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Corrigé de dissertation : Morale et politique sont-elles compatibles ? ... par
opposition, notamment, aux faits économiques, sociaux et administratifs. ... pour
analyser les effets du pouvoir sur la vertu : l'exercice du pouvoir est-il compatible
avec ...

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TL/T ES 1 et 2 Philosophie
Corrigé de dissertation : Morale et politique sont-elles compatibles ?



Introduction :
« Tous ces crimes d'Etat qu'on fait pour la couronne,/Le ciel nous en
absout alors qu'il nous la donne,/Et dans le sacré rang où sa faveur l'a
mis,/Le passé devient juste et l'avenir permis. » En parlant ainsi dans
Cinna (V, 2), Corneille entérine le divorce de la morale et la politique,
et reproduit ainsi la position de l'opinion publique. Selon celle-ci, la
politique et la morale n'ont pas grand-chose à voir, comme le démontre
notamment les comportements de la plupart des dirigeants politiques. Ceux-
ci violent plus ouvertement les préceptes moraux. En politique, la
corruption semble de mise, on commet des exactions et, pour ne pas dire
plus, des entorses envers les règles de la morale. Qu'est-ce que la
morale ? La notion de morale peut s'entendre de deux façons différentes,
selon que l'on fait précéder le substantif d'un article indéfini ou d'un
article défini. Une morale désigne un système de règles et de préceptes
admis à une époque et par un groupe d'hommes déterminés, qui a pour fin une
bonne conduite. La morale, quant à elle, désigne l'ensemble des règles de
conduite tenues pour inconditionnellement valables et découle en ce sens
d'une théorie raisonnée du bien et du mal, c'est-à-dire d'une éthique.
Qu'est-ce que la politique ? L'ensemble des règles et institutions qui ont
trait à l'Etat et au gouvernement, par opposition, notamment, aux faits
économiques, sociaux et administratifs. A quoi servent ces règles et
institutions ? Précisément à régler, c'est-à-dire à organiser et à ne pas
laisser au hasard, les rapports entre hommes.
Morale et politique présentent donc au moins un point commun : il
s'agit de deux notions relatives, c'est-à-dire de deux systèmes de règles
qui organisent les relations entre hommes. Pourquoi faut-il donc organiser
ces relations ? Parce que l'homme se caractérise d'une part par sa liberté,
le fait qu'il échappe, dans une certaine mesure, aux déterminations de la
nature, et, d'autre part, par sa rationalité, qui lui donne la capacité de
se donner des lois et d'évaluer les lois sous lesquelles il vit. Morale et
politique constituent donc deux systèmes de règles, dont il faut déterminer
s'ils sont ou non compatibles. Autrement dit : est-il possible, et si oui,
est -il souhaitable, de mettre en ?uvre des politiques qui tiennent compte
des règles de la morale, ou toute politique qui s'encombre d'exigences
morales serait-elle forcément vouée à l'échec ? Cette interrogation nous
conduit à envisager le problème suivant : est-il nécessaire et légitime de
dissocier les ordres moral et politique, où le considérations morales ne
constituent-elles pas plutôt ce qui donne sens et valeur aux mesures
politiques ?
Dans un premier moment, il convient d'approfondir les définitions
respectives de la morale et de la politique, afin d'éprouver la valeur et
l'étendue de ce territoire commun que nous avons commencé d'indiquer :le
territoire des règles. Cela doit nous permettre de nous prononcer sur une
éventuelle incompatibilité de droit entre des deux systèmes. Le deuxième
moment devra alors considérer l'ordre du fait pour analyser les effets du
pouvoir sur la vertu : l'exercice du pouvoir est-il compatible avec
l'exigence de la vertu morale, ou n'exerce-t-il pas nécessairement une
influence délétère sur le caractère des politiques ? Une telle thèse
impliquerait que l'on doive renoncer à évaluer les différents types de
systèmes et de mesures politiques. Enfin, nous tâcherons de voir s'il n'est
possible d'éviter une telle conséquence par l'intermédiaire d'une
redéfinition de la vertu politique, ainsi que de la relation qu'elle
entretient avec la vertu morale, notamment du point de vue de la notion de
responsabilité.


