Deuxième partie : Inégalités, conflits et cohésion sociale : la ...
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des flux libres de trésorerie représente un exercice subjectif dépendant de l'
appréciation des perspectives de développement futur de l'entreprise.
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Deuxième partie : Inégalités, conflits et cohésion sociale : la dynamique
sociale :
Objectif : comprendre les mutations sociales contemporaines dans les
domaines de la stratification sociale, de la cohésion sociale et des
conflits qui l'animent.
Sous-partie 3 - Conflits et mobilisation sociale :
Objectif : observer l'évolution des conflits qui accompagnent le
changement social. Chapitre 10 - Changement social et mutation des formes
et des fonctions du conflit social :
Objectif : comprendre l'apparition de mouvements sociaux dans nos sociétés,
l'évolution de leurs formes et de leur fonctions sociales. On va essayer de comprendre les conflits sociaux de nos jours. Avant de commencer leur étude, on va simplement circonscrire le champ de
recherche. Mise en commun au tableau à partir d'exemples. Pour ce faire,
vidéo présentant un panel de mobilisations.
( Quel est l'objectif de ces mouvements selon vous ? Leur point
commun ?
( Quel est leur point commun dans les moyens qu'ils ont de remplir
leur objectif ?
Un mouvement social est « une entreprise collective de protestation et de
contestation visant à imposer des changements - d'une importance variable -
dans la structure sociale et/ou politique par le recours fréquent - mais
pas nécessairement exclusif - à des moyens non institutionnalisés »
(Chazel, 1992).
Attention, le mouvement social est un cas particulier d'une action
collective. L'action collective désigne l'entreprise collective visant au
changement ou au statu quo.
Maintenant qu'on a dit cela, on peut embrayer sur la question du conflit
social.
( Finalement, quand voit-on le conflit social ? Quand il y a des
mouvements sociaux. Donc on a quasiment tout le temps des conflits sociaux
sous-jacents mais ils ne sont vraiment visibles qu'avec les mouvements
sociaux. C'est pourquoi on va beaucoup assimiler les deux notions dans ce
chapitre.
Le conflit social a lieu lorsque différents groupes sociaux sont en
opposition sur une question de société. Il n'est clairement visible qu'à
condition que des mouvements sociaux, ou lorsqu'un mouvement social et
l'organisation sociale en place, sont en opposition sur une question de
société. Le mouvement social révèle les conflits sociaux.
Maintenant que l'on a défini tout cela, on doit tout d'abord se poser une
question toute simple : comment les mouvements sociaux sont-ils possibles ?
Comment expliquer l'existence de mobilisations, qui vont influer sur la vie
politique, alors qu'il existe déjà des canaux légitimes d'expression des
opinions politiques.
On se posera alors trois questions :
D'où, trois questions :
- comment expliquer l'existence de mouvements sociaux ? (I)
- quelle est l'évolution des formes des mouvements sociaux ? (II)
- quels sont les rôles des conflits sociaux ? (III) I. D'où viennent les mouvements sociaux ?
Dans un premier temps, on va chercher à essayer de trouver un point commun
à tous les individus qui se mobilisent. Comment expliquer qu'à un moment
donné du temps des individus cherchent, par des moyens non
institutionnalisés, à modifier l'ordre social ? A. De la frustration individuelle à la frustration collective :
La première question que l'on va alors se poser est celle des raisons de la
mobilisation. Pour quelles raisons des individus vont-ils organiser un
mouvement social pour changer la société ?
Très simplement, repartons de la vidéo déjà visionnée. Revenir sur les
points communs.
On constate que les mouvements sociaux sont tous motivés au départ par une
sorte de frustration. Cette frustration est relative aux normes et aux
valeurs des individus et découle d'une situation sociale qui ne correspond
pas à leurs valeurs.
Exemples :
- actifs qui considèrent qu'un contrat CPE est contraire aux valeurs
de sécurité qu'ils associent à l'emploi.
- catholiques qui considèrent que l'avortement est une pratique
contraire à leurs valeurs religieuses.
- salariés qui considèrent que la politique de l'entreprise est
contraire à leurs valeurs de solidarité et de respect.
- écologistes qui considèrent qu'un projet de construction de
centrale nucléaire est contraire à leurs valeurs de protection de
la nature. En effet, on peut se demander si la frustration relative suffit pour
obtenir une mobilisation. Mais est-ce que la frustration relative est
suffisante pour obtenir une mobilisation ? Pour cela, on peut se demander
quelles sont les différentes réactions que l'on peut avoir face à la
frustration.
Non. Pourquoi cela ? C'est qu'il y a différentes attitudes que l'on peut
adopter à partir de la frustration relative.
Imaginons un jeu de rôle pour observer ce phénomène.
