Que sais-je - Le capes de lettres modernes en clair
L'évocation se fait souvent dans le cadre des conventions pastorales dont
Fontenelle avait donné une théorie épurée : suggérer la tranquilité à laquelle
tous les ..... Son esprit est bien différent : en consacrant ses meilleures années à
rassembler une vaste documentation qu'il annote, avec laquelle il corrige ses
précédents ...
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Que sais-je ? n°227 La littérature Grecque d'Homère à Aristote T.Perso : Origines de la lit. Occidentale : Illiade et Odyssée ( exploits de la
guerre de Troie : 1200 avant JC).
Aucune connaissance de l'auteur : c'est la question homérique du XVIII
Après une longue période de transmission orale, fixation du texte à Athènes
au 6ème avant JC. Dans les textes homériques : coexistence de formes appartenant à des
époques différentes mais surtout à des dialectes différents ; la langue
homérique est une langue composite, jamais parlée ; c'est un objet
littéraire. Il en va de même du monde dépeint dans ces textes ; artificiel,
composite, voisinage du plus ancien et du plus moderne. C'est un monde
poétique et non pas le reflet d'une société historique. La question homérique : l'?uvre serait d'un éditeur tardif. Au 19ème, les
analystes s'opposent aux unitaires. Les analystes cherchent à isoler un
poème primitif qui serait dû à Omettre et tentent de reconstruire
l'histoire des apports successifs qui ont abouti à l'?uvre que nous
connaissons. Les unitaires soulignent l'unité de composition sensible dans
les poèmes. Pour eux, Omettre : poète génial ayant composé l'ensemble à
partir de sources et de dates diverses. L'une des preuves du rayonnement du genre épique est dans les parodies qui
lui ont été consacrées, et d'abord par Omettre lui-même : La guerre des
rats et des grenouilles.
Grande influence de la poésie d'Homère : les hymnes homériques qui sont
appelées ainsi parce qu'elles emprunte à Omettre le mètre et la langue. Hesiode : même mètre et même langue qu'Homère. On connaît d'ailleurs une
Joute poétique d'Homère et Hésiode : Jeu lit. Dans lequel les deux poètes
récitent les plus beaux passages de leur ?uvre. Cependant, deux univers
poétiques très différents. Hésiode : absence du plaisir à narrer des
aventures : la poésie d'Hésiode codifie des traditions (mythologiques ou
agricoles). Evocation du monde paysan de la Béotie :la Théogonie et Les
travaux et les jours. C'est par ailleurs le premier auteur à s'introduire
lui-même dans ses textes. C'est un ton nouveau, cependant l'?uvre garde
certains aspects archaïques.
L'épopée : « Le poème épique est un récit en vers d'aventures héroïques. » Voltaire
Ancêtre de toute narration, l'épopée pose des problèmes fondamentaux :
- rapport fiction / histoire
- merveilleux / réalisme
- écriture singulière / écriture collective
- lit. Pop / lit. Savante
- narration / poésie
Perspective historique de l'épopée
Origines du genre : 2 plans : - sociologique, culturel - littéraire 1)aspect sociologique :
cf. : Georges Dumézil : « Mythes et épopées » : grand théoricien des
représentations et des sociétés indo-européennes : culture originelle
commune. Peuple indo-européen regroupé entre Ukraine et lac Baïkal vers
5000 avt JC.
Méthode comparatiste : mise en évidence des similitudes ; ex : idéologie de
la tripartie : 3 classes sociales : - fonction religieuse
- fonction guerrière,
- reproduction (pasteur et cultivateur)
Dumézil travaille sur l'épopée comme sur un document culturel : ex :
Enéide, Virgile. 2) un apport au niveau historique :
- guerre entre les sabins (enlèvement des sabines) : épisode réel et
historique transposé dans l 'Enéide.
- Reflet des mentalités par les types de personnages : guerrier violent,
etc Quelques exemples du rapport épopée / histoire :Transposition de noyau
historique en vue de la recomposition du mythe : Iliade : achéens /
troyens : guerre, expédition, pillage. Troie : ville réelle mais également
représentation symbolique de la synthèse d'événements historiques. La
Chanson de Roland : Charlemagne, perso. réel et historique, reflet de
l'époque carolingienne, Ronceveau, ville réelle, défaite réelle en 778
après JC mais dans la Chanson de geste française : Charlemagne apparaît au
XIIè, dans un conflit qui oppose le pouvoir royal alors capétien et les
grands seigneurs féodaux. Ce conflit n'a aucun sens en contexte carolingien
puisqu'il n'y a pas de grands seigneurs alors. L'épopée est donc un substrat de légendes collectives. Une inspiration
individuelle et savante à partir d'un fond collectif et archaïque.
Transformation d'une matière orale transcrite par un lettré. 3) Mise en évidence des types : le héros, le sorcier, le roi
(Charlemagne,...) Dans les épopées primitives, les personnages sont
caractérisés par leur fonction : personnage conventionnel. Importance de
l'opposition entre fonction / psychologie.
Le schématisme est une des modalités du style épique, c'est à dire que les
personnages n'ont d'existence qu'en fonction de leur rôle dans le schéma du
récit.
