Après la mort - ALLAN KARDEC
La veille de Pâques, Jésus fut crucifié pour s'être livré à la magie et aux
sortilèges. ...... d'absolu, ils ont ôté à certaines sciences, aux mathématiques, à la
géométrie, à l'astronomie, ...... Celui qui a fait souffrir souffrira à son tour. ...... Par
cet exercice, on obtiendrait non seulement des résultats inespérés pour l'
amélioration de ...
Part of the document
LEON DENIS
______ APRES LA MORT EXPOSE DE LA DOCTRINE DES ESPRITS SOLUTION SCIENTIFIQUE ET RATIONNELLE DES PROBLEMES
DE LA VIE ET DE LA MORT
NATURE ET DESTINEE DE L'ETRE HUMAIN
LES VIES SUCCESSIVES Semper ascendens. ______ NOUVELLE EDITION CONFORME A L'EDITION DE 1922
Aux nobles et grands Esprits qui m'ont révélé le mystère auguste de la
destinée, la loi de progrès dans l'immortalité, dont les enseignements ont
raffermi en moi le sentiment de la justice, l'amour de la sagesse, le culte
du devoir, dont les voix ont dissipé mes doutes, apaisé mes soucis ; aux
âmes généreuses qui m'ont soutenu dans la lutte, consolé dans l'épreuve,
qui ont élevé ma pensée jusqu'aux hauteurs lumineuses où siège la vérité,
je dédie ces pages. INTRODUCTION ________________
J'ai vu, couchées dans leurs linceuls de pierre ou de sable, les villes
fameuses de l'antiquité, Carthage, aux blancs promontoires, les cités
grecques de la Sicile, la campagne de Rome, avec ses aqueducs brisés et ses
tombeaux ouverts, les nécropoles qui dorment leur sommeil de vingt siècles
sous la cendre du Vésuve. J'ai vu les derniers vestiges de cités anciennes,
autrefois fourmilières humaines, aujourd'hui ruines désertes que le soleil
d'Orient calcine de ses brûlantes caresses.
J'ai évoqué les multitudes qui s'agitèrent et vécurent en ces lieux ; je
les ai vues défiler devant ma pensée, avec les passions qui les
consumèrent, leurs haines, leurs amours, leurs ambitions évanouies, leurs
triomphes et leurs revers, fumées emportées par le souffle des temps. Et je
me suis dit : Voilà ce que deviennent les grands peuples, les capitales
géantes : quelques pierres amoncelées, des tertres mornes, des sépultures
ombragées de maigres végétaux, dans les rameaux desquels le vent du soir
jette sa plainte. L'histoire a enregistré les vicissitudes de leur
existence, leurs grandeurs passagères, leur chute finale ; mais la terre a
tout enseveli. Combien d'autres dont les noms mêmes sont inconnus ; combien
de villes, de races, de civilisations gisent à jamais sous la nappe
profonde des eaux, à la surface des continents engloutis !
Et je me demandais pourquoi cette agitation des peuples de la terre,
pourquoi ces générations se succédant comme les couches de sable apportées
incessamment par le flot pour recouvrir les couches qui les ont précédées ;
pourquoi ces travaux, ces luttes, ces souffrances, si tout doit aboutir au
sépulcre. Les siècles, ces minutes de l'éternité, ont vu passer nations et
royaumes, et rien n'est resté debout. Le sphinx a tout dévoré.
Où va donc l'homme dans sa course ? Au néant ou à une lumière inconnue ?
La nature souriante, éternelle, encadre de ses splendeurs les tristes
débris des empires. En elle, rien ne meurt que pour renaître. Des lois
profondes, un ordre immuable président à ses évolutions. L'homme, avec ses
oeuvres, est-il seul destiné au néant, à l'oubli ?
L'impression produite par le spectacle des cités mortes, je l'ai
retrouvée plus poignante devant la froide dépouille de mes proches, de ceux
qui partagèrent ma vie.
Un de ceux que vous aimez va mourir. Penché vers lui, le coeur serré,
vous voyez s'étendre lentement sur ses traits l'ombre de l'au-delà. Le
foyer intérieur ne jette plus que de pâles et tremblantes lueurs ; le voilà
qui s'affaiblit encore, puis s'éteint. Et maintenant, tout ce qui, en cet
être, attestait la vie, cet oeil qui brillait, cette bouche qui proférait
des sons, ces membres qui s'agitaient, tout est voilé, silencieux, inerte.
Sur cette couche funèbre, il n'y a plus qu'un cadavre ! Quel homme ne s'est
demandé l'explication de ce mystère et, pendant la veillée lugubre, dans ce
tête-à-tête solennel avec la mort, a pu ne pas songer à ce qui l'attend lui-
même ? Ce problème nous intéresse tous, car tous nous subirons la loi. Il
nous importe de savoir si, à cette heure, tout est fini, si la mort n'est
qu'un morne repos dans l'anéantissement ou, au contraire, l'entrée dans une
autre sphère de sensations.
