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Baccalauréat technologique format .ods. Agrégation interne HG 2017-18. Ci-
jointes les notes de cadrage et pistes bibliographiques et de travail sur les 4 ...

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Citoyenneté et empire à Rome au Ier et au IIIème siècle I. Une diffusion individuelle A. Le privilège d'être citoyen Doc 1 « Comme Auguste jugeait important de maintenir le peuple romain
sans mélange et intact de toute intrusion de sang étranger [...], il ne
distribua que chichement le droit de cité romaine [...]. A Tibère qui
demandait la citoyenneté en faveur d'un Grec de ses clients, il écrivit :
"Je ne la lui attribuerai que si vous me démontrez de vive voix à quel
point votre demande est justifiée" ; de même, il le refusa à Livie qui
sollicitait le droit de cité pour un Gaulois qui payait un impôt, mais il
offrit l'immunité fiscale en déclarant : "Il m'est plus facile de
soustraire quelque chose au fisc que de brader le privilège de la
citoyenneté romaine." »
Suétone, Auguste, XL, 5-6
« (Claude) raya de la liste des juges et renvoya à sa condition de pérégrin
un personnage de rang équestre qui comptait parmi les notables de la
province de Grèce mais qui ignorait la langue latine. »
Suétone, Claude, XVI, 4 Questions :
a. Pourquoi d'après ces documents peut-on affirmer qu'un citoyen romain
représentait un privilège ?
b. Quel est un des critères indispensables selon Suétone pour obtenir la
citoyenneté romaine ? B. Les procédures pour devenir citoyens Doc 2 Lettre de Pline à Trajan « Maître, je te remercie d'avoir bien voulu accorder sans retard et le
droit des Quirites (1) aux affranchies d'une femme qui est mon amie et la
citoyenneté romaine à Harpocras, mon médecin. Mais, comme je donnais selon
tes instructions son âge et son revenu, des gens plus compétents m'ont
averti que j'aurai dû obtenir pour lui la citoyenneté alexandrine, ensuite
la romaine, puisqu'il était égyptien. Or moi qui croyais qu'il n'y avait
aucune différence entre les Égyptiens et les autres pérégrins, je m'étais
contenté de t'écrire qu'il avait été affranchi par une pérégrine et que sa
patronne était décédée depuis longtemps. Je ne me plains pas de mon
ignorance, puisqu'elle fait que je peux recevoir de toi plusieurs faveurs
pour la même personne. Je te prie donc, afin que je puisse profiter de ton
bienfait dans le respect de la loi, de lui accorder et la citoyenneté
alexandrine et la citoyenneté romaine. Pour ne pas retarder encore l'effet
de ta bienveillance, j'ai envoyé son âge et ses revenus à ceux de tes
affranchis à qui tu m'avais dit de le faire. » (1) Quirite : nom antique pour citoyen Doc 3 D'autres voies pour accéder à la citoyenneté romaine « L'empereur Titus Caesar Vespasianus Auguste, grand pontife en sa neuvième
puissance tribunicienne (1), salué empereur pour la quatorzième fois, père
de la patrie, censeur, consul (2) pour la septième fois, aux vétérans qui
ont fait leur service dans la flotte qui est en Egypte, qui ont accompli
vingt six années ou plus et ont été mobilisés avec un certificat de bon
soldat et dont les noms sont écrits ci-dessous, ainsi qu'à leurs enfants et
à leur descendance a donné le droit de cité et le droit de mariage légitime
avec les femmes qu'ils pouvaient avoir au moment où le droit de cité leur a
été donné, ou, s'ils étaient célibataires, avec celles qu'ils pourraient
épouser par la suite, pourvu qu'ils n'en aient qu'une. » « Que ceux qui ont été créés duumvir, édile ou questeur, conformément à
cette loi, soient citoyens romains lorsque, à la fin de l'année, ils
abandonneront leur magistrature. Que soient également citoyens romains
leurs parents, leurs femmes et leurs enfants nés de mariage légitime,
encore sous la puissance paternelle, ainsi que de leurs petits fils et
petites filles, nés de leurs fils, encore sous la puissance paternelle ;
pourvu qu'il n'y ait pas plus de citoyens romains qu'il est nécessaire de
créer de magistrats conformément à cette loi. » Loi Flavia Salpensis (82), Textes cités par Rougé, Vie économique et
sociale, p. 81 et 100. a. Quelle est la situation d'Harpocras (origine, condition sociale,
fonction) ?
b. Quelles citoyennetés Pline réclame t-il pour son médecin Harpocras ?
c. A partir de ces documents, relevez les différents moyens par lequel on
peut accéder à la citoyenneté romaine.
C. Les raisons d'une telle diffusion Doc 4 L'État romain vu par Aelius Aristide au IIe s. ap. JC. Originaire de Mysie, Aelius Aristide vécut sous les règnes d'Hadrien et
d'Antonin. Outre ses Discours sacrés, relatant sa recherche de la guérison,
il composa en grec un Éloge de Rome dans lequel il rend hommage aux
empereurs d'avoir diffusé la citoyenneté romaine.
