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Cette synthèse de documents et son corrigé ont été réalisés par Mme ... I. Sous la
forme d'un roman épistolaire et à travers la correspondance de .... La publicité
montre, de la taille aux genoux, le corps nu d'une femme très mince, de profil.
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Cette synthèse de documents et son corrigé ont été réalisés par Mme
JOUCLA, professeur agrégé de Lettres Modernes pour ses étudiants de BTS
2ème année du lycée Philippe de Girard à Avignon
SYNTHESE DE DOCUMENTS
Vous ferez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents
suivants qui posent le problème de l'image de la femme à travers la mode et
la publicité.
I. Montesquieu, Lettres persanes, Lettre XCIX, (1721)
II. Carine Hahn, « Le miroir social : avilissant et nuisible pour
les femmes », Valeurs mutualistes, n°249, mai/juin 2007.
III. La Meute, « Vive la cellulite ! » Lettre ouverte au PDG des
Laboratoires Vichy, 22 mai 2006, http://www.lameute.fr
Remarque :
En BTS. Electrotechnique, l'épreuve de culture générale et expression
s'inscrit dans un contrôle en cours de formation (C.C.F.). L'une des trois
épreuves du C.C.F. est la synthèse de documents d'une durée de 2 heures.
Cette synthèse doit être réalisée à partir de deux ou trois documents
seulement. Le corpus proposé respecte cette consigne.
Dans le cadre d'un examen final avec synthèse et développement
personnel en 4 heures, on peut envisager l'ajout d'un quatrième
document tiré d'un article de Georges Vigarello : « Années folles, le
corps magnifié », Femmes, combats et débats, n° spécial n°4 de Sciences
humaines, novembre-décembre 2005 (texte joint à la fin du dossier).
ECRITURE PERSONNELLE
Vous répondrez de façon organisée à la question posée en vous appuyant
sur des arguments et des exemples tirés du corpus et de votre culture
personnelle.
Sujet 1 : Doit-on condamner selon vous l'image de la femme que la mode
et la publicité donnent à voir ?
Sujet 2 : Selon vous, doit-on donner à voir uniquement l'image de la
réalité ?
I. Sous la forme d'un roman épistolaire et à travers la correspondance
de deux Persans qui visitent la France, Montesquieu dénonce au XVIIIe
siècle, dans les Lettres persanes, certains comportements de la société
française. La lettre XCIX montre les transformations extravagantes qui
s'opèrent chez les femmes désireuses de donner à voir d'elles une
image à la mode.
Lettre XCIX
De Rica à Rhédi
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils
ont oublié comment ils étaient habillés cet été. Ils ignorent encore plus
comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire
combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.
Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement
et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon
ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu eusses reçu ma
lettre, tout serait changé.
Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en
revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans. Le fils
méconnaît le portrait de sa mère, tant l'habit avec lequel elle est peinte
lui paraît étranger : il s'imagine que c'est quelque Américaine qui y est
représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu'une de ses
fantaisies.
Quelquefois les coiffures montent insensiblement et une révolution les
fait descendre tout à coup. Il a été un temps où leur hauteur immense
mettait le visage de la femme au milieu d'elle-même. Dans un autre,
c'étaient les pieds qui occupaient cette place, car les talons faisaient un
piédestal qui les tenait en l'air. Qui pourrait le croire ? Les architectes
ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d'élargir leurs portes,
selon que les parures des femmes exigeaient d'eux ce changement, et les
règles de leur art ont été asservies à ces caprices.
De Paris, le 8 de la lune de Saphar
1717
Montesquieu, Lettres persanes, 1721
II.
Le miroir social : avilissant et nuisible pour les femmes
Culte de la minceur, glorification de la jeunesse et de la beauté,
publicités puisant leur inspiration dans les codes pornographiques...
Aujourd'hui, le miroir social renvoie à la femme une image irréelle.
De New York à Madrid, le débat sur l'extrême maigreur de certains
mannequins fait rage. En 2006, deux d'entre elles, Luisel Ramos et Ana
Caroline Reston, sont mortes de dénutrition. En septembre dernier, Madrid a
été la première capitale européenne à prendre des mesures en interdisant
les mannequins ayant un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18.
Mais ni New York, ni Paris, ni Milan, ni Londres ne sont alignés. « On est
tous d'accord pour dire que ce n'est pas un problème de réglementation
mais d'information », avait alors déclaré Didier Grumbach, président de la
Fédération française de couture, « c'est au créateur de décider de quel
type de mannequin il a besoin ». Des propos confirmés aujourd'hui par son
service de presse. Depuis, en France, un Manifeste anti-anorexie, peu
contraignant, est entré en vigueur. Alors qu'en France, Xavier Bertrand,
alors ministre de la Santé, a mis en place en février un groupe de travail
dont on attend les résultats.
