2 Le rôle spécifique du maître itinérant B au collège

Est-ce que je révise mes notes de cours de façon régulière ou seulement à la
veille des examens ou encore jamais? Quand je fais la révision de mes notes de
 ...

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SOMMAIRE





Introduction 2


1 L'élève aveugle et l'Education Physique et Sportive 4


1.1 L'Education Physique et Sportive dans le socle commun des
connaissances 4

1.2 La cécité et les conséquences en Education Physique et Sportive 5

1.3 Les besoins particuliers des élèves aveugles 6

1.4 Présentation de deux collégiennes aveugles 9

2 Le rôle spécifique du maître itinérant B au collège 10


2.1 Les objectifs généraux en Education Physique et Sportive au collège
10

2.2 Les savoirs et compétences en Education Physique et Sportive au
collège 11

2.3 Présentation de mon poste 12

2.4 L'adaptation des activités 16

3 Mise en ?uvre et analyse de séances de gymnastique conduites en
classe de 5ème avec deux élèves aveugles 19


3.1 La représentation de l'environnement, le travail au sol et à la poutre
basse 20
3.1.1 Le déroulement 20
3.1.2 L'analyse et l'évaluation 21

3.2 L'intégration aux agrès 22
3.2.1 Le déroulement 22
3.2.2 L'analyse et l'évaluation 23

3.3 Les conditions d'une scolarisation réussie en Education Physique et
Sportive au collège avec Lucie et Marion 25

3.4 Les bénéfices de l'Education Physique et Sportive pour Lucie et Marion
dans leur scolarisation en milieu ordinaire 26

Conclusion 29












Introduction
Professeur des écoles en classe ordinaire depuis plusieurs années,
j'ai enseigné auprès d'élèves de cycles 2 et 3 à l'école primaire. C'est
mon désir de spécialisation qui a motivé mon inscription à l'Institut
Universitaire de Formation des Maîtres. Cependant, face à l'obligation de
participer à une nouvelle formation dès l'obtention de mon Certificat
d'Aptitude au Professorat des Ecoles, j'ai préféré exercer « sur le
terrain », choix que je ne regrette pas et qui me semble, au contraire
nécessaire, avant de s'orienter vers une spécialisation.
A mi-temps l'année dernière sur un poste E, en tant que maîtresse de
soutien scolaire, cette envie de travailler dans l'Adaptation scolaire et
la Scolarisation des élèves Handicapés (ASH) s'est à nouveau manifestée.
Pourquoi avoir choisi l'option B (déficience visuelle) ?
D'une part, la rencontre inopinée mais ô combien chanceuse d'un adulte
malvoyant m'a permis de découvrir un handicap auquel je n'étais pas
spécialement sensibilisée puisque je n'avais jamais enseigné auprès
d'élèves déficients visuels. Cette rencontre m'a montré le rôle des autres
sens pour compenser la vue : l'individu ne voit pas uniquement avec ses
yeux ; il peut également « voir » au toucher, à la voix ...
Il me semble plus à l'écoute du monde environnant, naturel comme humain.
D'autre part, si j'ai choisi cette option, c'est aussi face « au défi »
départemental à relever, puisque la création du poste de maître itinérant
option B est apparue au premier mouvement. Ce « challenge » est, pour moi,
particulièrement motivant pour deux raisons. La première est le fait que
les élèves déficients visuels scolarisés en classe ordinaire pourront
bénéficier d'une aide pédagogique adaptée, les maîtres d'accueil se
sentiront peut-être moins seuls et démunis et, la seconde, est la
construction et la mise en place de ce poste, jonction entre l'Education
Nationale et le Service d'Aide à l'Acquisition de l'Autonomie et à
l'Intégration Scolaire (SAAAIS).
Lors de mes prises de contact sur le terrain, en septembre 2007, j'ai
rencontré les élèves admis au service, les enseignants d'accueil, parfois
les parents. Ma visite auprès de deux collégiennes aveugles de 5ème m'a
informée de la mise en place d'un projet en Education Physique et Sportive
(EPS).




