Conseil de maison

Approche énergétique de la mécanique (travail d'une force, puissance, énergie
cinétique, énergie ...... Méthode de calcul de valeurs propres (puissance itérée)
...... Les personnes justifiant de l'exercice d'une activité professionnelle.

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V.J.M.J. Rome, 6 juin 1970
CIRCULAIRE
SUR LA VIE COMMUNAUTAIRE MES BIEN CHERS FRERES,
Un an et demi s'est écoulé depuis la précédente circulaire.
Volontairement j'ai laissé passer ce temps, car il fallait que tous les
membres de l'Institut puissent vraiment étudier les documents du Chapitre
Général.
Dans le fascicule 5 de la circulaire, j'avais annoncé que, pour des
raisons de temps qui manquait, de nombre raisonnable de pages à ne pas
dépasser, et d'autres convenances, certains thèmes étaient ou abrégés ou
supprimés et j'en promettais le développement ultérieur.
Sans renoncer à ce propos, j'ai décidé de vous inviter, en cette année
1970, à faire ensemble quelques réflexions sur un point auquel me semble
due la priorité : je veux parler de la vie communautaire.
(
En abordant un sujet aussi important, j'ai le désir de me mettre à
l'unisson de cette corde frémissante du sens communautaire qui vibre chez
tant de Frères, et rejoindre aussi par là l'identique résonance née au c?ur
profond de nombreuses familles religieuses et soutenue par la doctrine de
Vatican II. Je vais même essayer de traiter ce problème au fond, car j'ai
l'intime conviction que la vie communautaire a un rôle fondamental, quoique
limité et incomplet, tant pour l'avenir des congrégations que pour la
qualité et la persévérance des religieux pris individuellement. C'est ce
rôle qui rend plus nécessaire que jamais une réflexion sur ce sujet.
J'ai la ferme conviction que, parmi les sujets qui abandonnent la vie
religieuse, ils ne sont pas rares ceux qui avaient une vraie vocation et se
retirent pour des raisons dont il faudrait chercher l'origine dans la vie
communautaire insuffisante et même débilitante qu'ils ont dû vivre, dans
les rapports humains marqués d'indifférence, de froideur ou même de
dissension avec des religieux de leur propre Institut.
Une vie de communauté déficiente est l'origine presque inévitable d'une
série de maux : la vie de prière et la vie d'apostolat s'affaiblissent ;
baisse du même coup la satisfaction qu'on éprouvait en religion et,
finalement se trouve atteint le dynamisme du don de soi, de tout un groupe
social qui à la fois vit et subit un phénomène dont il est responsable et
victime.
Je n'en réaffirme pas moins que si la vie communautaire authentique est
nécessaire, elle comporte aussi ses limites.
Un double danger peut en effet se présenter dans certaines ambiances
religieuses : on n'accorde pas à la vie communautaire l'importance qu'elle
a, ou par contre, on attend d'elle seule le succès de la vie religieuse, ce
qui est excessif.
Disons tout uniment que la meilleure vie communautaire toute seule est
incapable à la longue d'assurer la persévérance, l'authenticité et la
qualité de la vie religieuse, tant des individus que de l'institution.
Disons même plus : si authentique qu'elle soit, la vie communautaire qui ne
s'appuie que sur elle-même ne sera qu'un phénomène éphémère.
Si donc il fallait pour la présente circulaire un titre un peu « dans
le vent », on pourrait l'appeler : « Apologie et démythisation de la vie
communautaire ».
(
Les pages qui suivent chercheront non seulement à trouver de nouvelles
considérations sur le thème de la vie en commun, quelques aspects nouveaux
de ce thème, mais surtout à jouer le rôle de ferment afin que du point de
vue personnel et du point de vue communautaire, l'année 1970 provoque à
travers examens de conscience, réajustements et même révisions de vie
communautaires, une recherche sincère autour de ce sujet si important.
C'est dire que ces pages veulent être pratiques, nées qu'elles sont de
l'expérience et orientées vers la vie et l'action, avec, en outre, une
exigence de réponse. J'ai tâché d'y unir doctrine et réalité, d'en faire,
tout au long, une invitation aux communautés, ou au moins aux individus
dans le cas où, par suite des circonstances, telle communauté n'aurait pas
les aptitudes ou la réceptivité requises pour se laisser inviter de cette
façon collective à une autocritique constructive et féconde.
Quelques données sociologiques seront jointes à la doctrine ; elles ont
été obtenues avec une grande rigueur scientifique. Elles n'ont sans doute
pas une valeur supérieure à celle qui peut se dégager du type de culture et
de société où on les a prises, mais elles se présentent comme des repères
non négligeables pour concrétiser une réflexion sur le rapport entre la
structure des communautés et d'autres facteurs.
