Correction de la Dissertation :

Cependant, on notera la soumission émerveillée du bourgeois-gentilhomme, l'
invasion agaçante de ... la prononciation des voyelles dans le Bourgeois
gentilhomme .... des voyelles, l'exercice était une transposition, et non une suite
de texte.

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Bac Blanc 2005 STT
Correction des Questions : 1° Comparaison des relations entre les personnages :
Le plan à suivre pouvait être du type : points communs, différences.
Les points communs : rapports maître-élève, deux personnages : dominant,
dominé.
Celui qui détient le savoir et celui qui ne sait rien.
Cependant ces rapports peuvent s'inverser :
Le bougeois-gentilhomme dominant par l'argent est dominé par son désir de
savoir et d'accéder à une classe supérieure.
Le professeur dominant est dominé par sa folie ou son obsession
d'enseigner, et sa peur d'être rattrappé par l'élève.
Le bourgeois dominant par l'argent, se veut dominant par le savoir et se
voit rattrappé par son ignorance.
Les rapports sont donc des rapports de domination et mettent deux
personnages en rivalité.
Cependant, on notera la soumission émerveillée du bourgeois-gentilhomme,
l'invasion agaçante de l'élève, l'affolement soumis et défensif de Rose.
Ces remarques devaient être accompagnés d'exemple précis et commentés pris
dans le corpus. 2° L'origine du comique :
Vous pouviez vous appuyer sur l'ouvrage de BERGSON évoqué en cours : LE
RIRE.
On attendait de vous que vous montriez votre connaissance des différents
types de comique :
de geste, de mots, de situation, de m?urs et de caractère.
Des exemples de plusieurs natures pouvaient être puisés dans les trois
textes.
Comique de caractère : le naïf Monsieur JOURDAINdu Bourgeois gentilhomme,
la folie du professeur de La Leçon, le prétentieux ignorant : FOLLAVOINE
comique de geste :
la prononciation des voyelles dans le Bourgeois gentilhomme
la démonstration de prononciation du professeur dans La leçon : ("tenez,
ainsi, vous voyez", "comme ceci, regardez)
la recherche dans le dictionnaire dans On Purge Bébé
comique de situation :
un adulte dans une position d'enfant dans le Bourgeois gentilhomme
un professeur agacé par son élève dans La Leçon
un maître incompris par sa bonne dans On Purge Bébé
comique de mots :
"la belle chose , que de savoir quelque chose !" (fondé sur la répétition),
dans le Bourgeois gentilhomme
"dans les oreilles des sourds" dans La Leçon
"les Z'Hébrides" dans On purge bébé (paronymie avec le mot "zèbre")
comique de répétition :
dans le Bourgeois gentilhomme : la répétition des voyelles, et des
exclamations admiratives hyperboliques.
dans La Leçon : la répétition des interruptions de l'élève "Oui, Monsieur"
"J'ai mal aux dents"
dans On purge Bébé : la sucession des quiproquos
non sens : discours absurde et délire poétique du professeur de La Leçon
à souligner le caractère comique, mais également inquiétant de la folie du
professeur, ce qui est une particularité du nouveau théâtre et de Ionesco
(à relever également chez Beckett dans Fin de Partie ou En Attendant Godot) orthographe :
on écrit : soi-disant (invariable), langue, mais langage, malin, crescendo,
embarrassant, apparemment, avoir affaire à, interrompre, se côtoyer,
inconsciemment, davantage=plus et cela ne manque pas d'avantages,
incompétent, condescendant.
vocabulaire : rabaisser => préférez : humilier, ou mépriser. Correction du commentaire :
Dans la première partie, rappeler les procédés comiques relevés dans la
deuxième question.
Signaler que le discours du professeur n'est pas seulement comique, qu'il
est aussi poétique, peut-être même humoristique. Qu'en fait le caractère
absurde de son discours pouvait nous évoquer la vision que l'élève peut
avoir du cours lorsqu'il ne comprend pas tout, et que l'attitude agaçante
de l'élève pouvait aussi nous évoquer la vision que le professeur peut
avoir de celle-ci.
L'assassinat final de l'élève et la remarque de la bonne "c'est la
quarantième fois aujourd'hui", nous donnerait à penser qu'il s'agit d'un
fantasme plutôt que d'un véritable assassinat : le professeur a bien envie
de tuer l'élève qui ne comprend pas, puisqu'il témoigne de l'échec du
maître.
