs au bien de vos sujets ; que s'ils vous doivent la
fidélité de l'obéissance, vous leur devez la justice du commandement ; que
si vous partagez leur revenu, c'est comme dépositaire et économe du
patrimoine public, c'est comme premier administrateur de la dépense
commune. Les hommages qu'on s'empresse de vous rendre, la pompe qui vous
environne, l'éclat qui vous distingue, paraîtront-ils un véritable
dédommagement de vos travaux ? Mais cet appareil même, qui gêne le plus
souvent et fatigue un Souverain, n'est-il pas encore plutôt un devoir
embarrassant qu'un avantage de sa place ?
Il n'est qu'une récompense vraiment digne de vous, la douce et sublime
satisfaction d'être l'instrument et l'auteur du bonheur public, et de voir
un million d'hommes se féliciter de vivre sous votre empire. Il n'est
qu'une jouissance capable de remplir votre c?ur, et de le soutenir dans les
pénibles travaux d'une réforme qui embrasse tant de détails ; celle de
contempler les lois immuables de l'ordre, d'éclairer et d'assurer à chaque
pas votre administration par la lumière qu'elles vous présentent ; celle de
désirer le bien, de connaître avec évidence que vous le procurez, et
d'avoir la certitude la plus parfaite qu'on ne peut l'obtenir par d'autres
moyens ; celle de voir dans l'avenir l'édifice du bonheur public, que vous
élevez avec tant de gloire, s'affermir pour toujours sur les fondements que
vous posez aujourd'hui.
C'est un spectacle bien satisfaisant aussi pour les philosophes, qui
depuis quelques années ont démontré les principes de la science de l'ordre,
qui ont travaillé sans relâche à les développer, à les appliquer à toutes
les parties de l'administration, et à combattre les erreurs et les opinions
qui règnent partout à leur place ; de voir déjà qu'il est en Europe
plusieurs souverains qui non seulement favorisent et protègent la
connaissance de ces principes, mais qui les étudient eux-mêmes avec soin
pour y conformer leur gouvernement. Permettez-leur, Monseigneur, de se
réjouir d'un événement si flatteur et si consolant pour eux, et de partager
en quelque sorte le bonheur de vos sujets par le plaisir qu'ils en
ressentent. Permettez-leur même de réclamer indirectement quelque part dans
vos opérations, puisqu'il est vrai de dire qu'en répandant la connaissance
des vérités économiques, qu'en combattant les erreurs, les opinions et les
préjugés qui s'opposent à l'établissement de l'ordre, ils facilitent et
préparent les voies aux réformes salutaires que les souverains éclairés
auront le courage d'entreprendre.
En effet, tous les hommes désirent d'être heureux, sans que ce désir très
vif en lui-même, puisse les garantir des maux que produit l'ignorance. S'il
n'est pas nécessaire d'exciter en eux le désir du bonheur, il est
indispensable de leur enseigner les moyens d'y parvenir, et l'on ne peut
les y ramener que par l'instruction.
C'est ce que vous avez eu soin de faire, Monseigneur, à cette révolution
si importante, dont l'exemple fera époque dans l'histoire des nations, et
qui sans doute aura des imitateurs, s'il est dans les décrets de la
Providence de faire enfin cesser les maux qui affligent et désolent les
sociétés ; vous avez trouvé moyen de l'opérer de la manière la plus douce,
la plus satisfaisante, et la plus honorable en même temps