II. 7 Autour de Victor Hugo - IS MU - Masarykova univerzita
[2] Depuis, son ?uvre rare, limitée à une dizaine de livres très brefs, continue à
intriguer les ..... En effet, il s'agit d'un récit de seconde main, interrogeant non pas
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..... le portrait obtenu sera alors un portrait intime, se tenant du côté des valeurs, ...
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Masarykova univerzita v Brn?
FILOZOFICKÁ FAKULTA
Diplomová práce
Brno 2007 Zuzana Procházková
Masarykova univerzita v Brn?
Filozofická fakulta
Ústav románských jazyk? a literatur La vision de la littérature chez Pierre Michon À travers les figures
d'écrivains Diplomová práce Vypracovala:
Vedoucí práce:
Bc. Zuzana Procházková
Mgr. Petr Dytrt, PhD.
Brno 2007
Prohla?uji, ?e jsem diplomovou práci vypracovala samostatn? a pouze
s vyu?itím uvedené literatury.
V Brn? 30. dubna 2007 Za podn?tné rady a p?ipomínky, za preciznost a d?slednost p?i vedení této
práce d?kuji Mgr. Petru Dytrtovi, PhD.
Sommaire
Introduction 3 I. Questions préalables 7
Personne - personnage 7
Entre récit référentiel et fiction 9
Dimension d'autoportrait 13
Conclusion partielle 14
II. analyse : Portraits des écrivains 15
II. 1 Balzac 15
Type de texte 15
Construction du portrait 16
Les quatre portraits de Balzac 17
Le Saint 17
Le Capitaine 18
L'incrédule 19
La littérature personnellement 20
II. 2 Cingria 21
II. 3 Faulkner 24
« Le père du texte » 24
L'auteur modèle 24
L'auteur empirique 25
« L'éléphant » 26
La petitesse de l'écrivain 26
Le passage vers l'Auteur 27
II. 4 Beckett 29
II. 5 Flaubert 30
Le portrait biographique 31
Le portrait métaphorique 32
L'arbre 33
Le masque 33
Le feuillage 34
Comment sauver Flaubert ? 34
II. 6 Ibn Manglî 35
II. 7 Autour de Victor Hugo 37
Hugo - Michon 38
Hugo - Flaubert 39
Hugo - Rimbaud 40
II. 8 Rimbaud 42
La « vulgate » revisitée 42
Le poète en manque d'amour 44
L'?uvre mêlée à la vie 46
II. 9 Izambard et Banville - des portraits secondaires 47
Izambard 47
Une distance ironique 47
La poésie selon Izambard 48
Banville 49
Une ambition modeste 49
La poésie selon Banville 50
III. Synthèse 51
III. 1 L'écrivain en tant qu'être social 52
III. 1. 1 Le rapport à l'héritage littéraire 52
Rejoindre le cercle des grands 52
« Descendre » les pères 53
Faire table rase 54
III. 1. 2 Le rapport à la société 55
La conquête 56
La tour d'ivoire 57
III. 2 L'écrivain en tant qu'« être qui écrit » 59
III. 2. 1 Le rapport à l'écriture 59
Le martyr 59
Le capitaine 60
L'élu empêché 60
L'élève appliqué 61
Le matador 62
Le danseur 64
III. 2. 2 Le rapport à la littérature 65
Une croyance lucide 65
Le pragmatisme citoyen 67
III. 3 De l'écrivain à l'Auteur 68
III. 3. 1 La petitesse de l'écrivain 68
III. 3. 2 La grandeur de l'Auteur 70
III. 3. 3 Le passage 71
Conclusion 75
Bibliographie 79 Introduction Au terme d'une crise passagère, amorcée après l'implosion du Nouveau
roman, la littérature française connaît depuis les années 1980 un essor
considérable. Sortie de son enfermement où elle avait, durant la période
expérimentale des années 1960 - 1970, renoncé à articuler le langage au
monde, elle semble s'ouvrir au réel dans ce que les critiques qualifient
parfois d'une véritable « mutation esthétique ». Or pour apprécier ces
changements, il faut restreindre son champ d'observation : étant donné
l'énorme production éditoriale de ces dernières années, l'orientation dans
le domaine de la littérature considérée en général comme ensemble
d'ouvrages publiés serait impossible. Aussi reprendrons-nous la répartition
proposée par Dominique Viart et Bruno Vercier dans leur ouvrage La
littérature française au présent, dans lequel les auteurs distinguent trois
catégories littéraires. Premièrement, la littérature qu'ils qualifient non
sans ironie d'« éternelle » se contente, pour maintenir un lectorat
cherchant à être diverti, de rejouer des thématiques et des procédés d'un
« romanesque atemporel », relevant en ceci plus de « l'artisanat » que de
l'art. Le deuxième ensemble recouvre la littérature « éphémère » qui,
cherchant à se conformer au goût du jour, hésite entre la spectacularité du
scandale et la nonchalante suffisance cynique de notre époque, préoccupée
plus des questions de « commerce » que, là encore, de l'art. La troisième
catégorie enfin est celle qui retient l'attention des critiques en ce
qu'elle comporte les écrits animés avant tout d'un souci de l'écriture
obéissant à une exigence qui doit faire d'elle un moyen nouveau de dire du
nouveau. Si c'est donc ce sous-ensemble du champ littéraire qui est
qualifié de littérature « contemporaine », c'est sans doute parce que les
?uvres le composant ne sacrifient en rien leur exigence intérieure aux
attentes du public, mais « contribuent à les déplacer », fidèles à leurs
enjeux qui consistent à interroger « la littérature elle-même autant que le
monde qui l'entoure. »[1]
Parmi les auteurs qui évoluent dans cette démarche de littérature
exigeante, Pierre Michon semble occuper une place importante. Salué par la
critique, son premier livre publié en 1984 s'inscrit dans cette époque de
« bouleversements esthétiques » comme son emblème, réactivant en même temps
les trois questions que la littérature de cette période remet au goût du
jour : le réel, le récit, le sujet.[2] Depuis, son ?uvre rare, limitée à
une dizaine de livres très brefs, continue à intriguer les commentateurs,
donnant lieu à des colloques spécifiques, des thèses universitaires ou des
publications critiques.
