Historique du Lycee - Free

Il n'a pas acquis toutes les bases grammaticales et orthographiques .... de
donner des questions à trous ou sous forme de Question à Choix Multiples (QCM
). ..... Les adresses mails sont très efficaces pour l'envoi des interrogations car en
temps ... une fiche polycopiée d'exercices corrigés et judicieusement choisis pour
que ...

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INTRODUCTION

Nous fêtons cette année le 30ème anniversaire de la création de la ville de
VILLENEUVE D'ASCQ. Cette « ville nouvelle » regroupe les villes de FLERS,
d'ANNAPES et d'ASCQ. Elle a été créée au carrefour d'un réseau routier et
ferré autour duquel ont été créés des instituts universitaires et para-
universitaires.
Dès sa création, la ville a été pensée pour la circulation des personnes à
mobilité réduite : il est possible en effet de se déplacer partout en ville
en fauteuil roulant. Notons aussi la création d'un institut pour enfants
handicapés sous la tutelle de l'Association des Paralysés de France : le
foyer Jean GRAFTEAUX, géré par une figure emblématique, Mr SANTRAINE.
Jusqu'au début des années 80, cet institut médico-éducatif s'occupait des
jeunes jusqu'en primaire. Au-delà de l'age de 11 ans, il n'y avait
malheureusement pas encore de possibilité d'accueil. Sous l'impulsion du
lobbying des parents et de certaines associations, Mr SANTRAINE fait
aboutir l'ouverture, en 1982, du collège public de TRIOLO.
Cet établissement a été conçu spécialement pour les enfants en fauteuil
puisque toute l'infrastructure est en arc de cercle de plain-pied pour
faciliter la circulation.
Le lycée Raymond QUENEAU, créé en 1977, n'était pas à l'origine destiné à
prendre le relais du collège TRIOLO. En 1986, les premières générations de
TRIOLO arrivèrent entre autre au lycée qui dut alors faire face à ce
nouveau public. Par exemple, il n'y avait pas d'ascenseur, pas de plan
incliné et certaines portes étaient trop étroites. Tout était à repenser
tant au niveau matériel qu'au niveau des mentalités. A l'époque, il ne
paraissait pas encore évident que des élèves à mobilité réduite aient leur
place dans un lycée. Malgré toutes les difficultés rencontrées, les
différentes administrations du lycée ont toujours réussi à ce que ces
élèves soient considérés comme les autres et qu'ils ne se sentent pas
marginalisés ou isolés de leurs camarades. Notons que cette politique
d'intégration attira aussi les élèves issus de l'immigration à la recherche
d'une structure faisant fi de toutes les différences.
Aujourd'hui, le lycée QUENEAU accueille vingt-et-un élèves à mobilité
réduite : neuf en seconde, sept en première et cinq en terminale. Ces
élèves font des déplacements depuis AMIENS car le lycée est considéré comme
une structure phare dans la région.
Il est à noter qu'il est aussi l'un des établissements à avoir accueilli le
plus d'élèves voilées avant la dernière loi du 15 mars 2004 sur la laïcité
à l'école. Bien que très médiatisée, l'application de cette loi s'est
déroulée sans incident grâce au dialogue entre les familles et
l'administration conduite par le proviseur, Mr MARTIN.
En 2003, le gouvernement rectifie la loi de 1975 et vote une loi sur
l'intégration qui officialisa les initiatives novatrices du lycée QUENEAU.
En effet, il y avait déjà au lycée la mise en place de nombreux
aménagements.
Citons au niveau matériel, la mise en place d'ascenseurs ou de plans
inclinés. Au niveau humain, des élèves se relayaient pour assister leurs
camarades. Dans le cadre de cette nouvelle loi, plusieurs aménagements sont
venus renforcer le dispositif. Par exemple, la mise en place des
Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) individualisés pour remplacer les élèves.
Citons aussi la convention signée avec le foyer GRAFTEAU (cf. annexe 1).
Enfin, dans son prochain projet d'établissement, le lycée va définir les
nouveaux plans d'évacuation. Les élèves à mobilité réduite sont désormais
mis en sécurité dans des zones balisées à l'air libre. Auparavant, lors
d'un incendie, la consigne était de les laisser dans leur classe. Cette
mesure a donc mis fin au dernier signe de « non intégration » de ces
élèves.