Les élèves sont des employés de trois types : un premier type (1ère
colonne), ce sont des individus qui sont dans l'entreprise depuis
longtemps, qui en sont très contents et qui ont l'habitude de faire
confiance à ce que décide le patron ; un deuxième type (2ème colonne), ce
sont des individus depuis peu dans l'entreprise et qui ont peu de
perspectives extérieures, d'autres opportunités d'emploi ; un troisième
type (3ème colonne), ce sont des individus qui sont dans l'entreprise
depuis peu de temps et qui ont des perspectives extérieures importantes
(car bien diplômés, etc.).
On imagine que l'employeur débarque - nous sommes tous à un comité
d'entreprise - et annonce un gel des salaires. En raison des problèmes de
l'entreprise, les salaires ne vont pas augmenter dans les deux prochaines
années, ce qui rend impossible de compenser l'inflation. Cette situation
entraîne de la frustration relative, plus ou moins importante, pour les
différentes personnes.
Comme dans d'autres comités d'entreprise, on demande maintenant à tous les
participants de se prononcer sur la décision de l'employeur. Plus
précisément, demander maintenant aux élèves de noter sur un petit bout de
papier ce qu'ils font le lendemain du comité d'entreprise en réaction à
cette décision.
Pendant la mise en commun, noter les différents types de réaction pour
dresser une typologie.
Ce qui donnera le cours.
Une typologie a été définie par Albert Hirschman (1970) dans son livre
Défection, prise de parole et loyauté (Exit, voice, loyalty) pour décrire
les différentes réactions à la frustration relative :
- on peut répondre à la frustration par la « défection » (exit) : elle
consiste en un changement silencieux de situation, comme l'employé qui
décide de démissionner.
- par la « prise de parole » (voice) : elle consiste en une contestation
visible visant le changement, comme l'employé qui décide de faire grève.
- par la « loyauté » (loyalty) : elle consiste en l'acceptation résignée et
silencieuse des sources de mécontentement, soit par grande confiance, soit
par apathie (exemple parfait de cela : Stromae - Alors on danse).
B. Le difficile passage de la frustration collective à la
mobilisation collective :
Maintenant que l'on voit que la mobilisation n'est pas la seule réaction
face au mécontentement, on peut aller plus loin dans le raisonnement. Quand
tout le monde pourrait être incité à se mobiliser, est-ce que tout le monde
va le faire ? N'y a-t-il pas des problèmes à la mobilisation elle-même
alors que tous sont a priori conduits à se mobiliser ?
Dans un cas où tous pourraient répondre par la mobilisation à une source de
frustration relative, la mobilisation va-t-elle nécessairement avoir lieu ? La réponse est non comme le montre le « paradoxe de l'action collective »
ou « phénomène de passager clandestin » défini par Mancur Olson (Logique de
l'action collective, 1966). Imaginons un autre jeu de rôles.
Avant toute chose, demander à tous les élèves d'écrire un chiffre entre 1
et 100 au hasard sur leur cahier, dans un coin.
Expliquons maintenant le contexte. Toute la classe fait partie d'une
association de défense du système scolaire. Tout le monde est membre et
tout le monde est motivé. Aujourd'hui, nous sommes à une réunion où l'on
doit se mettre d'accord sur les actions à entreprendre pour contester les
réformes actuelles du système scolaire. Sauf que réaliser une action prend
du temps, coûte directement ou indirectement de l'argent, et que même des
personnes de bonne volonté vont décliner la participation.
Expliquons maintenant le chiffre. Tout le monde a envie de participer aux
actions contre les réformes, tout le monde gagne à la réussite de l'action,
mais d'autres éléments de leur vie interfèrent avec leur participation
effective. On va faire l'hypothèse que l'on peut quantifier ce que chacun
est prêt à mettre pour participer à l'action. Si quelqu'un a noté 1, c'est
qu'il est prêt à consacrer l'équivalent de 1 euro pour agir contre les
réformes ; si quelqu'un a noté 100, etc.
A partir de maintenant, les élèves lèvent la main et ce qui apparaît est
noté au tableau.
Imaginons le cas où le coût de la participation serait de 100, qui
participe ?
De 75, qui participe ? De 50, qui participe ? De 25, qui participe ? De 5,
qui participe ?
Faisons maintenant le bilan de l'action.
Y a-t-il toujours une mobilisation importante ? Non. Mais y gagnent-ils
quand même ? Oui. Gagnent-ils plus ou moins que ceux qui ont participé ?
Plus. Ont-ils bien fait finalement ? Oui. C'est comme un passager
clandestin, ce qui crée un phénomène étrange. On peut un peu mieux exemplifier cette idée. Document 1 de la FD.
Document 1 - Un exemple du phénomène du passager clandestin décrit par
Mancur Ol