Corrigé E - Apses

Corrigé E.C. Classes et mobilité ... sorte que la stratification sociale présentée
par Weber est relativement complexe, contrairement à ... Le document porte
certainement sur la France, seul pays où existe la classification des PCS. .... Mais
la position sociale associée à l'exercice d'une profession change aussi avec le
temps.

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Corrigé E.C. Classes et mobilité 1ère partie 1) Il est possible d distinguer des groupes d'âge au sein des sociétés
(« les jeunes », « le troisième âge »), car les attentes de la société à
l'égard de ses membres et les fonctions de chaque individu diffèrent selon
l'âge. Cependant, la socialisation transmet les normes, valeurs, statuts et
rôles caractéristiques de chaque groupe social ; si bien que la cohésion de
chaque groupe d'âge est généralement très faible. L'âge est donc un critère
de différenciation sociale secondaire. Toutefois, dans les périodes de changement social rapide, les membres d'une
même génération partagent une culture et une expérience historique qui les
différencient des générations qui les précèdent ou qui leur succèdent, ce
qui renforce l'identité et la spécificité de chaque groupe d'âge. On a
ainsi pu parler de « génération 68 » ou de « génération X », d'après le
titre d'un roman de Douglas Coupland, puis de « génération Y ». 2) Selon Max Weber, la société est stratifiée selon plusieurs critères
différents. Elle est organisée en classes sociales, selon la richesse de
chacun et sa place dans la production, mais aussi en groupes de statut, en
fonction des styles de vie lié à un type de consommation et en fonction du
prestige associé à la personne et aux professions. L'ordre politique
définit une troisième dimension de la stratification. Le degré de pouvoir
politique et l'appartenance partisane définissent la position des individus
dans ce classement. Bien entendu, la richesse est source de prestige et le pouvoir politique se
monnaye. Néanmoins, ces trois échelles sociales ne se recoupent que
partiellement, de sorte que la stratification sociale présentée par Weber
est relativement complexe, contrairement à la vision de Marx, qui la voyait
s'organiser selon un principe unique. 2ème partie Ce graphique présente l'évolution sur quatorze ans, du niveau de vie annuel
médian dans les groupes socioprofessionnels que distingue l'Insee. Les
différentes CSP d'indépendants sont regroupées et les retraités sont
ajoutés aux catégories d'actifs. Cette évolution est exprimée en indice, ce
qui facilite la comparaison des évolutions, mais interdit la comparaison
des niveaux de vie. Le document porte certainement sur la France, seul pays
où existe la classification des PCS. Le niveau de vie a augmenté en France de 8% à 23% entre 1996 et 2010. Mais
cette augmentation est irrégulière et varie en importance d'un groupe à
l'autre. La hausse du niveau de vie a été sensible entre 1997 et 2002
(environ 9%). S'ensuit une période de stagnation jusqu'en 2006, puis une
reprise de la hausse, à un rythme lent, jusqu'en 2009. L'année 2010 marque
une diminution, mais il est à noter que l'effet de la sévère récession de
2009 est très limité. Tous les groupes socioprofessionnels n'ont pas connu la même évolution de
leur niveau de vie. Les indépendants bénéficient de la hausse la plus
rapide sur l'ensemble de la période, mais ont subi de manière beaucoup plus
marquée que les salariés les effets de la crise de 2008 : après un pic en
2007, leur niveau de vie connaît une chute de sept points en trois ans. Parmi les salariés, les ouvriers ont connu l'évolution la plus favorable,
sans doute du fait que leur niveau de qualification augmente (il y a plus
d'ouvriers qualifiés et moins d'ouvriers non qualifiés). Inversement, les
cadres et professions intermédiaires n'ont vu leur niveau augmenter que de
10% environ. La situation des retraités est intermédiaire. Par conséquent, cette évolution des niveaux de vie marque un certain
rapprochement entre les groupes sociaux principaux (rappelons que les
indépendants représentent moins de 10% de la population active). Elle
confirme la tendance à la moyennisation observée au sein de la société
française. Toutefois, les données ne permettent pas de voir comment évolue
le niveau de vie des plus riches, qui ne constituent qu'une petite fraction
des indépendants ou des cadres supérieurs. 3ème partie Les tables de mobilité sont des tableaux à double entrée qui permettent de
comparer la situation socioprofessionnelle des individus à la date de
l'enquête à celle qu'ils occupaient dans le passé (mobilité
intragénérationnelle) ou, plus fréquemment, à celle de leurs parents. C'est
sur ces tables intergénérationnelles que nous allons centrer l'analyse.
