ZOLA - ''La bête humaine' - Comptoir Littéraire

Mais personne ne veut le croire. ..... Le roman, qui parut d'abord en feuilleton
dans ?La vie populaire?, du 14 novembre 1889 au 2 mars 1890, ... Finalement, un
compromis fut trouvé, et le film se basa sur, dixit Lang, «l'éternel triangle».

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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ''La bête humaine''
(1890 roman d'Émile ZOLA (340 pages) pour lequel on trouve un résumé
puis successivement l'examen de :
la genèse (page 7)
l'intérêt de l'action (page 7)
l'intérêt littéraire (page 8)
l'intérêt documentaire (page 8)
l'intérêt psychologique (page 9)
l'intérêt philosophique (page 11)
la destinée de l'?uvre (page 11) Bonne lecture !
Résumé Chapitre I Roubaud, sous-chef de la gare du Havre, en déplacement à Paris, est dans
une chambre que lui prête la mère Victoire, près de la gare du quartier de
l'Europe. Il attend sa jeune femme, Séverine, qui doit le rejoindre après
s'être rendue dans les magasins de la capitale. Elle finit par arriver, et
le couple se met à table, joyeux de se retrouver là. Roubaud explique que
l'affaire qui l'a conduit à Paris est réglée (une dispute avec le sous-
préfet à propos d'une place dans un train). Il admet que c'est grâce à la
visite qu'il avait faite, avec elle, au vieux et riche président de la
Compagnie de l'Ouest, Grandmorin, que tout s'était arrangé. Celui-ci avait
adopté Séverine alors qu'enfant, elle avait perdu sa mère, puis son père,
qui était son jardinier, et il avait subvenu à ses besoins jusqu'à ce
qu'elle se marie, lui offrant alors une dot conséquente. Il lui avait aussi
promis sa maison de la Croix-de-Maufras qu'il avait abandonnée.
À la fin du repas, Roubaud demande à sa femme pourquoi elle a refusé
d'aller passer une semaine chez Grandmorin alors qu'elle l'avait déjà fait
précédemment. Elle reste évasive, alléguant simplement le désir de rester
avec lui. Grisé par les bons mets et le vin, il se rapproche d'elle, et se
montre entreprenant. Mais elle le repousse, et il se résigne.
Machinalement, il joue avec une bague (un petit serpent) qu'elle porte.
Elle lui révèle, sans réfléchir, que ce fut un cadeau du président pour ses
seize ans. Roubaud ne comprend pas, car elle lui a toujours dit que le
bijou provenait de sa mère. Elle nie farouchement. Fou de rage, il entre
dans une terrible colère : «Il ne se possédait plus, battait le vide, jeté
à toutes les sautes du vent de violence dont il était flagellé, retombant à
l'unique besoin d'apaiser la bête hurlante au fond de lui. C'était un
besoin physique, immédiat, comme une faim de vengeance, qui lui tordait le
corps et qui ne lui laisserait plus aucun repos, tant qu'il ne l'aurait pas
satisfaite.» Il se met à la frapper pour obtenir la vérité. Elle finit par
avouer que, à la Croix-de-Maufras, Grandmorin la débaucha alors qu'elle
était toute jeune, et qu'il continue à abuser d'elle. Roubaud en reste
anéanti, et se demande comment il va pouvoir se sortir d'une telle
situation : il aime sa femme, et ne peut tolérer une telle trahison. Il
prend alors une décision qui la terrifie : «Il faut que je le crève !» dit-
il du président, et il la force à écrire à son tuteur le mot suivant :
«Partez ce soir par l'express de six heures trente et ne vous montrez qu'à
Rouen».
Ils quittent la chambre, et montent dans le train en direction du Havre. Chapitre II Jacques Lantier, fils célibataire de Gervaise, qui habite à Paris et qui,
associé au chauffeur Pecqueux, est mécanicien de locomotive à la Compagnie
de l'Ouest, sur la ligne Paris-Le Havre, vient passer la journée chez sa
marraine, tante Phasie, qui l'a élevé, qui a épousé en secondes noces
Misard, un garde-barrière à la Coix-de-Maufras, et vit chez lui avec l'une
de ses deux filles, Flore, qui a dix-huit ans. Phasie est heureuse de
retrouver Jacques, et, très vite, lui confie que, si elle est en mauvaise
santé, c'est que son mari essaie de la tuer à petit feu en l'empoisonnant,
car il veut s'emparer des mille francs qu'elle a hérités de son père, et
qu'elle cache. Jacques est sceptique.
Après avoir dîné avec la famille, il part marcher dans la campagne. Alors
qu'il est entré dans le jardin de la maison de la Croix-de-Maufras,
abandonnée depuis que Grandmorin y avait agressé Louisette, l'autre fille
de Phasie, qui en était morte, il y découvre Flore qui est en train de
récupérer des cordes. Se mettant à parler, ils retrouvent la complicité qui
existait entre eux autrefois. Alors qu'elle refuse toutes les avances de
ses soupirants, ce soir-là, elle se laisse approcher par Jacques, se débat
avec force, avant de se donner. Or Jacques s'arrête car, du fait de son
hérédité alcoolique même s'il ne boit pas lui-même, «une fureur semblait le
prendre, une férocité qui le faisait chercher des yeux, autour de lui, une
arme, une pierre, quelque chose pour la tuer», cette irrésistible envie le
saisissant devant la nudité d'une femme. Mais, cette fois, «un grand froid
le dégrisa».
