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17 mai 2005 ... L'exercice exécuté par Lacharité dans cet article a pour but de fournir une grille
.... Par un examen comparatif des positions épistémologiques des ..... Son terrain
de prédilection ici est la mécanique quantique et il a défendu ...

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|Robert Nadeau |
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|Professeur de philosophie, Université du Québec à Montréal |
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|(1998) |
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|"La philosophie des sciences. Coupure épistémologique." |
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|Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, |
|bénévole, |
|professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi |
|Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca |
|Site web pédagogique : http://www.uqac.ca/jmt-sociologue/ |
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|Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences |
|sociales" |
|Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales |
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|Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque |
|Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi |
|Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm |
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Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay,
bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de :



Robert Nadeau
[département de philosophie, UQAM.]


"La philosophie des sciences. Coupure épistémologique".


Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Raymond Klibansky
et Josiane Boulab-Ayoub, La pensée philosophique d'expression française au
Canada. Le rayonnement du Québec. Chapitre 10, pp. 361-422. Québec: Les
Presses de l'Université Laval, 1998, 686 pp. Collection "Zétésis".


Avec l'autorisation formelle de M. Robert Nadeau, professeur titulaire,
département de philosophie, Université du Québec à Montréal, le 5 janvier
2005.


[pic] Courriel : nadeau.robert@uqam.ca




Polices de caractères utilisée :

Pour le texte: Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.




Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word
2001 pour Macintosh.

Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'')

Édition numérique réalisée le 17 mai 2005 à Chicoutimi, Ville de Saguenay,
province de Québec, Canada.

[pic]










Table des matières



Liminaire

I. Épistémologie générale

Normand Lacharité : l'approche systémiste
François Tournier : la dimension méta-épistémologique
Serge Robert : dialectique de la découverte et de la justification


II. Épistémologie des sciences de la nature

Yvon Gauthier : l'approche constructiviste
François Duchesneau : Épistémologie historique de la biologie
Jean Leroux : l'approche structuraliste




III. Épistémologie des sciences humaines et sociales

Jocelyne Couture : choix rationnel et sciences sociales
Paul Dumouchel : l'auto-organisation, du biologique au social
Maurice Lagueux : explication historique et rationalité économique
Claude Panaccio : attitudes propositionnelles et langage actanciel
Robert Nadeau : la méthodologie économique, de Popper à Hayek


Épilogue
Bibliographie sélective








Robert Nadeau
[département de philosophie, UQAM.]

"La philosophie des sciences.
Coupure épistémologique".


[pic]

Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Raymond Klibansky
et Josiane Boulab-Ayoub, La pensée philosophique d'expression française au
Canada. Le rayonnement du Québec. Chapitre 10, pp. 361-422. Québec: Les
Presses de l'Université Laval, 1998, 686 pp. Collection "Zétésis".


















Liminaire
























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Il est incontestable qu'au Québec, à la fin des années soixante, la
philosophie comme discipline universitaire a déjà commencé de subir de très
profondes modifications : il n'est sans doute pas trop fort de parler ici
d'une transmutation radicale affectant aussi bien les sous-domaines de
recherche que les problématiques qu'on y explore et les approches qu'on y
emprunte. Cette transmutation, il importe de le rappeler, se produit au
moment où les systèmes universitaires français, américain mais aussi
québécois sont en totale effervescence sinon en pleine crise, en proie aux
critiques et aux contestations étudiantes. Les revendications étudiantes de
cette époque fort agitée avaient trait à la nature de la formation
universitaire et donc à l'orientation des programmes d'études, à l'absolue
nécessité de la cogestion universitaire, et, au-delà, à la place des
étudiants dans la société globale et à leur avenir - voire à la nature du
pouvoir en général, qu'il soit de nature économique, politique ou
culturelle. C'est dans ce contexte trouble que naît en 1969 l'université du
Québec. La constituante montréalaise de ce réseau universitaire d'état voit
émerger un nouveau département de philosophie universitaire qui, dès 1970,
axe ses interventions, aussi bien dans les enseignements que dans les
recherches de ses quelques quinze ou seize professeurs, sur des questions
de philosophie éminemment contemporaine, articulant l'analyse du pouvoir
sur celle du savoir, articulant, qui plus est, les perspectives dites
« continentales » (phénoménologie, structuralisme, métaphysique,
herméneutique) aux points de vue dits « analytiques » (philosophie du
langage, logique formelle, philosophie des sciences). Le renouvellement
radical de la philosophie d'expression française au Canada est amorcé :
exit le néo-thomisme. Il n'est certainement pas trop fort de considérer
qu'à l'époque se fait jour au Québec en fait une « coupure
épistémologique », au sens où Louis Althusser, un penseur auquel tout le
monde en philosophie et en sciences humaines et sociales aimait bien se
référer au début de cette période, en lisait une dans Le Capital. Que cette
coupure épistémologique ait amené, ou qu'elle ait été provoquée par
l'émergence de l'épistémologie elle-même, à savoir le domaine de
préoccupation philosophique qui deviendra progressivement dominant au cours
des deux décennies qui suivirent, ne fait qu'ajouter à la pertinence de
placer la présente chronique sous ce titre.


En effet, un des domaines où la recherche philosophique a
considérablement progressé dans notre milieu au cours de la période qui
commence au début des années soixante-dix est incontestablement celui de
l'épistémologie. À la théorie de la connaissance, qu'on appelle aussi
« gnoséologie » et qui constituait certainement, avec la morale, la
métaphysique et la théodicée, l'un des domaines importants de la
philosophie néo-thomiste, se substitue peu à peu une analyse philosophique
des sciences de la nature et des sciences humaines et sociales - ce que
l'on appelle « l'épistémologie » au sens propre. Par contraste avec la
gnoséologie, l'épistémologie est envisagée comme une réflexion centrée sur
la nature et la validité de la connaissance scientifique dans tous les
champs de la recherche. Telle qu'on la développe alors dans notre milieu
institutionnel, l'épistémologie prend modèle aussi bien sur les paradigmes
français (Duhem, Koyré, Bachelard, Foucault, Canguilhem, Althusser) que sur
les paradigmes appartenant plutôt à la tradition de la philosophie
analytique d'obédience anglo-américaine (Moore, Russell, Wittgenstein,
Ayer, Carnap, Popper, Kuhn, Lakatos, Quine, Feyerabend, Laudan, Van
Fraassen). Ainsi, l'épistémologie pratiquée ici se veut aussi bien une
analyse formelle de la science, envisageant d'un point de vue synchronique
diverses structures théoriques pour en percer à jour la nature ou en
vérifier le bien-fondé, qu'une analyse socio-historique de la science
envisageant diachroniquement la constitution de divers savoirs
disciplinaires pour en expliquer la genèse et en comprendre révolution. Les
travaux épistémologiques qui voient le jour à cette époque portent
attention en particulier aux processus de constitution des objets de la
connaissance scientifique, à la formation et à la transformation des
concepts, des modèles et des représentatio