Les enjeux et les déterminants de la mobilité sociale. La mobilité ...

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I. Les enjeux et les déterminants de la mobilité sociale. A. La mobilité sociale. 1. Les différents types de mobilité sociale. La société est structurée en groupes sociaux distincts hiérarchisés
mais dans les sociétés démocratiques, les statuts sociaux ne sont pas
héréditaires et donc, normalement, les individus doivent pouvoir se
déplacer entre les groupes sociaux. L'étude de la mobilité sociale doit
donc nous amener à nous interroger sur le caractère héréditaire des statuts
sociaux. Cependant, la notion de mobilité sociale recouvre différentes
dimensions :
La mobilité géographique désigne les mouvements dans l'espace
impliquant un changement dans la société ou un déplacement dans la
société : exode rural, migrations...
La mobilité professionnelle correspond aux changements de position
dans la hiérarchie sociale représentée en France par la nomenclature des
PCS. Cette mobilité peut être analysée de différentes manières :
. La mobilité intra-générationnelle implique un changement de niveau
durant sa vie active alors que
la mobilité inter-générationnelle concerne le changement de statut entre 2
générations (très souvent, le fils ou la fille par rapport à son père).
. La mobilité verticale implique un changement de niveau dans la
hiérarchie sociale. Elle peut être
ascendante et traduit alors une élévation dans l'échelle sociale (ascension
sociale ou promotion sociale) ou descendante traduisant une situation
inverse (régression sociale ou démotion sociale). La mobilité observée s'appelle la mobilité totale (ou brute).
L'évolution de la structure sociale liée à l'évolution de la structure et
notamment la structure des emplois (moins d'agriculteurs, d'ouvriers, plus
de cadres, d'employés...) explique certains flux ; par exemple, tous les
enfants d'agriculteurs ne peuvent pas tous devenir agriculteurs ou bien les
cadres ne peuvent pas tous être enfants de cadres... Cette mobilité
s'appelle la mobilité structurelle. Le reste de la mobilité constitue la
mobilité nette (ou pure) et mesure l'égalité des chances car elle traduit
les possibilités de changement permettant aux individus de connaître une
ascension sociale, ou une régression sociale, grâce à leurs choix, leurs
mérites.
La mobilité parfaite est une simulation figurant une société
parfaitement fluide. La position sociale des individus serait dans ce cas
totalement indépendante de celle de leurs parents. En d'autres termes, elle
signifie une répartition équiprobable des individus dans la structure
sociale à chaque génération en fonction des places disponibles. Une telle
mobilité n'est pas observée mais peut servir de référence à la mobilité
observée.
2. Les enjeux de la mobilité sociale. Les sociétés de castes et d'ordres sont des hiérarchies fermées et il
existe une immobilité très forte
puisque la naissance détermine une position sociale déterminée. En
revanche, les sociétés modernes ont des hiérarchies ouvertes dans la mesure
où ces sociétés affirment l'égalité des droits (cf. DDHC 1789). En
conséquence, il n'existe plus de places assignées dans la société en
fonction de la naissance. Mais cette égalité de droits n'implique pas une
égalité de fait. Il n'existe donc plus une inégalité de droits mais une
inégalité de fait sur laquelle repose la différenciation sociale. Ces
sociétés supposent une égalité des chances, donc une mobilité sociale
possible.
La société industrielle née au 18ème siècle valorise la mobilité
sociale. Les idées démocratiques de la société française et l'analyse des
Classiques à partir d'Adam Smith légitiment la mobilité sociale qui traduit
la liberté individuelle, la poursuite de son intérêt personnel et l'égalité
des chances dans une société de libre entreprise et de libre concurrence.
La société française a insisté sur un idéal méritocratique en plaçant
l'égalité des chances, notamment à l'école, au centre de ses valeurs. La
société américaine a mis en avant le mythe du self made men. La mobilité
sociale est une valeur essentielle dans les deux cas (cf. analyse d'Alexis
de Tocqueville).
Dans la réalité, on observe que les rigidités sociales restent
importantes. Les enfants occupent souvent une position sociale proche des
parents et, quand ils s'en éloignent, les trajets sociaux qu'ils effectuent
sont courts. Il existe une reproduction des catégories dirigeantes selon
des formes qui ont évolué mais qui, permettent la perpétuation des lignées
familiales à la tête de l'Etat ou des grandes entreprises.
