1934 - La Sainte Bible

par le P. Pierre de Bérulle,... ensemble le narré de ce qui s' est passé sur le sujet
.... par des esprits nez à cét exercice ; apres plusieurs calomnies, et six libelles
...... comme en la guarison des malades, des boiteux, des aueugles ; mais sur vn
 ...

Part of the document

LE
MESSAGER ÉVANGÉLIQUE
Feuille d'édification chrétienne
Que le Seigneur incline vos
c?urs à l'amour de Dieu et à la patience du Christ!
2 Thessaloniciens 3, 5.
______________________________________
SOIXANTE-QUINZIÈME ANNÉE
1934 LE MESSAGER ÉVANGÉLIQUE EN ATTENDANT A
u seuil d'une nouvelle étape de notre voyage vers la maison du Père, nous
aimerions placer devant les lecteurs du «Messager évangélique » quelques
réflexions qui nous ont été suggérées dernièrement par la lecture du
chapitre IV de l'épître aux Philippiens.
Les difficultés du temps présent et les nuages noirs qui s'amoncellent à
l'horizon du monde seraient bien propres à troubler et à agiter nos pauvres
c?urs si nous n'avions pas les promesses contenues dans la parole de notre
Dieu. Parmi ces promesses, en voici une qui est précieuse entre toutes: «
Le Seigneur est proche. » Lorsqu'Il était encore avec ses disciples, Il
leur a dit: « Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi; afin que là
où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean XIV, 3). Aujourd'hui, il
semble que le Saint Esprit, le divin Éliézer qu'il a envoyé pour nous
conduire pendant le temps de son absence, nous dit: « C'est mon Seigneur. »
Par l'?il de la foi, nous le voyons déjà. Le Seigneur est proche, gardons
cette parole dans nos c?urs, attendons-le chaque jour. Ayons bon courage,
il nous dit: «C'est moi, n'ayez point de peur.» Il est si proche que,
semble-t-il, nous entendons le bruit de ses pas! Lorsque nous le verrons,
nos peines seront terminées, nos v?ux seront exaucés, et il ne manquera
rien à notre bonheur; mais ce qui sera plus précieux encore, c'est qu'il ne
manquera rien au sien: il verra le fruit du travail de son âme, et il sera
satisfait.
En attendant, bien des choses sont propres à nous exercer, et certes,
les difficultés ne manquent pas parmi les saints, nul d'entre eux n'y
échappe maintenant. Qu'avons-nous à faire ? Nous décourager ? Nous
lamenter ? Nous arrêter au bord du chemin et y pleurer ? Non! Voici une
autre précieuse parole: «En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par
des prières et des supplications avec des actions de grâces ». Que ces
mots: «En toutes choses» sont précieux! C'est comme une règle sans
exceptions. Le Dieu qui est au-dessus de toutes choses, .le Dieu de paix
que rien ne saurait troubler, veut bien s'occuper de toutes les choses qui
nous concernent. Il a fait les cieux et la terre et il a aussi compté les
cheveux de nos têtes. Avant même d'intervenir en notre faveur, il veut nous
faire jouir de sa propre paix, cette paix qui surpasse toute intelligence,
de telle manière que nous pouvons déjà lui rendre grâces avant que les
circonstances aient changé pour nous. Il mènera tout à bonne fin pour nous.
Bien des choses sont propres à nous attrister, et aujourd'hui plus que
jamais. Il y en a en nous, autour de nous, parmi les saints, dans le monde,
un peu partout. «.Réjouissez-vous dans le Seigneur », nous crie l'apôtre du
fond de sa prison. Au moment où il nous écrivait ces paroles, le mal
semblait triompher: il était lié de chaînes comme un malfaiteur; des
personnes qui faisaient profession de christianisme le faisaient pleurer à
cause de leur marche, d'autres pensaient ajouter de la tribulations à ses
liens. « Encore une fois, je vous le dirai: réjouissez-vous. » Nous
possédons, en effet, dans le Seigneur un sujet de joie que ni le temps, ni
les circonstances ne peuvent nous ôter. Quelqu'un dira peut-être: Comment
donc se réjouir au milieu des choses douloureuses que nous traversons ?
Exposons nos requêtes à Dieu, et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute
intelligence garde nos c?urs et nos pensées dans le Christ Jésus. Étant
ainsi occupés de Lui, nous serons capables de nous réjouir en Lui.
Puisqu'il fera notre bonheur pendant l'éternité, il peut bien nous rendre
heureux pendant le court moment de notre voyage ici-bas. Puissions-nous,
comme Asaph, dire: «Qui ai-je dans les cieux ? Et je n'ai eu de plaisir sur
la terre qu'en toi» (Psaume LXXIII, 25.) Nous ne sommes que de pauvres
êtres faibles et misérables pour réaliser de telles choses. L'apôtre Paul
lui-même sentait aussi sa faiblesse, mais il nous donne ici le secret de sa
puissance: « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (v. 13.)
Toutes choses, de nouveau ces mots. Que c'est beau, précieux et
