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Elle traverse enfin nos travaux sur l'administration de la protection sociale, qui
tendent ..... de plein exercice) dit assez les enjeux qui s'attachent à ces
classements. ..... La production d'une politique ne crée pas seulement un objet
pour le sujet, ..... de Madagascar) qu'une nouvelle langue (en l'espèce le
malgache commun) ...

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V. J. M. J. Grugliasco, le 25 décembre
1938. Fête de la Nativité de Notre-Seigneur. Mes chers Frères,
Le religieux fervent qui jette un regard sur une année écoulée a raison
d'être content de Dieu et aussi de lui-même : le Seigneur l'a comblé de
grâce et de faveurs, il l'a consolé dans les épreuves et l'a aidé à
surmonter les difficultés et les obstacles qu'il a rencontrés sur sa routes
et, serviteur vigilant et fidèle, il n'a pas laissé passer la grâce en
vain, mais il en a retiré grand profit. Une année ainsi bien employée dans
la ferveur, le travail et la régularité laisse l'aine avec un trésor de
mérites et dans la jouissance d'une paix bien gagnée.
Le message des anges : « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
n m'avait suggéré l'idée de vous dire quelques mots (le la paix, bien si
précieux et nécessaire pour notre avancement dans la vertu. Et à cet effet,
j'avais réuni quelques pensées tirées de l'Imitation de Jésus-Christ, et
des extraits de la sa-vante et très pieuse étude sur ce beau livre, du Père
Dumas de la Société de Marie.
Mais je me permets d'abord une digression dont vous saisirez facilement
l'opportunité. Voici donc le fragment. d'un tableau où Massillon, dans un
sermon du jour de Noël, dépeint le malheureux état du monde avant la venue
de Jésus-Christ : « L'orgueil avait été la première source des troubles qui
déchiraient le coeur des hommes. Quelles guerres, quelles fureurs cette
funeste passion n'avait-elle pas allumées sur la terre ! De quels torrents
de sang n'avait-elle pas inondé l'univers ! Le monde entier n'était qu'un
lugubre théâtre où cette passion hautaine et insensée donnait tous les
jours les scènes les plus sanglantes. Mais ce qui se passait au dehors
n'était que l'image des troubles que l'homme orgueilleux éprouvait au
dedans de lui-même. Ln homme seul bouleversait sa patrie, renversait les
lois et les coutumes, faisait des millions de malheureux pour usurper la
première place parmi ses concitoyens ; et le succès de son crime lui
attirait des hommages ; et son nom, souillé du sang de ses frères, n'en
avait que plus d'éclat dans les annales publiques qui en conservaient la
mémoire » (Massillon).
Ne dirait-on pas, au souvenir des angoissantes jour-nées du mois de
septembre dernier où nous nous sommes trouvés si près de la guerre, et en
face des persécutions contre la religion en Russie et dans plusieurs
nations, que l'état actuel du monde a de terrifiantes analogies avec les
plus cruelles périodes de l'histoire ancienne. Dieu veuille intervenir en
faveur des malheureuses populations qui subissent la pire des oppressions !
Et je reviens aussitôt au sujet que je m'étais proposé. $$$
Les anges annoncent la paix aux hommes de bonne volonté, ce qui indique
d'abord que c'est un bien à conquérir. Sa définition même le prouve : c'est
l'accord et l'harmonie de nos puissances intérieures dans la poursuite de
leur bien suprême et unique, Dieu.
Deux sortes d'obstacles troublent l'harmonieux exercice de nos
puissances : les uns sont extérieurs, quand il n'y a pas d'accord entre nos
volontés et celles du prochain, d'où contradiction et discorde ; les autres
sont intérieurs, quand il n'y a pas accord de nos puissances entre elles,
entre les désirs des puissances inférieures ou sensibles et les désirs des
puissances supérieures ou rationnelles, ou bien quand les désirs d'une môme
puissance se portent sur des objets divers plus ou moins incompatibles,
comme désirer a la fois les récompenses humaines et les ré-compenses
divines.
La paix suppose donc, d'une part, l'accord de notre volonté avec celle
du prochain ou la concorde ; de l'autre, l'accord de nos puissances entre
elles ou la maîtrise des passions par la simplification des désirs.
Nous pourrions jouir d'une grande paix si nous consentions à ne pas
nous mêler de ce que disent et font les autres, quand nous n'en sommes pas
chargés. - Comment rester longtemps en paix quand on s'immisce dans les
affaires d'autrui, quand on cherche tes occasions de se répandre au dehors,
et qu'on est rarement ou peu recueilli en soi-même ? - Heureux les simples,
car ils jouiront d'une grande paix. (Imitation de J.-C. Liv. I, ch. XI).
Si nous voulons assurer notre paix du côté du prochain, soyons simples
et francs, ne nous mêlant point de ce qui ne nous regarde pas. Un obstacle
à la concorde, c'est le besoin passionné de rechercher, de rapporter et
d'interpréter à sa façon des paroles et des actes dont on n'a pas à
répondre. Les simples ne s'embarrassent pas de soupçons et de rancunes, ils
ne sauraient avoir d'ennemis, ils sont en paix.
