Etude de cas : le Sahara ( livre p )

proposer des travaux portant sur des exemples et des exercices concrets et
réutilisables dans un cadre thématique précis ..... argumentée et illustrée d'
exemples, que l'eau est un enjeu majeur du développement durable dans le
monde : I- l'eau est une ressource rare et convoitée ; II- l'eau est une ressource
mobilisée par ...

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Etude de cas : le Sahara ( livre p )
Le Sahara, loin d'être un espace à la marge, constitue l'une des
préoccupations majeures de la géopolitique européenne et internationale,
mais aussi des FTN. Longtemps considérée comme une région peu peuplée, peu
développée et difficile à contrôler, le Sahara entre de plain-pied dans la
mondialisation (découverte de ses gisements d'hydrocarbures et miniers). À
l'échelle internationale, les conflits parfois anciens (Sahara Occidental),
les migrations clandestines, les trafics, ainsi que le terrorisme, placent
la région au coeur de la sécurité internationale. De même, le Sahara est au
coeur de l'actualité géopolitique avec les récentes révolutions tunisienne,
égyptienne et libyenne. Cette étude permettra donc de s'interroger sur le
mode de développement du Sahara, notamment sur sa durabilité, mais aussi
sur les effets de l'intégration du Sahara dans la mondialisation.
Comment le Sahara entre-t-il dans la mondialisation ? A/ Les ressources du Sahara sont-elles moteur du développement ? Le Sahara est un espace contraignant et peu peuplé mais qui dispose de
nombreuses ressources. Le poids démographique, économique et politique des
régions littorales et urbanisées, où se situent les capitales et les
grandes villes, contraste avec les faibles densités du Sahara, peuplé par
des groupes minoritaires. Longtemps considéré comme une marge peu
développée, laissée aux oasiens et aux nomades, le Sahara a suscité
récemment l'intérêt des États, notamment depuis la découverte des
ressources de son sous-sol qui sont en grande partie destinées aux villes
littorales. Les ressources alimentaires et les aménagements hydrauliques
sont variés mais profitent peu aux populations. La mise en valeur des
ressources en eau, par des équipements modernes puisant dans la nappe
fossile non renouvelable, pose la question de la durabilité. Ces
aménagements nécessitent aussi de lourds investissements, au détriment de
l'agriculture oasienne traditionnelle des paysans qui peut être menacée.
L'agriculture des périmètres irrigués est destinée aux citadins et à
l'exportation, alors que les rivières artificielles libyennes alimentent le
littoral. Ainsi, le décalage est grand entre les aménagements étatiques et
leurs retombées pour la population saharienne.. L'exploitation des énergies n'impulse pas le développement. L'exploitation du pétrole, du gaz et des ressources minières génère des
revenus considérables pour les États, mais se développent en parallèle, et
non en complémentarité, des activités locales. Ainsi, les signes de faible
développement persistent : faible IDH, fort taux de chômage et de pauvreté.
Au sud, la mise en valeur des ressources est moindre, plus récente et les
ressources sont moins diversifiées, ce qui explique le mal-développement et
l'insécurité alimentaire persistante. B/Pourquoi le Sahara est-il un espace géopolitique fractionné ? Le Sahara est un espace politiquement instable. Le Sahara a connu ces dernières décennies des conflits interétatiques, des
attentats et des guerres civiles. L'absence de démocratie a conduit aux
révolutions de 2011. Dans le cas de la Libye, cette révolution s'est
accompagnée d'une guerre civile et du soutien militaire aux insurgés de la
France, de l'Angleterre et des États-Unis. Ces conflits provoquent des
morts et des blessés dans la population civile, mais aussi des déplacements
de population qui trouvent refuge dans les camps de réfugiés, où les
conditions de vie sont extrêmement difficiles. Les tensions sahariennes dépassent les frontières de la région. La dimension humanitaire, le rôle de l'ONU dans la gestion des camps de
réfugiés ou pour l'observation des conflits, font que les enjeux dépassent
à nouveau les frontières de la région saharienne. La dimension économique
explique aussi l'intérêt que les États étrangers portent à la région, à
l'exemple de l'uranium du Niger exploité par Aréva. Enfin, la dimension
sécuritaire, liée aux deux précédentes, fait du Sahara un espace
stratégique : aux trafics d'armes et de drogue s'ajoutent le phénomène des
migrations et la menace terroriste qui inquiètent au plus haut point la
communauté internationale. Longtemps à la marge, l'espace saharien est au coeur de la géopolitique
internationale. Pour tenter de limiter les migrations clandestines, l'Europe a établi une
barrière de surveillance et négocie avec les États sahariens le contrôle
des migrations, ce qui se traduit par des mesures de répression à
l'encontre des migrants emprisonnés dans des camps d'internement. Les FTN
sont aussi concernées par le terrorisme d'Al-Aqmi, qui s'est concrétisé par
des attentats et des enlèvements. Or, le terrorisme s'exporte aussi hors du
Sahara et la sécurisation de la zone, par le biais d'accords de coopération
