Maximes [Document électronique] ; suivies des Réflexions diverses ...
C'est un poison qui tout pur éteint l'amitié et excite la haine, mais qui corrigé par l'
agrément de l'esprit, et la flatterie de la louange, l'acquiert ou la conserve; et il
...... ni de les faire passer pour des vices; il a cru qu'il y en avait de tempérants et
de dissolus, de bons et de mauvais, d'humbles et de superbes, et il n'a jamais dit
...
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|Auteur |La Rochefoucauld, François de (1613-1680) |
|Titre |Maximes ; suivies des Réflexions diverses ; du Portrait de |
| |La Rochefoucault par lui-même. et des Remarques de Christine|
| |de Suède sur les Maximes / [texte établi par Jacques |
| |Truchet,...] |
|Publicatio|Num. BNF de l'éd. de Paris : Bibliopolis, 1998-1999. |
|n |Reprod. de l'éd. de Paris : Bordas, 1992 |
|Descriptio|732 Ko |
|n | |
|Collection|Classiques Garnier |
|Autre(s) |Truchet, Jacques. Ed. |
|auteur(s) |Christine (reine de Suède). 99 |
|Sujet(s) |La Rochefoucauld, François de (1613-1680). Maximes |
|Domaine |Littérature française |
|Identifian|N101456 |
|t | |
Maximes [Document électronique] ; suivies des Réflexions diverses ; du
Portrait de La Rochefoucault par lui-même. et des Remarques de Christine
de Suède sur les Maximes / [texte établi par Jacques Truchet,...] 2
Réflexions morales 2
Maximes supprimées 51
1° Maximes retranchées après la première édition 51
2° Maxime retranchée après la deuxième édition. 58
3° Maximes retranchées après la quatrième édition. 58
Maximes posthumes 60
1° Maximes fournies par le manuscrit de Liancourt. 60
2° Maximes fournies par des lettres. 63
3° Maximes fournies par l'édition hollandaise de 1664. 63
4° Maximes fournies par le supplément de l'édition de 1693. 64
5° Maximes fournies par des témoignages de contemporains 66
Réflexions Diverses 66
I. Du vrai 66
II. De la société 67
III. De l'air et des manières 69
IV. De la conversation 70
V. De la confiance 71
VI. De l'amour et de la mer 72
VII. Des exemples 72
VIII. De l'incertitude de la jalousie 73
IX. De l'amour et de la vie 73
X. Des goûts 74
XI. Du rapport des hommes avec les animaux 75
XII. De l'origine des maladies 76
XIII. Du faux 76
XIV. Des modèles de la nature et de la fortune 77
XV. Des coquettes et des vieillards 79
XVI. De la différence des esprits 80
XVII. De l'inconstance 82
XVIII. De la retraite 83
XIX. Des événements de ce siècle 84
Appendice aux événements de ce siècle 89
1. Portrait de Mme de Montespan 89
2. Portrait du cardinal de Retz 89
3. Remarques sur les commencements de la vie du cardinal de
Richelieu 90
4. Le comte d'Harcourt 91
Portrait de La Rochefoucauld par lui-même 91
Documents relatifs à la genèse des maximes 93
Avis au lecteur 94
Discours sur les réflexions ou sentences et maximes morales 94
Réflexions morales 100
Manuscrit de Liancourt 136
Sentences et maximes de morale 158
Sentences et maximes de morale par M. D. L. R. 1663 175
Manuscrit édité par Edouard de Barthélemy 187
Variantes tirées du manuscrit Gilbert attestées par l'édition des grands
écrivains 202
1° Variantes se rapportant a des maximes de l'édition de 1678. 202
2° Variantes se rapportant à des maximes supprimées 214
Lettres relatives aux maximes. 216
I. Lettres concernant la rédaction des maximes 216
II. Jugements recueillis par Mme de Sablé 226
III. Lettres concernant la publication de la Ire édition des maximes
232
IV. Lettres concernant la rédaction des maximes (3e, 4e et 5e
éditions) 235
V.Lettre relatant un entretien de la Rochefoucauld avec le chevalier
de Méré 240
Maximes [Document électronique] ; suivies des Réflexions diverses ; du
Portrait de La Rochefoucault par lui-même. et des Remarques de Christine de
Suède sur les Maximes / [texte établi par Jacques Truchet,...] Réflexions morales Nos vertus ne sont, le plus souvent,
que de vices déguisés.
1
Ce que nous prenons pour des vertus n'est souvent qu'un assemblage de
diverses actions et de divers intérêts, que la fortune ou notre industrie
savent arranger; et ce n'est pas toujours par valeur et par chasteté que
les hommes sont vaillants, et que les femmes sont chastes.
2
L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs.
3
Quelque découverte que l'on ait faite dans le pays de l'amour-propre, il y
reste encore bien des terres inconnues.
4
L'amour-propre est plus habile que le plus habile homme du monde.