Ainsi se pose la question de savoir ce qui, chez cet écrivain, attire
autant l'attention. Est-ce la manière dont il fait basculer le système déjà
peu stable des genres littéraires, mélangeant récit et fiction, refusant le
roman au nom de récits brefs et intenses, renouvellant l'ancien genre des
« vies » ? Ou bien son intérêt pour le monde de la campagne depuis quelque
temps délaissé par la littérature ? Son interrogation des vies humaines,
qu'elles soient « grandes » ou « minuscules », qu'il saisit dans leurs
particularités tout en poursuivant un fond commun et permanent ? Tout cela
à la fois sans doute, mais seulement et avant tout parce que tout cela est
matérialisé dans une écriture incomparable, classique, noble et dérangée en
même temps, où la belle langue des grands auteurs français est constamment
menacée par les apports du patois, de la langue populaire ou argotique. Une
écriture qui joue avec la répétition, la redondance, ressassant sans cesse
les mêmes métaphores, construite sur de longues périodes où les phrases se
rattrapent toujours, se corrigent l'une l'autre dans un rythme qui semble
achopper à tout moment.
Il s'agit donc d'une écriture qui se pense et qui, tout en donnant accès
à un monde, n'en interroge pas moins la littérature en tant que rapport
particulier au monde. Et c'est précisément cette démarche réflexive des
textes de Michon qui va nous intéresser dans la présente étude, au sens où
ils réfléchissent à la littérature et la réfléchissent en eux. Car ce qui
nous paraît particulièrement important à l'époque contemporaine, c'est de
s'interroger sur les enjeux de la littérature d'aujourd'hui, sur le rôle
qu'elle joue dans nos représentations et, plus précisément, ce qu'elle
représente pour les écrivains eux-mêmes. Et, en effet, qu'est-ce que la
littérature pour un écrivain ? Est-ce un métier, un outil d'auto-analyse,
une nécessité, un jeu, un passe-temps ? Nous imaginons bien que l'idée
qu'un homme se fait du sujet de son activité doit nécessairement influer
sur sa manière d'effectuer celle-ci, sur ses résultats également. Une
interrogation sur ce qu'est la littérature pour Pierre Michon pourrait
ainsi nous apporter quelques clés de l'énigme que constitue son écriture.
Un problème ainsi posé exige que l'on adopte une méthodologie précise :
en traquant l'essence de la littérature dans l'?uvre d'un écrivain, on
risque de s'égarer, de tourner en rond, car elle en constitue autant le
centre que la circonférence, la préoccupation autant que la forme. Quelle
composante de l'?uvre choisir alors pour aborder cette problématique, quel
axe d'analyse ? Pour répondre à cette question, il faudra prendre en compte
les spécificités que l'?uvre de Pierre Michon présente, le fait par exemple
que ses récits tournent tous, sans exception, autour d'un personnage
central, figure parfois éponyme du texte et qui en constitue la clé de
voûte, la raison d'être et ainsi une base idéale pour l'interprétation.
Pour faire intervenir les faits, il suffit de constater qu'en vingt ans,
Michon a publié onze livres regroupant une quarantaine de textes dont vingt
et un portent dans leur titre le nom du personnage principal. Or, après une
lecture exhaustive de l'ensemble de l'?uvre michonienne, il apparaît que
trois de ces livres, comportant dans l'ensemble neuf textes, ont la
littérature directement pour thème majeur, étant donné qu'ils se
concentren