militaire, est une préoccupation des États étrangers qui y ont des
intérêts. Elle pose la question de la mise sous dépendance du Sahara. C/ Pourquoi le Sahara est-il un espace convoité ? Les États et les FTN profitent le plus de ces ressources. Captée par les États, la rente pétrolière est source de violence pour la
population : peu redistributeur de revenus, le système de rente explique en
partie les tensions locales ou la contestation de ceux qui s'estiment
laissés pour compte. Les investissements des FTN sont également peu
destinés aux populations locales et peuvent être en concurrence avec celles-
ci, comme pour le tourisme. Les FTN sont surtout intéressées par
l'exploitation des hydrocarbures ainsi que le montre la forte présence
chinoise en Algérie ou au Soudan. Leurs investissements se négocient avec
des États caractérisés par des pratiques de corruption et le clientélisme. Des conflits sont générés, directement ou indirectement, par ces
ressources. L'eau et l'agriculture suscitent des conflits d'usage et des tensions
interethniques au sein des États. À l'échelle régionale, ce sont encore les
ressources énergétiques, ou l'espoir de découvrir des ressources minières
ou en hydrocarbures, qui expliquent en grande partie les conflits armés
régionaux et la convoitise sur les territoires des États voisins. Le
conflit du Sahara Occidental entre le Maroc et l'Algérie ou la guerre de la
Bande d'Aozou, entre le Tchad et la Libye qui espérait y trouver du
pétrole, ou encore la guerre entre le Nord et le Sud Soudan, témoignent de
l'enjeu stratégique que représentent ces ressources. L'essor des trafics au Sahara a pris une ampleur internationale. Face à
cette situation tendue, à l'échec des politiques de développement local et
à des conditions de vie difficiles, certains groupes ont mis en place des
activités illicites, voire criminelles, bien que protégées par les
responsables politiques et militaires. Les trafics de drogue, d'armes et de
contrebande sont mis en oeuvre par des réseaux mafieux, bien au-delà des
frontières sahariennes même si certaines villes, au coeur du carrefour,
sont des plaques tournantes de ces trafics.
ÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 36 p. 307 Sujet : Le Sahara : ressources, conflits Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne : Alors que les États-Unis semblent se désintéresser de l'Afrique dans les
années 90, le 11 Septembre 2001 change la donne, en particulier dans la
zone du Sahara où le contrôle des États sur leur territoire est faible et
fait le jeu des mouvements terroristes. La sécurisation de cette zone
constitue une priorité et se traduit par une forte présence militaire
américaine (déploiement d'environ 2 000 militaires à Djibouti, signature
d'un partenariat anti-terroriste réunissant Mali, Mauritanie, Niger, Tchad,
Sénégal, Algérie, Maroc, Tunisie et Nigeria). Le souci de diversifier leurs
sources d'approvisionnement en énergie constitue le second enjeu pour les
États-Unis et explique également la nécessité de sécuriser la zone. La
diplomatie chinoise est également guidée par les enjeux autour des
ressources de la région. Mais elle se manifeste essentiellement par des
investissements massifs (notamment dans les infrastructures) et un
activisme culturel important (bourses pour les étudiants africains, 15
Instituts Confucius ouverts depuis 2004), la coopération militaire reste,
elle, limitée. Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On peut travailler
autour d'un questionnement simple en insistant sur les lacunes du document.
1. Quelles sont les ressources qui intéressent les États-Unis et la Chine ?
Pourquoi ? - Ressources énergétiques et minières (voir étude critique de
document 35) - Forte croissance chinoise gourmande en matières premières -
Volonté de diversifier les sources d'approvisionnement 2. Quelle est la priorité des États-Unis dans la région du Sahara ?
Comment se manifeste la présence américaine dans la région ? Lutte contre le terrorisme d'Al-Aqmi et sécurisation des frontières-
Approvisionnement en pétrole - Présence militaire multiforme : partenariat,
aide financière, bases américaines, participation aux missions de l'ONU. 3. Comparez l'influence sur le plan économique, diplomatique et culturelle
de la Chine et des États-Unis dans la région. Une influence ciblée pour les États-Unis sur les régions où les intérêts
américains sont importants : visites diplomatiques et IDE au Maghreb, en
Égypte et au Soudan. Une influence culturelle faible : Mc Donald's, un
symbole du modèle américain, très peu implanté. - Un intérêt récent mais
marqué par un activisme économique, diplomatique et culturel important :
nombreux déplacements du gouvernement chinois dans la région, promotion de
la culture chinoise par l'implantation des instituts Confucius,
investissements et partenariats commerciaux dans toute la région. Une
présence militaire discrète.4. Quel élément montre que l'influence
américaine est contestée ? - Attentats islamistes contre leurs alliés. Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposition de plan) a. Des ressources énergétiques et minières convoitées par la Chine et les
Ét