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21 nov. 2008 ... qu'il corrige seulement par l'éloge de ceux qui persistent à vouloir savoir. ..... une
innocente postérité, des enfants mêmes p.135 expiaient par des peines ...... pour
que le pape acceptât la dédicace et que l'autorité fût désarmée, ...... Les «
exercices publics » qui remplacent partout, dans la seconde moitié ...
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Daniel MORNET LES ORIGINES INTELLECTUELLES
DE LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE
1715 - 1787
Un document produit en version numérique par Pierre Palpant,
collaborateur bénévole,
Courriel : ppalpant@uqac.ca
Dans le cadre de la bibliothèque :
"Les classiques des sciences sociales"
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Une bibliothèque développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
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bénévole,
Courriel : ppalpant@uqac.ca à partir de :
LES ORIGINES INTELLECTUELLES
DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1715-1787) par Daniel MORNET (1878 - 1954)
Editions La Manufacture, Lyon, 1989, 632 pages.
1e édition : Librairie Armand Colin, Paris, 1933. Polices de caractères utilisée : Verdana 12 et 10 points.
Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5 x 11''
[note : un clic sur en tête de volume et des chapitres et en fin
d'ouvrage, permet de rejoindre la table des matières] Édition complétée le 1er décembre 2006 à Chicoutimi, Québec.
T A B L E D E S M A T I È R E S Références - Bibliographie Introduction Les premiers conflits (1715-1747) L'état des esprits vers 1715 L'idéal catholique et absolutiste - Les résistances de l'instinct -
Les résistances de l'intelligence - Le malaise politique - La
diffusion des idées nouvelles. Après 1715 : les maîtres de l'esprit nouveau Les maîtres cachés - Voltaire - Montesquieu - Le marquis d'Argens La diffusion des idées nouvelles parmi les gens de lettres Déisme et matérialisme - La lutte contre le fanatisme : la tolérance -
La morale laïque - Les idées politiques et sociales La diffusion générale La lutte contre l'autorité - Les progrès de l'irréligion - Enquêtes
indirectes : les journaux, les collèges - Quelques hommes : Mathieu
Marais, l'avocat Barbier, le marquis d'Argenson La lutte décisive (1748-1770 environ) Les chefs. - 1. La guerre ouverte Montesquieu, l'Esprit des lois - Les M?urs de François-Vincent
Toussaint (1748) - l'Encyclopédie - Helvétius - Voltaire - Diderot -
Jean-Jacques Rousseau Les chefs. - 2. La guerre cachée Les pamphlets clandestins de Voltaire - L'?uvre de d'Holbach et de ses
collaborateurs La diffusion parmi les écrivains Les attaques contre le christianisme. Le déisme et le matérialisme -
La morale naturelle et humanitaire. La tolérance - La politique - Les
fictions : romans et théâtre - Les groupements : les salons ;
l'Académie française - Conclusion La diffusion générale. 1. Paris La bataille entre les écrivains et l'autorité - La vente des ouvrages
- Les progrès de l'irréligion - Diffusion du mécontentement politique La diffusion générale. 2. La province Les académies provinciales - Témoignages divers Enquêtes indirectes : les journaux. L'enseignement Les journaux - L'enseignement Quelques exemples. Un avocat de petite ville. Un écrivain. Deux amants. Une jeune fille.