PLAN DU DEVELOPPEMENT :

Définitions juridique de la politique :

1) le point commun de politique et de la morale : la communauté

Pb : toutes les communautés sont-elles des communautés politiques ?
? la question du fondement d'une communauté vs la question de la source

Droit politique/ droit civil/ droit des gens

Quelle est l'intermédiaire qui relie les questions de la morale et de la
politique ? Le bonheur.

2) Pb : en quel sens le bonheur peut-il être politique ?
? ici, vous pouviez utiliser tout le début du cours sur le Contrat social
de Rousseau afin de définir la conception juridique de la politique.

Th : non seulement la politique et la morale sont compatibles, mais, plus
encore, c'est à la morale que revient l'obligation de conférer sa valeur à
la politique. Pourquoi ? Parce que notre bonheur comprend une irréductible
dimension politique.

Transition : La conception juridique de la politique ne procède -t-elle pas
d'une méconnaissance du champ politique ? En effet, celui-ci semble
davantage dominé par des conflits d'intérêts pratiques que par des
préoccupations théoriques.

II) L'opinion courante et la conception stratégique de la politique :

1)*Point de départ : Du point de vue de l'opinion courante, la politique
est le domaine du mensonge et de la malhonnêteté.
Ex : le reproche courant selon lequel les politiques ne tiennent jamais
leurs promesses
? Cependant, cette opinion peut-elle être développée jusqu'à former un
système ? Peut-elle excéder le domaine du simple cynisme et constituer une
option théorique pour penser la politique ?

2) la conceptions stratégique de la politique :
Quel est la fin de l'action politique : le pouvoir

Th : la politique constitue un champ bien distinct de la morale, et la
seconde ne doit pas interférer avec la première.
Csqce : les modèles de politiques idéales ne sont que des chimères.
Transition : Si la conception stratégique de la politique a le mérite de
procéder d'une description lucide de la réalité du champ politique, n'est-
il pas dangereux de renoncer à toute visée normative sur la politique ? Est-
il juste de dire que tous les Etats se valent ?

III) Relation des champs de la morale et de la politique à travers la
notion de responsabilité :

1)Th : renoncer à toute visée normative sur le champ de la politique
implique qu'on renonce à la responsabilité.
Responsabilité= def. : propriété de ses actes+ volonté d'en assumer les
conséquences.

? la responsabilité est un des garants de l'ordre politique et de l'ordre
moral.
Comment penser la responsabilité du politique ?
Max Weber, Le Savant et le politique ;th : un politique est responsable des
moyens qu'il met en ?uvre contre le mal.
Quel est le devoir du politique ? S'opposer au mal qui menace la cohésion
et la survie de la société.

L'efficacité dans l'accomplissement de ce devoir implique pour le pouvoir
politique la possibilité de recourir à la violence/
Th : l'Etat a le monopole de la violence légitime.

Il faut donc pouvoir distinguer entre violence légitime et illégitime.
Qu'est-ce que cela présuppose ? Une théorie de l'Etat qui permette
d'évaluer les pouvoirs politiques existant, c-à-d une théorie normative, ou
encore, morale de l'Etat.

2)Critique de la conception stratégique :
Quel est le but de la politique ? La fondation d'un ordre de coexistence
des libertés.
Pourquoi la conception stratégique échoue-elle dans la construction de cet
ordre ? Parce qu'elle réduit tous les rapports des rapports de force, qui
sont par nature instables.

? distinction conceptuelle : chimère/ utopie/ idéal

Th : la morale et la politique sont compatibles et inséparables. Elles
s'unissent à travers la notion politico-morale de responsabilité.