la fontaine a l'école - DSDEN 93

La richesse était un préalable à l'exercice du pouvoir, et l'opulence une
indication .... Solomon (1996) note que durant cette époque, des billets de 100
dollars ...... En revanche, le suicide du sage, qui suit un rituel très précis, est un
bien fait: il lui ...... le soi se mesure constamment, se juge, se discipline et se
corrige » (p.25).

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LES FABLES
DE LA FONTAINE
À L'ÉCOLE Philippe ROCHER Décembre 2010
Coordonnateur RRS à Epinay-sur-Seine SOMMAIRE Introduction Première partie
Dire, lire, écrire les fables I : Lire les fables
I.1:Les vers et les rimes
I.1.1:« Diversité, c'est ma devise »
I.1.2: La dimension graphique des fables
I.2:Morales et récits
I.3:La désignation des personnages, et autres difficultés liées à la
lecture des Fables De La Fontaine
I.4:Les séquences dialoguées :
la polyphonie des fables et la fonction persuasive
I.4.1:Le corbeau et le renard et la persuasion
I.4.2:Le loup et l'agneau et l'argumentation II : Ecrire
II.1:Réécritures
II.2:Transpositions génériques
II.3:Continuations
II.4:Imitations
II.5:Copies III : Dire les fables
III.1:Lire à haute voix, seul ou à plusieurs
III.2:Mémoriser en vue d'une interprétation
Seconde partie
Fables en échos et résonances poétiques
Quelques outils pour les mises en réseaux des fables de La Fontaine I: Le corpus des fables De La Fontaine II: Les sources III: La fable après La Fontaine, la continuation poétique du genre IV: La postérité des fables De La Fontaine, allusions, réécritures et
transpositions.
IV.1.: Allusions, citations et influences dans les poèmes contemporains
IV.2 : Détournements, pastiches et parodies
IV.3 :.Transpositions en bandes dessinées et en albums V: Extraits du document d'accompagnement des programmes de littérature à
l'école élémentaire
(mise en réseau et programmations des lectures) ANNEXES A : Bibliographie générale et sitographie B: Pour une anthologie école-collège des fables de La Fontaine
INTRODUCTION La Fontaine n'est pas un écrivain pour enfants. Ce sont bien «les
hommes» qu'il s'agit d'instruire, comme l'indique le fabuliste dans son
adresse «A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN» qui ouvre le premier recueil des Fables.
Et le lectorat de La Fontaine était composé de lettrés qui prisaient ses
fables comme ils débattaient des ?uvres de de Racine ou Molière: c'est que
La Fontaine avait anoblit un genre jusque là plutôt didactique et prosaïque
réservé au public enfantin en hissant ses Fables au rang de monuments de
l'art poétique français. Et qui plus est, La Fontaine comptait certainement
sur des destinataires qui non seulement appréciaient sa manière nouvelle,
mais comprenaient également qu'à l'édification des esprits et aux
intentions satiriques, inhérentes au genre de la fable, s'ajoutait une
critique plus ciblée des rapports de force et de pouvoir de son temps. Il
n'était d'ailleurs, en ce point, pas toujours aussi explicite que dans La
cour du lion ou dans cette fable :
[pic] LE RENARD ET LE BUSTE
Les grands, pour la plupart, sont masques de théâtre ;
Leur apparence impose au vulgaire idolâtre.
L'âne n'en sait juger que par ce qu'il en voit :
Le renard, au contraire, à fond les examine,
Les tourne de tout sens ; et, quand il s'aperçoit
[pic]Que leur fait n'est que bonne mine,
Il leur applique un mot qu'un buste de héros
[pic]Lui fit dire fort à propos.
C'était un buste creux, et plus grand que nature.
