Darwin - Webpage Thomas Pradeu

Si, d'autre part, nous regardons les types persistants au point de vue de l'
hypothèse que .... Circonstances favorables à l'exercice de la sélection par l'
homme. ... On peut les considérer comme définis quand tous, ou presque tous
les ...... structure des branchies qui leur permettent de respirer dans l'eau, jusqu'
aux crochets ...

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Darwin L'origine des espèces D'après l'édition de 1896 (SCHLEICHER FRERES, EDITEURS). Traduit sur
l'édition anglaise définitive par ED. BARBIER. NOTICE HISTORIQUE SUR LES PROGRES DE L'OPINION RELATIVE A L'ORIGINE DES
ESPECES AVANT LA PUBLICATION DE LA PREMIERE EDITION ANGLAISE DU PRESENT
OUVRAGE. Je me propose de passer brièvement en revue les progrès de l'opinion
relativement à l'origine des espèces. Jusque tout récemment, la plupart des
naturalistes croyaient que les espèces sont des productions immuables
créées séparément. De nombreux savants ont habilement soutenu cette
hypothèse. Quelques autres, au contraire, ont admis que les espèces
éprouvent des modifications et que les formes actuelles descendent de
formes préexistantes par voie de génération régulière. Si on laisse de côté
les allusions qu'on trouve à cet égard dans les auteurs de l'antiquité, [
Aristote, dans ses Physic? Auscultationes (lib. II, cap. VIII, § 2), après
avoir remarqué que la pluie ne tombe pas plus pour faire croître le blé
qu'elle ne tombe pour l'avarier lorsque le fermier le bat en plein air,
applique le même argument aux organismes et ajoute (M. Clair Grece m'a le
premier signalé ce passage) : " Pourquoi les différentes parties (du corps)
n'auraient-elles pas dans la nature ces rapports purement accidentels ? Les
dents, par exemple, croissent nécessairement tranchantes sur le devant de
la bouche, pour diviser les aliments les molaires plates servent à
mastiquer ; pourtant elles n'ont pas été faites dans ce but, et cette forme
est le résultat d'un accident. Il en est de même pour les autres parties
qui paraissent adaptées à un but. Partout donc, toutes choses réunies
(c'est-à-dire l'ensemble des parties d'un tout) se sont constituées comme
si elles avaient été faites en vue de quelque chose ; celles façonnées
d'une manière appropriée par une spontanéité interne se sont conservées,
tandis que, dans le cas contraire, elles ont péri et périssent encore. " On
trouve là une ébauche des principes de la sélection naturelle ; mais les
observations sur la conformation des dents indiquent combien peu Aristote
comprenait ces principes. ] Buffon est le premier qui, dans les temps
modernes, a traité ce sujet au point de vue essentiellement scientifique.
Toutefois, comme ses opinions ont beaucoup varié à diverses époques, et
qu'il n'aborde ni les causes ni les moyens de la transformation de
l'espèce, il est inutile d'entrer ici dans de plus amples détails sur ses
travaux. Lamarck est le premier qui éveilla par ses conclusions une attention
sérieuse sur ce sujet. Ce savant, justement célèbre, publia pour la
première fois ses opinions en 1801 ; il les développa considérablement, en
1809, dans sa Philosophie zoologique, et subséquemment, en 1815, dans
l'introduction à son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Il
soutint dans ces ouvrages la doctrine que toutes les espèces, l'homme
compris, descendent d'autres espèces. Le premier, il rendit à la science
l'éminent service de déclarer que tout changement dans le monde organique,
aussi bien que dans le monde inorganique, est le résultat d'une loi, et non
d'une intervention miraculeuse. L'impossibilité d'établir une distinction
entre les espèces et les variétés, la gradation si parfaite des formes dans
certains groupes, et l'analogie des productions domestiques, paraissent
avoir conduit Lamarck à ses conclusions sur les changements graduels des
espèces. Quant aux causes de la modification, il les chercha en partie dans
l'action directe des conditions physiques d'existence, dans le croisement
des formes déjà existantes, et surtout dans l'usage et le défaut d'usage,
c'est-à-dire dans les effets de l'habitude. C'est à cette dernière cause
qu'il semble rattacher toutes les admirables adaptations de la nature,
telles que le long cou de la girafe, qui lui permet de brouter les feuilles
des arbres. Il admet également une loi de développement progressif ; or,
comme toutes les formes de la vie tendent ainsi au perfectionnement, il
explique l'existence actuelle d'organismes très simples par la génération
spontanée. [ C'est à l'excellente histoire d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
(Hist. nat. générale, 1859, t. II, p. 405) que j'ai emprunté la date de la
première publication de Lamarck ; cet ouvrage contient aussi un résumé des
conclusions de Buffon sur le même sujet. Il est curieux de voir combien le
docteur Erasme Darwin, mon grand-père, dans sa Zoonomia (vol. I, p. 500-
510), publiée en 1794, a devancé Lamarck dans ses idées et ses erreurs.
