Chap. 1 Paul Bach-y-Rita - Canalblog
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Présentation de «Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau » Guérir grâce à la neuroplasticité de Norman DOIDGE » par Bernard Journault et Claude Marti DOIDGE, explique comment la plasticité du cerveau est déjà à l'?uvre
dans l'évolution normale de nos comportements, ou comment elle peut être
utilisée pour pratiquer des thérapies efficaces lors de pathologies
particulières.
Un appareil de notes correspond à chacun de ces chapitres à la fin du
livre. Il convient de s'y référer, ce qui ne veut pas dire qu'elles soient
accessibles à tout un chacun. Un intérêt de cet ouvrage est en effet de
constamment s'appuyer sur des expériences menées dans des laboratoires qui
viennent confirmer ou infirmer ce qui n'était alors qu'opinion spéculative,
parfois confirmée par la pratique courante. Une chose est la pratique
courante, autre chose la démarche scientifique reposant sur des protocoles
expérimentaux, dont il est précisément parfois très difficile de mesurer
l'opportunité, quand on n'est pas soi-même spécialiste de la question.
1-Une femme qui tombait continuellement. 2-Un cerveau plus efficient 3-Reconstruire le cerveau. 4- Vers l'harmonie et la délicatesse en amour 5-Résurrections : des victimes d'accident vasculaire cérébral retrouvent la
mobilité et la parole.
6- Verrouillages et déverrouillages cérébraux : soucis, obsessions,
pulsions et mauvaises habitudes : comment s'en débarrasser grâce à la
neuroplasticité.
7- Douleurs physiques : les revers de la plasticité. 8- Imagination : quand la pensée fait surgir le réel. 9- Vaincre les traumatismes infantiles : la psychanalyse en tant que
thérapie neuro-plastique.
10- Rajeunissement : la découverte de la cellule souche neuronale :
quelques leçons de bien-être cérébral.
11- Plus que la somme de ses parties : une jeune femme à moitié acéphale
démontre l'étendue des pouvoirs de transformation du cerveau.
Appendice 1 : Le cerveau culturellement modifié : la culture façonnée par
le cerveau, le cerveau façonné par la culture.
Appendice 2 : La plasticité et l'idée de progrès.
La « neuroplasticité » est un mot qui n'a que quelques dizaines d'années,
un peu plus tout de même que le grand développement des neurosciences.
C'est pourtant une idée évidente lorsque l'on considère les prouesses de
notre cerveau telles que la mémoire ; mais il faut pour cela être convaincu
de l'étroite relation entre mental et neural : ainsi, si nous avons des
souvenirs c'est que des événements ont laissé des traces dans notre
cerveau, c'est-à-dire des modifications neurales. Mais quelle est l'étendue
des modifications ? - Nous savons aujourd'hui que le souvenir, l'apprentissage, les
conditionnements sont associés à des modifications de synapses, à la
multiplication ou à la diminution de synapses. Ces modifications sont-
elles limitées à des connexions existantes qui sont renforcées ou
amoindries de façon plus ou moins durables ?
- Nous savons aussi que lors du développement de l'enfant (et d'abord
du f?tus) les neurones migrent, puis envoient en amont leurs axones
et en aval leurs dendrites et établissent ainsi des réseaux,
essentiels aux fonctionnalités du cerveau. Un des aspects de cet
établissement est, non seulement cette poussée, mais la disparition
des liaisons inintéressantes, véritable sélection darwinienne.
- Cette activité subsiste-t-elle au delà de l'enfance ?
Il a fallu un certain temps pour comprendre son importance jusqu'à
l'adolescence. Il a fallu un vrai combat, de Michael Merzenich en
particulier, pour que soit admise son existence à l'âge adulte et le
fait que le vieillissement n'en induise qu'une diminution.
- Elle est plus importante lors d'accidents qui lèsent certaines zones
cérébrales et donc certaines fonctions (typiquement des accidents
cérébro-vasculaires ou AVC) qui nécessitent une réorganisation
profonde. Insistons : elle est alors non seulement présente, mais
elle est stimulée, par l'intermédiaire de certaines molécules (une
inflammation n'a pas que des effets non souhaités !).
- Elle se manifeste également lors d'accidents lésant le corps
propre[1], telle l'amputation d'un membre ou la pose d'une prothèse
(de la jambe artificielle à l'implant cochléaire pour l'audition ou
visuel pour outrepasser la cécité). Il faut alors que le cerveau
s'habitue à l'absence de signaux qui en provenaient, des sensations
kinesthésiques (du toucher et au niveau de la tension des muscles et
des articulations) et des retours des commandes motrices. Souvent
l'adaptation se fait rapidement, mais souvent aussi elle se fait très
mal, jusqu'à engendrer des douleurs dans le membre « fantôme ».
