II-B : Les techniques de prédation de Canis lupus - le site de fabrice ...
3 janv. 2003 ... L'évolution de l'organisation génomique des gènes fonctionnels est souvent
abordée en comparant la variabilité intra- et interspécifique pour les substitutions
synonymes et celles modifiant ... Les régulations sont également soumises aux
pressions de sélection, notamment au cours du développement.
Part of the document
Directeur du Laboratoire : Mr Jacques GOLDBERG
Directeurs du mémoire : Mr Jacques GOLDBERG
Mr Jean-Marc POUPARD LES TECHNIQUES DE TRAVAIL DU CHIEN DE BERGER
Etude comparée avec les techniques
de prédation du loup
Mémoire de D.E.A. de Sciences Sociales - Ethologie
Mention Ethologie
A l'Université R. Descartes-Paris V
Septembre 2000
par CHARUEL Fabrice Remerciements Je tiens à remercier Mr Jacques Goldberg et Mr Jean-Marc Poupard pour
leurs enseignements et leurs précieux conseils, qui m'ont permis de
réaliser ce présent travail. Je remercie aussi Edwige, Nico, Bruno et Marie pour leur soutien tant
morale que matériel, et pour le temps qu'ils ont passé à lire et à
critiquer ce mémoire afin de l'améliorer.
Enfin je remercie tout particulièrement Mr Herreros et ses amis de l'A.T.D.
(Association Troupeau Développement) pour leur chaleureux accueil lors de
ma venue à Pauillac, et les diverses informations qu'ils ont pu me fournir. * illustration de première page : d'après « le génie des alpages » de
F'murr
INTRODUCTION : 5
I- Présentations du chien et du loup : 8
A- Canis lupus : 8
B- Canis familiaris : 12
Petite histoire du chien de berger : (R. Béteille) 15
II- La prédation : 16
A- Faits généraux sur la prédation : 16
B- Les techniques de prédation de Canis lupus : 19
- la chasse sur petit gibier : 20
- la chasse sur moyen et gros gibier : 21
( la quête du gibier : 21
( évaluation de la situation et approche de la proie : 22
( Poursuite, embuscade et harcèlement : 23
C- Les jeux de prédateur du chiot (et du louveteau) : 24
( la phase d'imprégnation (de 4 à 7 semaines) : 25
( La phase de socialisation (de 8 à 12 semaines) : 26
( La phase de hiérarchie sociale (de13 à 16 semaines) : 27
( La phase de l'ordre hiérarchique de la meute (de 5 à 6 mois) : 27
D- L'éducation du chien de berger : 28
III- Le concours de travail sur troupeaux : 30
A- La Société Centrale Canine : 30
B- Les exercices du concours : 32
IV- Les observations : 34
A- méthodes d'observation : 34
B- extraction des données : 35 V- Données extraites et analyses : 36
A- Les exercices : rapprochement des situations de prédation : 36
B- Le travail du chien de berger : 37
( Les sens en action : 37
( Les positionnements : 38
C- Les échappées : 42
- les réactions du troupeau selon l'approche du chien : 42
- Les échappées : 44
( les passages difficiles : 44
( lors des réactions défensives : 46
( lors de déplacement rapide, en ligne droite, du troupeau, en zones
découvertes : 47
VI- CONCLUSION : 50 INTRODUCTION : A l'origine présumée des Canidés, on trouve les Miacidés (- 50
millions d'années à l'ère tertiaire), ressemblant aux Mustélidés (martre,
fouine, furet...) du point de vue morphologique. Puis il y aurait eu
séparation en deux groupes : en Eurasie un groupe aboutissant aux Ursidés,
et en Amérique l'autre groupe aboutissant aux Canidés dont le genre
Hesperocyon (- 35 millions d'années). Les Canidés dit modernes sont datés à
- 10 millions d'années avec les espèces Canis lepophagus, Canis cipio et
Canis etruscus considérée comme l'espèce ayant l'ancêtre commun le plus
proche avec le loup. Les premières traces du loup sont datées à - 2
millions d'années (cf. fig. 1 et fig. 2).
Le loup fut un contemporain de l'homme dès le Pléistocène. Ils
vivaient dans des milieux identiques, avec des proies communes. Les
premiers rapprochements entre le loup, comme ancêtre du chien (que nous
appellerons « loup-chien » par la suite), et l'homme sont datés à - 12.000
ans pour les plus anciens fossiles, au Moyen-Orient. Il existe de
nombreuses hypothèses sur les causes ou les raisons du rapprochement
homme/chien. Certains auteurs insistent justement sur le fait que l'homme
et le loup, ayant un grand nombre de proie en commun et des méthodes de
chasse assez similaires, ont pu peu à peu aboutir à une chasse coopérative,
puis s'en est suivi des phases d'apprivoisement aboutissant au cours du
temps à la domestication. Mais d'autres hypothèses sont faites. L'époque
des traces des premiers chiens correspond à l'époque où l'homme, jusque là
chasseur-cueilleur, commence à se sédentariser. Les étapes amenant à la
domestication se seraient déroulées ainsi : les « loups-chiens » auraient
été tout d'abord des chasseurs opportunistes, faisant occasionnellement de
la récupération de carcasses et de déchets. Puis ils se seraient installés
autour des bivouacs et des cités comme commensaux[1], profitant des déchets
de la vie humaine. Ce rôle de commensal apporta un bénéfice à l'homme : le
« loup-chien » gardant son propre territoire, gardait celui de l'homme
contre les prédateurs et les étrangers.
