I.4. L'expérimentation en milieu paysan - Université catholique de ...
Ces remerciements s'adressent également aux membres de la CT/ PIIP pour leur
disponibilité sans faille du point de vue encadrement sur le terrain à nos côtés. ...
Dans l'arrondissement d'Aguié en général et dans les terroirs villageois de
Damama et de Elgueza en particulier, plusieurs facteurs mettent en exergue le ...
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Université catholique de Louvain
Faculté d'ingéniérie biologique, agronomique et environnementale
Promoteur : P. Defourny
Co-Promoteur : P. De Leener Septembre 2003 Acronymes
CERRA Centre Régional de Recherche Agronomique
CIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CT/PIIP Cellule Technique de Promotion de l'Initiative et l'Innovation
Paysanne
ENDA GRAF ENDA Groupe de Recherche Action Formation
FIDA Fonds International pour le Développement Agricole
GRET Groupe de Recherche et d'Echange Technologique
ICRAF International Center for Research in Agroforestry
INRAN Institut National de Recherche Agronomique du Niger
PAIIP Projet d'Appui à l'Initiative et l'Innovation Paysanne
PDRAA Projet de Développement Rural de l'Arrondissement d'Aguié
PPILA Projet de Promotion de l'Initiative Locale à Aguié
PNEDD Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable
SAA Service de l'Agriculture d'Aguié.
STA Service Technique de l'Agriculture
SALWA Semi-Arid Lowlands of West-Africa, réseau agroforestier de l'ICRAF au
Sahel
TAG Technical Assistance Grant subvention à la recherche du FIDA en appui
des projets d'investissement Introduction Un des défis majeur de l'agriculture au siècle passé était d'assurer
la sécurité alimentaire pour tous. L'objectif poursuivi était
l'amélioration quantitative de la production et la méthode prônée
l'intensification de l'agriculture par l'emploi de races animales et de
variétés végétales améliorées et par l'utilisation d'intrants et de
produits phytosanitaires.
Près de cinquante années plus tard, le défi est toujours le même
mais, de nouveaux obstacles sont apparus entravant la progression vers ce
but. Les limites des outils intensifs apparaissent davantage chaque jour,
parfois comme stimulateurs de ces obstacles. Les nouvelles méthodes mises
en place par la recherche suscite de nombreuses craintes qui retardent leur
application.
Les catastrophes naturelles et les aléas climatiques ont durement
frappé beaucoup de pays. Les plus atteint sont les pays où l'agriculture
constitue encore la majeure partie de l'économie, avec des niveaux de sous
alimentation élevés. Une série de sécheresses, d'inondations, de cyclones
et de séismes sont venus nous rappeler la fragilité et la vulnérabilité de
la production agricole et de la sécurité alimentaire face aux calamités
naturelles. Il est scientifiquement prouvé que certaines de ces
catastrophes naturelles sont accentuées par le réchauffement climatique et
du changement de climat. Or, l'agriculture est responsable d'environ un
tiers du réchauffement de la planète (FAO 2001). Il est généralement
convenu qu'environ 25% du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de
carbone, trouve son origine dans le secteur agricole, surtout le
déboisement et la combustion de biomasse. Le méthane présent dans
l'atmosphère provient notamment des ruminants domestiques, des incendies de
forêts, de la riziculture aquatique et des déchets. Les méthodes
traditionnelles de labour et de fertilisation sont à l'origine de 70% des
émissions d'oxydes nitreux.
D'autres problèmes conditionnent également la réalisation de la
sécurité alimentaire mondiale. On peut citer ainsi la dégradation de
l'environnement (érosion et dégradation des sols, diminution de la
biodiversité, etc.), la pénurie d'eau (pollution des réserves d'eau
souterraine, salinisation et dégradation de la qualité des eaux de
surfaces), les épidémies de ravageurs et de maladies des animaux et des
plantes, les incidences des conflits et des catastrophes provoquées par
l'homme.
Par ailleurs, l'adaptation au processus inexorable de la
mondialisation, avec les risques et les possibilités qu'il engendre, est un
des principaux défis que tous les pays devront relever, notamment les pays
en développement. Les véritables menace qui se montrent à de tel pays
seront les risques encourus par l'exposition à de grands chocs extérieures
et l'impossibilité à récolter les avantages potentiellement importants
résultant d'une participation aux marchés libres mondiaux. Mais les effets
de la mondialisation peuvent être multiples et imprévisibles. Un de ces
effets constatés récemment est la facilité avec laquelle de nombreux
ravageurs et maladies des animaux et des plantes sont en mesures de se
propager à présent.