Un collégien. L'exploitation de la victoire (1771 environ - 1787) Les résistances de la tradition religieuse et politique Résistances de la tradition religieuse - Résistances de la tradition
politique Les gens de lettres Les patriarches de la philosophie - Les nouveaux champions - A travers
les écrivains plus obscurs - La littérature d'imagination : contes,
romans, théâtre - La morale sociale et patriotique La diffusion générale. 1. Paris La bataille des écrivains contre l'autorité - Diffusion de
l'irréligion dans la noblesse et le clergé - La diffusion dans les
classes moyennes - Les cafés, les sociétés littéraires, les cours
publics, etc. La diffusion générale. 2. La province Les ombres du tableau - La noblesse et le clergé - La diffusion dans
les classes moyennes - Les académies provinciales, les sociétés
littéraires, les cours publics, les bibliothèques Les enquêtes indirectes. L'enseignement Les programmes d'études - L'esprit des élèves et des maîtres Enquêtes indirectes. Les journaux Les journaux de Paris ou imprimés à l'étranger - Les journaux
provinciaux La franc-maçonnerie La révolution américaine Quelques exemples Un abbé de Cour. Un gentilhomme campagnard. Deux petites bourgeoises
parisiennes. Un jeune bourgeois de province. La jeunesse de quelques
révolutionnaires La diffusion des idées philosophiques dans les milieux populaires Quelques remarques sur les causes politiques Les préoccupations intellectuelles dans les cahiers de doléances de 1789
Conclusion @
INTRODUCTION @ p.23 Je me suis proposé, dans cet ouvrage, d'écrire l'histoire des
origines intellectuelles de la Révolution et non pas celle des idées
révolutionnaires. Ces idées, liberté, égalité, fraternité, contrat social,
etc., existent sans doute, plus ou moins confusément, depuis qu'il y a des
hommes vivant en société et qui pensent. Dans tous les cas elles ont été
ébauchées, précisées, commentées dès l'antiquité grecque. Pour en faire
l'histoire il faut surtout les suivre, à travers les siècles, dans les
grandes ?uvres, chez les grands esprits ; car ce sont ces grandes ?uvres
qui, tant que les idées n'ont pas été réalisées, leur donnent leur forme
durable, les transmettent et les transforment. Le sujet que J'ai choisi est
tout autre et demandait une méthode différente. Il y a, quand on voit les choses en gros, trois sortes de révolutions :
révolutions de la misère et de la faim, soulèvement confus d'hommes las de
souffrir cruellement et que poussent des besoins et des fureurs aveugles,
elles aboutissent à l'anarchie ou à des répressions sanglantes ;
révolutions où une minorité intelligente et audacieuse s'empare du pouvoir,
puis entraîne ou domine des masses jusque-là indifférentes ou inertes ;
révolutions enfin où sinon la majorité, du moins une très large minorité,
plus ou moins éclairée, conçoit les défauts d'un régime politique, les
réformes profondes qu'elle désire, puis entraîne peu à peu l'opinion
publique et accède au p.24 pouvoir plus ou moins légalement ; les masses
suivent parce qu'elle sont, au moins vaguement, préparées à comprendre et à
préférer les idées au nom desquelles se fait la révolution. Il n'est pas
douteux que, dans son ensemble, la Révolution française est de cette
troisième sorte. Ses causes essentielles ont été, comme toujours, des
causes politiques ; on a voulu changer parce qu'on était ou se croyait
matériellement misérable. Mais on ne s'est peut-être décidé, et
certainement l'on n'a décidé les moyens et les buts du changement, que
parce que l'on y avait réfléchi. Ces réflexions n'ont pas été le fait de
quelques audacieux ; c'est une très nombreuse élite qui, à travers toute la
France, s'est appliquée à discuter la cause des maux et la nature des
remèdes. On peut le croire, du moins, à première vue. Notre étude se
propose justement de rechercher quel a été exactement ce rôle de
l'intelligence dans la préparation de la Révolution. Quelles ont été les
idées des grands écrivains ; quelles ont été celles des écrivains de
second, de troisième ou de dixième ordre, puisque ceux qui sont pour nous
le dixième ordre ont été parfois, pour les contemporains, du premier ?
Comment les uns et les autres ont-ils agi sur l'opinion publique générale,
sur ceux qui n'étaient pas des gens de lettres, des gens de métier ?
Comment, dans quelle mesure la diffusion s'est-elle faite au fur et à
mesure que l'on s'enfonce plus profondément des classes très cultivées vers
les bourgeois, les petits bourgeois, le peuple ; au fur et à mesure qu'on
s'éloigne de Paris vers les provinces les plus lointaines ? En un mot,
comment d'innombrables Français ont-ils réfléchi à la nécessité de réformes
profondes et à la nature de ces réformes ? Cette étude de diffusion imposait une méthode complexe et encombrante. Il
fallait sans cesse tenir compte de la chronologie ; la portée d'une même
idée n'est pas la même en 1720, en 1760, en 1780 ; et cependant il était
impossible de découper le siècle en tranches trop nombreuses. Je m'en suis
tenu à trois périodes que je crois justifiées : 1715-1747 ; c'est de 1748 à
1750 que paraissent Les M?urs de Toussaint, l'Esprit des lois, les premiers
volumes de l'Histoire naturelle de Buffon, la Lettre sur les aveugles, le
Prospectus et le Discours préliminaire de l'Encyclopédie (premier volume
1751), le premier Discours de Rousseau, etc. Il y a vraiment là une
coupure. p.25 Elle est beaucoup moins nette pour notre seconde période
(1748-1770) ; mais il en fallait une ; et c'est vers cette date de 1770 que
s'achève l'?uvre d'expression des idées et que commence leur diffusion
générale. Notre enquête le montrera. (C'est, par exemple, entre 1764 et
1770-1772 que paraissent les plus violents ouvrages polémiques de Voltaire
et d'Holbach.) Il fallait