Dame Trude, la sorcière » 1 Il était une fois une petite fille ...
13 - Pourquoi es-tu si pâle ? .... l.1 à 3 : Situation initiale : Présentation d'une
petite fille têtue et imprudente qui est mise en .... Le champ lexical du bien-être : «
Chauffa, délicieusement » (l.31). .... L'hyperbole : « Le Diable en personne » (l.24
).
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« Dame Trude, la sorcière »
1 Il était une fois une petite fille extrêmement têtue et imprudente qui 2
n'écoutait pas ses parents et qui n'obéissait pas quand ils lui avaient dit
3 quelque chose. Pensez-vous que cela pouvait bien tourner ?
4 Un jour, la fillette dit à ses parents : « J'ai tellement entendu parler
de 5 Dame Trude que je veux une fois aller chez elle : il paraît que c'est
6 fantastique et qu'il y a tant de choses étranges dans sa maison, alors la
7 curiosité me démange. »
8 Les parents le lui défendirent rigoureusement et lui dirent : « Ecoute :
9 Dame Trude est une mauvaise femme qui pratique toutes sortes de 10 choses
méchantes et impies ; si tu y vas, tu ne seras plus notre enfant ! »
11 La fillette se moqua de la défense de ses parents et alla quand même là-
12 bas. Quand elle arriva chez Dame Trude, la vieille lui demanda :
13 - Pourquoi es-tu si pâle ?
14 - Oh ! dit-elle en tremblant de tout son corps, c'est que j'ai eu si
peur de ce 15 que j'ai vu.
16 - Et qu'est-ce que tu as vu ? demanda la vieille.
17 - J'ai vu sur votre seuil un homme noir, dit la fillette.
18 - C'était un charbonnier, dit la vieille.
19 - Après, j'ai vu un homme vert, dit la fillette.
20 - Un chasseur dans son uniforme, dit la vieille.
21 - Après, j'ai vu un homme tout rouge de sang.
22 - C'était un boucher, dit la vieille.
23 - Ah ! Dame Trude, dans mon épouvante, j'ai regardé par la fenêtre chez
24 vous, mais je ne vous ai pas vue : j'ai vu le Diable en personne avec
une 25 tête de feu.
26 - Oh oh ! dit la vieille, ainsi tu as vu la sorcière dans toute sa
splendeur ! Et 27 cela, je l'attendais et je le désirais de toi depuis
longtemps : maintenant tu 28 vas me réjouir.
29 Elle transforma la fillette en une grosse bûche qu'elle jeta au feu, et
quand 30 la bûche fut bien prise et en train de flamber, Dame Trude s'assit
devant et 31 s'y chauffa délicieusement en disant : « Oh ! le bon feu,
comme il flambe 32 bien clair pour une fois ! »
Contes, 1857, Jacob et Wilhelm Grimm.
Lecture analytique n°2.
(1ères ES / S.)
« Dame Trude, la sorcière », Contes, 1857, Jacob et Wilhelm Grimm.
INTRODUCTION.
? Jacob Grimm (1785-1863), et son frère Wilhelm (1786-1859), appartenant
à la mouvance romantique, sont nés dans une famille de fonctionnaires, en
Saxe. Après des études de droit, auxquelles ils s'adonnent tous deux,
l'aîné, se retrouve responsable de toute sa famille, puisque ses deux
parents sont déjà décédés. Petit à petit, ils se tournent vers la
littérature, d'autant plus qu'ils ont des appuis d'importance, tels que
celui de Goethe. En 1811, Wilhelm fait paraître Les Maîtres chanteurs, puis
rapidement, ils se mettent à écrire des ouvrages en commun, comme l'un de
leur premier recueil : Contes d'enfance et du foyer, en 1812. En 1815,
Jacob renonce à la politique, au profit de son travail de bibliothécaire,
carrière que son cadet embrassera également. De 1816 à 1818, ils ont écrit
un autre recueil de contes, Légendes, puis, passionnés de linguistique, ils
se sont passionnés pour la langue allemande, faisant paraître une
grammaire, dans laquelle figure la Loi de Grimm, qui étudie l'évolution des
consonnes de la langues germanique, ainsi qu'un dictionnaire de langue
allemande, ce qui fut une entreprise colossale. Ils restent cependant
principalement connus du grand public, pour leurs contes, tels que Blanche-
Neige, Cendrillon, La Belle au bois dormant, et les légendes, comme Till
l'espiègle, Le joueur de flûte de Hamelin, ou Tannhäuser.
? Le genre des contes de fées est toujours à la mode au XIXème siècle.
Dans Contes, qui regroupe tous leurs apologues, les frères Grimm reprennent
des contes déjà écrits par des auteurs prestigieux, en les remaniant, ou
des contes issus de la tradition populaire. Comme Perrault, ils les
moralisent, afin qu'ils soient une leçon de vie.
? « Dame Trude, la sorcière », met en garde, comme pour « le Petit
Chaperon rouge », les enfants contre la désobéissance et les étrangers :
Une fillette qui n'écoute pas les conseils prudents de ses parents, se rend
quand même chez une sorcière, afin de l'observer à sa guise et cette
dernière la transforme en bûche qu'elle jette dans le feu de sa cheminée
pour se réchauffer.
PROBLEMATIQUE.
Comment, à travers un conte distrayant, les frères Grimm donne-t-il
un conseil de vie indispensable aux enfants ?
PLAN.
I- L'art du conteur.
1°- La structure du récit.
2°- Un récit Merveilleux.
3°- La dramatisation.
II- Les personnages principaux.
1°- Les parents.
2°- La petite fille.
3°- Dame Trude et ses compagnons.
III- Un texte didactique et universel.