Mais toutes ces entraves ne sont pas ignorées et laissées à elles-
mêmes. Au niveau institutionnel, les appels à la prudence et à la remise en
question des modes de vie se font de plus en plus insistants. Les
politiques ne sont pas non plus en reste puisque le protocole de Kyoto
ratifié depuis 1997 par 110 pays signifie un engagement par ces pays
signataires dans la promotion de formes de développement durable, notamment
en agriculture. Des accords équitables dans le commerce mondial
apparaissent peu à peu chez les politiques sous l'impulsion des groupes de
pression anti et alter-mondialiste.
Au niveau technique, les instituts de recherche entreprennent, avec
des moyens considérables, l'étude et le développement de nouvelles
technologies capables de résister ou d'échapper aux nouveaux fléaux.
L'essor de la biotechnologie avec l'apparition des OGM est ainsi source de
beaucoup d'espoir mais suscite tout autant de craintes. Ils permettent
ainsi de limiter l'utilisation des produits phytosanitaires et par-là même
réduisent les dégradations sur l'environnement et diminuent
l'investissement financier dans l'achat des produits. Au niveau des
risques, la dépendance économique des petits agriculteurs face aux grandes
multinationales de l'agroalimentaire détentrices des brevets, le transfert
des gènes vers d'autres organismes, l'apparition de nouvelles substances
allergènes et de bactéries résistantes aux antibiotiques sont les thèmes
les plus souvent évoqués. En parallèle aux développements de méthodes quantitatives, est apparu
depuis une décennie un concept qui concerne plutôt les aspects qualitatifs
de la production agricole : la biosécurité. Celle-ci trouve un intérêt
croissant du fait des grandes évolutions internationales, notamment la
mondialisation de l'économie, le développement rapide des communications,
des transports et du commerce, les progrès technologiques et la
sensibilisation accrue aux questions touchant à la diversité biologique et
à l'environnement. Ainsi, la biosécurité a un rapport direct avec la
sécurité sanitaire des aliments, la conservation de l'environnement et la
durabilité de l'agriculture. Elle englobe tous les cadres de politique
génarale et réglementaires pour gérer les risques associés à l'alimentation
et à l'agriculture, aux pêches et aux forêts.
D'une manière similaire à la biosécurité qui trouve son origine dans
les défaillances organisationnelles liées au développement technique de
l'agriculture, les professionnels du développement ont, depuis une
quinzaine d'année, vu et fait naître une nouvelle approche intégrant les
paysans dans les activités de recherche : l'approche participative. C'est
également sur les constats des limites d'une approche technique, le
diffusionnisme, qu'est né le modèle participatif. Celui-ci a pris forme
lorsque les spécialistes des sciences humaines ont dévoilé aux yeux de tous
la capacité des agriculteurs ruraux des pays en voie de développement à
pouvoir, eux aussi, développer des outils de lutte contre les fléaux qui
limitaient continuellement leur condition de vie et pour lesquels les
scientifiques s'évertuaient à trouver des solutions. Dès ce moment, il a
semblé que le chercheur n'était plus le seul à détenir un savoir,
dénouement de tous les maux.
Préconisé d'abord par les développeurs, cette approche a ensuite
intéressé des membres de la communauté scientifique qui se questionnaient
sur l'utilité de leur recherche en constatant les faibles taux de
d'adoption et de diffusion de leurs produits chez les paysans. C'est ainsi
que des chercheurs de l'Université catholique de Louvain, qui
reconnaissaient ces mêmes constats, ont jugé intéressant de lancer un
programme de recherche qui allait exploiter et analyser entre autre toutes
les composantes de cette approche. Mon sujet de mémoire était né.
Pour ma part, ma motivation fut simple. Intéressé depuis longtemps par
les problèmes divers concernant le développement des pays pauvres, un
travail de fin d'étude réalisé sur une de ces problématiques allait
largement satisfaire ma recherche d'un sujet de mémoire. Mon souhait
intense de réaliser un travail sur le terrain en contact direct avec les
paysans a suffit, dès le départ, pour surmonter les limites de ma formation
originelle de bio-ingénieur qui ne m'avait pas pourvu de fortes compétences
dans le domaine de la sociologique qu'allait demander ce travail.
Organisation de l'ouvrage
La naissance, l'évolution et l'utilisation actuelle qui est faite de
l'approche participative constitue le sujet du premier chapitre de ce
travail. L'élément principal autour duquel s'articule la construction de ce
chapitre est la validation de technologies agronomiques. Dès cet instant,
la dualité d'usage de