Le renard, en louant l'effort de la sculpture :
« Belle tête, dit-il, mais de cervelle point. »
Combien de grands seigneurs sont bustes en ce point ! La Fontaine n'est donc pas uniquement un «moraliste», d'autant que
ses leçons» ne sont pas assénées comme des «vérités» définitives et qu'il
ne craint pas d'énoncer des discours contradictoires et que ses morales,
parfois implicites, sont souvent ouvertes à l'interprétation et sollicitent
la réflexion. L'absence de dogmatisme et de préjugés, une grande liberté
d'esprit, vont de pair dans les Fables avec un refus de ne pas se prendre
au sérieux et un plaisir de brouiller les pistes aussi manifeste que celui
de narrer en utilisant tous les ressorts poétiques de la langue. C'est sans
doute cette incertitude que J.-J. Rousseau avait bien vu, lequel
recommandait de ne pas donner à lire aux enfants des fables dont les
moralités souvent ambiguës n'étaient pas selon lui de nature à leur
permettre, à leur âge, de distinguer le bien du mal, et relativisaient
paradoxalement la valeur morale de ces textes. Pire même, elles risquaient
d'encourager les mauvaises m?urs en valorisant des exemples discutables. LA FONTAINE A L'ÉCOLE Pourtant, ni l'irrévérence à l'égard de maîtres de toutes sortes (de
chiens, d'ânes, de royaumes, et même d'école dans L'enfant et le maître
d'école...), ni l'avis de l'auteur de L'Émile, n'ont empêché qu'à partir du
XIXe siècle, avec la laïcisation de l'enseignement et l'obligation
scolaire, l'école soit devenue le principal vecteur de diffusion d'une
?uvre dont certains textes les plus connus (par le biais de la fameuse
récitation) constituent encore aujourd'hui l'unique patrimoine poétique
commun à plusieurs générations;
Si la pérennité de son ?uvre de fabuliste était de toute façon
assurée par son talent, La Fontaine doit aussi en partie à l'école et à la
transmission massive qu'elle a assurée le passage de ses fables à la
postérité, confirmant ainsi, dans le temps et par leur présence dans la
mémoire collective tous milieux confondus, leur caractère universel.
L'école n'est ainsi pas étrangère au fait que les fables sont toujours
aussi vivantes après trois siècles dans l'édition, qu'elles continuent
d'être une source intarissable d'inspiration pour les illustrateurs, pour
des transpositions dans d'autres genres (BD, album) et des pastiches, ou
pour des interprétations lues et chantées, sur scène ou enregistrées en
studio...et que les allusions intertextuelles plus ou moins discrètes
soient encore perceptibles dans la littérature récente.
L'inscription des fables La Fontaine dans la liste des ?uvres de
littérature proposée par le ministère dans les documents d'application des
programmes (Documents d'application des programmes, Littérature (2), cycle
3, Scérén-CNDP, 2004, révisée en 2007) et le récent choix ministériel d'un
recueil de fables de La Fontaine pour l'opération «Un livre pour l'été»
prolonge donc une tradition plus que séculaire de lecture et de
mémorisation des fables à l'école (au point qu'elles ont presque le statut
de textes «pour élèves», écrits pour être recopiés, illustrés et récités en
classe), et nous rappelle que la présence de La Fontaine au programme de
français de sixième approfondit une rencontre largement amorcée à l'école
primaire.
La fréquentation des fables est inscrite dans les pratiques que, de
ce point de vue, les programmes et les documents d'accompagnement
entérinent, tout en les orientant avec des propositions nouvelles
d'utilisation. Les Fables de La Fontaine sont ainsi particulièrement
propices à l'utilisation des diverses modalités du "dire-lire-écrire"
(lectures des ?uvres, mises en réseau, débats interprétatifs, mises en
voix, lectures d'images, écriture de textes, écrits de travail, copies...)
qui structurent les activités de littérature à l'école depuis 2002.
Dans les nouveaux programmes de 2008 où l'enseignement du français du
cycle des approfondissements se répartit entre «langage oral», «lecture-
écriture» et «étude de la langue française», la littérature est articulée à
ces trois domaines et plus spécifiquement à la lecture et à la «rédaction». La progression dans la maîtrise de la langue française se fait selon
un programme de lecture et d'écriture, de vocabulaire, de grammaire,
et d'orthographe. Un programme de littérature vient soutenir
l'autonomie en lecture et en écriture des élèves.
Littérature Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire
de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et
dans la littérature de jeunesse d'hier et d'aujourd'hui ; il participe
ainsi à la constitution d'une culture littéraire commune.
Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de
divers genres et appartenant aux classiques de l'enfance et à la
bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de
l'éducation nationale publie régulièrement. Ces lectures cursives sont
conduites avec le souci de développer chez l'élève le plaisir de lire.
Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions
ou leurs points de vue et échangent entre eux sur ces sujets, mettent
en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments
exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle,
tonalité comique ou tragique...). Les interprétations diverses sont
toujours rapportées aux éléments du texte qui les autorisent ou, au
contraire, les rendent impossibles.
Rédaction
La rédaction de textes fait l'objet d'un apprentissage régulier et
progressif : elle est une priorité du cycle des approfondissements.
Les élèves apprennent à narrer des faits réels, à décrire, à expliquer
une démarche, à justifier une réponse, à inventer des histoires, à