2. L'école Estienne - Hal-SHS

Pour reprendre l'expression utilisée par Pierre Caspard, l'histoire de ... Il est vrai
que l'étude du discours des militants ouvriers sur la formation ..... procès-verbaux
de séances du comité de surveillance de l'école, certains de leurs ..... 1931
Tribune des industries graphiques et la tribune des Imprimeurs réunis, 1923-
1940.

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ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES
Marie-Cécile Bouju diplomée d'études approfondies L'École Estienne
1889-1949 La question de L'apprentissage
dans les industries du Livre
Thèse
pour le diplôme d'archiviste paléographe
1998 L'école Estienne
1889-1949 La question de l'enseignement professionnel
dans les industrie du Livre
Introduction 1. Une discipline peu exploitée : l'histoire de l'enseignement
technique 2. L'imprimerie au XXe siècle : l'absence d'études 3. L'apprentissage dans l'imprimerie : un sujet révélateur de
l'évolution économique, sociale et technique de l'imprimerie 4. L'école Estienne : un bon miroir pour une histoire
professionnelle ? 5. Les problèmes de sources Sources et bibliographies Les industries du Livre et la « Crise de l'apprentissage »
1 L'apprentissage dans les métiers du Livre au XIXe siècle
1 La genèse de l'enseignement technique
1 Former les « officiers de l'armée industrielle »
2 Le travail des enfants (1841-1892)
3 De la réglementation de l'apprentissage à l'enseignement technique (1851-
1880)
2 Les industries du Livre au XIXe siècle
1 Un marché en croissance
2 Les innovations technologiques
3 Le cadre réglementaire
3 L' apprentissage en atelier
1 L'héritage de l'Ancien Régime
2 L'apprentissage au XIXe siècle
3 Les écoles d'atelier
2 La question de l'apprentissage dans l'Imprimerie après 1880
1 Les maîtres imprimeurs
1 L'organisation syndicale du patronat
2 Le discours patronal sur la « crise de l'apprentissage »
3 L'association Gutenberg
2 Relieurs et lithographes
1 Les relieurs
2 Les lithographes
3 La Fédération Française des Travailleurs du Livre
1 La création de la Fédération
2 L'apprentissage au coeur de l'action syndicale
1883- 1891 : L'école du Livre
1 La création d'une « école du Livre »
1 1883-1887 : Le Conseil municipal de Paris
1 Le statut parisien
2 La politique municipale d'enseignement
3 Abel Hovelacque et l'école du Livre
2 1887 : L'école du Livre selon ses créateurs
1 L'organisation de l'école du Livre
2 Former des ouvriers
3 Relever l'art du Livre français
2 Les débats
1 Le patronat parisien
1 ...
2 Les imprimeurs typographes et lithographes
2 Les ouvriers
1 Les typographes
2 Les lithographes
3 Une minorité : le groupe du Réveil typographique
3 1889-1891 : de la défiance au scandale
1 La rentrée scolaire de 1889
1 La Commission de patronage
2 Enseignants et enseignements
3 Les élèves
2 Genèse d'un scandale
1 Mésaventures architecturales
2 ....
3 Les ouvriers lithographes
3 Le scandale
1 L'enquête administrative
2 La campagne de presse
3 ...
1892-1913 : ...
1 1892-1897 : La reconstruction de l'école
1 La remise en ordre
1 Le conseil municipal
2 Les « réformes »
3 Les premières promotions
2 ...