Un autre moyen de parvenir à goûter une paix véritable est de
travailler ardemment à extirper nos défauts, surtout : la sensualité,
l'égoïsme, l'impatience, la brusquerie, la vantardise, la vanité, la
susceptibilité, l'opiniâtreté, le murmure, la critique de l'autorité.
Une grande misère qui ruine la charité et la paix, c'est la facilité,
la légèreté avec lesquelles on porte des jugements sur les hommes et sur
les choses. « A raison de la diversité des sentiments et des opinions. il
s'élève assez souvent des dissensions entre amis et concitoyens, entre
dévots et religieux. » (Imit. Liv. I, ch. XIV, 8).
Ces jugements sont la source de bien des divisions ; ils troublent
l'harmonie dans une société religieuse où certains soutiennent avec passion
leurs préférences politiques, et d'autres, sous prétexte d'un plus grand
bien, voudraient faire prévaloir leur opinion propre. Le religieux qui a
l'esprit large et vraiment bonne volonté fait sincèrement abnégation de ses
préférences et de ses idées personnelles pourvu que la règle et la
conscience ne soient certainement pas engagées. C'est ainsi que l'on trouve
la justice. la vérité et la paix.
La paix est un bien précieux partout, mais surtout dans la vie de
communauté. Et la paix est aussi fruit de l'humilité. «Il ne peut demeurer
longtemps en paix celui qui ne s'efforce pas d'être le plus petit et soumis
à tous. » (lmit. Liv. I, ch. XVII, 2).
Plus est élevée la place que l'on occupe dans une communauté et plus on
a d'obligation de servir ses frères ; les servir en les instruisant, en les
relevant, en les consolant, en les reprenant quelquefois, en les aimant
toujours, malgré leurs défauts, malgré leurs ingratitudes, leurs
résistances même.
Les deuxième et troisième chapitres du second livre de l'Imitation de
Jésus-Christ renferment une doctrine d'or pour trouver la paix et pour la
conserver dans les communautés.
« Ne t'inquiète pas beaucoup qui est pour toi ou contre toi ; mais
prends bien soin que Dieu soit avec toi dans tout ce que tu fais. - Aie
bonne conscience, et Dieu saura bien te défendre. - A qui Dieu donne
assistance, la malice d'aucun mortel ne peut nuire. » (Imitation, Livre II,
ch. II).
N'est-ce pas ce que dit le bon sens ? Qui me récompensera, qui me
châtiera ? Est-ce cet homme qui me contredit, qui me repousse, qui me juge
mal ? Non. - Mais, avez-vous fait votre devoir ? Y avez-vous apporté toute
votre bonne volonté ? Avez-vous agi pour Dieu seul avec une conscience bien
formée ? Alors, tenez-vous en paix ; Dieu vous défendra et saura bien
empêcher la malveillance de vous nuire.
« Si vous savez vous taire et souffrir, vous verrez indubitablement le
Seigneur venir à votre aide. - ii sait le temps et la manière de vous
délivrer, vous devez vous abandonner à lui. >> (Imitation, Livre II, ch.
II).
Dieu vous défendra, mais à la condition que vous lui laisserez tout le
soin de votre défense. Sans doute. souffrir en silence et patienter, la
nature l'accepte difficilement ; c'est pourtant ce qui assure le secours de
Dieu.
La vérité demande parfois que l'on rectifie sans passion une
interprétation fausse, qu'on donne à ses supérieurs de justes explications
; mais cela fait. on se remet à Dieu du reste.
Vouloir à tout prix se justifier et confondre ses contradicteurs, c'est
entrer dans une voie sans issue, c'est enflammer la passion de part et
d'autre, c'est risquer de perdre la possession de soi, de ne plus voir
juste, de dépasser la mesure et de se mettre dans ses torts. Le Dieu de
paix n'est pas là. « Oui, dit sainte Thérèse, il faut être véritablement
humble pour se voir condamner sans être coupable et se taire. On imite
alors de bien près l'Agneau Divin qui a effacé toutes nos fautes. Je vous
en conjure, adonnez-vous de tout coeur à l'exercice de cette vertu, et vous
en retirerez les plus précieux avantages. »
« Souvent il est de grand profit pour nous main-tenir dans une grande
humilité, que les autres connaissent nos défauts, et nous en reprennent.
Quand on s'humilie de ses défauts, on apaise facilement tes autres et on.
satisfait aisément ceux qui sont irrités contre nous. - Dieu protège
l'humble et le délivre ; il l'aime et le console : il se penche vers lui et
lui prodigue ses grâces, et après l'avoir abaissé, il l'élève à la gloire.
- Chargé d'affronts, l'homme humble ne laisse pas d'être en paix, parce
qu'il s'appuie sur Dieu et non sur le monde. » (Imitation, Liv. II, ch.
II).
La contradiction, si nous y apportions une attention calme, est comme
une lumière qui nous découvre les défauts ignorés de nos actions que nous
estimons les meilleures, défauts qui sont des insuffisances ou des excès :
lenteur qui désespère, ou vivacité qui froisse ; manières prétentieuses ou
manque de te