Une arrivée qui inquiète
présente. ''Les misérables''. (1862). roman de Victor HUGO. (1490 pages). pour
lequel on trouve un résumé. puis une analyse de : - la genèse (page 16).
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Une arrivée qui inquiète
Jean Valjean est un ancien prisonnier. Il vient d'être libéré du bagne,
c'est-à-dire de la prison et cherche un refuge, un endroit où il peut
manger et dormir. Jusqu'ici, tout le monde a refusé d'accueillir le
voyageur. La porte s'ouvrit.
Elle s'ouvrit vivement, toute grande, comme si quelqu'un la poussait avec
énergie et résolution.
Un homme entra.
Cet homme, nous le connaissons déjà. C'est le voyageur que nous avons vu
tout à l'heure errer cherchant un gîte.
Il entra, fit un pas, et s'arrêta, laissant la porte ouverte derrière lui.
Il avait son sac sur l'épaule, son bâton à la main, une expression rude,
hardie, fatiguée et violente dans les yeux. Le feu de la cheminée
l'éclairait. Il était hideux. C'était une sinistre apparition. Madame Magloire n'eut pas même la force de jeter un cri. Elle tressaillit,
et resta béante. Mademoiselle Baptistine se retourna, aperçut l'homme qui entrait et se
dressa à demi d'effarement, puis ramenant peu à peu sa tête vers la
cheminée, elle se mit à regarder son frère et son visage redevint
profondément calme et serein. L'évêque fixait sur l'homme un ?il tranquille. Comme il ouvrait la bouche, sans doute pour demander au nouveau venu ce
qu'il désirait, l'homme appuya ses deux mains à la fois sur son bâton,
promena ses yeux tour à tour sur le vieillard et les femmes, et, sans
attendre que l'évêque parlât, dit d'une voix haute :
[Le voyageur] dit d'une voix haute : -Voici. Je m'appelle Jean Valjean. Je suis un galérien. J'ai passé dix-neuf
ans au bagne. Je suis libéré depuis quatre jours et en route pour
Pontarlier qui est ma destination. Quatre jours et que je marche depuis
Toulon. Aujourd'hui, j'ai fait douze lieues à pied. Ce soir, en arrivant dans ce pays, j'ai été dans une auberge, on m'a
renvoyé à cause de mon passeport jaune que j'avais montré à la mairie. Il
avait fallu. J'ai été à une auberge. On m'a dit :
-Va-t-en ! Chez l'un, chez l'autre. Personne n'a voulu de moi. J'ai été à
la prison, le guichetier n'a pas ouvert. J'ai été dans la niche d'un chien. Ce chien m'a mordu et m'a chassé, comme
s'il avait été un homme. On aurait dit qu'il savait qui j'étais. Je m'en
suis allé dans les champs pour coucher à la belle étoile. Il n'y avait pas
d'étoile. J'ai pensé qu'il pleuvrait, et qu'il n'y avait pas de bon Dieu
pour empêcher de pleuvoir, et je suis rentré dans la ville pour y trouver
le renforcement d'une porte. Là, dans la place, j'allais me coucher sur une
pierre. Une bonne femme m'a montré votre maison et m'a dit : Frappe là. J'ai
frappé. Qu'est-ce que c'est ici ? Etes-vous une auberge ? J'ai de l'argent. Ma
masse. Cent neuf francs quinze sous que j'ai gagnés au bagne par mon
travail en dix-neuf ans. Je paierai.
Qu'est-ce que cela me fait ? J'ai de l'argent. Je suis très fatigué, douze
lieues à pied, j'ai bien faim.
Voulez-vous que je reste ? [...].
Voilà ! Tout le monde m'a jeté dehors. Voulez-vous me recevoir, vous ? Est-
ce une auberge ? Voulez-vous me donner à manger et à coucher ? Victor Hugo, Les Misérables, Livre II, chapitre III, éd. Larousse, Paris,
2002, pp.66-68.