« Ni la mer ni l'étendue d'un continent ne peuvent faire obstacle à
l'accession à la citoyenneté. Dans cet empire, l'Asie n'est pas séparée de
l'Europe. Tout est ouvert à tous. Il n'est personne, qui digne de pouvoir
ou de faire confiance, ne reste étranger. C'est une démocratie universelle,
placée sous la direction d'une seul homme, le meilleur chef [...].
Vous avez fait que le nom romain n'est pas celui d'une cité, mais devenu
celui d'un peuple unique ; non celui d'un peuple parmi d'autres, mais celui
d'un peuple en face de tous les autres. Mes peuples ne sont plus divisés en
Grecs et Barbares, et votre idée n'est pas, absurde, selon laquelle votre
cité est plus riche en hommes que toute la race grecque. La ligne de
partage, vous l'avez établie entre Romains et non Romains ; vous avez
étendu le nom de votre cité jusqu'à cette limite. Depuis que ce partage
existe nombreux sont, dans chaque cité, ceux qui sont autant vos
concitoyens que ceux de leur propre race, et ceci bien que plusieurs
d'entre aux n'aient encore jamais vu votre cité. Il n'est d'ailleurs pas
besoin de garnisons dans leurs acropoles ; en effet, partout, les hommes
les plus importants gardent pour vous leur propre patrie [...].
Puisqu'il y a un État universel qui se présent comme une seule cité, ceux
qui administrent ne le font pas comme s'il s'agissait de biens étrangers,
mais de leurs propres biens. De plus, grâce au refuge que vous lui
procurez, la multitude trouve en l'État la sécurité par rapport aux
notables locaux. »
Aelius Aristide, Éloge de Rome, LIX-LXVI,
trad. d'après J.P. Martin, Le siècle des Antonins, Paris, PUF, 1977, pp. 77-
79. a. De quoi se réjouit l'auteur ?
b. Quels sont selon lui les intérêts de la politique de diffusion de la
citoyenneté romaine menée par les empereurs ? II. Une diffusion de plus en plus massive A. Les tables claudiennes Doc 5 Discours sur l'entrée des Gaulois au sénat romain « C'était vraiment une coutume nouvelle lorsque le Divin Auguste (1), mon
grand Oncle maternel et mon oncle maternel Tibère(2), voulurent que toute
l'élite des colonies(3) et des municipes(4), d'où qu'ils fussent, c'est-à-
dire l'élite des hommes de bien et des hommes riches, entrât dans cette
assemblée...
Regardez la très remarquable et très puissante colonie des Viennois(5), n'y
a-t-il pas déjà longtemps(6) qu'elle donne des Sénateurs à notre
assemblée ?
Si vous admettez qu'il en est ainsi, que désirez-vous de plus ? Que je vous
montre du doigt que le sol même au-delà des frontières de la Province
Narbonnaise vous envoie des sénateurs ? Est-ce que vous regrettez de
compter des gens de Lyon parmi les membres de notre Ordre ? C'est
timidement certes, chers collègues, que je suis sorti des limites
provinciales qui vous sont accoutumées. Mais maintenant c'est au grand jour
qu'il me faut défendre la cause de la Gaule chevelue. Si l'on considère ...
cent années de fidélité inébranlable et une obéissance qui a fait ses
preuves dans de nombreuses affaires, alarmantes pour nous. »
Tables claudiennes (7) (48 ap. JC)
(1)Auguste : empereur de 27 av . JC à 14 ap. JC
(2) Tibère : empereur de 14 à 37
(3) Colonie
(4) Municipe
(5) Viennois : la cité de Vienne comprend le territoire entre Vienne,
Genève et Grenoble
(6) longtemps : depuis 14 ap. JC
(7) Claude (10 av JC, 54 ap. JC, Empereur de 42 à 54) Doc 6 Claude défend son projet de sénateurs gaulois devant le sénat
hostile, en 48 av. JC
« Sans se laisser toucher par ces raison et d'autres du même genre,
l'empereur en prit aussitôt le contre-pied et, après avoir convoqué le
Sénat parla en ces termes : Mes ancêtres, dont le plus ancien Clausus
d'origine sabine, fut admis simultanément au droit de cité romaine et au
patriciat, m'encouragent à adopter la même politique, en transportant ici
tout ce sui sera trouvé de remarquable ailleurs.
Qu'est-ce qui a causé la perte des Lacédémoniens et des Athéniens, malgré
leur valeur militaire, sinon leur habitude d'écarter des vaincus comme les
étrangers ? Notre fondateur Romulus a eu assez de sagesse pour avoir le
même jour nombre de peuples d'abord ennemis et ensuite concitoyens. Des
étrangers ont régné sur nous. Confier des magistratures à des fils
d'affranchis n'est pas, comme la plupart le croient à tort, une innovation,
mais une pratique fréquente de l'ancien régime populaire. » Rappelant ensuite la guerre des Gaules, Claude ajoute :
« Il n'en est aucun qui ait été liquidé en moins de temps que celle que
nous avons faite aux Gaulois. Depuis lors, la paix a été continue et
confiante. Désormais mêlés aux nôtres par les m?urs, les métiers, les
alliances, qu'ils nous infusent leur or et leurs richesses au lieu de