L'objectif est alors de mesurer le degré de mobilité des positions sociales
d'une génération à l'autre. Ainsi, il apparaît que les fins de cadres ont
cinq fois plus de chances d'être cadres que les fils d'ouvriers et six fois
plus que les fils d'agriculteurs (doc 3). Les tables de mobilité sont donc un indicateur extrêmement important,
puisqu'elles fournissent une estimation du degré d'égalité des chances dans
notre société. Cependant, cet indicateur est très insuffisant. Il fournit
des informations imprécises, ces informations sont difficiles à interpréter
et la reproduction des catégories dominantes est ignorée. La première limite concerne la précision des informations recueillies. Les
tables de mobilité reposent sur des enquêtes dans lesquelles les personnes
interrogées répondent à une question concernant la profession de leurs
parents. Il est possible qu'ils aient exercé plusieurs professions au cours
de leur vie. Il est possible également que leurs enfants en aient eu une
vue imprécise. Selon le document 2, les sociologues suspectent également
que les personnes interrogées fournissent volontairement une réponse
approximative, par exemple pour enjoliver leur origine sociale. Les tables de mobilité ignorent les trois-quarts de la population active,
puisqu'elles sont généralement calculées sur la base de sept millions
d'hommes, pour une population active de 28 millions de personnes. En effet,
elles sont concentrées sur la situation socioprofessionnelle des hommes
(document 2). Cette limite vient de ce qu'il est difficile de comparer la
situation des filles à celle de leur mère, car la proportion d'inactives
est relativement élevée dans la génération des mères, si bien que les
résultats obtenus auraient un intérêt limité. Il est également difficile de
comparer la situation des filles à celle de leur père, car les professions
exercées par les hommes sont très différentes de celles qui sont exercées
par les femmes. Ainsi, 80% des employés sont des femmes et 80% des ouvriers
sont des hommes. Ce biais est important, car l'ascension sociale des femmes
a été forte au cours des dernières décennies et explique en partie le
déclassement de certains hommes. Il est difficile de n'avoir qu'une partie
de l'histoire qu'il s'agit de comprendre. Compte tenu de ce que la profession occupée évolue au cours de la vie de
chacun, il a été décidé en France de concentrer l'étude sur les actifs âgés
de 40 à 59 ans, en supposant que la situation socioprofessionnelle est
stabilisée une fois la personne parvenue à cet âge. En conséquence, les
personnes les plus jeunes échappent à l'enquête et les évolutions sont
connues avec un retard considérable. Ainsi, en 2013, sont connues les
réponses de personnes âgées de 40 à 59 ans en 2003, donc nées entre 1944 et
1963, dont les pères, en supposant un âge moyen à la naissance de 30 ans,
sont nés entre 1914 et 1933. Ces informations sont également difficiles à interpréter. D'une génération
à l'autre, la distribution des professions change. Par exemple, le document
3 montre que 16,2% des pères, mais seulement 4% des fils, sont
agriculteurs. S'il y a beaucoup moins d'agriculteurs dans la génération des
fils, il faut que la majorité des fils d'agriculteurs exercent une autre
profession que celle de leur père. Une bonne partie de la mobilité sociale
mesurée par les tables reflète uniquement ce changement économique et ne
nous apprend rien du degré d'égalité des chances. Les statisticiens sont
donc conduits à mesurer une mobilité dite nette en éliminant la mobilité
« structurelle » résultant des changements dans la répartition des emplois.
Mais la position sociale associée à l'exercice d'une profession change
aussi avec le temps. A mesure que les professions intellectuelles
nécessitant une qualification élevée se répandent, le prestige associé à
ces professions se réduit, par un phénomène de banalisation. La comparaison
des positions dans deux générations différentes est alors rendue très
compliquée, puisque la valeur de l'indicateur fluctue au cours du temps. De manière générale, les CSP sont un indicateur très approximatif de la
position sociale. Il s'agit de regroupements de professions considérées
comme ayant des caractéristiques proches du point de vue du statut
(salariés et indépendants), du niveau de qualification ou du secteur
d'activité. Mais ces regroupements sont très vastes et hétérogènes. Des
ouvriers qualifiés ayant une forte identité professionnelle, insérés dans
un collectif de travail solide source de liens forts et durables, diplômés
de l'enseignement technique et propriétaires de leur logement, sont
impossibles à distinguer d'ouvriers non qualifiés naviguant entre chômage
et emplois précaires, sans formation professionnelle. Ces regroupements de professions ne sont pas clairement hiérarchisés, comme
le mentionne le document 2. Ainsi, comment évaluer la mobilité d'un fils
d'artisans et commerçants qui est classé dans le groupe des professions
intermédiaires, ce qui est une situation fréquente (24% des fils d'artisans
et commerçants en 2003, selon le document 3) ? S'agit-il d'une ascension
sociale ? D'une mobilité horizontale ? Il est bien dif