Mémoires historiques, tome second

Le saint a corrigé de sa propre main. - 8 - ... permettre ouvertement cet exercice, elle est pour le moins disposée à le tolérer en ... 2) La Bulle qui unit le prieuré de Saint-Pourçain à la congrégation de la Mission porte la date du 13 décembre. ... Lettreset Conférences de S. Vincent de Paul, supplément, p. 529, lettre 3136. 1.

Part of the document


|@ |
| |
|Les |
|MÉMOIRES HISTORIQUES |
|de |
|SE-MA TS'IEN |
| |
| |
| |
|traduits et annotés par |
|Édouard CHAVANNES |
| |
|Tome second |
| |
| |
| |
| |



à partir de :


Les Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien,
Tome second,

traduits et annotés par
Édouard CHAVANNES (1865-1918)


Première édition : Ernest Leroux, Paris, 1897.





























Mise en mode texte par
Pierre Palpant

www.chineancienne.fr


TABLE DES MATIÈRES



Première section : ANNALES PRINCIPALES (suite).

Chapitres :

V. Les Ts'in.

VI. Ts'in Che-Hoang.

VII. Hiang yu.

VIII. Kao-Tsou.

IX. L'impératrice Lu.

X. Hiao-wen.

XI. Hiao-king.

XII. Hiao-ou.



Appendices :

I. L'organisation administrative des Ts'in et des Han.

II. Liste alphabétique des commanderies et des royaumes à la fin du
règne de l'empereur Ou.

III. Note additionnelle sur les inscriptions des Ts'in.





Notes :

Chapitres : V - VI - VII - VIII - IX - X - XI - XII

Appendices : I - II - III
CHAPITRE V

CINQUIÈMES ANNALES PRINCIPALES (101)
LES TS'IN

@

L'ancêtre des Ts'in est un descendant de l'empereur Tchoan-hiu (102) ; la
petite fille (de Tchoan-hiu) s'appelait Niu-sieou (103). Comme Niu-sieou
tissait, un oiseau de p.002 couleur sombre laissa tomber un ?uf ; Niu-sieou
l'avala et enfanta un fils, Ta-ye (104).

Ta-ye épousa une fille de Chao-tien qui s'appelait Niu-hoa ; Niu-hoa
enfanta Ta-fei qui aida Yu à régler les eaux et les terres ; quand ce fut
terminé, l'Empereur fit présent (à Yu) d'un insigne en jade noir (105) ; Yu
le reçut et dit :

- Ce n'est point moi qui aurais pu accomplir (ces travaux) si,
de son côté, Ta-fei n'avait été mon assistant.

L'empereur Choen dit :

- Eh bien ! vous, Fei, vous avez participé à l'?uvre méritoire
de Yu et c'est pourquoi je vous donne des bandes de guidon de
couleur noire (106) ; vos descendants seront une illustre
progéniture (107).

Alors il le maria à une belle femme du clan Yao. Ta-fei salua et reçut
(ces présents). # Il aida Choen à soumettre et à apprivoiser les oiseaux et
les bêtes ; les oiseaux et les bêtes devinrent en grand nombre dociles
p.003 et obéissants. # (Ta-fei) n'est autre que Po-i ; Choen lui conféra le
nom de clan Yng.

Ta-fei engendra deux fils ; l'un s'appelait Ta-lien ; c'est lui en vérité
qui est (le fondateur de) la famille Niao-sou ; le second s'appelait Jo-
mou ; c'est lui en vérité qui est (le fondateur de) la famille Fei (108) ;
son arrière-arrière-petit-fils s'appelait Fei Tch'ang ; ses descendants
demeurèrent les uns dans le royaume du Milieu, les autres chez les
(barbares) I et Ti. Fei Tch'ang, à l'époque de Kie, (de la dynastie) Hia,
quitta les Hia pour se réfugier auprès des Chang ; il fut le cocher de
T'ang et c'est en cette qualité qu'il défit Kie à Ming-t'iao (109).
L'arrière-arrière-petit-fils de Ta-lien s'appelait Mong-hi Tchong-
yen (110) ; il avait un corps d'oiseau et une voix humaine ; l'empereur
T'ai-meou (111) entendit parler de lui et consulta les sorts à son sujet ;
(les sorts répondirent :) si on fait de lui un cocher, ce sera favorable.
Alors (l'Empereur) aussitôt parvint à le nommer son cocher et à le marier.
C'est donc, à partir de T'ai-meou que les descendants de Tchong-yen eurent,
de génération en génération, de la gloire en aidant le royaume de Yn (112)
et c'est pourquoi le clan Yng fut très honoré ; il eut alors la dignité de
seigneur.

L'arrière-arrière-petit-fils (de Tchong-yen) s'appelait p.004 Tchong-
kiue. il résida chez les Jong de l'ouest et défendit la marche (113) de
l'Ouest. Il engendra Fei-lien.

