Bajar WORD (170 kb) - Champagnat.Org

15 déc. 2014 ... Livre d'examen BEPC - BACC ... Biologie au BACC Fascicule 1 Exercices+
Corrigés. 15 .... Tantara ny firenena malagasy Rakotomamonjy. 5.

Part of the document


V. J. M. J.
Saint-Genis-Laval. le 8 décembre 1948.
Fête de l'Immaculée- Conception. MES BIEN CHERS FRÈRES,
Dans quelques jours les services des Postes, Télégraphes et Téléphones
de tous les pays connaîtront un surcroît de travail. Ils devront assurer,
d'une façon rapide et efficace, les échanges de v?ux et de présents
auxquels donne lieu le renouvellement de l'année.
Bien des personnes entreprendront des voyages, feront des visites,
assisteront à des réunions, dans le seul but de rencontrer des parents ou
des amis, réjouir avec eux et exprimer des souhaits réciproques.
Sous une forme plus simple et plus modeste, cet échange de civilités se
pratique également parmi nous depuis le temps du Vénérable Fondateur. On se
réunit dans les communautés pour les souhaits de bonne année et pour
l'accolade fraternelle. (Règles du Gouv., art. 787.)
Comme nous y engagent ces mêmes Règles à article 784, ne laissons pas
tomber en désuétude cet usage traditionnel qui nous fournit l'occasion de
nous donner un témoignage de mutuelle affection.
Mais, pour lui conserver l'inspiration chrétienne qui l'a fait naître,
nous en bannirons tout ce qui serait trop profane et nos v?ux porteront
toujours l'empreinte de l'esprit surnaturel qui doit animer des religieux.
A cet effet, ne nous contentons pas des formules où domine trop souvent
la préoccupation du bonheur présent et du bien-être matériel. Pensons aux
besoins des âmes plutôt qu'à ceux du corps et, pour que nos souhaits ne
soient pas de vaines formules, accompagnons-les de ferventes prières.
C'est vous dire, mes bien chers Frères, que si nous devons porter
souvent devant Dieu le souvenir de nos parents, confrères, bienfaiteurs et
amis, il nous faut être plus particulièrement attentifs à le faire à
l'époque de Noël et du renouvellement de l'année.
Quel avantage pour nous de pouvoir ainsi compter. sur le secours des
prières de nos Frères, de savoir que, pas plus à l'avenir que par le passé,
nous ne serons seuls à porter notre croix à la suite du divin Maître ! La
pensée que le ciel ne saurait être sourd aux supplications de ceux qui
prient pour nous est bien propre à nous encourager aux heures les plus
pénibles et à nous faire envisager l'année qui va commencer, sans les
craintes et les appréhensions de ceux qui n'ont pas la foi.
Pour ma part, je demande instamment à Notre-Seigneur, par
l'intercession de notre Ressource Ordinaire, de saint Joseph et du
Vénérable Père Champagnat, qu'il veille sur vous tous, vous pré-serve de
tout mal et vous fasse croître sans cesse en vertu et en mérites.
Un de mes souhaits les plus ardents est de voir régner dans nos
communautés un grand esprit de famille, afin que chacun de nous, se sentant
heureux d'avoir renoncé au monde, puisse s'appliquer avec enthousiasme à
réaliser la double lin de sa vocation.
Bien des moyens nous sont conseillés pour obtenir un tel résultat. Nous
insisterons aujourd'hui sur un des plus excellents et malheureusement aussi
des plus négligés : la direction.
Celle-ci consiste dans les avis et les décisions que nous donnent les
personnes compétentes pour le gouvernement de notre âme, la correction de
nos défauts, l'acquisition des vertus, l'exercice (le nos fonctions, nos
études, etc.
Nous voyons par là que la direction comprend les dispositions
intérieures et la conduite extérieure. Nos Règles, en prescrivant
l'entrevue hebdomadaire avec le Frère Directeur, visent particulièrement la
conduite extérieure ; mais nous ne saurions négliger non plus, sans grave
dommage, de consulter sur les besoins de notre âme, soit un prêtre, soit
même nos Supérieurs, dans les limites que nous dirons ci-après.
Indiquons d'abord, brièvement, combien la direction est nécessaire.
Nous exposerons ensuite les prescriptions très sages édictées par l'Église
à son sujet et nous insisterons surtout sur les divers articles de nos
Constitutions et de nos Règles qui peuvent nous aider à tirer le meilleur
parti possible de cet exercice. Nécessité de la direction. Les traités de spiritualité fondent cette nécessité :
a) Sur des preuves de raison. Ainsi il est évident que les ténèbres de
l'ignorance et des préjugés qui parfois envahissent nos âmes, nous mettent
dans la nécessité de recourir à un maître expérimenté. De même les
obstacles, les dangers, les risques de s'égarer dont est semé le chemin de
la perfection. rendent indispensable le secours d'un guide sûr.
b) Sur des preuves d'autorité tirées de l'Écriture Sainte, des auteurs
spirituels, des exemples des saints, des Constitutions et des Règles des
