Compréhension en lecture au cycle 2 - Académie de Nancy-Metz
?Définition du mot très simple (donnée par l'enseignant, compréhensible par les
enfants). ?Utilisation dans ... Il y a de l'implicite. Les inférences sont les opérations
qui vont nous conduire à rendre explicite l'implicite. ... ?Les exercices du manuel
de lecture ... Si son interprétation première était erronée, il la corrige. Au cours ...
Part of the document
Compréhension en lecture au cycle 2
Animation pédagogique, année 2006/2007
Frédérique Mirgalet
Conseillère pédagogique à St Marcellin
En fin de document, liens vers les sources utilisées
Points de passages obligés pour apprendre à lire
A partir du discours de Martine SAFRA (IGEN) issu du DVD « apprendre à
lire » sceren-cndp 2006
1. Place accordée dès la maternelle à la maîtrise du langage oral et du
langage écrit. Travailler à l'oral sur des textes écrits, reformuler
des histoires, dicter à l'adulte, lire des histoires aux enfants
2. La place qui est faite aux activités de conscience phonologique :
distinguer les mots, puis les syllabes puis ce qu'on entend pas et
qu'on a du mal à identifier : le phonème. Mise en place du principe
alphabétique
3. Apprentissage très tôt des relations entre graphèmes et phonèmes.
Travail sur les composantes sonores de la langue.
4. Association étroite lecture/écriture. Ecrire pour fixer les relations
graphèmes phonèmes
5. régularité de l'entraînement systématique en lecture et écriture
(construction dans la mémoire à long terme d'un répertoire de mots
pour la lecture en voie directe)
6. Apprentissages qui visent à la compréhension
a. Connaissance du monde
b. Elargissement du lexique
c. Connaissance du fonctionnement de la langue
d. Construire des procédures de lecteurspour contrôler la
compréhension
7. Penser le temps de l'apprentissage au cours du cycle 2. (Le cycle 3
poursuit le travail)
8. Prendre en compte les différences interindividuelles. (utiliser
l'outil « lire au CP ») Evalution indispensable
9. Savoir expliquer aux parents
10. Former les enseignants pour les aider à choisir un ouvrage et à le
compléter. Il faut expliquer ce qui se fait et qui ne se traduit pas
par l'écrit ni par le manuel.
Définitions de la compréhension
La compréhension qui résulte de la lecture et / ou de l'audition d'un
texte, est toujours le fruit de l'interaction de deux composantes
essentielles :
- un texte doté de caractéristiques propres (lexique, structure, syntaxe)
- un lecteur avec des caractéristiques propres (expertise, buts,
intentions)
Trois étapes de compréhension :
1- Traitement lexical et syntaxique ? forme de surface (mot à mot)
rapidement oubliée au profit d'une microstructure ou base de texte, dans
laquelle on garde les idées du texte
2- Elaboration d'une macrostructure à partir de ces microstructures. Cela
correspondrait à un résumé du texte.
3- Elaboration d'un modèle de situation qui est susceptible d'évoluer au
fil de l'histoire
Les problèmes que rencontrent les enfants dans la compréhension
Il existe plusieurs sources de problèmes de compréhension:
.Les difficultés de décodage
.La connaissance du domaine dont parle le texte
.La capacité de mémoire
.L'étendue et la connaissance du vocabulaire
.Les processus d'inférence
.Les stratégies de contrôle
1- Les difficultés de décodage
Certin zen fan éprou vedédificul thé poura prendra traitélecodé cri.
Pourdotre, laprenti sageré à lizer nempaichepa quelecou dutrai teman démo
édeleur signifi kassion restetrè zéleu vez. Ilsensui quela condui tesimulta
nédé zactivité relativocode éde selle ayantrai alacon préhension leurpoze
pro blaime.
2- Une capacité de mémoire limitée
Pour lire il faut de la mémoire :
.Mémoire à court terme pour se souvenir de ce qu'on lit et construire son
modèle de situation
.Mémoire à long terme pour reprendre un texte long, faire des réseaux...
.Mémoire de travail pour effectuer certains traitements nécessaires à la
compréhension et notamment le traitement des inférences
3- La méconnaissance du domaine
Il peut s'agir ici de manque de références culturelles et/ou de
connaissances. Le domaine dont on parle doit être connu du lecteur
.soit par le vécu,
.soit par l'étude antérieure,
.soit par des lectures antérieures (mise en réseau, connaissance des
stéréotypes...)
4- L'étendue et la connaissance du vocabulaire
Bien connaître un mot c'est le comprendre, savoir l'utiliser, pouvoir
l'utiliser dans plusieurs contextes.
On distinguera trois niveaux de vocabulaire :
.Niveau 1 : mots familiers.
.Niveau 3 : mots complexes rares, associés à un contexte particulier.
.Niveau 2 : mots peu fréquents dans la conversation scolaire mais qu'on
rencontrera très souvent dans les textes, en particulier dans la
littérature enfantine.
