Adam Smith : La théorie de l'avantage absolu
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L'Economie
Internationale dans la Théorie Economique - Adam Smith et La théorie de l'avantage absolu
- David Ricardo et le Principe des avantages comparatifs
- L'approche marxiste des débouchés extérieurs
- Le Modèle Keynesien du commerce International
- L'Ecole suédoise et la théorie des dotations en facteurs de production
- Le paradoxe de Leontieff et les courants modernes de la théorie des
avantages comparatifs
- Raymond Vernon le cycle de production des entreprises et le commerce
international. - La théorie de la dépendance comme critique de la théorie classique
- Les structures non concurrentielles dans la production et les échanges
- François Perroux et la théorie des disparités et des asymétries
internationales.
- Le choix du libre-échange ou du protectionnisme
- les avantages du libre-échange
- Le nécessaire pragmatisme en matière d'échange international
En matière d'économie internationale, l'important pour les théoriciens est
d'une part de savoir si les échanges permettent d'assurer le développement
économique et d'autre part de connaître les conditions des échanges
internationaux. A ces questions, la théorie classique, initiée par Adam
Smith au 18ème siècle et enrichie par un courant de pensée économique au
19ème et au 20ème siècle, justifie le libre-échange qui est sensé permettre
d'optimiser les capacités d'enrichissement des Nations. L'analyse marxiste
montre l'importance des échanges extérieurs pour les débuts historiques du
capitalisme, mais elle dénie une importance en matière de développement
économique des pays. Dans l'analyse Keynésienne l'échange international
n'est pas un élément fondamental de la croissance, cependant le revenu
national est influencé par les échanges extérieurs. Certains auteurs
montrent l'importance des stratégies des entreprises dans le développement
de l'économie internationale alors que d'autres soulignent les dangers que
provoque le libre échange pour les pays les plus pauvres.
Adam Smith : La théorie de l'avantage absolu
Le point de départ de l'analyse présentée en 1776 par Adam Smith dans ses
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations est que
« La maxime de tout chef de famille avisé est de ne pas essayer de faire
chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu'à faire... Ce qui
est la sagesse dans la gestion familiale ne peut être qu'exceptionnellement
déraisonnable dans celle d'un grand royaume. Il ne faut donc pas hésiter à
acheter à l'extérieur tout ce que les producteurs étrangers peuvent
produire à meilleur compte que les nationaux. Ce précepte général débouche
sur une conclusion opérationnelle: instaurer des obstacles aux échanges
internationaux serait peu "avisé". Adam Smith conforte cette conclusion par
des arguments complémentaires: L'échange entre deux Nations permet à chacune d'elle d'écouler les
excédents de production de ses activités compétitives et donne ainsi une
valeur à ce qui serait sans cela inutile. En élargissant le marché au-delà
des frontières nationales, il permet d'augmenter la production, donc le
revenu. En outre, le commerce extérieur permet d'accroître la capacité
d'épargne et à travers elle, par le processus d'accumulation, (le capital
des Nations). En effet, si l'exportation accroît le revenu national,
l'achat de biens à l'étranger réduit le coût de la consommation nationale.
On sait que l'épargne est la différence entre le revenu et la consommation.
Donc si les échanges extérieurs sont fondés sur un principe de
spécialisation en fonction du niveau des coûts relatifs de production des
différentes Nations, ils favorisent alors effectivement le processus
d'accumulation d'épargne, c'est-à-dire le développement du patrimoine de
chacune d'elles. On peut objecter que l'échange extérieur est nocif pour
les activités nationales peu compétitives. Or Smith nous dit que le
capital d'une Nation est la somme du capital et de ses différentes
composantes. En compromettant le capital de certains, le commerce
international ne nuit-il pas à l'ensemble de la Nation. Adam Smith répond que le développement d'une activité au prix d'un système
de protection contre la concurrence étrangère peut être défavorable à
l'accroissement de la richesse de l'ensemble de la Nation, Tel est le cas
si le protectionnisme conduit une entreprise à utiliser plus de capital
pour obtenir un produit déterminé que ce qui serait nécessaire en laissant
jouer la spécialisation internationale: ce surcroît de capital est en
quelque sorte gaspillé. Sans doute, la suppression des protections contre
la concurrence étrangère peut-elle entraîner la disparition de telles
