BTS : Epreuve de culture générale et expression

Maîtrise de la langue pour l'ensemble des deux exercices : On pénalisera une
maîtrise défaillante de la langue (orthographe et syntaxe) en enlevant 2 points ...

Part of the document


BTS : Epreuve de culture générale et expression

Centre étranger : Tahiti SESSION 2009

ELEMENTS DE CORRECTION

On se reportera, pour les critères d'évaluation généraux de la synthèse et
de l'écriture personnelle, à la charte des examinateurs ci-jointe.

Maîtrise de la langue pour l'ensemble des deux exercices :

On pénalisera une maîtrise défaillante de la langue (orthographe et
syntaxe) en enlevant 2 points maximum sur la note globale finale sur 20

Première partie : Synthèse (40 points)


Problématique et proposition de plan :

Problématique : Quel est le pouvoir des images sur les spectateurs?
Thématique : Les images de la guerre
Plan proposé

I. La guerre : une fascination, un « piège à regards »

a) La guerre et ses « héros » (qu'il s'agisse de maréchaux ou de victimes
héroïques ou martyres), apparaît comme un spectacle que l'on regarde
avec une certaine exaltation et admiration (doc 2 et doc 3). Le jeune
Fabrice sur le champ de bataille de Waterloo, mais aussi les
spectateurs de films de guerre apprécient son spectacle.


b) La télévision et l'industrie du cinéma exploitent et alimentent ce
goût des « spectateurs » (doc 1 et doc 3) : l'industrie
cinématographique prospère sur cette thématique de la guerre ; les
journalistes matraquent les spectateurs d'images de guerre : la Guerre
en Irak a été présentée « en direct » pendant trois semaines (doc 1),
et les journalistes de télévision sont toujours très nombreux sur les
terrains de conflits (doc 3). La guerre est aussi un thème littéraire
(doc 2) et pictural (doc 4) : Otto Dix a réalisé toute une série de
tableaux et d'eaux-fortes sur le thème de la 1ère guerre mondiale.



c) Cela entraîne parfois une certaine forme de « voyeurisme » : le
spectateur contemple les images qui lui sont présentées, sans réussir
à se sentir vraiment concerné (doc 1, doc 2, doc 3). L'image de la
guerre, pourtant censée représenter une réalité terrible, apparaît
« vacante », « déréalisée » : elle est réduite à une espèce de cadre,
de simple spectacle. La mort même perd de sa réalité (doc 1, doc 2) ;
les victimes sont de simples éléments dans le paysage. On vit leur
mort en direct et sans grande émotion (doc 1 et 2)


II. La guerre : une réalité impossible à appréhender et à comprendre

a) La guerre est impossible à appréhender et à comprendre (doc 1, 2, 3).
Cette incompréhension est vécue par les spectateurs : Fabrice, sur le
champ de bataille ne comprend rien à ce qui se passe (doc 2) ; mais
les spectateurs, devant leur poste de télévision non plus (doc 2 et
doc 3).


b) Les raisons de cette incompréhension chez le spectateur sont
multiples : l'inexpérience et la jeunesse chez Fabrice (doc 2), le
caractère fragmentaire et disparate des images qui lui sont proposées
à la télévision (doc 1 et 2), le trop-plein d'informations du direct
(doc 3) ; il est dans l'incapacité de donner du sens à tout ce qu'il
voit.

c) Cette incompréhension vient aussi, dans le cas particulier de l'image
télévisuelle, de la déconnection systématique avec la réalité du fait
de la suppression, dans les reportages, du « hors-champ » (doc 1). Le
cadrage choisi détruit les liens avec la réalité visible et connue, et
cette absence rend les images incompréhensibles. Seul le texte, les
mots peut construire un sens et faire entrer l'événement dans
l'histoire.



III. La mise en scène de la guerre : spectacle et manipulation

a) Les images qui sont proposées pour la guerre, ne sont pas une
représentation fidèle de la réalité, même lorsqu'elles ne relèvent
pas d'un travail artistique élaboré comme le cinéma ou la peinture.
Elles proposent toujours une réalité « arrangée », une mise en scène
(doc 1, doc 3). Les journalistes vont jusqu'à trafiquer la réalité
qu'ils sont censés présenter alors qu'ils veulent jouer le rôle
d'historiens (doc 3) ; et le langage lui-même reflète cette
organisation qui vise à transformer la réalité de la guerre en
« spectacle » (doc 1, 3).


