Commentaires des thèmes d'étude d'histoire - Histoire, Géographie ...

Dès 1962, Marshall McLuhan ne lançait-il pas l'idée de «village planétaire» dans
sa ... Ce processus de bipolarisation ouvre la guerre froide, qui constitue avec la
... et à l'exercice du civisme ; la confiance dans la valeur régulatrice du marché,
..... à rude épreuve les progrès réels de la Communauté au plan politique.

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Séries ES et L
Commentaires des thèmes d'étude d'histoire
Le monde, l'Europe, la France de 1945 à nos jours[1]
Le programme de terminale se fixe pour ambition l'intelligence d'ensemble
de la période contemporaine, par l'approche croisée des grands axes de
l'évolution, de notions opératoires et d'un nombre maîtrisé de
connaissances factuelles. Au fil de l'année, l'étude plus approfondie
d'événements soigneusement choisis et d'un nombre restreint de documents
étayent les démonstrations, nourrissent la culture et entraînent les élèves
à l'analyse rigoureuse. Le monde de 1945 à nos jours (22 heures) Introduction : le monde en 1945 (2-3 h.)
L'introduction dresse un tableau du monde à l'issue des combats. Il inclut
l'évaluation du coût global du conflit, l'analyse du planisphère
géopolitique - qui révèle la nouvelle hiérarchie des états et l'émergence
d'une bipolarisation -, le projet et les premiers pas de l'Organisation des
Nations Unies, qui vise à éviter le retour des engrenages des années 1930
et incarne l'espoir d'un monde meilleur. De la société industrielle à la société de communication (4-5 h.)
L'immédiat après-guerre est dévolu à la reconstruction - dont un élément
majeur est le Plan Marshall - et à la mise en place des fondements du
redémarrage économique : conférence de Bretton Woods, Accord général sur
les tarifs et le commerce international (GATT), OECE. Puis la croissance
l'emporte, exceptionnelle par son importance, sa régularité : dans
l'ensemble des pays développés de 1950 à 1973, le volume du PNB par
habitant croît à un rythme annuel de 3,9 %, soit une multiplication par
plus de 2,4 durant ces 23 ans. Le processus d'industrialisation, ancien,
franchit un nouveau seuil, imposant ses valeurs et ses modes d'organisation
et de consommation (fordisme) à toutes les sociétés. Dans une partie
importante du monde, une vaste gamme de produits, notamment manufacturés,
devient accessible à de larges couches de la population : on parle de
« société de consommation ». Le Tiers-Monde est partie prenante de cet élan
de la croissance ; pour autant, sa part dans le commerce international
diminue tandis que se creuse l'écart de son niveau de vie avec celui des
pays développés.
Les années 1974-1975 connaissent un recul du PIB, une montée du chômage et
une poussée inflationniste : ce tournant[2] se nourrit de l'ébranlement
monétaire de 1971-1973, de l'essoufflement du fordisme, des mutations de la
hiérarchie et de la distribution des secteurs de production et du premier
choc pétrolier, qui agit comme un détonateur. Elles ouvrent une nouvelle
période, à la fois en continuité et en rupture avec les « trente
glorieuses » : conjoncture plus cyclique, poursuite de la croissance (le
PIB par habitant de l'Inde s'accroît davantage entre 1973 et 1993 qu'entre
1820 et 1973, celui du Japon augmente de 80 % entre 1973 et 1998),
augmentation du volume des échanges internationaux, diversification du
Tiers-Monde, décrochages sectoriels et régionaux (l'Europe de l'Est dans
les années 1970-1980, une partie de l'Afrique), ampleur du chômage -
singulièrement en Europe -, accélération de la redistribution des actifs,
mise en cause de l'état-providence.
Parallèlement, plusieurs phénomènes se conjuguent pour faire du fait
migratoire une donnée de base du second XXe siècle : le doublement de la
population mondiale entre 1960 et 2000, l'exode rural, les migrations
interrégionales vers les zones d'emploi ou vers celles qui offrent une
meilleure qualité de vie, les migrations internationales vers les pôles de
richesses, les drames qui chassent ceux qui deviennent des réfugiés. Il y
aurait aujourd'hui 150 millions de personnes résidant durablement hors de
leur pays : un tiers de migrants de travail, un tiers de migrants familiaux
et un tiers de réfugiés. L'urbanisation des sociétés, la transformation des modes de vie, les
progrès de la scolarisation et la montée en force de la connaissance comme
variable économique majeure ne sont pas dissociables des ensembles de faits
précédemment évoqués. Ils sont aussi à articuler avec les bouleversements
scientifiques et technologiques de la période ; s'il est impossible dans le
cadre des cours de faire la recension de ceux-ci et a fortiori de les
analyser tous, il serait important d'aider les élèves à en percevoir les
axes majeurs et de travailler un exemple, y compris par appel aux
enseignants des disciplines scientifiques et technologiques ou à un
intervenant extérieur. C'est dans ce cadre d'ensemble que s'inscrit la
révolution informatique du dernier quart du XXe siècle, qui induit une
mutation de la défense, de la recherche, de la production et des échanges.