1 La presse professionnelle
2 La croisade de Victor Breton
3 Ecoles et cours professionnels
1 L'école Gutenberg
2 Les Cours de la FFTL
2 1897-1913 : la direction d' Hippolyte Fontaine
1 L'école et les édiles
1 Fontaine : un militant de l'enseignement technique
2 Le nouveau conseil municipal (1900-1904)
3 Réformes et modernisations
2 Promotions et enseignants
1 Les élèves :analyse quantitative
2 Les professeurs d'atelier
3 Les « stéphanois » dans l'industrie
4 Les éditions de l'école Estienne
3 Les relations avec la profession
1 Les maîtres imprimeurs
2 Les ouvriers
3 Le congrès de Roubaix
1914-1934 : Une école prestigieuse et marginale
1 La guerre
1 Georges Lecomte : au service de la profession
1 Georges Lecomte
2 Le plan de bataille de 1913
3 1914 : à l'aide des apprentis parisiens
2 1917-1919 : Le Congrès national du Livre
1 Assaut manqué contre l'école Estienne
2 Les travaux de 1917-1919
2 La loi Astier et ses effets dans l'industrie du Livre
1 La loi Astier
1 Les origines
2 Les réactions des métiers du Livre
2 1920-1923 : Le second règlement sur l'apprentissage
1 1920 : Les enjeux
2 Le règlement de 1923
3 1923-1928 : Le nouveau souffle de l'apprentissage
1 Préapprentissage et cours professionnels
2 La taxe et les contrat d'apprentissage
3 1918-1934 : l'école Estienne, l'industrie et l'Etat
1 Une institution dans l'ombre
1 Les cours d'apprentis
2 L'Association des anciens élèves
3 Les premiers CAP
2 L'école Estienne : l'école du bel ouvrage
1 Tradition et création
2 La situation matérielle
3 L'école Estienne et la profession
3 Elèves et professeurs
1 Les élèves
2 Les professeurs
1934-1949 : L'ambition sans les moyens
1 L'Institut national des industries et des arts graphiques
1 Une alliance entre les maîtres imprimeurs et l'Etat
1 Les origines
2 L'INIAG : statut, but et structure
2 La FFTL et l'INIAG
1 La FFTL pendant le Front populaire
2 1937-1939 : les négociations
2 1934-1948 : Sylvain Sauvage, un directeur malchanceux
1 Sylvain Sauvage : pour l'art du Livre ?
1 Sylvain Sauvage, artiste du livre
2 Le réalisme comme politique d'enseignement
3 Les « nouveaux bâtiments »
2 L'école Estienne et la profession
1 L'INIAG
2 La FFTL
3 L'occupation
1 Le centre d'apprentissage
2 1940-1944 : Diriger Estienne...
3 L'industrie du Livre et l'apprentissage : la « continuité »
3 1948-1949 : Robert Ranc et la stratégie industrielle
1 La politique de Robert Ranc : une hypothèse
1 Les relations avec la profession
2 Les « nouveaux bâtiments »
2 Elèves et professeurs
1 Les professeurs
2 Les élèves
3 Les métiers du Livre face à l'Education nationale
1 La « reconstitution » de l'INIAG
2 Les accords de 1949
3 Des écoles du Livre
Conclusion 1. Les enjeux de la formation professionnelle dans les industries du
Livre 2. Art et Industrie : une division de plus en plus forte 3. L'école Estienne : un miroir déformant 4. Formation et enseignement professionnels dans les industrie du Livre
depuis 1949 5. L'école Estienne, école d' « ingénieurs » : une légimité toujours
précaire
Index
Annexes
Introduction L'HISTOIRE D'UN ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE EST UN OBJET D'ÉTUDE A PRIORI
PRÉCIS, QUI NE POSE PAS DE PROBLÈME DE MÉTHODE PARTICULIER. LORSQU'IL
S'AGIT D'UNE ÉCOLE PROFESSIONNELLE, LES SOURCES SOUVENT DISPARATES ET LA
PAUVRETÉ DES RECHERCHES SUR L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE RENDENT LA TÂCHE PLUS
DIFFICILE. TRAVAILLER SUR L'ÉCOLE ESTIENNE PRÉSENTE BON NOMBRE DE CES
DIFFICULTÉS.
Pour reprendre l'expression utilisée par Pierre Caspard, l'histoire de
l'enseignement technique est « un chantier déserté »[1]. En effet,
l'histoire de l'enseignement, en tant que tel ou en tant que domaine
d'étude plus vaste, connut une fortune dont l'enseignement technique a bien
peu profité.
Les historiens laissèrent l'histoire de l'enseignement technique aux
sociologues dont les travaux constituent le socle de la bibliographie
existante. Les historiens ont plutôt porté leur attention sur
l'enseignement primaire et sur l'enseignement supérieur. L'enseignement
intermédiaire, c'est-à-dire la formation des futurs ouvriers qualifiés, les
a peu intéressés. Thérèse Charmasson propose une explication sur ce
désintérêt : « Malgré l'importance des polémiques qu'il a suscités,
l'enseignement technique est toujours resté le "parent pauvre" au sein du
système éducatif. Le petit nombre des recherches historiques qui lui sont
consacrées témoigne de cette situation. Actuellement encore, les
orientations des élèves vers l'enseignement technique court sont le plus
souvent la sanction d'un échec dans l'enseignement général que la
reconnaissance d'aptitude spécifique. »[2]
Ce désintérêt serait culturel, dans un pays qui a ennobli les belles
lettres et les sciences, et dont les sujets de recherche historique
refléteraient ces schémas mentaux. L'historiographie française des
cinquante dernières années dans l'histoire sociale d'une part et l'histoire
économique d'autre part a effectivement laissé l'enseignement technique de
côté.
L'histoire sociale a mis en lumière les processus d'élaboration
d'identités, de pratiques, de représentations, de résistances aux
changements socio-économiques pour de multiples catégories sociales au sens
le plus large. L'enseignement fut largement pris en compte mais comme un
vecteur parmi d'autres. L'histoire sociale des classes ouvrières aurait dû
logiquement donner à la formation professionnelle une place plus grande,
mais l'enseignement technique en tant qu'institution n'a pas entraîné
d'études approfondies[3].
L'histoire du mouvement ouvrier n'aborde également ce thème que de
manière très générale. Il est vrai que l'étude du discours des militants
ouvriers sur la formation professionnelle n'est pas aisée. Ces discours
mêlent la formation politique et/ou syndicale des militants à la formation
propre des individus dispensées par différentes institutions. L'absence
d'études véritables sur le discours syndicaliste ouvrier sur la formation
professionnelle a conduit les chercheurs travaillant sur l'enseignement
technique à supposer, voire affirmer, un peu trop rapidement que le
mouvement ouvrier français ne s'y est pas intéressé avant 1945.
L'histoire économique s'intéressa d'abor