Pour enrichir le vocabulaire de nos élèves et leur permettre de mieux
comprendre :
.Niveau 1 : Il s'agit des mots appartenant à l'univers familier des
enfants de la classe (cela peut varier selon le contexte) univers de la
maison, de l'école et environnement proche. Quelques pratiques de
classe pour augmenter ou consolider ce vocabulaire :
oUtilisation d'un imagier (de classe ou individuel)
oAffichage en classe
oDevinettes
oVigilance quotidienne (on utilise le mot précis et non les mots
fourre-tout)
oJeux de lotos
o...
.Niveau 2 : Il s'agit
odes mots charnière qui donnent le déroulement de l'histoire, des
connecteurs du type : soudain, cependant, parfois ... ou encore
un usage de mots polysémiques dans une expression: pendant ce
temps...
odes mots très simples dont on pourrait croire que les enfants les
connaissent déjà. On trouve là beaucoup de verbes: suivre,
sentir, entendre, s'entendre...
Proposition de démarche pour enrichir le vocabulaire avec ces mots de
niveau 2. Il s'agit d'un apprentissage très explicite du mot. Fréquence :
4 à 6 mots par semaine
.Mot rencontré en contexte (dans un album)
.Représentation orale, phonologique (on écoute, on dit ensemble, on
décortique)
.Définition du mot très simple (donnée par l'enseignant,
compréhensible par les enfants)
.Utilisation dans d'autres contextes (exemples variés donnés par
l'enseignant)
.Les enfants proposent des exemples (on les aide en proposant le
début de la phrase). Il faut beaucoup d'exemples pour sortir du
contexte ou utiliser les différent sens du mot)
.On redit ensemble le mot pour bien le mettre en bouche (on le dit
seul, en ch?ur, en le chantant, en le rythmant...)
.On regarde le mot, son orthographe, ses particularités s'il en a,
on l'écrit seul, dans des phrases, sur un cahier, sur des
affiches... (CP, CE1)
Exemples : « la brouille » de Boujon, on choisira : se plaindre,
voisins, s'entendre...
« il y a un alligator sous mon lit » , je suis (verbe suivre),
semer...
.Niveau 3 : Il s'agit des mots rares, peu souvent rencontrés. Ce ne sont
pas forcement des mots difficiles, ils sont nécessaires à la
compréhension d'un texte mais ce n'est pas utile que les enfants les
apprennent. Ils appartiennent à la catégorie des mots peu fréquents.
Quelques pratiques de classe pour permettre de comprendre ce
vocabulaire :
oExplication d'un ou deux mots avant la lecture (pour anticiper les
difficultés)
oExplication en aparté au cours de la lecture
oMime au cours de la lecture
oSollicitation des élèves (il y en a souvent un ou deux qui le
connaissent)
o...
5- Les processus d'inférences
Dans un texte, tout n'est pas dit. Il y a de l'implicite. Les inférences
sont les opérations qui vont nous conduire à rendre explicite l'implicite.
Les inférences réalisées pendant la compréhension peuvent être de diverses
sortes et comporter des degrés de complexité également divers. On
distinguera :
.Les inférences nécessaires, comme leur nom l'indique, sont nécessaires à
la compréhension d'un texte. Exemple: les anaphores (relation de
référence)
Exemples :"Maman prépare un gâteau pour Nicolas, elle le laisse brûler"
"Maxence et Marine jouent dans la cour de l'école, le garçonnet glisse et
tombe à terre"
"Le loup entre chez la grand-mère, le monstre la dévore".
.Les inférences élaboratives ou optionnelles renforcent et enrichissent
la compréhension mais ne sont pas strictement nécessaires. Elles ne
sont d'ailleurs pas systématiquement effectuées pendant la lecture. On
se rend compte que cela induit les différents niveaux de lecture d'un
texte.
.Les inférences logiques découlent de la mise en oeuvre des règles du
calcul logique. Ex :"A la cantine, deux desserts sont proposés: une
glace et une fruit. Laura n'aime pas les glaces" Laura choisira un
fruit.
.Les inférences pragmatiques nous permettent de faire des déductions
probables mais non certaines, fondées sur des connaissances usuelles
sur le monde comme par exemple: "Sophie pédale jusqu'à la maison":
inférence probable mais non certaine: "Sophie se déplace à vélo"
.Les inférences rétrogrades ou antérogrades qui font appel à des portions
de texte déjà lu. Elles permettent de connecter l'information en cours
de traitement avec quelque chose qui va suivre. Les anticipations
rentrent dans cette catégorie d'inférences
Ce qui différencie les petits compreneurs des bons lecteurs est cette
capacité à faire des inférences. Or, quand on pose des questions littérales
sur un texte, on n'apprend pas aux élèves à faire des inférences.
Quelques outils pour travailler les inférences en atelier spécifiques :
.Les exercices du manuel de lecture
.Le classeur de la Cigale « Compréhension CP » ou CE1 (séances vues sur
le DVD « Apprendre à lire »)
.« Stratégies pour lire au quotidien - Apprendre à inférer de la GS au
CM2» CDDP de Bourgogne
.O