b) Mais cette mise en scène à vocation « esthétique » n'est pas la
seule : les images sont très souvent manipulées, pour des raisons
idéologiques, notamment en temps de guerre (doc 1 et 3). Elles
peuvent même être employées pour cacher la vérité (doc 1). Elles sont
souvent utilisées pour faire de la propagande (doc 1 et 3). Elles
sont aussi choisies en fonction de critères médiatiques (doc 3). La
volonté de représenter la réalité, le souci de la vérité ne sont pas
essentiels pour les journalistes ou le pouvoir politique (doc 1 et
3).

c) Les images qui correspondent à un travail artistique assumé sont plus
vraies, car elles renvoient à une réflexion sur le sens (doc 2, 3 et
4) : le romancier, le cinéaste, ou le peintre proposent dans leurs
?uvres une vérité réfléchie et un message beaucoup plus clair (doc
3). Stendhal parvient à faire partager au lecteur, non seulement
l'exaltation de Fabrice, mais aussi l'horreur de la guerre. Le
cinéaste, même s'il n'est pas objectif, peint une réalité
compréhensible. Quant au peintre, il exploite les techniques de son
art, pour faire passer un message et dénoncer les horreurs de la
guerre (doc 4) : emploi de la perspective, gros plan sur les regards
des victimes qui courent vers le spectateur, présence de l'avion qui
menace également le spectateur. La mise en scène artistique, renforce
ainsi le pouvoir de l'image sur le spectateur, et lui donne une force
de vérité que n'a pas l'image télévisuelle.


Conclusion : Les images de la guerre toujours des constructions humaines,
qui, pour de multiples raisons, ne reflètent pas la réalité. Seules les
productions artistiques peuvent en proposer une représentation qui
corresponde à une vérité plus forte.


Consignes de correction


I. LA SYNTHESE :

L'introduction et la conclusion :
Introduction : on rappelle que les documents ne sont plus présentés dans
l'introduction mais clairement identifiés dans le cours de la synthèse dès
leur première utilisation.
Néanmoins on ne pénalisera pas une introduction rédigée selon l'ancienne
formule.
Conclusion : on attendra une phrase de conclusion minimale.

Le développement :
On acceptera tout type de plan, en 2 ou 3 parties, à condition qu'il soit
valable et cohérent et qu'il présente une confrontation des documents
valable.

On accordera la moyenne aux copies qui mettent en évidence

- le caractère incompréhensible des images de la guerre à la télévision
- la « mise en scène » des images de la guerre

On pénalisera les copies

a) qui ne maîtrisent pas la technique de la synthèse et présentent

- Une paraphrase et un montage de citations
- Une opinion personnelle ou des ajouts
- Des contresens, des oublis de documents

b) qui n'abordent pas le thème de l'incompréhension des spectateurs
devant les images télévisuelles

c) qui n'exploitent pas du tout le document 4

On valorisera les copies qui montrent

- la valorisation de la construction artistique dans la représentation
de la guerre
- l'importance de la manipulation à travers les images télévisuelles de
la guerre
- et qui présentent un style correct et fluide


II. L'ECRITURE PERSONNELLE :




Les candidats pourront répondre à la question et développer leur point de
vue comme ils le souhaitent. Citons, à titre de simples pistes, les points
suivants:

- le traitement des images de la guerre à la télévision : problème
de la violence des images ; problème de la protection des
enfants, ou des jeunes spectateurs
- le traitement des images de la guerre au cinéma : prise de
position, message, esthétique des images, lien image-bande son,
etc.
- le traitement de la guerre en peinture : importance des choix
esthétiques (David ou Gericault, Goya ou Picasso) ou du message
(valorisation des conquêtes dans la peinture officielle,
dénonciation de la guerre ailleurs)
- le traitement de la guerre dans les Bandes Dessinées, dans les
jeux vidéos etc. présentation des héros, des victimes, la mort
comme forme de jeu (il faut tuer le plus grand nombre
d'ennemis...)

Le libellé du sujet étant un peu ambigu dans une partie de sa formulation
« des réalités comme la guerre », on acceptera que l'argumentation porte
sur d'autres thèmes que la guerre proprement dite, à condition qu'il
s'agisse d'événements particulièrement destructeurs et violents (
catastrophes naturelles, par exemple)

On ne pénalisera pas les copies qui présentent des points de vue qui ne
sont pas ceux des correcteurs

On accordera la moyenne aux copies comportant :

- la présentation du sujet dans l'introduction (même si le sujet est
simplement recopié)
- dans le développement, la présence de deux ou trois arguments illustrés
par des exemples.
- une prise de position personnelle: l'utilisation de la première personne
du singulier ou du pluriel n'est pas obligatoire. On acceptera toute prise
de position, positive, négative ou nuancée
- une référence au moins au travail de l'année.

On valorisera les copies présentant :

- une hiérarchisation des arguments
- une prise de positi