Il prend la fuite, et se met à errer dans la campagne. Alors qu'un train
sort du tunnel près duquel il se trouve, du bord de la voie, il aperçoit
furtivement, à l'intérieur d'un wagon, un homme qui en tient un autre, et
lui plante un couteau dans la gorge. Mais il ne distingue pas les visages.
Il revient chez sa marraine. Misard arrive, et déclare qu'un corps est
tombé du train. Les deux hommes se rendent sur les lieux. Misard part
chercher de l'aide, tandis que Jacques est chargé de surveiller le corps.
Flore, qui a entendu la conversation de sa chambre, survient, et retourne
le cadavre : elle reconnaît Grandmorin, le président de la compagnie de
chemin de fer. Elle ne semble pas touchée par le décès de «ce cochon» car
sa s?ur, Louisette, avait été sa victime. Chapitre III Tôt le lendemain matin, une fois rentré au Havre, Roubaud reprend son
service. Il est agité car il sait qu'une dépêche va annoncer la nouvelle de
la mort du président. Il écoute distraitement les consignes de son collègue
qui avait fait le service de nuit : une voiture (celle dans laquelle le
crime a été commis) doit rester à quai, en réserve. Puis il erre,
impatient, dans la gare. Ceux qui le croisent s'enquièrent de l'issue de
son affaire avec le sous-préfet. Il rencontre ensuite Pecqueux, dont on
apprend qu'il est un ivrogne, partagé entre «deux femmes, une à chaque bout
de la ligne, sa femme à Paris pour les nuits qu'il y couchait, et une autre
au Havre, pour les heures d'attente qu'il y passait entre deux trains»,
l'une veillant d'ailleurs sur le linge de son mari, «car il lui aurait été
très sensible que l'autre l'accusât de ne pas tenir leur homme proprement».
Sa femme, à Paris, est Victoire, sa maîtresse au Havre est Philomène
Sauvagnat, une femme facile et une grande commère. Elle est notamment
l'amie de Mme Lebleu, la voisine des Roubaud, avec laquelle elle passe
beaucoup de temps à médire sur les uns et les autres, et particulièrement
sur les Roubaud. Ces médisances sont attisées par la peur de Mme Lebleu de
perdre, au profit des Roubaud, le logement qu'elle occupe sans y avoir
droit.
Plus tard dans la matinée, un employé du télégraphe annonce l'assassinat de
Grandmorin. M. Dabadie, le chef de gare, et M. Cauche, qui est chargé de la
sécurité, en sont informés. Roubaud ne laisse rien paraître, mais Séverine
se montre très affectée. Ils vont observer la voiture restée à quai, et y
découvrent une grande tache de sang. Le chef de gare, se souvenant que
Roubaud est rentré avec ce train la veille, lui demande s'il a été témoin
de quelque chose. Il affirme n'avoir rien vu. Séverine confirme de manière
laconique toutes les affirmations de son mari. Puis Jacques Lantier se
rapproche du groupe, et révèle qu'il a été témoin de la scène mais n'a vu
que des silhouettes. Chapitre IV M. Denizet, le juge d'instruction, sent la lourde responsabilité qui pèse
sur lui : comme il est ambitieux, et qu'il cherche à faire carrière, il
doit tenir compte de la pression exercée sur lui par le ministère dans
cette affaire de meurtre. Il explore les différentes pistes sans parvenir à
se déterminer.
Il convoque les Roubaud et Lantier pour un nouvel interrogatoire. Le couple
est angoissé, d'autant plus que la nouvelle d'une future arrestation s'est
répandue. Les Lachesnaye, couple formé par la fille de Grandmorin et son
mari, doivent aussi être entendus. Ils sont très mécontents de la
répartition qui doit être faite de l'héritage, car presque la moitié de
l'argent de la famille va être donnée à d'autres, notamment à Séverine qui
reçoit la maison de la Croix-de-Maufras. Ils sont convaincus de sa
culpabilité, et le font savoir au juge d'instruction qui se montre dérangé
par cette idée.
Madame Bonnehon, la soeur de la victime, entre à son tour dans le cabinet
du juge. Elle pense que les Roubaud sont innocents. Elle reconnaît
cependant que son frère aimait fréquenter de jeunes filles. Il est fait
allusion à l'incident qui a eu lieu entre Grandmorin et Louisette, la
rumeur accusant le président de l'avoir violée, et d'avoir ainsi déclenché
la fièvre qui entraîna la mort de la jeune fille, survenue toutefois chez
Cabuche, un homme très fruste, vivant seul dans la forêt, avec lequel elle
était très liée. Madame Bonnehon admet que s