Cet exemple soulève une question cruciale : quelles sont les limites de la
plasticité (grandes, plus grandes qu'on ne le penserait naïvement, mais pas
illimitées comme une autre naïveté nous le suggérerait) et quels sont les
moyens de la conduire. Dans Les étonnant pouvoirs de transformation du cerveau, Norman Doidge nous
fait visiter un certain nombre de chercheurs américains qui utilisent la
plasticité de façons très variées. Il nous enthousiasme facilement et à
raison. Je propose néanmoins que nous ayons l'esprit attentif à se demander
quelles sont les limites de ces thérapies, sachant que beaucoup de
questions restent posées, les thérapies les plus efficaces n'étant pas
toujours totalement comprises : S. V. Ramachandran l'avoue lui-même à
propos de ses guérisons de membres fantômes par l'astuce du miroir[2].
Chap. 1 Paul Bach-y-Rita C. S. a des troubles vestibulaires qui détruisent son sens de l'équilibre.
Elle a sans cesse l'impression de tomber, même allongée. Paul Bach-y-Rita lui fabrique une prothèse bien spéciale : un casque qui
comporte des accéléromètres dont les signaux sont acheminés sur une bande
de 144 électrodes posée sur sa langue. Le plus extraordinaire c'est que non
seulement C. S. apprend à traiter ses petits picotements sur sa langue
comme des indicateurs de positionnement de sa tête en quelques minutes,
mais qu'il y a un effet résiduel, de quelques dizaines de secondes, puis de
minutes, puis d'heures, puis de mois ; il est sans doute (remarquez bien
l'ignorance) dû à une partie résiduelle du système vestibulaire (pas plus
de 5%) qui apprend à refonctionner de façon suffisante. Un an après des
entraînements avec casque, C. S. n'en a plus besoin ! Notons bien l'aspect miraculeux, mais, pour que le port de la prothèse
devienne inutile, la nécessité dans ce cas d'une destruction non-totale
(sans doute !). Bach-y-Rita s'est attaqué à la cécité de naissance. En 1969 avec un
appareil de 100 kg, 400 détecteurs et pour exprimer leurs données 400
vibreurs dans le dos, six patients arrivent à reconnaître des objets, même
partiellement occultés, des visages, la perspective, etc. Ils avaient
transformé des sensations tactiles en une véritable vision : « les yeux
sont-ils nécessaires à la vue, les oreilles à l'ouïe, etc. ? » ; « nous
voyons avec notre cerveau, pas avec nos yeux ». Depuis, la stimulation par
une petite languette a remplacé le barda dorsal. Bach-y-Rita a aussi fait des gants sensoriels pour astronautes, des étuis
péniens pour des hommes à la moelle épinière lésée, des aides aux plongeurs
pour mieux percevoir la position de leur corps et aux chirurgiens pour
opérer à l'aide d'un capteur lingual de position. CM N. Doidge, répercute une attaque du localisationnisme, puisqu'on peut
changer la localisation de fonctions sensorielles et motrices ; avec peut-
être un peu trop de radicalité, car le localisationnisme n'est pas
forcément figé. Il ne se soucie pas assez de la distinction entre aires
primaires et aires secondaires ou associatives. L'extraordinaire est
évidemment que les aires associatives nous donnant une appréhension de
l'espace à partir de la vue puissent y réussir avec d'autres sensations.
Mais nous avions acquis cette représentation en explorant le même espace
qui nous entoure en en combinant des modalités ; le bébé cordonne sa vue
avec celles du toucher et surtout sa motricité. CM S'agit-il donc de la non-localisation des fonctions « représentation de
l'espace » et/ou « reconnaissance des objets » ou de l'emploi d'aires
associatives avec d'autres entrées (qui avaient déjà un rôle ; les liens
étaient donc déjà là, mais il s'agit de les renforcer par apprentissage). Quoiqu'il en soit de la théorie, le fait que les articles de B-y-R aient
été rejetés 6 fois par différents périodiques scientifiques pour l'emploi
du terme plasticité (dans le titre !) ne les honore pas et amène tout
scientifique à réfléchir sur l'importance de la réflexion épistémologique,
qui permet par exemple de distinguer des faits correctement établis, selon
les règles de l'art de la discipline et du moment, et leur interprétation. P67 Anecdote fascinante de l'effet sur Paul Bach-y-Rita de la rééducation
sauvage (commencer par faire marcher à 4 pattes) de son père Pedro par son
frère George ; l'autopsie montra des dévastations de la moelle jusqu'aux
cortex. Pourtant Pedro récupéra la marche, la parole, l'écriture puis
l'exercice de sa profession d'enseignant ! Résumé du chapitre : Bach-y-Rita relie des capteurs visuels, etc. à des
sensations de toucher qui sont, après entraînement, analysées par le
cerveau comme des perceptions élaborées de l'espace, etc.
chap. 2 Barbara Arrowsmith Young Barbara Arrowsmith est un cas qui mériterait