5
La durée de nos passions ne dépend pas plus de nous que la durée de notre
vie.
6
La passion fait souvent un fou du plus habile homme, et rend souvent les
plus sots habiles.
7
Ces grandes et éclatantes actions qui éblouissent les yeux sont
représentées par les politiques comme les effets des grands desseins, au
lieu que ce sont d'ordinaire les effets de l'humeur et des passions. Ainsi
la guerre d'Auguste et d'Antoine, qu'on rapporte à l'ambition qu'ils
avaient de se rendre maîtres du monde, n'était peut-être qu'un effet de
jalousie.
8
Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours. Elles sont
comme un art de la nature dont les règles sont infaillibles; et l'homme le
plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui
n'en a point.
9
Les passions ont une injustice et un propre intérêt qui fait qu'il est
dangereux de les suivre, et qu'on s'en doit défier lors même qu'elles
paraissent les plus raisonnables.
10
Il y a dans le coeur humain une génération perpétuelle de passions, en
sorte que la ruine de l'une est presque toujours l'établissement d'une
autre.
11
Les passions en engendrent souvent qui leur sont contraires. L'avarice
produit quelquefois la prodigalité, et la prodigalité l'avarice; on est
souvent ferme par faiblesse, et audacieux par timidité.
12
Quelque soin que l'on prenne de couvrir ses passions par des apparences de
piété et d'honneur, elles paraissent toujours au travers de ces voiles.
13
Notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts
que de nos opinions.
14
Les hommes ne sont pas seulement sujets à perdre le souvenir des bienfaits
et des injures; ils haïssent même ceux qui les ont obligés, et cessent de
haïr ceux qui leur ont fait des outrages. L'application à récompenser le
bien, et à se venger du mal, leur paraît une servitude à laquelle ils ont
peine de se soumettre.
15
La clémence des princes n'est souvent qu'une politique pour gagner
l'affection des peuples.
16
Cette clémence dont on fait une vertu se pratique tantôt par vanité,
quelquefois par paresse, souvent par crainte, et presque toujours par tous
les trois ensemble.
17
La modération des personnes heureuses vient du calme que la bonne fortune
donne à leur humeur.
18
La modération est une crainte de tomber dans l'envie et dans le mépris que
méritent ceux qui s'enivrent de leur bonheur; c'est une vaine ostentation
de la force de notre esprit; et enfin la modération des hommes dans leur
plus haute élévation est un désir de paraître plus grands que leur fortune.
19
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d'autrui.
20
La constance des sages n'est que l'art de renfermer leur agitation dans le
coeur.
21
Ceux qu'on condamne au supplice affectent quelquefois une constance et un
mépris de la mort qui n'est en effet que la crainte de l'envisager. De
sorte qu'on peut dire que cette constance et ce mépris sont à leur esprit
ce que le bandeau est à leurs yeux.
22
La philosophie triomphe aisément des maux passés et des maux à venir. Mais
les maux présents triomphent d'elle.
23
Peu de gens connaissent la mort. On ne la souffre pas ordinairement par
résolution, mais par stupidité et par coutume; et la plupart des hommes
meurent parce qu'on ne peut s'empêcher de mourir.
24
Lorsque les grands hommes se laissent abattre par la longueur de leurs
infortunes, ils font voir qu'ils ne les soutenaient que par la force de
leur ambition, et non par celle de leur âme, et qu'à une grande vanité près
les héros sont faits comme les autres hommes.
25
Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la
mauvaise.
26
Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement.
27
On fait souvent vanité des passions même les plus criminelles; mais l'envie
est une passion timide et honteuse que l'on n'ose jamais avouer.
28
La jalousie est en quelque manière juste et raisonnable, puisqu'elle ne
tend qu'à conserver un bien qui nous appartient, ou que nous croyons nous
appartenir; au lieu que l'envie est une fureur qui ne peut souffrir le bien
des autres.
29
Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécution et de haine
que nos bonnes qualités.
30
Nous avons plus de force que de volonté; et c'est souvent pour nous excuser
à nous-mêmes que nous nous imaginons que les choses sont impossibles.
31
Si nous n'avions point de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à
en remarquer dans les autres.
32
La jalousie se nourrit dans les doutes, et elle devient fureur, ou elle
finit, sitôt qu'on passe du doute à la certitude.
33
L'orgueil se dédommage toujours et ne perd rien lors même qu'il renonce à
la vanité
34
Si nous n'avions point d'orgueil, nous ne nous plaindrions pas de celui des
autres.
35
L'orgueil est égal dans tous les hommes, et il n'y a de différence qu'aux
moyens et à la manière de le mettre au jour.
36
Il semble que la nature, qui a si sagement disposé les organes de notre
corps pour nous rendre heureux; nous ait aussi donné l'orgueil pour nous
épargner la douleur de connaître nos imperfections.
37
L'orgueil a plus de part que la bonté