Instituts religieux. Bornons-nous aux témoignages suivants
« Ne vous liez pas à votre prudence. » (Prov. III, 5.)
« La voie de l'insensé est droite à ses yeux, mais le sage écoute les
conseils. » (Prov., XII 15.)
« Avez-vous un homme qui se croit sage ? li y a plus à espérer d'un fou
que de lui. (Prov., XXVI,12.)
Saint Basile ne parle pas autrement lorsqu'il dit : « C'est un grand
orgueil de croire qu'on n'a pas besoin de conseil. »
Saint Bernard a écrit : « Celui qui se constitue son propre directeur
se fait le disciple d'un sot. » Et il ajoute : « Pour moi, je déclare qu'il
m'est plus facile et plus sûr de commander à beaucoup d'autres que de me
conduire seul. »
Cassien rapporte que le premier avis que donnaient les Pères du désert
aux jeunes solitaires était de découvrir au plus ancien toutes les
tentations et les afflictions qui pourraient leur survenir.
« Nous ne pouvons être parfaitement clairvoyants sur nous-mêmes, dit
saint François de Sales, nous ne pouvons pas être des juges impartiaux dans
notre cause en raison d'une certaine complaisance si secrète et
imperceptible que, si on n'a pas bonne vue, on ne la peut découvrir, et
ceux mêmes qui en sont atteints, ne la connaissent pas si on ne la leur
fait voir. (Vie dévote, Ille partie, eh. XXVIII.)
Écoutons saint Vincent Ferrier : « Notre-Seigneur, sans lequel nous ne
pouvons rien, n'accorde jamais sa grâce à celui qui, ayant à sa disposition
un homme capable de l'instruire et de le diriger, néglige ce puissant moyen
de sanctification, croyant qu'il se suffit à lui-même et qu'il peut, par
ses propres forces, chercher et trouver les choses utiles au salut... Celui
qui a un directeur auquel il obéit sans réserve et en tout, parviendra au
but bien plus facilement et plus vite qu'il ne pourrait le faire tout seul,
même avec une intelligence très vive et des livres savants en matière
spirituelle.. Tous ceux, en général, qui sont parvenus à la perfection, ont
marché par ce chemin de l'obéissance, à moins que, par un privilège et une
grâce singulière, Dieu n'ait instruit par lui-même quelques âmes n'ayant
personne pour les diriger.
Notre Vénérable Fondateur disait aux Frères Directeurs « Ce n'est pas
en cachant ses bévues et ses imprudences que l'on acquiert de l'expérience,
mais en soumettant avec simplicité sa conduite à celui qui a le droit et le
devoir de la juger. En communauté, celui qui craint le contrôle et qui
n'aime pas à être dirigé se rend incapable d'administrer ; bien plus, il
finit par se mettre dans l'impossibilité de remplir convenablement aucun
emploi. La vue d'un homme, quelque parfaite qu'elle soit, est toujours
restreinte ; ce sont les instruments d'optique qui l'étendent jusqu'aux
extrémités de l'espace. De même, quelque grande que soit l'intelligence
d'un Frère, si elle n'est pas amplifiée par les vues plus larges qu'ont
nécessairement les Supérieurs, il ne verra et ne saisira les choses
qu'imparfaitement, il n'aura que des vues incomplètes, il ne sera jamais
capable d'un emploi de confiance, et il ne fera pas tout le bien que Dieu
demande de lui. » (Sa Vie, page 506.)
L'expérience montre, dit à son tour l'abbé Guibert, que cette
collaboration du Supérieur est vivement désirée par tous les religieux qui
prennent au sérieux leur appel à la perfection... Qu'elle soit aimée et
intensément pratiquée dans un noviciat, et du noviciat sortiront des
recrues à volonté droite et ferme. Qu'elle se continue à travers la vie
religieuse et fa ferveur ne baissera pas. » (La formation de la volonté, p.
54.)
A la fin d'une retraite, le Supérieur qui la présidait ayant demandé
au. prédicateur, un Jésuite, s'il n'avait pas quelque observation à lui
faire comme résultat du contact qu'il avait eu avec les Frères, en reçut
cette réponse : « Ce qui manque le plus à vos religieux, c'est la
direction. Faute de ce secours, il en est qui se perdent dans les
scrupules, alors que d'autres se familiarisent d'abord avec les fautes
légères et en arrivent bientôt à de plus graves. Dans les deux cas, on ne
peut attendre de ces âmes de grands progrès dans les sentiers de la vertu.
Notre propre expérience n'est-elle pas là pour nous persuader de la
vérité du Væ soli de l'Écriture Sainte : « Malheur à celui qui est seul,
parce que s'il tombe, il n'a personne pour le relever. » (Ecclésiaste, IV,
1.0.)
Combien de fois n'avons-nous pas à nous poser, devant des situations
difficiles, cette angoissante question : que faire Le choix du meilleur
parti est souvent, en effet, un véritable tourment et cependant on ne
saurait rester figé, il faut agir sous peine de perdre des occasions
favorables qui ne reviendront peut-être jamais. On ne peut se fier, sans
présomption évidente, à ses seules lumières pour résoudre tous les doutes
qui