ADAPTER UNE SEQUENCE DIDACTIQUE DE FRANÇAIS (4°) A UN ENSEIGNEMENT FRANÇAIS
LANGUE SECONDE - NIVEAU A2 |FRANÇAIS |FRANÇAIS LANGUE SECONDE |
|(4°) |Niveau A2 |
|Objectifs principaux : étude de la |Objectifs principaux : |
|description |-Décrire ou présenter simplement |
|-Identifier une forme de discours |des gens, des conditions de vie, |
|-Etudier le portrait |des activités quotidiennes |
|-Comprendre la visée du portrait |-Faire une description brève et |
|physique et moral |élémentaire d'un événement ou |
|-Identifier des relations à distance|d'une activité au collège |
|entre deux portraits sur un thème |-Exprimer le fait d'aimer, |
|commun : parallélismes, oppositions,|d'apprécier quelqu'un ou quelque |
|similarités |chose |
| | |
|(moment dans l'année : 1er |(moment dans l'année : 3° |
|trimestre) |trimestre) |
|Lectures analytiques : |Lectures analytiques : |
|Livre de poche, éd. Larousse, 2002, |Livre de poche, éd. Larousse, |
|pp66-68 |2002, pp66-68 |
|-« Une arrivée qui inquiète », Les |-« Une arrivée qui inquiète », Les|
|Misérables, V Hugo |Misérables, V Hugo |
| | |
|Manuel Français 4°, Nathan, coll. | |
|L'Orange bleue, 2006, 66-67 | |
|-« Un inquiétant client », L'Île au | |
|trésor, RL Stevenson | |
|Lectures cursives : | |
|-Les trois mousquetaires, A Dumas |Pas de lecture cursive |
|Compétences de lecture à acquérir : |Compétences de lecture à |
|-Caractériser et interpréter |acquérir : |
|l'attitude des personnages |-Maîtriser les règles élémentaires|
|-Comprendre la visée du portrait |de la prononciation |
|physique et moral et analyser |-Comprendre une description brève |
|l'effet produit |-Etre capable de repérer les |
|-Analyser l'insertion d'une |informations simples sur un |
|description dans un récit |personnage |
|-Savoir repérer un argument | |
|Compétences d'écriture à acquérir : |Compétences d'écriture à |
|-Imaginez la suite du texte. Que se |acquérir : |
|passe-t-il ? J Valjean parvient-il à|-Ecrire sur les aspects quotidiens|
|convaincre l'évêque de l'héberger en|de son environnement (gens, lieux,|
|racontant qui il et vraiment ? |collège) avec des phrases reliées |
| |entre elles |
| |-Décrire brièvement et |
| |élémentairement une expérience |
| |personnelle |
| |-Poser des questions personnelles |
| |sur des personnes |
|Oral : |Oral : |
|-Décrivez une personne qui |-Liaisons, enchaînements et |
|impressionne par sa tenue |orthographe |
|vestimentaire et son attitude |-Produire des expressions simples |
| |sur les gens et les choses à |
| |partir de deux dessins |
| | |
|Analyse de l'image : |Analyse de l'image : |
|-Portrait de J Valjean : dessin de |-Portrait de J Valjean: dessin de |
|Brion, 1865, Bibilothèque nationale,|Brion, 1865, Bibilothèque |
|Paris |nationale, Paris |
|Outils de langue : |Outils de langue : |
| | |
|*Grammaire-Conjugaison : |*Grammaire-Conjugaison : |
|-Emploi et conjugaison du passé |-L'interrogation directe et |
|simple |indirecte |
|-Les attributs du sujet |-La subordonnée relative |
|-Les connecteurs spacio-temporels |-Les adjectifs qualificatifs |
| | |
|*Orthographe-Vocabulaire : |*Orthographe-Vocabulaire : |
|-Le champ lexical de la peur |-Les mots pour caractériser un |
| |personnage |
| |-Les préfixes et les suffixes |
I. ORAL : les difficultés de prononciation dans le texte et l'orthographe
La langue a réduit à une seule voyelle certaines rencontres vocaliques
appelées hiatus. Par exemple : « l'épaule » (ligne 5) = la+épaule ; « l'homme » (lignes 11, 15) =
le+homme ; « comme s'il avait été un homme » (ligne 30) = si+il ; « qu'il
savait qui j'étais » (ligne 31) = que+il ; « l'argent » (lignes 37, 39) =
le+argent.
Le phénomène est nommé l'élision du fait de la chute de la voyelle. L'enchainement syntactique est la fréquence de la syllabation française :
consonne + voyelle. C'est le cas par exemple dans « fit un pas » (ligne 5)
et « porte ouverte » (ligne5). La liaison résulte en revanche d'un état de langue ancienne, laquelle
prononçait toutes les consonnes. Ce n'est qu'à la fin du Moyen-âge qu'on
décidât de ne plus prononcer certaines consonnes.
On ne prononce pas en effet la consonne finale d'un mot devant une
consonne, devant un H aspiré ou en finale, comme le « t » dans « Elle
s'ouvrit vivement » (ligne 2) ou « il avait son sac » (ligne 5). En
revanche, on syllabe dans « fit un pas » (l.5). La consonne finale se prononce devant une voyelle ou un H muet, comme dans
« petit ami » ou « petit homme », par exemple aussi dans « un homme » (l. 4
ou 30). D'ailleurs, la syllabation est la même dans « petit ami » et
« pe