11° année - Champagnat.Org

Retenons du moins dès aujourd'hui comme fruit et substance des quelques
réflexions qui précédent : 1° Que l'art d'exposer est un des facteurs les plus .... En
peu de mois le nombre des élèves externes avait passé d'une soixantaine à plus
de 120 qui donnaient pleine satisfaction et l'on avait même pu recevoir une ...

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11° ANNÉE N° 54.
DÉCEMBRE 1919.
__________________________________________________________________ BULLETIN
DE L'INSTITUT
DES PETITS FRÈRES DE MARIE A nos Lecteurs,
L'homme propose el Dieu dispose. Dans notre dernier numéro, nous
exprimions l'espoir d'avoir regagné bientôt toutes nos positions d'avant-
guerre, et voilà que les circonstances, plus fortes que nous, nous ont
forcés, au contraire, à noirs replier un peu plus; si bien que le nombre de
nos livraisons, an lieu de remonter à an moins quatre ou cinq, au cours de
l'année qui s'achève, selon des prévisions que nous ne croyons pas
téméraires, s'est réduit à deux. Fiat! Nous ne renonçons pas cependant à la
réalisation de nos espérances, persuadés malgré tout qu'elle ne sera qu'un
peu retardée.
En attendant, nous éprouvons le besoin de vous remercier, chers
Lecteurs, du si sympathique intérêt que vous n'avez pas laissé de prendre,
durant ce temps d'épreuve, au sort de notre revue de famille. En dehors
même de tant d'autres manifestations que vous nous en avez données, votre
constance a vous inquiéter de ses retards, à nous en demander la cause, à
nous en exprimer vos regrets, n'en serait-elle pas, à elle seule, un
touchant témoignage?
Nous y trouvons, avec un puissant encouragement à surmonter les
difficultés de plus en plus grandes que nous opposent la crise du papier,
les exigences de la main d'?uvre, le prix élevé de la gravure et trop
souvent notre peu de loisir, un pressant motif de ne rien négliger pour ta
rendre de plus en plus intéressante en hi rendant de plus en plus mariste.
Aux approches de la nouvelle année, ce nous est en bonheur de rions
faire auprès de vous les interprètes du T. R. Frère Supérieur, des membres
du Régime, de toute la communauté de la Maison Mère pour vous offrir
l'expression des vaux ardents que nous formons tous pour que, selon le
soufrait de notre Vénérable Fondateur, le Seigneur et la Bonne Mère
daignent vous conserver dans la santé et dans le ferveur à leur suint
service, vous multiplier pour recueillir l'abondante moisson de bien á
laquelle vos bras ne peuvent suffire, et vous sanctifier, parce que, d'une
part être des saints c'est notre grande raison d'être ici-bas, et que
d'autre part il n'y a que les maures des saints qui soient vraiment
fécondes.
Comme dit un grand évêque américain, notre vie, dont les jours
s'enfuient à lire d'aile, est une opportunité, une bonne occasion que nous
a ménagée la bonté du Seigneur, à charge pour nous d'en tirer profit; ce
que nous pouvons faire d'ailleurs quels que soient les événements et les
circonstances dont elle se compose. Duns la santé ou la maladie, dans le
confortable ou le dénuement, dans le succès ou les revers, dans la
consolation ou les épreuves, il n'est pas de situation où il ne soit
possible, par les dispositions du c?ur et la pureté d'intention, de
transmuer en or la poussière des menus faits de chaque jour aussi bien que
la matière quelconque des événements plus considérables,
Ayons la sagesse de ne pas perdre de si belles occasions de nous
amasser pour l'autre vie des trésors sur lesquels ne peuvent rien les vers
ni la rouille afin de ne pas arriver un jour devant Celui à qui nous devons
compte de notre vie les mains vides ou pleines seulement d'un peu de terre
et de gravier au lieu des diamants et des pierres précieuses qu'il
attendait de nous et qu'avec un peu de soin il nous eût été si facile de
recueillir. Faisons le bien tandis que nous en avons le temps.
L. R. LE STABAT DE LA CRECHE[1] Près du pauvre berceau, joyeuse,
Veillait la Mère gracieuse
Pendant que dormait son enfant.
Oh ! que son âme était heureuse !
Un rayon de joie amoureuse
Pénétrait son mur triomphant!
Quel mur ne fondrait de tendresse,
En voyant dans tant d'allégresse
La Mère du petit Jésus ?
Qui ne jouirait avec elle,
Quand sa caresse maternelle
Joue avec le Roi des élus ?
Elle voit son entant aimable
Qui vagit dans la pauvre étable,
Pendant qu'on l'adore á genoux,
Et, d'un Dieu fêtant la naissance,
Le ciel, plein d'une joie immense.
Chante ses hymnes les plus doux!