1°- L'universalité.
2°- Les morales implicites et explicites.
3°- La symbolique du conte.
DEVELOPPEMENT.
I- L'art du récit.
1°- La structure du récit.
? l.1 à 3 : Situation initiale : Présentation d'une petite fille têtue
et imprudente qui est mise en valeur par les connecteurs logiques
d'addition « Et » (l.1, 2), de temps « Quand » (l.2), et par les champ
lexicaux suivants :
- Le champ lexical de la famille : « Fille (l.1), parents (l.2) ».
- Le champ lexical de la désobéissance : « Têtue, imprudente (l.1),
n'obéissait pas (l.2) ».
? l.4 à 7 : Elément perturbateur : La petite fille décide d'aller voir
Dame Trude, une sorcière, car elle est curieuse de voir les choses étranges
qui se passent dans sa demeure, ce qui est souligné par les connecteurs
logiques d'addition « Et » (l.6), de liaison « Alors » (l.6), et par les
champs lexicaux suivants :
- Le champ lexical de la famille : « Fillette, parents » (l.4).
- Le champ lexical du surnaturel : « Fantastique, étranges » (l.6).
- Le champ lexical de la curiosité : « Curiosité, démange » (l.7).
? l.8 à 25 : Les péripéties, qui s'organisent autour du dialogue entre
la fillette et la sorcière :
- l.8 à 10 : Première péripétie : les parents lui défendent d'aller chez
Dame Trude, ce qui est valorisé par les connecteurs logiques
d'addition « Et » (l.8), d'hypothèse « Si » (l.10), et les champs
lexicaux suivants :
. Le champ lexical de la défense : « Défendirent, rigoureusement »
(l.8).
. Le champ lexical de la famille : « Parents (l.8), enfant
(l.10) ».
. Le champ lexical de la malignité : « Mauvaise (l.9), méchantes,
impies (l.10) ».
- l.11 à 12 : Deuxième péripétie : La petite fille n'écoute pas ses
parents, et part quand même chez la sorcière, ce qui est souligné par
le connecteur logique d'addition « Et » (l.11), et par le champ
lexical de l'éloignement : « Alla, là-bas » (l.11).
- l.12 à 16 : Troisième péripétie : Elle arrive chez Dame Trude, toute
émue, ce qui est mis en valeur par le connecteur logique de temps
« Quand » (l.12), et par les champs lexicaux suivants :
. Le champ lexical de la Dame Trude : « Dame Trude (l.12), la
vieille (l.12, 16 ».
. Le champ lexical de la parole « Demanda (l.12, 16), dit (l.14) ».
. Champ lexical la peur : « Pâle (l.13), tremblant, peur (l.14) ».
- l.17 à 22 : Quatrième péripétie : La fillette se met à lui expliquer
qu'elle a vu des hommes de couleurs différentes sur le seuil de sa
porte, ce qui est souligné par le connecteur logique de classification
« Après » (l.19, 21), et par les champs lexicaux suivants :
. Le champ lexical de la couleur : « Noir (l.17), vert (l.19),
rouge, sang (l.21) ».
. Le champ lexical des métiers : « Charbonnier (l.18), chasseur
(l.20), boucher (l.22) ».
- l.23 à 25 : Cinquième péripétie : La fillette avoue enfin qu'elle a vu
le diable en personne dans la maison de Dame Trude, ce qui est mis en
exergue par le connecteur logique d'opposition qui crée une rupture
dans le dialogue, ainsi que par les champs lexicaux suivants :
. Le champ lexical de la vue : « Regardé (l.23), vue, vu (l.24) ».
. Le champ lexical du diable : « Diable (l.24), feu (l.25) ».
? l.26 à 28 : Résolution des péripéties : Dame Trude se réjouit alors
d'avoir été vue en diable par la petite fille, ce qui est mis en valeur par
les connecteurs logiques de conséquence « Ainsi » (l.26), d'addition « Et »
(l.26, 27) et par les champs lexicaux suivants :
- Le champ lexical de l'attente : « Attendais, désirais » (l.27).
- Le champ lexical du désir : « Désirais (l.27), réjouir (l.28) »
(l.21).
? l.29 à 32 : Situation finale : Dame Trude transforme la petite fille
en bûche et la fait flamber dans sa cheminée, ce qui est souligné par les
connecteurs logiques d'addition « Et » (l.29, 30), de temps « Quand »
(l.29) et par les champs lexicaux suivants :
- Le champ lexical du feu : « Bûche (l.29, 30), feu (l.29, 31), flamber
(l.30), chauffa (l.31), flamber (l.31) ».
- Le champ lexical de la lumière : « Feu (l.29, 31), flamber (l.30),
flamber (l.31), clair (l.32) ».
- Le champ lexical du bien-être : « Chauffa, délicieusement » (l.31).
- Le champ lexical du mouvement : « Jeta (l.29), s'assit (l.30) ».
-? Les frères Grimm possèdent parfaitement l'art de conter, et ils font en
sorte que le lecteur n'éprouve aucun ennui, en lui proposant de nombreuses
péripéties, et une chute inattendue, puisque que pour une fois, le conte
fini mal.
2°- Un récit Merveilleux.
? Les indices du conte :
- Présence de formules inhérentes aux contes de fée, telle que la
tournure impersonnelle : « Il y était une fois » (l.1), ou la
périphrase : « Un jour » (l.4).
- Stylisation des personnages :
. Aucune description physique, pas plus que de patronyme, sauf pour
la sorcière qui est nommée tout d'abord dans le titre, par la
périphrase, combinée au patronyme : « Dame Trude » (l.5, 9, 12,
30), n'accompagne les personnages principaux, hormis la jeunesse
de la fill