Ce projet m'a rappelé un passage de la Lettre aux Educateurs, écrite par
Nicolas Sarkozy, Président de la République, le 4 septembre 2007 : « Je
souhaite vous parler de l'avenir de nos enfants. [...] Vous avez la
responsabilité d'accompagner l'épanouissement de leurs aptitudes
intellectuelles, de leur sens moral, de leurs capacités physiques depuis
leur plus jeune âge et tout au long de leur adolescence »[1].
Mon intérêt personnel pour le sport, la pratique scolaire de cette
discipline les années antérieures en classe ordinaire, l'« originalité » de
mon intervention auprès de ces élèves en tant que maître itinérant (plus
souvent sollicité pour des disciplines dites «fondamentales »), la
sollicitation du professeur et de l'Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) et
leur collaboration sont autant de critères qui ont motivé le choix de mon
mémoire, afin de conduire une réflexion professionnelle.
Je m'interroge donc, en ce début de formation, sur mon intervention directe
ou indirecte, en EPS, en tant que pédagogue en cours de spécialisation.
En quoi ma présence en tant que maître itinérant est-elle nécessaire dans
cette matière ? Quel est l'intérêt de l'enseigner auprès d'élèves
aveugles ? Une pratique adaptée de l'EPS peut-elle favoriser la
scolarisation d'élèves aveugles, dans une classe ordinaire de 5ème, au
collège ? Quel peut être l'apport de cette discipline, et à quelles
conditions ?
Dans une première partie, je présenterai l'élève aveugle en EPS, puis je
tenterai de définir le rôle spécifique du maître itinérant B au collège, au
regard des programmes officiels, avant de poursuivre par l'analyse et
l'évaluation de séances de gymnastique conduites auprès de deux
collégiennes non voyantes. Grâce à cette réflexion, des transferts
pédagogiques, de l'EPS aux autres disciplines scolaires, pourront être
envisagés et utilisés dans ma future pratique professionnelle de maître
itinérant.

L'élève aveugle et l'Education Physique et Sportive

La loi 2005.102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des
chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
réaffirme le droit à la scolarisation de tous les élèves handicapés et
introduit la notion de parcours de formation. Elle repose sur un principe :
l'accueil des enfants handicapés se fait en priorité en milieu ordinaire.
Chaque enfant doit être inscrit dans « son établissement de référence » et
bénéficier d'un projet personnalisé de scolarisation.

1 L'Education Physique et Sportive dans le socle commun des connaissances

Le 11 juillet 2006 paraît au Journal Officiel de la République le décret
instituant le « Socle commun des connaissances et compétences ». Ce socle,
est inscrit dans la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de
l'école, en date du 23 avril 2005. Selon l'article 9 de cette loi, « la
scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens
nécessaires à l'acquisition d'un socle commun constitué d'un ensemble de
connaissances et de compétences qu'il est indispensable de maîtriser pour
accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son
avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société ».
La structure du socle se décline en sept grandes compétences, chacune
décomposée en connaissances, capacités et attitudes.
Le socle commun s'acquiert progressivement de l'école maternelle à la fin
de la scolarité obligatoire. Chaque compétence qui le constitue requiert la
contribution de plusieurs disciplines, et réciproquement, une discipline
contribue à l'acquisition de plusieurs compétences.
A l'école et au collège, tous les enseignements et toutes les disciplines
ont un rôle à jouer dans l'acquisition du socle. Dans ce cadre, les
pratiques scolaires artistiques, culturelles et sportives y contribuent
pleinement.
L'Education Physique et Sportive trouve ainsi sa place dans deux domaines :
d'une part les compétences sociales et civiques et, d'autre part,
l'autonomie et l'initiative des élèves.






2 La cécité et les conséquences en Education Physique et Sportive

En France, est légalement définie comme aveugle, toute personne dont la
vision est inférieure ou égale à 1/20e du meilleur ?il après correction et
qui a un champ visuel réduit à 10 degrés pour chaque ?il.
La cécité a des conséquences différentes selon qu'elle est congénitale ou
acquise et qu'elle autorise ou non la perception de la lumière. Dans le cas
d'une privation totale de vision dès la naissance, le développement
psychomoteur est altéré. Il est plus long et plus laborieux que chez
l'enfant voyant. En effet, un passage de l'ouvrage dirigé par Yvette
Hatwell[2], concernant l'examen du développement postural et moteur des
aveugles, montre l'impact considérable de l'absence de vision dans ce
domaine. La posture est affectée par la cécité parce qu'elle prive la
personne des flux visuels et des informations sur la verticale et
l'horizontale apportées en permanence par la vision.
Pour la locomotion, le handicap principal dû à la cécité est l'absence de
pré-vision, absence qui rend difficiles les anticipations perceptives et
cognitives et oblige à faire attention à des données sensorielles
actuelles (auditives, tactiles, olfactives, ...) et / ou avoir recours à
des connaissances antérieures stockées en mémoire.
D'autres travaux[3], toujours rapportés par Y. Hatwell, soulignent
également que c'est dans le domaine des perceptions et représentations
spatiales des mouvements que la cécité, surtout précoce, a les incidences
les plus marquées à l'âge scolaire et parfois encore chez l'adulte.
Selon Jean-Pierre Garel, « en mobilisant la perception de l'environnement,
l'Education Physique et Sportive concourt à l'autonomie de l'élève qui
présente une déficience vis