Si d'ailleurs des communautés désirent faire des révisions de vie sur
la « vie en communauté », selon la doctrine qui sera exposée ici[1], on
peut leur envoyer une série d'orientations pour la ré-flexion et le
dialogue sur : aptitudes personnelles, examens psychologiques et
évangéliques, dialogue, collaboration et gouvernement. Mais il faut dans ce
cas, que la communauté comme telle, ou une partie d'elle-même, d'accord
avec son supérieur, veuille fragmenter cette circulaire afin d'en tirer,
grâce à ces orientations, un réel profit : celui d'améliorer et renouveler
au long de l'année en des méditations communautaires périodiques,
l'exercice et la qualité de l'intégration communautaire et de la charité
fraternelle[2].
L'étude et la considération de ce que doit être la vie en commun
peuvent engendrer en nous une plus grande joie à travers une nouvelle
manière de vivre. Elles peuvent rendre plus visible pour le monde et dans
le monde la présence agissante du Saint-Esprit, en qui prend sa source
l'amour mystique qui fait que l'on s'aime en Jésus, et assure ainsi l'unité
des disciples.
En agissant ainsi, nous faisons vraiment un pas en avant dans l'effort
de renouvellement et d'adaptation qui doit s'opérer dans le visage de
l'Eglise. Et cet effort c'est elle qui nous y a appelés, comme elle s'y est
appelée elle-même, dans les documents de Vatican II. PREMIÈRE PARTIE
TYPE D'HOMME AVEC LEQUEL
ON CONSTRUIT LA VIE COMMUNAUTAIRE (Conditions de base de sa psychologie
et de sa spiritualité)
Une authentique vie en communauté exige pour être réalisée :
1) des hommes aptes à la vivre ;
2) des relations entre ces hommes ;
3) des mécanismes de circulation qui peuvent être spontanés (toujours
variables) ou structurés à des degrés divers de complexité, de stabilité et
de souplesse ;
4) quelque chose à mettre en commun, ou en d'autres termes, en
circulation, entre tous les membres.
(
Il est évident que parmi toutes les composantes de la vie
communautaire, la personne humaine a la priorité, en ce qu'elle en apporte
l'élément le plus déterminant, et qui en fait la richesse principale, et
aussi en ce qu'elle devient destinataire et bénéficiaire du rapport
communautaire, rapport fait de bienveillance et d'amour.
Ce n'est pas par simple groupement ou juxtaposition de personnes qu'on
arrive à réaliser pleinement la vie communautaire, ni même à en construire
le gros ?uvre, mais les personnes n'en constituent pas moins la richesse de
base et la raison d'être.
Il est donc deux choses à ne pas oublier et que d'ordinaire on n'a pas
présentes à l'esprit de façon explicite :
1) Le rapport inter-communautaire, quand il est issu d'un véritable
amour, est dialectique, c'est-à-dire pousse à rompre ou plus exactement ii
dépasser les limites de la communauté au bénéfice des personnes qui ne sont
pas dans cette communauté.
2) Par-dessus tout, la personne des personnes est Dieu qui, Trinité de
personnes[3] est présent comme agent et comme fin privilégiée dans la
communauté religieuse. Si cette communauté ne voulait pas s'occuper de Dieu
en tant que « membre » authentique d'elle-même[4], sous prétexte qu'on
s'occupe de lui indirectement et qu'on l'atteint, pour ainsi dire, de
rebond, en aimant les autres membres, son erreur serait « au moins »
semblable à celle que l'on commet en abandonnant certains membres de la
communauté sous prétexte que l'amour et le service envers les autres
membres leur est finalement profitable à travers la recherche du bien
général[5].
Non, ce sont toutes les personnes, et chacune selon sa propre condition
qui doivent être enveloppées par le tissu des rapports humains.
C'est avec ces quatre fils constitutifs que nous allons tisser la trame
du tissu communautaire au long de ces pages. Dans cette partie, il ne sera
question que du premier d'entre eux : les membres de la communauté.
(
Nous sommes donc bien d'accord que la vie de communauté se construit
avec des personnes et qu'elle vaut ce que valent ces personnes. Mais dans
cette construction, ces personnes entrent avec leur dimension sociale,
c'est-à-dire en faisant éclater l'intimité - non pas en l'aliénant afin de
se donner elles-mêmes et d'accueillir le « toi » et les « toi ».
Les membres de la communauté sont pierres vivantes et fonctionnelles,
et avec elles se bâtit cet édifice, vivant et fonctionnel lui aussi, qui
est la vie communautaire et qui constitue notre véritable foyer.
La construction, à partir de ces pierres vivantes, S. Paul nous dit
qu'elle a « pour fondations les apôtres et les prophètes, et pour pierre
d'angle le Christ-Jésus lui-même. En lui toute construction s'ajou