encourageant pour chacun de nous.
Autre chose encore : Le Dieu de paix veut bien aussi être avec nous. Si
nous osons nous servir d'une telle expression: c'est une précieuse
compagnie. Pour que nous puissions en jouir, nous avons à être occupés non
des choses du monde, de son agitation, de ses espoirs, de ses craintes,
comme, hélas! Cela ne nous arrive que trop souvent, mais des choses qui
sont agréables à ce Dieu saint: Toutes les choses qui sont vraies, toutes
les choses qui sont vénérables, tontes les choses qui sont justes, toutes
les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les
choses qui sont de bonne renommée, s'il y a quelque vertu et quelque
louange; que ces choses occupent nos pensées. Les Philippiens les avaient
vues dans l'apôtre Paul. Puissions-nous, nous aussi, le faire et jouir, au
milieu d'un monde agité, de la présence du Dieu de paix. C'est une part
bien désirable pour de pauvres êtres faibles et craintifs comme nous. Cela
ne nous évitera pas l'obligation d traverser des circonstances diverses et
souvent pénibles. L'apôtre en savait quelque chose pour lui-même. Il avait
été rassasié et il avait eu faim; il avait été dans l'abondance et dans les
privations. Ce Dieu fidèle, par ces choses, fait notre éducation. Il nous
met pour ainsi dire à son école; une merveilleuse école dans laquelle nous
apprenons ce qu'aucune science humaine ne saurait nous enseigner: le secret
du vrai bonheur ici-bas.: être content, en soi-même, quelles que soient les
circonstances que nous soyons appelés à traverser. J'ai appris, je suis
enseigné, dit l'apôtre. Ce sont des choses qui ne s'apprennent pas en un
jour, mais celui qui peut tout, nous conduit lui-même dans des sphères
élevées qui n'ont jamais été explorées par les sages de ce monde.
Les circonstances que nous traversons nous fournissent aussi des
occasions de manifester notre amour envers les autres; en prenant part à
leurs afflictions et en subvenant à leurs besoins comme les Philippiens
l'avaient fait pour l'apôtre. C'est la réalisation de la vie divine au
milieu d'un monde rempli d'égoïsme: un témoignage rendu à ce grand fait que
nous sommes les disciples de Celui qui a aimé (Jean XIII, 25). Ce privilège
n'est pas seulement la part de ceux qui ont en abondance des biens
matériels. Non, les Macédoniens étaient dans une grande épreuve de
tribulation et dans une profonde pauvreté; malgré cela, ils avaient abondé
dans la richesse de leur libéralité. L'apôtre Paul en avait été grandement
réjoui, car c'était du fruit qui abondait pour leur compte. Quel compte que
celui-ci! C'est Dieu lui-même qui le tient, et il n'oublie rien de ce qui
est fait pour son nom. Par sa divine grâce, ces biens périssables qui ne
sont que pour un moment entre nos mains se changent, lorsqu'ils sont
employés à son service, en biens éternels. Il sera vrai à toujours que les
Philippiens, une fois, et même deux fois ont fait un envoi à l'apôtre Paul
pour ses besoins. Dieu pouvait-il oublier ce qui a été ainsi fait pour son
cher serviteur? Le dévouement que les saints montrent les uns pour les
autres ne sera jamais une perte dans le temps présent pour ceux qui se
dépensent pour leurs frères. Le Dieu de l'apôtre Paul, le Dieu qu'il a
appris à connaître, suppléera à tous les besoins. Il s'en porte pour ainsi
dire le garant. Ce que nous avons entre nos mains va nous être repris,
sachons donc l'employer en vue de l'avenir.
Nous sommes tous placés dans les milieux les plus divers: les uns
conduisent la charrue, d'autres paissent le bétail, plusieurs ont dans la
main le marteau des ouvriers; il est vrai qu'il n'y a parmi nous, pas
beaucoup de sages, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles; mais
nous savons que c'est le Dieu sage qui nous a placés dans les divers
milieux où nous nous trouvons. À Rome quelques saints étaient dans la
maison de l'empereur. Il ne lui serait pas difficile de nous donner à tous
de hautes positions dans le monde car il fait ce qu'il veut dans les cieux
et sur la terre. Son désir est que nous soyons des témoins dans les divers
milieux où nous sommes. La grande question pour nous est d'être fidèles
chacun à sa place. C'est dans sa grâce que nous trouverons tout ce qui nous
est nécessaire pour le glorifier dans les milieux et dans les circonstances
diverses où nous nous trouvons. Que cette grâce occupe nos esprits.
Puissions-nous en être remplis. Cette grâce excellente nous a été donnée
avant les temps des siècles, elle nous a sauvés, elle nous enseigne et elle
va nous délivrer de ce monde car « Le Seigneur est proche! »
ALF. G.
_____________________________
UN DANGER POUR LA GÉNÉRATION A