Sur la science
Au lieu d'être reine de la science, la mathématique n'est plus qu'un langage ; à
..... au contraire, par une voie tout autre, et comme en examinant es causes par
...... celle de douter, puissance dont l'exercice ne saurait être empêché par rien.
...... Qui sait si, dans l'Odyssée, l'histoire d'Ulysse se réveillant à Ithaque et ne la ...
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|Simone Weil (1909-1943) |
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|Philosophe française |
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|(1966) |
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|Sur la science |
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|[Écrits publiés entre 1932 et 1942.] |
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Table des matières
Présentation du livre (Quatrième de couverture)
Note de l'éditeur Science et perception dans Descartes Introduction
Première partie
Deuxième partie
Conclusion 1932-1942
Lettre à un camarade
L'enseignement des mathématiques
Réponse à une lettre d'Alain
Lettre à un étudiant
La Science et nous
L'avenir de la science
Réflexions à propos de la théorie des quanta
Extraits de lettres et de brouillons de lettres à A. W. (Janvier-avril
1940)
I. Extrait de lettre
II. Extrait de lettre
II bis. Brouillon d'une partie de la lettre précédente
III. Extrait d'un brouillon de lettre
III bis. Variante d'une partie du texte précédent
III ter. Autre variante du même texte
Extraits de lettres à A. W. (Marseille, 1941-1942) Fragments (Sciences) Rêverie à propos de la science grecque
À propos de la mécanique ondulatoire
Fragment
Du Fondement d'une science nouvelle
Du Fondement d'une science nouvelle (variante) Sur la science
[Écrits publiés entre 1932 et 1942.]
Présentation du livre
(Quatrième de couverture)
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ESPOIR
Ce premier volume d'essais, lettres et fragments, inédits de Simone Weil,
est tout entier orienté vers les mathématiques et la science.
Voici la succession des chapitres : Science et perception dans Descartes
- Lettre à un camarade - Lettre à X - L'enseignement des mathématiques -
Réflexion à propos de la théorie des quanta : L'avenir de la science. À
propos de la mécanique ondulatoire - Fragments (Sciences) : Du fondement
d'une science nouvelle. Rêverie à propos de la science grecque. Comment les
Grecs ont créé la science - Extraits de lettres et de brouillons de lettres
à A.W, - La science et nous. Sur la science
[Écrits publiés entre 1932 et 1942.]
Note de l'éditeur
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Ce premier volume des Essais, lettres et fragments contient des écrits de
Simone Weil qui se rapportent plus spécialement aux sciences.
On y trouvera d'abord sa thèse de diplôme d'études supérieures, écrite en
1929-1930 et intitulée : Science et perception dans Descartes.
Les deux textes suivants, une ébauche de lettre et une ébauche d'article,
ont été retrouvés parmi ses papiers. Ils concernent l'un et l'autre
l'enseignement historique des sciences, particulièrement des mathématiques.
Le contenu de ces deux textes montre qu'ils furent écrits en 1932, quand
elle était professeur au Puy, ou pendant les vacances d'été qui ont suivi
cette première année d'enseignement.
On trouvera ensuite une autre ébauche de lettre, également retrouvée
parmi les papiers de Simone Weil. C'est probablement l'esquisse d'une
réponse à une lettre d'Alain, comme on le voit par le passage où sont
mentionnés les Entretiens au bord de la mer et par celui où il est question
d'un plan de travail. Alain avait écrit à Simone Weil, en janvier 1935,
après avoir lu les Réflexions sur les causes de la liberté et de
l'oppression sociale, une lettre où il lui disait entre autres :
« Pourrez~vous former un plan de travail ? » Un large extrait de cette
lettre d'Alain est cité dans la « Note de l'éditeur » qui se trouve en tête
du recueil Oppression et liberté (Gallimard, 1955).
Le fragment suivant est tiré d'une lettre écrite te un étudiant en 1937.
Vient ensuite un texte long et important, intitulé La Science et nous. Il
fut écrit à Marseille, dans les premiers mois de1941, comme le montre un
passage d'une lettre de Simone Weil à un ami, datée du 30 mai 1941« J'ai
commencé un long travail sur la science contemporaine, classique (de la
Renaissance plus de trente grandes pages j'ai été interrompue par d'autres
préoccupations. »
L'article concernant l'ouvrage collectif L'Avenir de la science a été
publié à Marseille, dans les Cahiers du Sud, no 245, avril 1942, sous le
pseudonyme anagrammatique d'Émile Novis. Il ne peut être antérieur à
novembre 1941, l'impression de l'Avenir de la science n'ayant été achevée
que le 28 octobre 1941.
Il est suivi d'un autre article, Réflexions à propos de la théorie des
quanta, qui fut publié dans la même revue, no 51, décembre 1942, sous le
même pseudonyme. Il concerne le livre de Max Planck, Initiations à la
physique, qui avait paru en traduction française en février 1941.
Des passages concernant les sciences ont été extraits des lettres et des
brouillons de lettres de Simone Weil à son frère André Weil. Ces textes ont
été écrits, les uns à Paris, de janvier à avril 1940, les autres à
Marseille, en 1941-1542.
On a groupé à la fin plusieurs fragments de date incertaine : Rêverie à
propos de la science grecque, À propos de la mécanique ondulatoire, un
fragment sans titre et Du Fondement d'une science nouvelle. Les pages
intitulées Rêverie à propos de la science grecque sont parallèles à
certaines pages de La Science et nous, dont elles constituent une variante. Sur la science
[Écrits publiés entre 1932 et 1942.]
Science et perception
dans Descartes
(1929-1930)
[pic] [1]
Introduction
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L'humanité a commencé, comme chaque homme commence, par ne posséder
aucune connaissance, hors la conscience de soi et la perception du monde.
Cela lui suffisait, comme cela suffit encore aux peuples sauvages, ou,
parmi nous, aux travailleurs ignorants, pour savoir se diriger dans la
nature et parmi les hommes autant qu'il était nécessaire pour vivre.
Pourquoi désirer plus ? Il semble que l'humanité n'aurait jamais dû sortir
de cette heureuse ignorance, ni, pour citer Jean-Jacques, se dépraver au
point de se mettre à méditer. Mais cette ignorance, c'est un fait
qu'autant : que nous pouvons savoir jamais l'humanité n'a eu proprement à
en sortir, car jamais elle ne s'y est renfermée. Ce qui explique que la
recherche de la vérité ait pu et puisse présenter quelque intérêt, c'est
que l'homme commence, non pas par l'ignorance, mais par l'erreur. C'est
ainsi que les hommes, bornés à l'interprétation immédiate des sensations,
ne s'en sont jamais contentés ; toujours ils ont pressenti une connaissance
plus haute, plus sûre, privilège de quelques initiés. Ils ont cru que la
pensée errante, livrée aux impressions des sens et des passions, n'était
pas la pensée véritable ; ils ont cru trouver la pensée supérieure en
quelques hommes qui leur semblèrent divins, et dont ils fire