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Cours 4 - 1 Exercices .... Et le proviseur, Florent Sibue, de corriger : « Or il y a eu
un élève qui a dit tout .... Et surtout de pouvoir les inscrire aux examens. ...... à
Paris, 1er Prix de la confiserie du Ruban d'or, Mercure d'Or en 1989, Lauriers d'or
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Exercice 5
( Prenez connaissance du dossier ci-joint traitant de la violence à
l'école.
( Repérez le ou les document(s) très secondaire(s), voire parasite(s)
par rapport au sujet (en tout ou en partie).
( Repérez le texte de base.
( A partir de ce texte, en y associant les autres textes, trouvez la
problématique permettant de rendre compte logiquement de l'ensemble du
dossier.
( Relevez et sélectionnez les idées importantes.
( Faites le plan détaillé de la note de synthèse.
Documents joints :
Document 1 : Mort pour avoir dit non, Robert Marmoz, Le Nouvel
Observateur, mars 1998.
Document 2 : Les miraculés de la classe poubelle, Anne Fohr, Le
Nouvel Observateur, 26/02/98.
Document 3 : Violence à l'école : la faute à qui ?, Agnès Baumier
et Marie-Laure de Léotard, L'Express, 19/02/98.
Document 4 : Violence scolaire : la cote d'alerte, Anne Fohr, Le
Nouvel Observateur, 14/01/1999.
Document 5 : De la violence à la télévision, Paul Guth.
Document 6 : Thérapeutique théâtrale, Agnès Baumier, L'Express,
19/02/98.
Document 7 : Briser la loi du silence, Agnès Baumier, L'Express,
19/02/98.
Document 8 : La haine à l'école, interview d'Eric Debarbieux, par
Anne Fohr, le Nouvel Observateur, 14/01/1999.
Document 9 : La violence : stop ou encore ? Dominique Serra, La
Voix du Nord, 22/04/1999.
Document 10 : Harcèlement : l'identité blessée, Valérie Di
Chiappari, Journal MGEN, mai 1999.
Document 1
MORT POUR AVOIR DIT NON
Jean-Marc, lycéen de 17 ans, a refusé d'être la victime d'un racket.
Un coup de pied l'a tué. A Saint-Priest, des jeunes et des adultes disent
leur dégoût de la violence ordinaire.
Recouvert de bouquets de fleurs, le banc public ressemble à un
cercueil. Il y a quelques jours, la tête de Jean-Marc a violemment heurté
ce bloc de béton coffré de bois. Le garçon n'avait guère de chances de s'en
sortir. Il ne s'en est pas sorti. Il est mort après trois jours de coma. Il
avait 17 ans, il était lycéen, pratiquait le judo. Il n'a pas voulu se
laisser racketter. Un coup de pied au visage l'a projeté en arrière.
Son agresseur avait le même âge, mesurait plus de 2 mètres et
fréquentait, plus ou moins, un institut médico-professionnel. Quand on l'a
interpellé, le grand n'a presque rien dit aux éducateurs, encore moins à
son avocat. Au juge, il a expliqué : « Il avait insulté ma mère » C'était
faux, ses complices l'ont avoué. Jean-Marc avait seulement dit non, ce
dimanche 30 novembre à la sortie du métro, lorsque trois jeunes des
Minguettes ont exigé son argent et sa chaîne.
Dès l'annonce de sa mort, jeudi dernier, le lycée Condorcet à Saint-
Priest s'est figé. Les élèves de la terminale dans laquelle Jean-Marc
préparait un bac de génie industriel se sont regroupés, incapables de
travailler. Au troisième étage, une prof de philo a ouvert sa classe. Très
vite des photos, des cierges et des textes se sont accumulés. Surtout des
textes. Comme un besoin de dire le dégoût d'une violence quotidienne, de ne
plus cacher sa peur.
La mort de Jean-Marc a levé le non-dit. C'est David qui confie : « Le bus
ou le métro, on ne peut jamais les prendre seuls. Trois fois je me suis
battu, on voulait me prendre mon blouson. » C'est Stéphane et Abdel qui
poursuivent : « Et encore le lycée, c'est calme, il n'y a pas trop de
violence. Mais il faut voir les bagarres à l'extérieur avec quelques jeunes
des cités d'à côté. » Ce sont aussi les professeurs qui leur rappellent que
la violence est latente, que le lycée n'est pas épargné : « L'an dernier,
lorsque la prof de français s'est fait agresser dans sa classe par
quelqu'un de l'extérieur, vous saviez qui c'était. Personne n'a voulu
parler. » Et le proviseur, Florent Sibue, de corriger : « Or il y a eu un
élève qui a dit tout haut que tout le monde savait d'où venait l'agression.