Le premier rôle du chien aurait donc été la garde. Puis par étapes
successives d'apprivoisement du « loup-chien » par l'homme, on aboutit à
la domestication. A. Gautier cite une dernière hypothèse, reconciliant plus
ou moins les deux précédentes : « Les loups auraient appris à suivre les
chasseurs préhistoriques et à rechercher les campements humains, afin de
manger les déchets de nourriture (...) laissés par l'homme. Ainsi les
futurs associés se seraient habitués l'un à l'autre pour en arriver à la «
chasse coopérative interspécifique ». » (A. Gautier, p.120).
La domestication consiste en la rupture progressive avec l 'état
sauvage. Elle se manifeste par des modifications morphologiques et
comportementales. Gautier définit la domestication comme un « processus
pendant lequel des animaux sauvages acquièrent, par certaines formes de
contrôle culturel, des traits domestiques qui aident l'homme à les
exploiter plus facilement. » Une espèce animale sauvage est sortie de son
milieu d'origine, et mise au profit d'une autre espèce, dans le milieu de
cette dernière. Le « loup-chien » était propice à cette évolution. Le loup
à l'état sauvage montre une grande adaptabilité, il est peu spécialisé, et
peu contraint à un type d'environnement. De plus il a une structure sociale
basée sur des comportements ritualisés (dominance/soumission) en partie
compréhensibles et signifiants pour l'homme, puis déviés à ses fins. « On
n'aurait jamais essayé de domestiquer certains animaux, s'ils n'avaient
manifesté à l'état sauvage une certaine aptitude à seconder les efforts de
l'homme... Ils se conforment à la volonté de l'homme parce qu'à l'état
sauvage ils avaient un chef auquel ils obéissaient... ils ne renoncent
nullement à leurs inclinations naturelles... Aucune espèce vivant à l'état
solitaire n'a encore fourni de vraies races domestiques. Nous ne faisons
que développer à notre avantage certaines tendances qui poussent les
individus de certaines espèces à se rapprocher de leurs congénères. » (Ch.
Lyell, 1832 cité par S. J. Gould).
Ainsi le « loup-chien » possédait un ensemble de qualités
particulièrement intéressantes pour l'homme. Les deux premières fonctions
du chien furent hypothétiquement la garde et la chasse. Puis à partir de
cela se sont diversifiées les utilisations du chien.
Ce comportement de garde a été exploité pour créer les races
gardiennes de troupeau. Nous nous intéresseront plus particulièrement ici
aux chiens conducteurs de troupeau. La comparaison entre le loup et le
chien est pertinente. Elle se base sur des études phylogénétiques de la
proche parenté chien/loup. Les phylogénies[2] sont un support important
pour l'étude de l'évolution des comportements. A partir du postulat du loup
comme ancêtre du chien, nous essayerons de savoir quelles sont les
techniques utilisées par le chien de berger, conducteur de troupeau. Quelle
est la distance entre les techniques du chien de berger au travail et
celles du loup lors de la prédation? En quoi consiste pour le chien le
travail de conducteur de troupeau?
Tout d'abord nous présenterons nos deux protagonistes. Puis nous
exposerons succinctement les techniques de prédation en général, celles du
loup en particulier, et les apprentissages communs liés à la prédation chez
le chiot et le louveteau. Nous présenterons ensuite le concours de travail
sur troupeau : ses organisateurs, les exercices à réaliser et l'éducation
particulière du chien de berger. Puis nous donnerons nos méthodes
d'observation, avec un descriptif du terrain. Et enfin nous exposerons
après analyses, le travail du chien de berger et ses techniques de travail,
mise en relief avec les techniques prédatrices du loup. I- Présentations du chien et du loup : Les descriptions seront généralistes. Le but étant de donner une idée
globale mais suffisante, et non pas de recenser toutes les possibilités
existantes. De plus l'ensemble des informations présentées ci-dessous sont
un condensé d'informations recueillies chez divers auteurs. Pour cette
raison nous ne noterons pas toutes les références pour chaque thème
développé (cf. bibliographie). A- Canis lupus : Taxinomie :
Règne : Animal
Embranchement : Vertébrés
Classe : Mammifères
Super-Ordre : Carnivores
Ordre : Fissipèdes
Famille