I. Problématique


Aujourd'hui, en France, beaucoup d'actions sont réalisées pour intégrer
tous les citoyens. Cette dynamique est aussi présente à l'école où
l'homogénéité n'existe pas.
En effet, à l'échelle du collège ou du lycée, chaque classe et chaque élève
sont différents. Le professeur doit alors se demander comment il peut lui
aussi, à son niveau, intégrer et gérer un élève qui a un profil
particulier. Nous limiterons notre analyse aux deux cas particuliers que
nous rencontrons cette année : les élèves à mobilité réduite et ceux issus
de l'immigration.
La loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989 place l'élève au
centre du dispositif éducatif et s'applique à tous les élèves. Citons les
principes qu'elle énonce dans son article premier : « Le service public
d'éducation est conçu en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue
à l'égalité des chances. » et « L'acquisition d'une culture générale et
d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes quelle que soit
leur origine sociale, culturelle ou géographique. ». Ceux-ci montrent
clairement que les élèves étrangers ou à mobilité réduite doivent pouvoir
trouver dans l'école française la formation de qualité à laquelle ils ont
droit.
Conformément à cette loi, l'administration du lycée Raymond QUENEAU
répartit ces élèves dans des classes ordinaires plutôt que de les regrouper
tous ensemble (comme dans une Classe Primaire d'Intégration Scolaire
Spécialisée (CLISS) , une CLasse d'Initiation (CLIN) ou encore une Classe
d'Accueil (CLA) dans le secondaire). Cette solution amène toutefois un
questionnement : le professeur et la classe doivent-ils s'adapter
entièrement à l'élève atypique ou bien, est-ce dernier qui doit faire
quelques efforts pour s'adapter à la classe ?

La réponse n'est pas immédiate et demande une analyse qui repose sur des
constats et des travaux pédagogiques faits au quotidien sur le terrain.

II. Mise en ?uvre pédagogique

Problèmes rencontrés

a) Difficultés dans la prise de note
Walid vit en France depuis quatre ans. Il n'a pas acquis toutes les bases
grammaticales et orthographiques fondamentales de la langue française. Il
écrit encore en syllabique ce qui engendre des conséquences loin d'être
négligeables. Par exemple, son cahier de cours est très mal tenu au point
qu'il ne le comprend plus quand il se relit.

Wail est paraplégique. Son seul bras valide lui pose de grosses difficultés
pour écrire, en termes de qualité et de vitesse. Cet handicap bouleverse
naturellement sa scolarité et nécessite la présence régulière d'un
Auxiliaire de Vie Spécialisé Individuel (AVSI).
b) Problèmes de vision des expériences de cours
Les expériences de cours se déroulent sur la paillasse du professeur qui
est située sur une estrade surélevée. Wail est au premier rang afin de
mieux voir le tableau. Ne pouvant pas se lever, il ne peut donc pas bien
voir le déroulement des expériences.

c) Difficultés en travaux pratiques
La consigne est simple : « l'élève doit manipuler seul ». Pourtant, la
hauteur des paillasses n'est pas du tout adaptée à celle des fauteuils
roulants. En chimie, cela pose de réels problèmes pour les expériences
comportant un montage dit « lourd ». Par exemple, lors de la synthèse d'un
ester ou d'un savon, il est impossible de laisser l'élève manipuler seul.
Il ne peut donc pas étudier le montage ou en avoir une vue d'ensemble
complète. Pour des raisons de sécurité ou un manque de matériel, il arrive
également que les élèves soient obligés de manipuler sur la paillasse du
professeur. Celle-ci étant elle même surélevée sur une estrade, on devine
bien qu'il est impossible pour notre élève en fauteuil de manipuler.
On rencontre également quelques problèmes en physique, notamment lors de
l'utilisation de la table à coussin d'air. Montrer le principe du mobile
sur coussin d'air peut aisément se faire par terre mais pour
l'enregistrement des trajectoires elles-mêmes c'est plus difficile car la
table est trop haute et n'offre pas une bonne visibilité.

d) Problème de langage
Walid confond par exemple le genre masculin et féminin. Les interrogations
orales représentent donc pour lui une difficulté supplémentaire. Parfois il
peut même donner l'impression de manquer de respect car il n'utilise pas
toujours un vocabulaire très académique ponctué de « gros mots » en tout
genre. Cela joue contre lui car il est en réalité un élève poli, agréable
et très volontaire.

e) Interrogation écrite
Walid fait beaucoup de fautes d'orthographe et, même s'il n'est pas
dyslexique, il confond les mots. Il est aussi très lent à rédiger. Ses
travaux écrits sont donc difficiles à déchiffrer et il doit fournir de gros
efforts pour finir les devoirs.
Wail rencontre beaucoup de difficultés lors des interrogations écrites. Son
problème de mobilité au niveau de la main entraîne une mauvaise préhension
du crayon et ne lui permet ni d'écrire correctement sur les lignes ni de
faire des schémas ou des graphiques à l'échelle. De plus, sa relative
lenteur fait que ses interrogations d'une heure sont moins conséquentes que
celles de ses camarades. Enfin Wail ne peut manipuler correctement une
calculatrice qui devient un outil dont l'élève de seconde a du mal à se
passer.

f) Intégration dans le « groupe classe »
Au début de l'année, Walid changeait de place presque à chaque cours. En
fait il ne trouvait pas de voisin permanent et par conséquent il restait
isolé dans la classe.
Wail est la moitié du temps avec son éducateur, toujours au premier rang.
Cela lui pose des problèmes pour son intégration en classe. Une question
provocante serait: un élève en fauteuil peut-il lier les mêmes amitiés
qu'un élève valide ?
g) Ab