Il a été le seul : c'était Jean-Marc. »
Florent Sibue est un proviseur qui fait l'unanimité tant chez les
professeurs que parmi les élèves. Son lycée est même devenu zone pilote
pour la formation des enseignants. Il ne cache pas sa colère : « Le
problème, c'est le sentiment d'impunité des jeunes qui exercent une toute-
puissance chez eux, où tout se dérègle, puis au collège et enfin au lycée,
où personne n'ose plus les affronter. Il faut leur rappeler qu'il y a des
limites, qu'une ligne jaune ou un feu rouge sont faits pour ne pas être
franchis. » Il s'emporte : « J'en veux aux habitants des beaux quartiers
qui viennent, dégoulinants de générosité, nous dire comment il faut faire
de la prévention, puis retournent tranquillement chez eux. Moi j'habite sur
place et je vois l'incompréhension et la colère des victimes quand elles
croisent dans la rue ceux qui les ont agressés la veille. »
Pas plus que Florent Sibue, René Prager n'est un partisan du tout-
répressif. Professeur d'allemand et secrétaire du snes du lycée Condorcet,
il reconnaît que, dans l'évolution de la crise sociale génératrice de la
violence, les discours généreux n'apportent plus de bonnes réponses :
« Aujourd'hui plus personne n'est en mesure de défendre les lycées ouverts
comme celui-ci sur l'extérieur. Et plus personne ne peut hurler quand on
évoque la possibilité d'installer des caméras de surveillance. Les réponses
de fond, telles qu'on les a données jusqu'à présent, ne peuvent convaincre
un prof ou un élève de ne plus avoir peur. On répond donc sécurité, en
essayant d'éviter la glissade vers le sécuritaire. »
Ce qui a encore plus exacerbé les passions à Saint-Priest et à
Vénissieux, c'est que le racketteur était connu des services de police. Des
violences et des rackets, il en avait déjà commis. Mais, mineur, il n'avait
pas été mis en détention ni éloigné des Minguettes, où il sévissait. Ce qui
fait dire à Stéphane Noël, juge d'instruction à Lyon : « Il faut en finir
avec l'angélisme des ordonnances de 1945 sur la délinquance des mineurs. En
cinquante ans, les enfants ont changé, pas les lois. »
Robert Marmoz,
Le Nouvel Observateur,
mars 1998
Document 2
Les miraculés de la « classe poubelle »
L'école n'en voulait plus, un prof les a récupérés. Il leur a appris à
apprendre, à comprendre, à s'exprimer et à passer le bac ! Comme tous les
philosophes, les romanciers et les scientifiques qui les ont rencontrés,
Anne Fohr en est revenue stupéfaite. Elle raconte.
C'est mercredi soir, la nuit est tombée et le collège est désert depuis
longtemps. La concierge vient montrer le bout de son nez à la porte de la
seule classe encore éclairée. Il reste une dizaine de fidèles, groupés
autour de Jean-Luc, leur professeur. Il fait bon ici. La salle de classe
appartient à un ensemble de trois petites pièces en enfilade, perdues au
fond du deuxième étage du bâtiment. Quand les cinquante élèves sont
présents, c'est bourré. Mais c'est chez eux. Ils ont récupéré deux vieilles
bibliothèques et affiché aux murs photos et affiches : le tournage de leur
film à Marrakech, la visite de Philippe Douste-Blazy alors ministre de la
Culture, la couverture du prochain livre qu'ils vont éditer.
Quelle folle journée aujourd'hui ! Des solitaires ont bouquiné des heures
durant : Jankélévitch, Pagnol, Sollers ou les Mémoires de Géronimo. A côté,
d'autres faisaient des devoirs, seuls ou avec l'aide d'un aîné. Un groupe
s'est volatilisé dans l'après-midi avec Ludwig - « notre réalisateur » -
pour « dérusher » le film tourné à Dole avant Noël. C'est une fiction sur
les histoires d'amour qui ne finissent pas mal. Le même Ludwig a aussi
donné une leçon de romani à l'équipe qui partira tourner le film sur les
Tsiganes en Roumanie.
Mais il s'est quand même tenu des cours à peu près « normaux ». Un cours
de sciences, très technique. Un autre de littérature, très savant, pour les
cinq terminales littéraires. Avec Chrétien de Troyes, a expliqué le prof,
on était « dans le hors-temps, dans un récit biblique à l'envers ».
Lancelot entrait « dans la logique du conte » et la fée, c'était
« l'adjuvant dont parle Roland Barthes ». Les ouailles ont tenu le coup, et
l'un d'eux a conclu qu'ils avaient « le n?ud de l'histoire dès le premier
mot » et qu'il fallait « dégager ce qui est lié à l'époque ». Une petite
élève de seconde, restée dans la classe pour faire son travail, a tout
écouté et a fini par demander si Bettelheim n'avait pas expliqué tout ça
dans sa Psychanalyse des contes de fées !
Enfin, il y a une heure de philo pour les cinquante élèves réunis : il
paraît que la philo, on en fait beaucoup ici. « Quand on a une discussion
foireuse, raconte Azad, Jean-Luc nous dit : "Allez, philo pour tout le
monde !" Une fois, ça a duré l'après-midi et on a poursuivi au troquet.
Jean-Luc, il nous fait aussi le français, l'histoire, la géographie,
l'anglais et l'espagnol, mais c'est la philo qu'il préfère. Ce qui est bien
avec lui, c'est qu'il se promène parmi les matières, il les relie entre
elles. Au début, c'est difficile, on a déjà du mal à cerner une idée, mais
on finit par y voir un peu plus clair. »
Sommes-nous dans un