Enfin, il faut souligner que la mobilité sociale engendre des
conséquences pour l'individu. En effet, elle implique pour celui-ci des
ruptures morales, affectives et culturelles avec son milieu d'origine (cf.
socialisation secondaire, acculturation) 3. La mesure de la mobilité sociale. En France, la mobilité sociale est étudiée à partir des enquêtes FQP
(formation, qualification profes-
sionnelle) de l'INSEE effectuées en 1970, 1977, 1985, 1993 et 2003. L'étude
porte sur les individus actifs dont l'âge est compris entre 40 et 59 ans
(40 000 personnes ont été interrogées en 2003). Ceux-ci déclarent la
position sociale qu'occupait leur père au moment de la fin de leurs propres
études. On détermine ainsi leur origine sociale. La position sociale des
personnes interrogées au moment de l'enquête constitue leur destinée
sociale. Les positions sociales du fils et du père sont donc repérées au
même moment de leur trajectoire respective stabilisée.
La construction d'une table de mobilité va donc permettre de répondre
à deux questions :
. Quelles sont les façons dont se distribuent dans la structure
sociale les personnes issues d'un mi
lieu social déterminé ? Il s'agit alors d'un raisonnement en termes de
« destinée ».
. De quels milieux viennent, en moyenne, les personnes qui,
aujourd'hui, sont dans une position so-
ciale donnée ? Il s'agit alors d'un raisonnement en termes de
« recrutement ». En France, pour étudier la mobilité sociale, on retient la grille des
PCS ce qui conduit à certaines limites :
. On résume la position sociale à la seule position professionnelle
en négligeant d'autres aspects
(environnement, lieu d'habitation, statut (locataire, propriétaire),
appartenance ethnique, prestige, religion...)
. On ne tient pas compte de la précarité. Ainsi, un salarié occupant
la même profession mais passant
d'un CDI à un CDD sera considéré comme immobile.
. La situation sociale du ménage est réduite à celle du père de
famille, ce qui signifie qu'on ne
prend pas en compte la position sociale de la mère ou des collatéraux. Or,
aujourd'hui, du fait du développement de l'activité professionnelle des
femmes et d'une baisse de l'homogamie au sein des couples, de l'activité
des deux conjoints, on assiste à une remise en cause des méthodes
traditionnelles de mesure.
. Le problème du nombre de générations prises en compte : on se
limite très souvent à deux géné-
rations alors que la viscosité sociale ou hérédité sociale est plus
apparente sur plusieurs d'entre elles. A ce propos, Claude Thélot
(sociologue, 1947- ) a mis en évidence un effet de rattrapage sur plus de
deux générations où la position sociale du petit-fils ou arrière-petit-
fils, après un cycle familial ascensionnel, peut rejoindre celle du grand-
père ou de l'arrière-grand-père.
. Le critère de la fécondité. On suppose une fécondité identique
entre les PCS alors que sa différen-
ciation est l'une des causes majeures de la mobilité structurelle (Claude
Thélot).
Néanmoins, l'analyse des tables de mobilité nous apporte plusieurs
informations essentielles :
. Les colonnes présentent la structure sociale à la génération des
pères ; la marge verticale du ta-
bleau (dernière colonne) présente donc l'origine des fils (ou des filles).
. Les lignes montrent la répartition des fils (ou des filles) dont on
trouve la destinée dans la
marge horizontale (dernière ligne).
. La diagonale (NO - SE) permet de comptabiliser immédiatement les
individus immobiles. On
peut alors en déduire, par soustraction, la mobilité totale.
. La comparaison des 2 marges d'une table relève les changements dans
la structure sociale.
Ceux-ci traduisent la mobilité structurelle que l'on isole en calculant le
minimum de mouvements nécessités par ces changements (on s'intéresse aux
catégories dont l'effectif décroît). En d'autres termes, la mobilité
structurelle est la mobilité rendue obligatoire par les transformations de
la structure sociale c'est-à-dire par l'augmentation ou la diminution des
différents groupes socioprofessionnels). On en déduit la mobilité nette
c'est-à-dire la mobilité qui ne s'explique pas par les transformations de
la structure sociale. Elle est obtenue par soustraction entre la mobilité
brute (ou totale) et la mobilité structurelle. Elle traduit une certaine
fluidité de la société c'est-à-dire les chances pour les individus de
changer volontairement de position sociale.
L'analyse des tables de mobilité permet donc d'obtenir des
informations sur l'égalité des chances (fluidité) ou la reproduction
(rigidité, blocage) dans une société donnée.
. Illustration pour 2003 : Vous pouvez vous entrainer sur le site de l'INSEE avec différents exercices
avec corrigés :
http://www.statapprendre.education.fr/insee/mobilite Cf. tables de mobilité.
Immobilité : (2488 / 7045)*100=35,3% (vs 35% en 1993)
Mobilité totale : 100- 35,3=64,7% (vs 65% en 1993)
Mobilité structurelle : ([(1143-285) + (870-619) + (2998-
2364)]/7045)*100=24,7% (vs 25,2% en 1993)
Mobilité nette : 64,7-24,7=40% (vs 41,5% en 1993)
B. Mobilité et reproduction sociale dans la France contemporaine. 1. Importance de la mobilité observée. > La table de recrute