Fondé sur les découvertes des années 1950-1970, le parc d'ordinateurs
connaît un développement étonnant et ses usages se diversifient. Alors que
le premier micro-ordinateur est mis au point en 1978, il s'en vend 60
millions en 1995. Une des conséquences est l'émergence de l'Internet. Né
aux États-Unis à la fin des années 1960, ce dernier s'ouvre au grand public
et amorce une croissance vertigineuse au milieu des années 1990 ; on évalue
le nombre de ses utilisateurs à 500 millions en 2002.
Ces mutations récentes accentuent fortement un trait plus ancien du XXe
siècle : la tendance à la mondialisation de la culture. Cette analyse
s'appuie sur des réalités inégalement mesurables : la capacité qu'ont des
entreprises de fabriquer et de diffuser des produits culturels à une
échelle mondiale, l'acquisition ou au moins la connaissance par des
millions de gens des dits produits, l'homogénéisation des références et des
pratiques culturelles, déjà induite par les progrès du cinéma, de la radio
et de la télévision et le développement des satellites de communication
depuis la décennie 1960. Dès 1962, Marshall McLuhan ne lançait-il pas
l'idée de «village planétaire» dans sa Galaxie Gutenberg ? Existe-t-il
effectivement aujourd'hui une culture-monde ? Si la tendance n'est pas
niable, on sait qu'elle est inégalement à l'?uvre et qu'elle rencontre des
résistances tout autant qu'elle induit un métissage culturel créatif.
L'enjeu, qui ne se limite pas à l'industrie du divertissement, est en tout
cas majeur et se traduit par des affrontements et des compromis
périodiques. Dès les années 1970, lors de discussions menées dans le cadre
de l'UNESCO, des pays du Tiers-Monde demandent que l'on pose les bases d'un
« nouvel ordre de la communication ». Mondialisation
En tant qu'elle désigne l'échange généralisé entre les différentes parties
de la planète, la mondialisation s'inscrit dans un processus
pluriséculaire, nourri de l'urbanisation, de l'essor des cités marchandes
et de l'extension des « économies-monde », de la baisse du coût des
transports et de la circulation des hommes et des biens, de la diffusion du
système capitaliste et des progrès du libre-échange, de l'établissement de
références à potentiel universel, tout ceci étant inséparable de la
monétarisation puis de l'industrialisation.
Un tel phénomène entretient un rapport décisif et complexe avec les
distances et le temps. Du fait de l'infrastructure contemporaine des
technologies de la communication, la mondialisation tend désormais à passer
un seuil : celui d'une contraction maximale et inédite de l'espace
temps.[3] Bibliographie
- Comprendre le monde, Sciences humaines, n° spécial 2, mai-juin 2003.
- Boniface Pascal, Le Monde contemporain : grandes lignes de partage, PUF,
« Quadrige », 2003, 256 p.
- Bairoch Paul, Histoire économique et sociale du monde du XVIe siècle à
nos jours III. Victoires et déboires [le XXe siècle], Gallimard, « Folio
Histoire », 1997, 1085 p.
- Droz Bernard, Rowley Anthony, Histoire générale du XXe siècle, Deuxième
partie : depuis 1950, 3. Expansion et indépendances 1950-1973, 1987, p. 13-
102 ; 4. Crises et mutations de 1973 à nos jours, 1992, p. 15-254, Seuil,
« Points Histoire ».
- Gauthier André, Le Monde au XXe siècle. Panorama économique et social,
Bréal, 2001, 768 p.
- Mattelart Armand, Histoire de la société de l'information, La Découverte,
« Poche », 2003, 128 p.
- Warnier Jean-Pierre, La Mondialisation de la culture, La Découverte,
« Repères », 2003, 119 p. Les grands modèles idéologiques et la confrontation Est-Ouest jusqu'aux
années 1970 (5-6 h.)
L'expression guerre froide, inventée en 1947, désigne en même temps une
période de l'histoire contemporaine (que le programme prend dans son
acception large : de la seconde moitié des années 1940 à 1991) et un
conflit multiforme, d'intensité variable, dressant l'un contre l'autre deux
blocs visant l'extension maximale de leur influence et l'endiguement voire
le refoulement de l'adversaire.
Au fil de 1945 et 1946, les témoignages de méfiance puis les blocages se
multiplient entre les alliés, notamment dans la gestion de la question
allemande, pôle de tension durable. 1947 marque une étape décisive dans
l'émergence de deux camps antagonistes. Ce processus de bipolarisation
ouvre la guerre froide, qui constitue avec la décolonisation l'autre fait
majeur des rapports internationaux de l'après-guerre. Ses ressorts durables
sont l'opposition des idéologies - qui rend la paix impossible -, la
recherche permanente du meilleur positionnement, la prise au sérieux du
risque nucléaire - qui rend la guerre improbable -, la peur et
diabolisation de l'autre, qui sont à leur maximum entre 1948 et