Le phénomène spirite - ALLAN KARDEC

Ce directeur habile autant que pieux, sut apprécier l'âme qui lui étoit confiée, et
lui donna ... Dès lors il se livroit aux exercices de l'oraison et de la pénitence, et
ne ...... Nous n'avons aucun détail sur toutes ces missions, seulement nous
savons ...... sa Croix, composée en son épaisseur des pertes de biens, des
humiliations ...

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Gabriel Delanne ____________ LE PHENOMENE SPIRITE
TEMOIGNAGE DES SAVANTS
ETUDE HISTORIQUE EXPOSITION METHODIQUE DE TOUS LES PHENOMENES DISCUSSION DES HYPOTHESES - CONSEILS AUX MEDIUMS LA THEORIE PHILOSOPHIQUE [pic]
___ 1893 a l'âme immortelle de mon vénéré maître ALLAN KARDEC je dédie ce livre ?uvre d'un de ses plus obscurs mais de ses plus sincères admirateurs Gabriel Delanne.
PREFACE
Le spiritisme est une science qui a pour objet la démonstration
expérimentale de l'existence de l'âme et de son immortalité, au moyen de
communications avec ceux qu'on a improprement appelés les morts. Depuis
bientôt un demi-siècle que les premières recherches sur ce sujet ont été
entreprises, des hommes de science de la plus haute valeur ont consacré de
longues années d'études à constater les faits qui sont à la base de cette
science, et ils ont été unanimes à affirmer l'authenticité certaine de ces
phénomènes, qui semblaient les fruits de la superstition et du fanatisme.
On ne connaît pas ces recherches en France, ou on les connaît mal, de sorte
que le spiritisme teste toujours, aux yeux du grand public, la farce des
tables tournantes. Cependant le temps a fait son oeuvre, et cette doctrine
présente aujourd'hui à l'examinateur impartial une série d'expériences
rigoureuses, méthodiquement conduites, qui prouvent d'une manière certaine
que le moi humain survit à la désagrégation corporelle.
Ce sont ces résultats que nous voulons exposer, afin qu'ils implantent dans
toutes les consciences la conviction de l'immortalité, non plus basée
seulement sur la foi ou sur le raisonnement, mais solidement étayée sur la
science, procédant avec sa sévère méthode positive.
La génération actuelle est lasse des spéculations métaphysiques ; elle
refuse de croire à ce qui n'est pas absolument démontré, et, si le
mouvement spirite, qui compte déjà des millions d'adhérents dans le monde
entier, n'a pas pris la première place, c'est que ses adeptes ont trop
négligé, jusqu'alors, de mettre sous les yeux du public des faits bien
constatés.
La plupart des publications périodiques contiennent des communications
d'Esprits qui peuvent être intéressantes à certains points de vue, mais
dont l'authenticité n'est pas absolument démontrée, de sorte qu'elles ne
produisent pas l'effet voulu.
Les ouvrages français parus depuis Allan Kardec sur ce sujet sont des
redites, exception faite des livres d'Eugène Nus, de M. Gardy, de Genève et
du Dr Gibier, ou ne présentent aucune vue originale sur la question, de
sorte que le mouvement s'est ralenti. Il est nécessaire de lui donner une
impulsion nouvelle. Pour cela, il faut marcher avec son siècle et savoir se
plier aux nécessités de notre époque.
Le matérialisme est partout triomphant, mais on sent déjà que son règne ne
sera pas de longue durée. Pour le détruire, il suffit de lui emprunter ses
armes et de le combattre sur son terrain. L'école positiviste se renferme
dans l'expérimentation ; faisons comme elle : nous n'avons nul besoin de
faire appel à d'autres méthodes, car les faits, comme le dit Alfred Russell
Wallace, sont des choses opiniâtres dont il n'est pas facile de se
débarrasser par une fin de non-recevoir.
Au lieu de présenter aux incrédules toute la doctrine formulée par les
Esprits et codifiée par Allan Kardec, donnons-leur d'abord simplement à
lire les travaux de ces maîtres qui sont : Robert Hare, Crookes, Wallace,
Oxon, Zoëllner, Aksakow, et alors ils ne pourront récuser les témoignages
de ces grands hommes, qui sont, à des titres divers, des sommités
intellectuelles dans le vaste domaine des sciences.
N'oublions pas, en effet, que Crookes a fait faire à la physique un pas de
géant par la démonstration de l'état radiant. Wallace est certainement, à
l'heure actuelle, le premier naturaliste du monde, puisqu'il a trouvé et
formulé, en même temps que Darwin, la loi de l'évolution. Les travaux de
Zoëllner en astronomie sont universellement connus. Ceux de Fechner, sur la
sensibilité, sont enseignés partout ; et, quant aux professeurs Mapes,
Robert Hare, ils jouissent en Amérique d'une autorité non discutée.
