Correction sujet 2 Bac Blanc
La théorie ainsi déduite, un idéal nécessairement parfait, n'est donc pas un ......
on se trouve en présence d'un triple niveau d'exercice de la concurrence en ...
Part of the document
Correction sujet 1 Bac Blanc 2012-2013
SUJET : Pourquoi les entreprises disposant d'un pouvoir de marché ne sont-
elles pas pour autant totalement « faiseuses de prix » ?
Une petite intro :
La mondialisation s'accompagne d'un phénomène de concentration par
fusions, absorptions qui tend à faire apparaître dans la plupart des
secteurs quelques grandes entreprises sur le marché, « la plupart des
marchés de l'économie sont dominés par une poignée de grandes
entreprises, souvent deux ou trois seulement » cf l'automobile, la
pharmacie, l'énergie. Cette évolution des structures productives tend à
inquiéter, la grande dimension étant souvent synonyme de pouvoir de
marché, de capacité à influencer sur le prix du marché au détriment du
consommateur(pouvoir que l'on appréhende par une faible élasticité de
la demande au prix) . La structure actuelle des marchés est donc bien
loin de la concurrence pure et parfaite où les entreprises sont
preneuses de prix (principe d'atomicité). Nous sommes donc face à des
monopoles, des oligopoles, une concurrence monopolistique, mais peut-on
pour autant parler d'entreprises totalement faiseuses de prix ?
Nous verrons que même en concurrence imparfaite les entreprises en
présence sur un marché doivent tenir compte de la réaction de la
demande et des concurrents réels ou potentiels.
1ème paragraphe : Une entreprise, même en position de monopole (un seul
producteur) ne peut faire abstraction de sa demande. Certes elle pourra
fixe un prix bien au dessus de son coût marginal (rappel en cpp prix =
Cm) , et ce d'autant plus si l'élasticité de la demande par rapport au
prix est faible comme dans le cas de l'électricité « dans le secteur
monopolistique de la distribution de l'électricité, des modifications
de 10 ou plus du prix du kilowattheure n'auront à court terme qu'un
faible impact sur les ventes de l'entreprise ». Mais elle ne pourra pas
le fixer à n'importe quel niveau, au risque de voir ses clients se
tourner vers des produits de substitution ou proches. Elle tiendra donc
compte de la recette moyenne déterminée par la courbe de demande qui
lui est adressée et fixera un prix égal à cette recette moyenne pour
une quantité déterminée par un coût marginal égal à la recette
marginale. Cela est d'autant plus vrai des oligopoles (quelques
producteurs) ou des duopoles comme Coca et Pepsi : Pepsi pourrait
augmenter fortement son prix « 40 euros » ! mais c'est au risque de
voir ses clients se tourner vers le Coca ! ! ou se porter sur des
produits de substitution, Orangina, Perrier. Par ailleurs mettre un
prix trop bas est absurde s'il ne permet pas de couvrir les coûts et
mène à la perte. Ce poids de la demande est donc d'autant plus fort que
le « degré de pouvoir monopolistique est faible » comme dans le cas des
ordinateurs ou si la différenciation des produits existe, notamment une
différenciation horizontale(qualité égale mais différenciation sur
forme), la demande reste fortement sensible au prix « une différence de
prix de quelques cent a généralement un effet significatif sur les
ventes de l'entreprise ».
2ème paragraphe : Mais les entreprises détenant un pouvoir de marché
doivent aussi tenir compte de leurs concurrents réels ou théoriques.
Dans le cadre d'un oligopole l'entreprise doit tenir compte du
comportements des autres acteurs du marché, « il est important de
comprendre que la concurrence imparfaite n'exclut pas la rivalité
féroce sur le marché ». un acteur doit alors tenir compte des
interactions stratégiques qui peuvent apparaître entre chacun. La
théorie des jeux montre même ici que les acteurs ont intérêt à
coopérer, à se mettre d'accord sur les prix, le prix est alors le
résultat d'une entente et non totalement libre. Cela est également le
cas dans le cadre d'un concurrence monopolistique. Certes la
différentiation permet un pouvoir de marché important en créant une
demande captive mais la position dominante de l'entreprise peut inciter
alors des concurrents à innover à leur tour, à différencier encore plus
leurs produits pour capter cette demande «la rivalité inclut une grande
variété de comportements de la publicité qui tente de déplacer la
courbe de demande à l'amélioration de la qualité de la production ».
Les entreprises en place ne peuvent donc fixer des prix trop élevés,
qui génèrent une trop forte rente de monopole sans prendre le risque de
voir des concurrents développer à leur tour des stratégies
concurrentielles visant à capter ce « sur profit ». Même dans le cas
d'un monopole l'entreprise doit tenir compte de cette concurrence
potentielle comme le montre la théorie des marchés contestables. C'est
la concurrence potentielle et non réelle qui apparaît alors
déterminante, l'intensité de la concurrence n'est donc pas liée au
nombre d'acteurs sur le marché mais aux possibilités d'entrée : cf
l'exemple de Mozilla venant concurrencer le monopole d' internet
explorer.
Le pouvoir de marché d'une entreprise n'est donc jamais absolu, il est
essentiellement fonction du degré de substituabilité du produit et du
degré de perméabilité du marché : rendre les marchés contestables en
facilitant leur entrée réduit le pouvoir de marché.