D'après Isidore Geoffroy, G?the partageait complètement les mêmes idées,
comme le prouve l'introduction d'un ouvrage écrit en 1794 et 1795, mais
publié beaucoup plus tard. Il a insisté sur ce point (G?the als
Naturforscher, par le docteur Karl Meding, p. 34), que les naturalistes
auront à rechercher, par exemple, comment le bétail a acquis ses cornes, et
non à quoi elles servent. C'est là un cas assez singulier de l'apparition à
peu près simultanée d'opinions semblables, car il se trouve que G?the en
Allemagne, le docteur Darwin en Angleterre, et Geoffroy Saint-Hilaire en
France arrivent, dans les années 1794-95, à la même conclusion sur
l'origine des espèces. ] Geoffroy Saint-Hilaire, ainsi qu'on peut le voir dans l'histoire de sa vie,
écrite par son fils, avait déjà, en 1795, soupçonné que ce que nous
appelons les espèces ne sont que des déviations variées d'un même type. Ce
fut seulement en 1828 qu'il se déclara convaincu que les mêmes formes ne se
sont pas perpétuées depuis l'origine de toutes choses ; il semble avoir
regardé les conditions d'existence ou le monde ambiant comme la cause
principale de chaque transformation. Un peu timide dans ses conclusions, il
ne croyait pas que les espèces existantes fussent en voie de modification ;
et, comme l'ajoute son fils, " c'est donc un problème à réserver
entièrement à l'avenir, à supposer même que l'avenir doive avoir prise sur
lui. " Le docteur W.-C. Wells, en 1813, adressa à la Société royale un mémoire sur
une " femme blanche, dont la peau, dans certaines parties, ressemblait à
celle d'un nègre ", mémoire qui ne fut publié qu'en 1818 avec ses fameux
Two Essays upon Dew and Single Vision. Il admet distinctement dans ce
mémoire le principe de la sélection naturelle, et c'est la première fois
qu'il a été publiquement soutenu ; mais il ne l'applique qu'aux races
humaines, et à certains caractères seulement. Après avoir remarqué que les
nègres et les mulâtres échappent à certaines maladies tropicales, il
constate premièrement que tous les animaux tendent à varier dans une
certaine mesure, et secondement que les agriculteurs améliorent leurs
animaux domestiques par la sélection. Puis il ajoute que ce qui, dans ce
dernier cas, est effectué par " l'art paraît l'être également, mais plus
lentement, par la nature, pour la production des variétés humaines adaptées
aux régions qu'elles habitent : ainsi, parmi les variétés accidentelles qui
ont pu surgir chez les quelques habitants disséminés dans les parties
centrales de l'Afrique, quelques-unes étaient sans doute plus aptes que les
autres à supporter les maladies du pays. Cette race a dû, par conséquent,
se multiplier, pendant que les autres dépérissaient, non seulement parce
qu'elles ne pouvaient résister aux maladies, mais aussi parce qu'il leur
était impossible de lutter contre leurs vigoureux voisins. D'après mes
remarques précédentes, il n'y a pas à douter que cette race énergique ne
fût une race brune. Or, la même tendance à la formation de variétés
persistant toujours, il a dû surgir, dans le cours des temps, des races de
plus en plus noires ; et la race la plus noire étant la plus propre à
s'adapter au climat, elle a dû devenir la race prépondérante, sinon la
seule, dans le pays particulier où elle a pris naissance. " L'auteur étend
ensuite ces mêmes considérations aux habitants blancs des climats plus
froids. Je dois remercier M. Rowley, des Etats-Unis, d'avoir, par
l'entremise de M. Brace, appelé mon attention sur ce passage du mémoire du
docteur Wells. L'honorable et révérend W. Hebert, plus tard doyen de Manchester, écrivait
en 1822, dans le quatrième volume des Horticultural Transactions, et dans
son ouvrage sur les Amarylliadacées (1837, p. 19, 339), que " les
expériences d'horticulture ont établi, sans réfutation possible, que les
espèces botaniques ne sont qu'une classe supérieure de variétés plus
permanentes. " Il étend la même opinion aux animaux, et croit que des
espèces uniques de chaque genre ont été créées dans un état primitif très
plastique, et que ces types ont produit ultérieurement, principalement par
entre-croisement et aussi par variation, toutes nos espèces existantes. En 1826, le professeur Grant, dans le dernier paragraphe de son mémoire
bien connu sur les spongilles (Edinburg Philos. Journal, 1826, t. XIV, p.
283), déclare nettement qu'il croit que les espèces descendent d'autres
espèces, et qu'elles se perfectionnent dans le cours des modifications
qu'elles subissent. Il a appuyé sur cette même opinion dans sa cinquante-
cinquième conférence, publiée en 1834 dans the Lancet. En 1831, M. Patrick Matthew a publié un traité intitulé Navai Timber and
Arboriculture, dans lequel il émet exactement la même opinion que celle que
M. Wallace et moi avons exposée dans le Linnean Journal, et que je
développe dans le prés