entreprises, et donc certaines pertes de capital. Mais l'expansion de la
production qui en résulte dans d'autres secteurs fournit du travail, puis
du capital supplémentaire. Seuls certains entrepreneurs peuvent
éventuellement y perdre. La Nation, globalement, y gagne. Cet argumentaire conforte la maxime d'Adam Smith: l'échange est favorable a
chaque nation; et chaque nation y trouve un avantage absolu, que le
protectionnisme limiterait ou ferait disparaître. L'analyse d'Adam Smith
est le point de départ de la théorie classique, qui sert de fondement à
toutes les politiques libre-échangistes. Mais si l'on pousse ce
raisonnement à la limite, on risque d'aboutir à une conclusion paradoxale:
Si un pays peut trouver à l'étranger, à moindre coût, et sans limitation de
volume, tous les biens dont il a besoin, il a intérêt à acheter à
l'extérieur tout ce qu'il doit consommer. Aura-t-il lui-même quelque chose
à vendre ? Rien ne le garantit. Alors, comment réglera-t-il ses achats à
l'extérieur ? La théorie de l'avantage absolu débouche sur une impasse. David Ricardo: le Principe des avantages comparatifs Dans ses Principes de l'économie politique et de l'impôt, en 1817, David
Ricardo sort la théorie classique de cette impasse, en montrant dans
quelles limites l'échange est possible et souhaitable entre deux nations,
et en dégageant des critères de spécialisation internationale. Chaque pays
a intérêt à se spécialiser dans la fabrication pour laquelle il a la plus
grande supériorité ou la moins grande infériorité, pour laquelle son
avantage relatif est le plus grand. Comme la plupart des économistes de son
époque, David Ricardo part d'un exemple concret pour développer sa thèse :
celui des échanges de vin et de drap entre deux pays, l'Angleterre et le
Portugal. Il estime la valeur de ces biens, en utilisant comme unité de
mesure la quantité de travail nécessaire pour les produire (principe de la
valeur travail). La production de vin et de drap nécessite des quantités de
travail différentes en Angleterre et au Portugal: 120 unités de travail
pour une unité de vin et 100 pour une unité de drap en Angleterre; 80
unités de travail pour une unité de vin et 90 pour une unité de drap au
Portugal, Si l'on s'en tient à la thèse d'Adam Smith, le Portugal doit
assurer seul la production de vin et de drap nécessaire aux deux pays. Si le besoin de chacun des deux pays est d'une unité de chacun des deux
produits, la production nécessaire (deux unités de chaque produit)
nécessite au total 340 unités de travail au Portugal : 2 x (80 + 90). Si
l'on étend ces hypothèses et ce raisonnement à la totalité des productions
et des consommations des deux pays, on aboutit à la conclusion que le
Portugal devrait produire tous les biens nécessaires aux deux pays,
l'Angleterre devenant un pays de purs consommateurs. Ceci conduirait à
terme au transfert de tout le capital anglais vers le Portugal, ce qui
n'est pas très réaliste. Partant du principe que chaque pays va conserver
son capital, Ricardo considère que les deux pays vont chercher à se
partager le travail correspondant a leurs besoins. Le partage va se faire en fonction des coûts relatifs de production. - Si le Portugal fonctionne en système autarcique et que les échanges s'y
font en fonction de la valeur travail des biens, une unité de vin va s'y
échanger contre 80/90 soit 8/9e d'unité de drap ; dans les mêmes
conditions, en Angleterre, une unité de vin s'échange contre 120/100 soit
12/10e d'unité de drap. Si le Portugal décide de fabriquer lui-même deux
unités de vin et d'en vendre une à l'Angleterre contre du drap, il obtient
12\10e d'unité de drap sur le marché anglais, soit une quantité qui aurait
nécessité 108 unités de travail si elle avait été produite au Portugal
(12/10 * 90). En consacrant 80 unités de travail à la production d'une
unité de vin destinée a l'Angleterre, le Portugal acquiert ainsi une
capacité d'achat sur le marché anglais d'un produit qui lui aurait demandé
108 unités de travail si il l'avait produit lui-même, il a donc tout
intérêt à acheter son drap à l'Angleterre s'il peut lui vendre son vin. De
même, si l'Angleterre décide de produire deux unités de drap et d'en
échanger une contre du vin au Portugal, elle obtient 9/8e d'unité de vin
sur le marché portugais, quantité pour laquelle il lui aurait fallu 135
unités de travail si elle l'avait produite elle-même (9\8 x 120). En
consacrant 100 unités de travail à 1a production d'une unité de drap
destinée au Portugal, l'Angleterre acquiert ainsi une capacité d'achat sur
le marché portugais d'un produit qui lui aurait demandé 135 unités de
travail si elle l'avait fabriqué elle-même. Elle a donc intérêt à
l'échange. - Tout échange se situant à une parité compris