Mais, partout des problèmes se dressent. Partout, sur le vaste théâtre du
monde, disent certains penseurs, la souffrance règne en souveraine, partout
l'aiguillon du besoin et de la douleur stimule la ronde effrénée, le branle
terrible de la vie et de la mort. De toute part s'élève le cri d'angoisse
de l'être se précipitant dans la voie qui mène à l'inconnu. Pour lui,
l'existence ne semble qu'un perpétuel combat ; la gloire, la richesse, la
beauté, le talent, des royautés d'un jour. La mort passe, elle fauche ces
fleurs éclatantes et ne laisse que des tiges flétries. La mort est le point
d'interrogation sans cesse posé devant nous, la première des questions à
laquelle se rattachent des questions sans nombre, dont l'examen a fait la
préoccupation, le désespoir des âges, la raison d'être d'une foule de
systèmes philosophiques.
Malgré ces efforts de la pensée, l'obscurité pèse encore sur nous. Notre
époque s'agite dans les ténèbres et dans le vide, et cherche, sans le
trouver, un remède à ses maux. Les progrès matériels sont immenses, mais,
au sein des richesses accumulées par la civilisation, on peut encore mourir
de privation et de misère. L'homme n'est ni plus heureux, ni meilleur. Au
milieu de ses rudes labeurs, aucun idéal élevé, aucune notion claire de la
destinée ne le soutient plus ; de là, ses défaillances morales, ses excès,
ses révoltes. La foi du passé s'est éteinte ; le scepticisme, le
matérialisme l'ont remplacée, et, sous leurs souffles, le feu des passions,
des appétits, des désirs a grandi. Des convulsions sociales nous menacent.
Parfois, tourmenté par le spectacle du monde et les incertitudes de
l'avenir, l'homme lève ses regards vers le ciel et lui demande la vérité.
Il interroge silencieusement la nature et son propre esprit. Il demande à
la science ses secrets, à la religion ses enthousiasmes. Mais la nature lui
semble muette, et les réponses du savant et du prêtre ne suffisent pas à sa
raison et à son coeur. Pourtant, il est une solution à ces problèmes, une
solution plus grande, plus rationnelle, plus consolante que toutes celles
offertes par les doctrines et les philosophies du jour, et cette solution
repose sur les bases les plus solides qu'on puisse concevoir : le
témoignage des sens et l'expérience de la raison.
Au moment même où le matérialisme a atteint son apogée et répandu partout
l'idée du néant, une science, une croyance nouvelle, appuyée sur des faits,
apparaît. Elle offre à la pensée un refuge où celle-ci trouve enfin la
connaissance des lois éternelles de progrès et de justice. Une floraison
d'idées que l'on croyait mortes, et qui sommeillaient seulement, se produit
et annonce un renouveau intellectuel et moral. Des doctrines, qui furent
l'âme des civilisations passées, reparaissent sous une forme agrandie, et
de nombreux phénomènes, longtemps dédaignés, mais dont certains savants
entrevoient enfin l'importance, viennent leur offrir une base de
démonstration et de certitude. Les pratiques du magnétisme, de
l'hypnotisme, de la suggestion ; plus encore, les études de Crookes,
Russell Wallace, Lodge, Aksakof, Paul Gibier, de Rochas, Myers, Lombroso,
etc., sur des faits d'ordre psychique, fournissent de nouvelles données
pour la solution du grand problème. Des perspectives s'ouvrent, des formes
d'existence se révèlent dans des milieux où l'on ne songeait plus à les
observer. Et de ces recherches, de ces études, de ces découvertes se
dégagent une conception du monde et de la vie, une connaissance des lois
supérieures, une affirmation de la justice et de l'ordre universels, bien
faites pour éveiller dans le coeur de l'homme, avec une foi plus ferme et
plus éclairée en l'avenir, un sentiment profond de ses devoirs et un réel
attachement pour ses semblables.
C'est cette doctrine, capable de transformer la face des sociétés, que
nous offrons aux chercheurs de tous ordres et de tous rangs. Elle a déjà
été divulguée en de nombreux volumes. Nous avons cru devoir la résumer en
ces pages, sous une forme différente, à l'intention de ceux qui sont las de
vivre en aveugles, en s'ignorant eux-mêmes, de ceux que ne satisfont plus
les oeuvres d'une civilisation matérielle, toute de surface, et qui
aspirent à un ordre de choses plus élevé. C'est surtout pour vous, fils et
filles du peuple, travailleurs dont la route est âpre, l'existence
difficile, pour qui le ciel est plus noir, plus froid le vent de
l'adversité ; c'est pour vous que ce livre a été écrit. Il ne vous apporte
pas toute la science, - le cerveau humain ne saurait la contenir, - mais il
peut être un degré de plus vers la vraie lumière. En vous prouvant que la
vie n'est pas une ironie du sort, ni le résultat d'un stupide hasard, mais
la conséquence d'une loi juste et équitable ; en vous ouvrant les
perspectives radieuses de l'avenir, il fournira un mobile plus noble à vos
actions, il fera luire un rayon d'espérance dans la nuit de vos
incertitudes, il allégera le fardeau de vos épreuves et vous apprendra à ne
pas trembler devant la mort. Ouvrez-le avec confiance, lisez-le avec
attention, car il émane d'un homme qui, par-dessus tout, veut votre bien.
Parmi vous, beaucoup peut-être rejetteront nos conclusions ; un petit
nom