Ils étaient là, l'âme ravie,
Muets d'amour, l'humble Marie
Et Joseph, son fidèle époux !
O source d'amour ! ô ma Mère !
Faites-moi, pour Jésus mon Frère
Sentir un peu de votre ardeur!
Faites que pur l'aimer, mon âme
Brûle de votre sainte flamme,
Pour que je plaise à mon Sauveur !
Qu'avec vous mon âme tressaille!
Qu'au petit Jésus sur la paille
Mon c?ur s'attache sans retour!
Que de Lui ¡e me rassasie !
Qu'avec vous, ô Mère bénie,
Je m'enivre de son amour!
Faites que Jésus me soutienne!
Que sa grâce soit ma gardienne,
Et ma sauvegarde, sa Loi !
Quand tombera ma chair mortelle,
Faites que l'extase éternelle
Me montre votre Fils, mon Roi!... RELIGION et VIE SPIRITUELLE
Le Saint Nom de Jésus. Jésus! comprenons-nous bien tout ce que ce nom divin possède de charme,
d'attrait, de parfum et de paix? Jésus! Quand j'ai prononcé ce nom, j'ai
nommé tout ce que mon c?ur est capable d'aimer de meilleur et de plus doux
; j'ai nommé un idéal de beauté supérieur à tout ce que mon esprit peut
concevoir ici-bas. J'ai rencontré une force assez puissante pour soulever
mille mondes et attirer tous les c?urs; j'ai découvert la sagesse-
souveraine où toute vérité brille, où toute grandeur resplendit, où toute
justice s'affirme, où toute bonté se résume, où toute charité se dilate et
s'épanouit. En nommant Jésus, j'ai donné le son de l'harmonie qui contient
toutes les vibrations élevées du genre humain et fourni la clef de celles
d'En-Haut, qui les dépassent. En disant: "Jésus!''j'ai nommé l'infini
répondant à toutes les aspirations de l'âme humaine vers le bien, le beau
et le vrai dévoilés et départis sans mesure. Quand j'ai prononcé ce nom
adorable, la paix m'enveloppe, l'espérance me pénètre et la joie m'envahit.
C'est l'étincelle d'un foyer où: mon c?ur s'échauffe, se transforme et ne
se reconnaît plus.
''Jésus!''quand ce nom monte de mon c?ur à mes lèvres, je me sens
communier à la Divinité du Fils du Père céleste, à l'Humanité du Fils de
Marie, plein de grâce et de vérité. Je communie à l'amour d'un c?ur
souverainement aimable et uniquement consolateur du C?ur du Verbe incarné,
source et abîme de toute miséricorde, plénitude de repos et de paix pour
tous les hommes de bonne volonté.
Quand le nom de Jésus a résonné à mes oreilles, il me traduit les
cantiques des anges. Je sens passer sur moi tous les frémissements de
leurs ailes et en moi, ceux de tous les c?urs altérés comme le mien de paix
et du bienfait des dons célestes. J'y sens un appel aux vertus les plus
liantes et aux abnégations les plus généreuses. Ne pouvant m'élever à des
hauteurs inaccessibles à ma faiblesse, je suis du désir les échos de celte
mélodie descendue du ciel pour m'apporter le nom de Jésus et remportant
avec elle mes élans impuissants. Ce nom est pour moi l'interprète de toute
poésie divine et humaine. Je l'entends résonner dans les souffles de l'air
et les chants de la nature; je respire son parfum dans celui des fleurs et
les étoiles semblent me l'écrire au firmament. La vague me le murmure avec
les plaintes et les prières de la terre. Je l'entends surtout (et combien
doux!) dans les accents de mon c?ur, quand, solitaire en présence de Dieu,
je l'écoute parler et m'entends prier. Ne l'entendez-vous pas tous, comme
moi, d'ailleurs, ce nom sacré, monter des souvenirs de notre enfance, de
nos lèvres toutes jeunes et de celles qui nous apprirent à le balbutier,
nom cadencé en nos premiers cantiques, fleuri d'allégresse et de candeur,
comme un Alléluia pascal? Toutes les joies de nos premières années
chrétiennes exultent dans le rappel de ce nom délicieux ; musique lointaine
dont les notes ravivées réjouissent notre vieillesse. De ce nom de Jésus
est empreint le souvenir de nos longues années vécues, mêlé à nos bonheurs
et plus encore à nos peines, à l'amertume de nos fautes et au regret de nos
défaillances, parfum austère rempli de l'onction de nos repentirs et de la
douceur de leurs larmes.
Combien surtout nous apparaît suave la mélodie du nom de Jésus, quand
nous l'entendons chanter sur les lèvres de notre Mère, la Sainte Eglise,
dans les liturgies de son poème incomparable parsemé de l'éclat de ce nom
divin comme des scintillements d'or dont elle parsème elle-même ses
vêtements.
Combien plus encore, ce