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DU BREVET DES COLLÈGES 2005. Première partie : questions et réécriture.
Texte étudié : extrait de Claude MICHELET, Une fois sept, 1983. Questions (15 ...

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CORRECTION
DE L'ÉPREUVE DE FRANÇAIS
DU BREVET DES COLLÈGES 2005 Première partie : questions et réécriture Texte étudié : extrait de Claude MICHELET, Une fois sept, 1983. Questions (15 points) I. Le voyage (5 points)
1. Voici la proposition subordonnnée des lignes 1-2 : « qui venait
d'obtenir son permis de conduire ». Il s'agit d'une proposition subordonnée
relative. L'information qu'elle donne annonce la suite du texte : c'est
parce que Françoise est une jeune conductrice sans doute inexpérimentée
qu'elle va s'entendre donnner par sa grand-mère de nombreux conseils. 2. Le paragraphe des lignes 8-10 est construit de façon à exprimer tous
les conseils de « bonne-maman » : on le voit au mode verbal dominant,
l'impératif (« prends », l. 8 ; « regarde », l. 8 ; « va », l. 9 ;
« laisse », l. 9 et 10 ; « ralentis », l. 10). De plus, les phrases sont
courtes et simples (propositions indépendantes seules ou coordonnées).
Enfin, ce sont les points de suspension qui dominent (6 occurrences).
Ainsi, ces conseils ressemblent plutôt à des ordres ; ils ont pour effet
d'agacer l'entourage de bonne-maman, en particulier Françoise (« pour se
défouler, Françoise proposait hargneusement [...] », l. 11). 3. Voici comment est formé l'adverbe « hargneusement » :
-HARGN- -EU(X)S- -E- -MENT
Radical Suffixe de Suffixe de
Suffixe de
formation formation formation
d'adjectif du féminin
d'adverbe de manière Ce mot exprime l'état d'esprit de Françoise : au cours de ce voyage, elle
éprouve de la nervosité, de la tension, de la hargne envers cette grand-
mère qui, « non contente de tout ignorer de la conduite, se piquait de lui
donnner des conseils » (l. 6-7). 4. Dans la phrase des lignes 24-25, Claude Michelet emploie une métaphore
: la salade « flottait » dans un « bain » d'huile. Cela confirme que
l'hôtel choisi est un « boui-boui » (l. 16), un établissement de mauvaise
qualité à la cuisine grossière et à la propreté douteuse. II. Bonne-maman (5 points) 1. Bonne-maman est sourde (l. 12 ; cf. ses chuchotements , l. 19). Ce
détail est important, car dans la suite du récit, cette infirminté va
l'amener à multiplier les « réflexion[s] » qui se veulent « polie[s] » et
« discrèt[es] », mais que vont entendre « toutes les personnes présentes
dans la salle à manger » (l. 19-20).
2. Voici, transposé au discours indirect, le passage des l. 21-22 :
« Notre grand-mère déclara que ces haricots verts de conserve étaient
pleins de fils et que toute cette huile d'olive lui resterait sur
l'estomac. »
C'est quand même la formulation originale qui est préférable, car elle
donnne directement à entendre la voix de la grand-mère avec sa franchise
(« remplis de fils », l. 21), sa familiarité (« me restera sur l'estomac »,
l. 22) et le ton employé (le point d'exclamation, l. 22).
3. Voici les termes utilisés aux l. 31-32 pour qualifier les éléments du
décor : « avachis » (l. 31), « défoncés » (l. 32), « pisseux » (l. 32),
« bouché » (l. 32), « douteux » (l. 32). Ces termes sont péjoratifs,
voire familiers, et traduisent de la part de bonne-maman un jugement
négatif (ou dépréciatif), sévère. Ses soupçons (cf. l. 28) se confirment
quant au confort de l'hôtel.
4. Apparemment « polie » (l. 17), bonne-maman manque en fait de discrétion
: « toutes les personnes présentes dans la salle à manger » (l. 19)
entendent ses critiques. Elle est certes organisée (« installa à portée
de main sa provision de morceaux de sucre », l. 3-4), mais ce que
l'auteur appelle ironiquement des « conseils » (l. 7), des
« confidence[s] » (l. 20) ne sont que des marques d'autorité. Son
comportement est celui d'une femme sûre d'elle, que ses certitudes et son
mauvais caractère rendent comique (« recommanda », l. 5 ; « se piquait
de », l. 7 ; « bouda », l. 17 ; « représailles », l. 17 ;
« indignation », l. 27 ; « scruta », l. 28 ; « déclara », l. 28 ;
« affirma », l. 33). III. Un regard amusé (5 points)
1. A la l. 30, « ils » désigne « les lits ». C'est un pronom personnel.
L'auteur le met entre guillements parce que bonne-maman semble dégoûtée
d'avoir à prononcer ce mot « lits », ce qu'on peut voir à son air pincé
(l. 26), à son « indignation » (l. 27) et à son « air soupçonneux » (l.
28).
2. Ce portrait est une caricature. L'auteur choisit quelques traits
caractéristiques et les exagère.
3. Voici quelques marques de l'intervention du narrateur-adulte. On relève
des remarques ironiques (« cet aveu, des plus discrets », l. 23) ; des
commentaires moqueurs (« partant de là, il va de soi que les matelas se
révélèrent avachis », l. 31) ; et même une analyse d'adulte sur cette
expérience d'enfant (« nous choisîmes naïvement », l. 16).
Si le narrateur-adulte ne ressent plus l'agacement qui était le sien au
moment des faits, c'est parce qu'il ne retient plus que l'aspect amusant
des choses, comme par exemple les contradictions de la grand-mère (« elle
[se coucha] avec une répugnance manifeste, ce qui ne l'empêcha pas de
dormir d'une seule traite », l. 36-37).
Réécriture (5 points)
Voici le passage des l. 14-16 réécrit selon la consigne : verbes au passé
composé et « nous » remplacé par « elles ».
En dépit de ce double pilotage, elles sont arrivées sans encombre jusqu'à
Arles où elles se sont arrêtées pour passer la nuit. Peu habituées à
fréquenter les hôtels, mis à part le Claridge, elles ont naïvement choisi
un boui-boui de dernière classe. Corrigé proposé par M. Guéritaine