Femmes sous influence
Cet état des lieux ferait presque perdre le sourire à Florence
Montreynaud, journaliste et présidente de La Meute[1] : « Ce groupe de
travail ne donnera rien. Nous sommes aujourd'hui à un tournant
démocratique. Les propos de Didier Grumbach sont arriérés ! L'Espagne et
l'Italie, deux pays réputés machistes, nous donnent l'exemple. Les troubles
alimentaires sont là, on ne peut plus le nier. » Comment nier aussi que
l'image actuelle du corps de la femme véhiculée dans les défilés, par la
publicité ou les magazines féminins n'a pas quelque chose d'irréelle ?
Comment admettre sans résister qu'elle sert de modèle aux plus jeunes, aux
plus fragiles et à toutes les femmes qui veulent rester dans le coup ?
[...]
La campagne pour les produits Dove, qui mettait en scène des femmes aux
physiques tout en formes a soufflé, certes, un petit vent nouveau sur le
monde de la publicité. Mais ne faut-il pas voir là aussi une stratégie
marketing ? Les ventes de la marque avaient alors doublé. Parallèlement, le
sexisme publicitaire continue de s'afficher. La femme voit au quotidien son
image utilisée et dégradée dans sa nudité et sa sexualité, réduite à l'état
d'objet, en proie aux stéréotypes ou encore victime de violence. En cela,
La Meute dénonce le non respect de la recommandation sur l'image de la
personne humaine émise en 2001 par le BVP, l'organisme français
d'autodiscipline de la publicité : du très célèbre slogan de Candia pour
sa crème fraîche « je la lie, je la fouette, et parfois elle passe à la
casserole » à la vogue du « porno-chic ». Et que dire du choix de la marque
Dolce & Gabbana qui, pour lancer sa collection printemps été, a voulu
mettre en scène une femme au regard absent, froidement plaquée au sol,
tenue par les poignets par un homme au torse nu et observée par quatre
spectateurs masculins à l'attitude dominatrice ? La France a interdit cette
publicité, l'Institut d'autodiscipline publicitaire (IAP) - le BVP italien-
l'a faite retirer, estimant qu'elle « offensait la dignité de la femme » et
poussant ainsi cette maison de couture à y renoncer. Eclaircie dans le ciel
sombre du publisexisme ? Il est permis d'en douter. En France, durant la
campagne présidentielle, la marque Triumph a affiché une photo de jeune
femme blonde en soutien-gorge et culotte sur 12000 panneaux publicitaires,
avec pour slogans : « Enfin votre candidature bien soutenue ! » ou « Avec
moi, pas d'abstention ! »
L'estime de soi en berne
Facile de flairer le danger pour les femmes qui, pour être belles, ne
doivent pas grossir, pas vieillir, être désirables en toutes circonstances,
etc. Selon une étude OCHA/CSA, si 61,4% des Françaises ont un poids normal
au regard des normes médicales de corpulence, 14% seulement se sentent
complices avec leur corps. Et les 86% autres ? Derrière le désir d'être
toujours plus légère, comment ne pas voir aussi une mauvaise estime de
soi ? Ainsi que le danger de tomber dans les troubles alimentaires ?
« L'anorexie mentale est la nouvelle forme de dépression de la femme. Cette
dernière n'est plus exprimée verbalement, mais rentrée. C'est le corps qui
se désaffirme », explique Maurice Corcos, psychiatre à l'Institut
mutualiste Montsouris (Paris). « Cette maladie éminemment occidentale
concerne 9 femmes pour 1 homme. Mettre des anorexiques sur une estrade est
une perversion pure et dure de la part des agences, des magazines, mais
aussi des créateurs ! Ces filles s'enfoncent et meurent. » Que craint cette
société pour donner ainsi en pâture une jeunesse maigre, désincarnée et
mortifère ? [...]
Et Florence Montreynaud de conclure : « Nous vivons sous la dictature
de l'apparence. Nous avons tendance à oublier qu'il faut avant tout
apprendre à nous connaître et à nous accepter telles que nous sommes. » Une
invitation à passer de l'autre côté du miroir.
Carine Hahn, « Le miroir social : avilissant et nuisible pour les
femmes », Valeurs mutualistes, n°249, mai/juin 2007
III. Une action de La Meute contre la publicité sexiste.
Vive la cellulite !
Lettre ouverte au PDG des Laboratoires Vichy
L'Oréal cosmétique active international
3-7 avenue Sainte-Anne 92600 Asnières
22 mai 2006
Monsieur,
Dans les vitrines de nombreuses pharmacies françaises, on peut voir