Fei-lien engendra Ngo-lai (114). Ngo-lai était fort ; Fei-lien était bon
marcheur. Le père et le fils mirent leurs talents au service de Tcheou, (de
la dynastie) Yn. Lorsque le roi Ou (de la dynastie) Tcheou vainquit Tcheou,
il tua aussi Ngo-lai. En ce temps, Fei-lien (faisait) dans le nord un
(sarcophage (115) de) pierre pour Tcheou ; à son retour, il n'y avait
personne à qui il pût rendre compte de sa mission (116) ; il éleva un autel
sur le Houo-t'ai-chan (117) et annonça qu'il avait trouvé un sarcophage de
pierre ; l'inscription (qu'on découvrit ensuite sur le sarcophage) était
ainsi conçue : « L'Empereur a ordonné que Tch'ou-fou ne fût pas présent au
désastre des Yn ; il lui a donné ce sarcophage de pierre pour rendre
illustre sa famille (118). » Il mourut et fut enterré sur le Houo-T'ai-
chan.

p.005 Fei-lien avait encore un fils qui s'appelait Ki-cheng. Ki-cheng
engendra Mong-tseng. Mong-tseng fut en faveur auprès du roi Tch'eng, de la
dynastie Tcheou ; il fut « celui qui habita à Kao-lang (119) » ; Kao-lang
engendra Heng-fou. Heng-fou engendra Tsao-fou. Tsao-fou, à cause qu'il
excellait à conduire les chevaux, fut en faveur auprès du roi Mou, de la
dynastie Tcheou ; il avait le quadrige de Ki, Tao-li, Hoa-lieou et Lou-
eul (120). (Le roi Mou) alla dans l'ouest inspecter les fiefs (121) ; il
s'y plut et p.006 oublia de revenir (122). Le roi Yen, de Siu, fit des
p.008 troubles (123). Tsao-fou était cocher du roi Mou ; il revint dans (le
p.009 pays de) Tcheou à toute vitesse, parcourant mille li par jour, afin
de parer aux troubles. Le roi Mou donna la ville de Tchao (124) en fief à
Tsao-fou ; c'est à partir de ce moment que la descendance de Tsao-fou
devint la famille Tchao. Cinq générations (125) après Fei-lien qui avait
engendré Ki-cheng, c'est avec Tsao-fou que (cette branche de la famille)
eut sa résidence distincte à Tchao ; (les princes de) Tchao en sont sans
doute les descendants (126).

Ngo-lai-ko (127) était le fils de Fei-lien ; il mourut p.010
prématurément. Il eut un fils qui s'appelait Niu-fang. Niu-fang engendra
P'ang-kao. P'ang-kao engendra T'ai-ki. T'ai-ki engendra Ta-lo. Ta-lo
engendra Fei-tse. A cause de la faveur dont avait joui Tsao-fou, tous
eurent le bénéfice de posséder la ville de Tchao et eurent pour nom de
famille Tchao.

Fei-tse résida à K'iuen-k'ieou (128). Il aimait les chevaux et les
animaux domestiques ; il s'entendait fort bien à les nourrir et à les faire
se reproduire. Les habitants de K'iuen-k'ieou parlèrent de lui au roi Hiao
de (la dynastie) Tcheou. Le roi Hiao le manda et le chargea de surveiller
ses chevaux dans la région comprise entre les rivières K'ien (129) et
Wei (130) ; les chevaux prospérèrent beaucoup et se multiplièrent. Le roi
Hiao désira le nommer héritier présomptif de Ta-lo (131) ; (or) la fille du
marquis de Chen (132) était femme de Ta-lo et avait enfanté un fils,
Tch'eng, qui était l'héritier présomptif ; le marquis de Chen parla donc au
roi Hiao en ces termes :

- Autrefois, p.011 la fille de Li-chan, mon aïeul, épousa le
Jong Siu-hien ; elle enfanta Tchong-kiue ; celui-ci, à cause de
cette parenté, se soumit aux Tcheou et défendit la marche de
l'Ouest ; c'est pourquoi les gens de la marche de l'Ouest furent en
bonne harmonie (avec les Tcheou). Maintenant nous avons donné
derechef à Ta-lo une épouse qui a enfanté l'héritier présomptif
Tch'eng. Chen et (Ta-)lo ayant contracté deux fois des mariages,
les Jong de l'ouest sont tous soumis et c'est là ce qui vous fait
roi. Que Votre Majesté y réfléchisse.

Alors le roi Hiao dit :

- Autrefois Po-i servit Choen à titre de surveillant des animaux
domestiques ; ces animaux se multiplièrent fort ; c'est pourquoi il
eut un fief et reçut le nom de famille Yng. Maintenant son
descendant à son tour fait multiplier mes chevaux ; je lui donnerai
une terre pour qu'il soit un vassal annexé (133) et je
l'installerai à Ts'in (134).

Il le chargea de continuer les sacrifices de la famille Yng, et son
surnom fut Ts'in Yng ; d'autre part (le roi), afin d'être en bonne harmonie
avec le Jong de l'ouest, n'enleva point au fils de la fille du marquis de
Chen le titre d'héritier présomptif de (Ta-)lo.

Ts'in Yng engendra Ts'in-heou (135). Ts'in-heou mourut p.012 après avoir
exercé le pouvoir pendant dix ans (857-848 av. J.-C.). Il engendra Kong-po.
Kong-po mourut après avoir exercé le pouvoir pendant trois années (847-845
av. J.-C.). Il engendra Ts'in-tchong. Trois ans après que Ts'in-tchong eut
pris le pouvoir (842 av. J.-C.), comme le roi L