Gustave FLAUBERT - Comptoir Littéraire

Support : extrait de Madame Bovary, (1857) , G.Flaubert Les Comices agricoles
... Savoir repérer la construction d'un personnage réaliste .... «-Les petites gens
qui s'agitent dans de petites fonctions dont l'exercice fausse leurs idées. ».

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Gustave FLAUBERT (France) (1821-1880)
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Né à Rouen, le 21 décembre 1821, il était le fils du médecin-chef de
l'Hôtel-Dieu de cette ville. Il fut tôt formé à l'esprit d'observation
clinique dont témoigne une partire de son ?uvre, acquit «ce coup d'oeil
médical de la vie» qu'il préconisa. Enfant d'une grande précocité, c'est à
l'Histoire qu'il demanda ses premières évasions avec une prédilection pour
le Moyen Âge et la Rome impériale. Son goût pour l'écriture se dessina très
tôt puisqu'un résumé du règne de Louis XIII date de 1831 et que, dès
l'époque du collège de Rouen, où, mauvais élève turbulent, il lança un
journal intitulé «Art et Progrès», il se passionna pour la littérature,
thèmes de pièces de théâtre et de romans se bousculant dans sa tête, alors
qu'il était fasciné par les ?uvres de Corneille et par «Don Quichotte». Il
partagea donc l'exaltation romantique de sa génération et s'exclama : «
Pauvre Rousseau qu'on a tant calomnié parce que ton c?ur était plus élevé
que celui des autres, il est de tes pages où je me suis senti fondre en
délices et en amoureuses rêveries ! » Dès ce temps, il conçut une haine
féroce à l'égard de tout ce qui était bourgeois. On peut discerner dans
cette haine une attitude Iittéraire, une révolte de nature romantique
contre l'ordre social de l'époque. Mais il y avait aussi chez lui une
option fondamentale, car, pour lui, était bourgeois tout individu qui pense
par idées reçues. Il avait créé avec ses amis un mythe grotesque, « le
Garçon », destiné à scandaliser le bourgeois. Puis il avait songé à un
vaste sottisier, un ''Dictionnaire des idées reçues'', somme de toutes les
phrases conventionnelles, des lieux communs et des stupidités qui
dispensent de la pensée réelle. Il voulait le rédiger de telle sorte que «
le lecteur ne pourrait jamais savoir si l'auteur s'est foutu de lui ».
Puis, dans ces années troubles mais fécondes, il se lança dans de
véritables premiers écrits qui trahirent un individualisme exacerbé, une
imagination chargée de romantisme, une affectation de pessimisme, un goût
pour l'opposition simpliste entre le bien et le mal, le beau et le laid, le
grandiose et le vulgaire, Jésus et Satan.
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_____ "La femme du monde"
(1836) Poème en prose Au cours de vingt-sept versets, la Mort, « fille de Satan », se réjouit des
cris des « peuples dévorés par la peste », de l'?uvre sournoise d'une
« fièvre » maligne, du travail de putréfaction, d'un « hideux choléra »
envoyé sur terre. Elle se moque des médecins, de leurs thérapies et des
mesures préventives qu'ils peuvent conseiller : « Il est vrai que les
sangsues du docteur Broussais, la vaccine, la pâte Regnault, le remède
infaillible pour les maladies secrètes, les redingotes anglaises m'ont
déconcertée un peu ». Elle aime s'introduire « dans le lit d'une jeune
fille, à creuser lentement ses joues, à lui sucer le sang ». Commentaire La « femme du monde » du titre n'est pas la mondaine, mais bien l'épouse à
laquelle on est uni sous le régime de la communauté universelle, et dont on
ne peut jamais se séparer : la mort.
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_____ Si le jeune Flaubert professait un négativisme universel, il ne lui fit pas
dédaigner les aventures sensuelles. Au cours des vacances d'été à
Trouville, lui qui avait quinze ans ressentit un coup de foudre pour Élisa
Schlesinger, une femme de vingt-six ans, mariée à un éditeur de musique,
passion qui resta sans doute platonique, mais qui allait trouver son écho
dans plusieurs de ses ?uvres.