Il n'était pas facile de développer la seconde partie sans connaître le
dénouement. On pouvait seulement relever les manifestations de l'énervement
croissant du maître, et les indices qui peuvent nous faire penser à sa
folie : son discours délirant, l'inadéquation des exemples qu'il utilise,
son incapacité à communiquer avec l'élève, et le fait qu'il ne veuille pas
tenir compte de sa souffrance.
Néanmoins, si l'on regarde bien, il est possible de détecter l'angoisse par
l'étude du champ lexical de la mort : "jusqu'à l'heure de votre mort",
"jusqu'à l'heure de ma mort", "les tombeaux des sonorités" "succomber"
"crever comme des ballons" "voici la nuit"
De plus, j 'ai trouvé l'idée dans un devoir que la posture que le
professeur indiquait à son élève :
"lever très haut le cou et le menton , de vous élever sur la pointe des
pieds"
que cette posture pourrait évoquer l'idée de la pendaison
ce qui ne me paraît pas absurde, même si le professeur choisira un couteau
-visible ou invisible, au gré du metteur en scène- pour "exécuter" son
élève. Correction de la Dissertation : Vous deviez, au cours de votre devoir, évoquer les ressources du comique en
nommant les diverses catégories :
de geste, de mots, de situation, de m?urs, de caractère.
- montrer votre connaissance du théâtre, comique en particulier :
pour l'Antiquité, un auteur latin : Plaute La Marmite, qui a inspiré
Molière pour L'Avare.
pour le Moyen-Âge : les farces et soties (ou sotties) Farce de Maître
Pathelin, Farce du Cuvier
pour le Classicisme (XVIIème siècle): Molière
pour le XVIIIème siècle : Marivaux Le Jeu de l'Amour et du Hasard, L'île
des esclaves et Beaumarchais : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro
pour le XIXème siècle : Eugène LABICHE, Georges COURTELINE, Georges
FEYDEAU, la mode du vaudeville
pour le XXème siècle : le Nouveau Théâtre ou théâtre de l'absurde :
Ionesco Rhinocéros, La Leçon, La Cantatrice chauve La seconde partie devait être consacrée au rôle satirique du comique, (voir
aussi votre livre page 300 Fonctions du théâtre : Plaire, Instruire,
Critiquer, Inquiéter) cela concernait essentiellement les comédies de m?urs
et de caractère, voir les pièces de Molière, L'Avare, Dom Juan, Le
Bourgeois gentilhomme, Les Femmes savantes, Les précieuses ridicules, Le
Malade imaginaire, L'École des femmes, Tartuffe, le Misanthrope
tournant en ridicule l'avarice, le séducteur, le bourgeois voulant faire le
gentihomme, la femme qui veut s'instruire, les filles qui se mëlent de
poésie, le malade tyrannique, le vieux qui veut épouser une jeunesse,
l'hypocrite, le bourru qui veut qu'on l'aime
mais aussi Beaumarchais : Le Mariage de Figaro : le seigneur voulant
exercer son droit de cuissage.
On peut observer que ce pouvoir satirique du comique n'est pas toujours
révolutionnaire, et qu'il peut être aussi conservateur.
Que dire alors du comique grinçant du Théâtre nouveau, qui se mêle au
tragique, tragique de l'existence dans Fin de Partie et En Attendant Godot
de Samuel BECKETT, caricature des "moutons de Panurge" dans Rhinoceros,
d'Eugène IONESCO, jeu sinistre sur la folie dans La Leçon, du même auteur. Écriture d'invention : Le sujet disait : "un Monsieur Jourdain contemporain", cela signifiait
1 que vous n'étiez pas tenu de reprendre le nom de Monsieur Jourdain,
seulement son profil psychologique.
2 que certains détails du dialogue devaient le situer à notre époque.
3 que vous deviez traduire le désir d'être gentilhomme, crédible au XVIIème
siècle en le transposant à notre époque, par exemple maîtriser les
nouvelles technologies => ordinateur, téléphone, Wi-Fi, être un homme
moderne.
on vous disait également "un savoir récemment acquis" : cela laissait
supposer qu'il ne s'agissait plus de l'apprentissage des voyelles,
l'exercice était une transposition, et non une suite de texte.
La seconde remarque, non négligeable était qu'on vous demandait un texte
comique, vous deviez donc réutiliser les procédés comiques identifiés dans
les trois extraits (c'est-à-dire à peu près tous).