Ce sont là les principaux champions du spiritisme mais le lecteur trouvera,
à la fin de ce volume, une liste nombreuse des notabilités qui ont affirmé
hautement le spiritisme.
Il est temps de réagir contre les bonzes officiels, qui essaient d'étouffer
les vérités nouvelles en affectant une dédaigneuse indifférence. Autant
nous avons de respect et d'admiration pour la science, sans parti pris,
pour celle qui envisage, impartialement tous les phénomènes, les étudie et
les explique froidement en fournissant de bonnes raisons, autant nous nous
sentons d'indignation contre la fausse science, rebelle à toutes les
nouveautés, renfermée dans ses convictions acquises, et croyant
orgueilleusement avoir touché les bornes du savoir humain.
Ce sont ces espèces, dirons-nous avec Wallace, qui firent de l'opposition à
Galilée, à Harvey, à Jenner. Ce sont ces entêtés ridicules qui repoussèrent
les preuves merveilleuses de la théorie des ondulations lumineuses de Young
; ce sont eux qui bafouèrent Stephenson quand il voulut employer les
locomotives sur les lignes ferrées de Liverpool et Manchester. Ils
n'avaient pas assez de sarcasmes contre l'éclairage au gaz, et ils
repoussèrent Arago, dans le sein même de l'Académie, lorsqu'il voulut
discuter sur le sujet de la télégraphie électrique. Ne sont-ce pas ces
mêmes êtres ignares qui prétendaient que le magnétisme n'était que
charlatanisme et fourberie, et qui, dernièrement encore, qualifiaient la
découverte du téléphone de canard américain ?
Ce n'est pas pour le vain plaisir de montrer combien l'esprit humain, même
dans les classes les plus éclairées, est sujet à l'erreur, que nous avons
cité quelques-uns des exemples les plus frappants de l'entêtement des corps
savants et de leur horreur pour les nouveautés ; c'est pour susciter un
mouvement sérieux en faveur de ces recherches, qui ont une portée
considérable, aussi bien dans le domaine matériel que dans le champ
psychique.
Si réellement l'âme ne meurt pas et qu'elle puisse agir sur la matière,
nous nous trouvons en présence de forces inconnues qu'il est intéressant
d'étudier ; nous constatons, par cela même, des modes nouveaux de l'énergie
qui peuvent nous conduire à des résultats grandioses ; de même la
personnalité se conservant après la mort nous met en face d'un autre
problème : celui de la pensée produite sans les organes matériels du
cerveau.
Laissons de côté les routiniers, les gens obstinément enfermés dans leurs
systèmes, ouvrons tous grands les yeux quand des hommes probes, savants et
impartiaux nous parlent de découvertes récentes, et fermons les oreilles
aux clabauderies de tous les eunuques de la pensée, impuissants à sortir de
l'ornière des idées préconçues.
Nous dirons, avec un savant qui ne craint pas de s'écarter des chemins
battus avec M. Charles Richet, qu'une bonne et complète expérience vaut
cent observations, et nous ajouterons : vaut dix mille négations, alors
même qu'elles émaneraient des sommités les plus en vue, si ces sommités ne
se sont pas donné la peine de répéter ces expériences et d'en démontrer la
fausseté.
Ce simple résumé n'a d'autres prétentions que de mettre sous les yeux du
public des expériences faites par des hommes éminents, par des maîtres dans
cet art si difficile de l'observation exacte ; il ressortira de cet exposé
la preuve évidente de l'immortalité de l'être pensant, car elle s'affirmera
de plus en plus nette, de plus en plus évidente, au fur et à mesure que se
développera le magnifique enchaînement des phénomènes, depuis le mouvement
des tables jusqu'aux apparitions visibles, tangibles et photographiées des
Esprits.
Tel est notre but en écrivant ce petit ouvrage de vulgarisation. Après un
historique succinct des origines du Spiritisme, nous passerons en revue les
travaux des savants, en faisant ressortir ce qu'ils ont de probant et
d'incontestable. Ensuite nous consacrerons un chapitre à l'exposé des
méthodes par lesquelles on peut évoquer les Esprits ; enfin nous
terminerons par les conséquences philosophiques qui résultent de ces
recherches.
Nous espérons que cet exposé consciencieux et impartial portera la
conviction dans l'esprit de tout lecteur sachant se dégager des préjugés
vulgaires et des idées préconçues, pour envisager froidement cette science
nouvelle, dont les fruits seront si importants pour l'humanité. C'est au
nom de la libre pensée que nous convions les chercheurs à s'occuper de nos
travaux ; c'est avec instance que nous leur demandons de ne pas repousser
sans examen ces faits, si nouveaux et si mal connus, et nous sommes
persuadés que la lumière luira à leurs yeux, comme elle a éclairé les
hommes de bonne foi qui, depuis cinquante années, ont bien voulu étudier ce
problème de l'au delà, si troublant et si mystérieux avant ces découvertes.