Dans les épopées plus élaborées, importance de la psychologie ; ex : scène
n°1 Iliade : présentation de Achille boudeur. Personnage très construits
humainement, pas de type.
4) Esthétique de la totalité : genre totalitaire, ambition : être un genre
complet.
- sur un plan formel : poésie / narration / théâtre (scènes) / longueur du
texte.
- Les contenus : aperçu sociologique total, homme /femme ; libre /
esclave ; ...
- Sur le plan sémantique : tous les éléments s'organisent autour d'une
fin : orientation générale.
A noter : structure eschatologique de la Chanson de geste. (eschatologie :
étude des fins dernières de l'homme et du monde) Lutte manichéenne.
Idéalisation de Charlemagne : empereur majestueux face aux « méchants »
saxons et sarrasins. Idem : Roland meurt en martyr : il est le motif de
représentation de la rédemption, motif du sacrifice également très
fréquent. Ou encore, le motif du moniage : le héros finit par se faire
moine, ex : Renaut de Montauban, Guillaume d'Orange 5) Ordonnancement du réel : système axiologique, personnages assez peu
individualisés. ( axiologie : science et théorie des valeurs morales)
Concentration de schèmes communs qui sont autant de reflets d'une société
où l'individu compte peu.
A noter : le passage au roman se fera avec les sociétés modernes qui
prônent l'individu comme tel (Renaissance), le premier personnage de roman
étant Panurge, contraire du héros épique. C'est la fin de l'héroïsme. 6) les Topoï :
- l'épreuve : cf. : Ulysse.
- Le combat / bataille / duel
- Description des armes
- Déploration funèbre
- Révolte : cf. : Renaut de Montauban : moment de l'histoire des
mentalités : déclin des mythes, déclin de l'épopée. Autre ex :L'Enéïde, Virgile. Apothéose et déclin ; quand Rome a triomphé du
monde : fin. (récit des pérégrinations d'Enée contraint à l'exil après la
chute de troie : arrivée en Italie : fondation de Rome)
La Pharsale, Lucain. (60 ap.JC) Déclin de l'idéologie chevaleresque ; fin
de la chanson de geste. Charnière au 15ème :succès du roman de
chevalerie (id. mais en prose). (Lutte de César et Pompée . Drame de la
guerre civile, drame spirituel dominé par les figures des deux hommes) 7) Historique :
L'épopée disparaît de la littérature latine. Retour au M-Age avec la
chanson de geste. Toutes chansons de gestes ; environ vers 1200, 1300 ;
ex : La Chanson de Roland, la plus ancienne et la meilleure : fin XI. Pour
l'origine :
- Gaston Paris : origine orale : Cantilène.
- Bedier insiste sur l'origine savante de la chanson de geste, surtout
celle de Roland. 3 cycles de la chanson de geste : - La Geste du Roi (Charlemagne) - La Geste de guillaume d'Orange - La Geste des barons
Evolution de l'épopée vers le romanesque avec l'intrusion d'une nouvelle
topique : sentimentale, ex : La prise d'Orange ; Guillaume s'est épris de
la princesse, et s'empare de la ville.
Autre nouvelle thématique : le merveilleux - féerique : la fée Morgane :
Huon de bordeaux (1220) et autres perso. de la mythologie celtique. Dans l'épopée primitive les scènes ne s'enchaînent pas bien à cause de la
récitation orale d'un épisode à la fois. Evolution vers un rythme plus
continu, vers une narration plus soudée.
Renaissance de l'épopée au M-Age, elle colle aux représentations de
l'époque. ensuite, elle ne fait plus que survivre, parce qu'en décalage
avec la société. Les différentes tentatives de résurrection seront des
échecs : ex : La Franciade, Ronsard, 1572, restera inachevée, 4 chants au
lieu des 24 prévus. Idem : Chapelain : Les Doctes ou Voltaire, La Henriade,
1723. Epoque romantique (du préromantisme au classicisme à l'académisme), lyrisme
collectif, nouvelle tentative de restauration de l'épopée qui sera d'abord
académique : 1809 : Chateaubriand, Les Martyrs ou encore : Lamartine,
Jocelyn (projet d'une épopée intime, env 8000), V.Hugo, La légende des
siècles : recueil de poèmes courts, ce qui rend le texte plus lisible,
séparation en chants ( les mentalités ne sont plus héroïques, Hugo adopte
donc le progrès comme fil conducteur, progrès vers le bien. Il n'y a pas de
héros individuel. Retour au collectif ; le peuple est le héros) A l'époque moderne, échec de la tentative de restauration. La renaissance
et les lumières sont l'ère de la raison or l'épopée est celle du
merveilleux. Roman picaresque : centré sur l'individu qui construit sa vie
seul et parfois contre la société : « Le français n'a pas la tête épique. » (Voltaire) La modernité va vers un individualisme étroit, cf. : Joyce, Ulysse, 1922 :
anti-épopée, représentation de mentalités étroites. Cependant même après ce
déclin le roman garde toujours la nostalgie de l'épopée, style