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_____ "Rêve d'enfer"
(1836) Nouvelle Un étrange alchimiste est en fait un esprit pur que Satan voudrait faire
chuter comme il peut le faire de tous les êtres qui ont une âme. Il suscite
l'amour d'une jeune fille pour lui : elle se languit et se tue mais
l'alchimiste demeure insensible. Cet esprit pur était le dernier essai du
Créateur. Commentaire Flaubert jeune affichait un tempérament romantique, ce qui se traduisait
par une imagination enflammée et une attirance pour le surnaturel. La
nouvelle montre l'influence qu'eurent sur lui Goethe, Hoffmann, Hugo et
Byron. Elle figura dans l'anthologie ''La France fantastique''.
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_____ "Passion et vertu"
(1836) Nouvelle
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_____ ''Quidquid volueris"
(1836) Nouvelle
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_____ "Loys XI"
(1838) Drame historique
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_____ "Agonies, pensées sceptiques"
(1838) Autobiographie « Nous étions il y a quelques années en province, une pléiade de jeunes
drôles qui vivions dans un étrange monde, je vous assure. [...] Si jamais
je sais écrire, je pourrai faire un livre sur cette jeunesse inconnue, qui
poussait à l'ombre, comme des champignons gonflés d'ennui. »
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_____ "Les mémoires d'un fou"
(1838) Autobiographie Le narrateur a eu son enfance étouffée par les murs d'un collège où il
était en proie aux railleries de camarades grossiers, éperdu de rêveries
infinies. Puis, adolescent, il éprouva une passion pour une jeune femme
mariée, aperçue sur la plage, pendant les vacances à Trouville. Peu à peu,
avec des nuances délicates, l'image de Maria est précisée : le jeune homme
la contemple de loin, puis s'efforce de deviner sous la robe la forme de
son corps ; enfin, il a la joie de découvrir qu'il a en littérature des
goûts communs avec elle. Introduit dans l'intimité du ménage, il fait un
soir avec son amie, pendant que tombe la nuit, une longue promenade en
canot, qu'il évoque avec lyrisme : « J'étais navré d'amour, j'écoutais les
deux rames se lever en cadence, les flots battre les flancs de la barque
[...] C'était quelque chose à faire mourir d'amour [...] C'était tout le
charme d'un rêve avec toutes les jouissances du vrai. » La passion qu'il
éprouve n'est, en effet, qu'un rêve : il n'a même pas osé l'avouer à celle
qu'il aime et il poursuit en lui-même une exaltation tout idéaliste et
mystique. Peu à peu cependant, il découvre brutalement la réalité charnelle
de Maria : « Elle était là, derrière ces murs que je dévorais du regard.
Elle était là, belle et nue, avec toutes les voluptés de la nuit, toutes
les grâces de l'amour, toutes les chastetés de l'hymen. Cet homme n'avait
qu'à ouvrir les bras [...] À lui tout, à moi rien ! » Avec la jalousie
vient la désillusion, celle de l'adolescent qui s'est fait de l'amour une
trop pure idée. Maria quitte Trouville, mais son image ne cesse de
poursuivre le narrateur ; et plus tard, sur les lieux où il l'aperçut pour
la première fois, il vient encore appeler son souvenir. Commentaire Ce premier livre, entièrement autobiographique, écrit sous le coup d'une
déception amoureuse, a le grand intérêt, comme toutes les ?uvres de
jeunesse de Flaubert, de nous introduire dans l'âme inquiète d'un jeune
homme dévoré d'idéalisme et de tristesse romantiques. Il montre un Flaubert
très différent de celui de la maturité et surtout influencé alors par
Chateaubriand et Rousseau. On trouvera des réminiscences de Maria dans le
personnage de Mme Arnoux de ''L'éducation sentimentale''. Mais les
''Mémoires d'un fou'', avec leur sincérité certaine, n'ont pas seulement
l'intérêt d'un document inestimable pour connaître l'homme, mais encore
renferment de belles pages, réussites vraiment extraordinaires de la part
d'un adolescent de dix-sept ans. L'?uvre fut publiée seulement à titre posthume en 1900.
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_____ Flaubert publia dans ''Le colibri'', journal littéraire bi-hebdomadaire
édité à Rouen :
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_____ "Bibliomanie"
(1837) Nouvelle
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_____ ''Une leçon d'histoire naturelle ; genre commis''
(1837) Essai À partir de notations concrètes d'une dérisoire justesse et qui excitent
autant la pitié que la verve satirique, est campé le commis qui est un type
d'«assis », de rond-de-cuir. Commentaire L'étude était imitée des « physiologies» à la mode. Flaubert y montra q